Olala, qu'est-ce que j'en ai écrit des choses, ici...
Ça fait plaisir de revenir lire un peu tout ça, passer vite fait sur le forum. Bon, c'est un peu mort. Mais bon, après tout ce temps, c'est pas surprenant.
Invisibles retombées
J'ai rencontré une nana très récemment, qu'on appellera RadonGirl.
Ce n'est à ce stade pas encore une histoire.
N'empêche que cela a déjà fait remonter plein de souvenirs, plein d'affects. Un mélange de plein de choses très contrastées.
En fait, ça fait déjà un an qu'on s'est rencontrés. À un genre d'événement semi-pro en petit comité à Paris, avec peu de gens de notre âge. La première fois que je l'ai vue, je me souviens m'être dit "elle est choupie". On avait un peu discuté mais c'était resté très pro.
Quelques semaines plus tard, on s'était recroisé par hasard dans ma ville. J'apprends qu'elle est là pour rendre visite à sa sœur, et qu'elle habite dans l'autre grosse ville, à 1h d'ici.
De mon côté, il y a six ou huit mois, je me lance dans mon propre projet professionnel et je me rends compte qu'elle pourrait y intervenir de façon ponctuelle. Je lui propose et elle accepte. Ça ne s'est d'ailleurs pas encore fait, mais à la fin, vous allez voir que ça va nous arranger
Quelques mois plus tard, elle vient dans ma ville pour participer à un autre projet, dont je suis l'une des personnes à l'origine. Elle arrive au dernier moment et je suis amené à bosser avec elle. C'est assez agréable et détonnant, sa façon de faire : elle est très à l'écoute de nos besoins, elle essaie d'avancer ses idées tout en tenant compte de l'ensemble et en se mettant au diapason.
Jusqu'à ce moment-là - et c'est marrant avec le recul - je n'avais absolument pas imaginé qu'il pourrait se passer quelque chose. C'était clair que c'était une personne très chouette et qu'on s'entendait bien, qu'on se recroiserait à droite à gauche pour des raisons professionnelles, mais ça s'arrêtait là.
On s'est revus il y a un mois, et c'est à ce moment-là que les choses se sont accélérées : je monte en Picardie participer à un projet dont elle est l'une des organisatrices. Ça dure plusieurs jours. Elle a besoin d'aide et me sollicite. On passe alors plusieurs heures ensemble à démerder ses sujets. C'est à ce moment-là que je prends conscience qu'elle me plaît et que j'ai envie de lui proposer qu'on se revoie.
Deux jours plus tard, on devait profiter d'un moment de répit pour bosser sur mon projet pro. Mais elle est emmerdée sur une problématique Covid et me demande de l'aider. J'accepte avec plaisir et clairement, à ce moment-là, la relation glisse de purement professionnelle à "un peu plus que ça".
On règle sa problématique, puis - il est déjà 23h - je lui propose qu'on aille prendre un verre. Elle accepte et on passe bien deux heures à discuter de plein de sujets qui nous tiennent à cœur. Elle joue avec la cire de la bougie qui se consume. Je lui dis que j'ai du mal avec le contact de certaines matières, comme malaxer du beurre ou de la pâte à modeler. Elle répond que j'ai peut-être un sens du toucher particulièrement développé. J'ai l'impression de repérer des signes d'intérêt, mais je n'aime pas m'y fier.
Je lui propose de se revoir, dans un autre contexte non pro. Et elle accepte. J'ai conscience que ma formulation est vague, mais ça m'a paru plus facile à assumer et le plus adapté. De toute façon, on s'était déjà mis d'accord pour se revoir avec pour prétexte mon projet pro.
Cette soirée, c'était vraiment un moment incroyable. Le genre de moments où tout s'aligne, dont tu voudrais qu'ils durent indéfiniment mais qui sont évidemment éphémères et qu'on ne peut pas reproduire sur commande.
J'aime ses cheveux. Sa voix. Sa capacité à ne pas s'énerver. À dire ce qu'elle ressent.
Ça faisait un bon moment que je n'avais pas été autant hypé par une rencontre
Quelques semaines plus tard, je la recontacte par SMS. Le contact est assez fluide, et très vite, elle aborde la question de la nature de notre relation. On prend le sujet de façon franche et ouverte, sans se mettre mutuellement de pression et c'est plutôt agréable. Tout n'est pas clair dans ma tête et encore moins dans la sienne.
On va se revoir dans quelques jours.
Ces traces qui restent
Là où ça me chagrine, c'est sur l'impact émotionnel que tout ça génère.
Je pense en particulier aux débuts d'histoires, aux premiers dates, aux moments où on se tourne autour, et même à ces moments - sûrement ceux que je vis les moins bien - où on ne sait pas si l'intérêt est réciproque. Je vois bien que je me projette beaucoup, que je m'implique beaucoup émotionnellement. Et que malgré le fait que je m'en rende compte, ça devient trop vite et trop souvent disproportionné.
Il faut que je trouve des astuces, des parades pour me protéger émotionnellement.
Je me rends compte qu'à 30 piges passées, on n'est plus tous neufs. On a vécu des histoires et des non-histoires. Qui ont laissé des traces. Qu'en répétant les mêmes trucs, on arrive aux mêmes résultats.