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Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 08.06.13
par Constant99
Blusher a écrit : Tu y vois une compéition pour des ressources limitées, j'y vois la possibilité d'un effort coopératif.
Ça demanderait à être développé pour pouvoir avoir du sens. Effort de qui, envers quel but ?

De fait, mon temps est limité, mon attention est limitée, et je n'ai pas la possibilité pratique d'entretenir une relation poussée avec tous les gens que je rencontre. Je suis curieux de savoir comment "remettre en question" ça.
Et en partant du fait que tes amis ne sont tes amis que parce que tu leur apportes quelque chose, ils t'enverront chier quand ils rencontreront quelqu'un qui leur apporte plus ou mieux. idem pour les relations amoureuses. Si tu es crevé ou déprimé, il faut vite remonter la pente sinon tout le monde se barre autour de toi?
Là où je parlais de se faire de nouveaux amis, tu parles de garder ses anciens amis. C'est un peu différent. Quand tu as créé des liens avec quelqu'un, il y a heureusement une marge de résistance avant que la relation se délite. Il reste que quand un type vient se plaindre ici que ses amis d'enfance sont des boulets qui refusent d'évoluer, y'en a beaucoup pour lui dire de tourner la page.

Quant au fait de se faire des nouveaux amis, je pense, effectivement, qu'il faut leur apporter quelque chose. Et pour remettre ça en question, je pense qu'il me faudra un peu plus que du blabla néo-hippie sans arguments. Je fais des sorties OVS régulièrement, j'ai tendance à ne pas réinviter ceux qui m'ennuient, je ne crois pas que ça fasse de moi un monstre de darwinisme social.

Note bien que je ne parle pas de juger ou mépriser les gens. Je crois être plutôt indulgent envers les bizarreries des autres, étant moi même étrange aux yeux de certains. Ça ne m'empêche pas de choisir les gens avec qui je m'implique sur le long terme.

Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 08.06.13
par Axelos
Blusher a écrit :Sauf qu'on parle de relations humaines et qu'on ramène sans cesse sans sourciller l'analogie avec le monde économique. Je vais vomir et je reviens...
Attention à ne pas confondre la finance avec l'économie. Ce sont deux choses différentes.

La finance concerne la manière dont les organismes et individus attribuent, obtiennent, répartissent et utilisent des ressources monétaires au fil du temps.

L'économie c'est la production de biens et de services, et leur échange et répartition entre les individus. Cet échange peut se faire bien / service contre argent ou bien / service contre bien / service (on parle alors de troc).

Un marché est un lieu (réel ou virtuel) où se rencontrent une offre et une demande. Et de cette rencontre en résulte un prix.

Le libéralisme, ce n'est pas l'économie, c'est une doctrine qui comporte un versant économique. C'est un prisme d'interprétation.

Une entreprise, qu'on appelle aussi "société", est une association de personnes qui agissent de manière coordonnée de sorte de produire un bien ou un service, destiné à la vente.

Donc faire une analogie entre les relations humaines et le monde de l'entreprise n'a rien de cynique, parce que justement, une entreprise c'est un projet coopératif où le facteur humain est prépondérant (ou en tous cas devrait l'être). C'est comme une association, mais dont le but est lucratif.

Pour autant, chaque individu conserve aussi ses intérêts propres, et il faut savoir les défendre. Ce qui revient à dire qu'il lui faut affirmer "j'apporte de la valeur et je pose mes conditions", soit par le biais individuel, soit par le biais collectif (syndicats).

Mais on pourrait faire une autre analogie. Vous êtes un musicien et vous voulez faire des concerts, à titre gratuit.

Il faudra susciter l'intérêt d'un public, et donc avoir de la valeur à ses yeux.

Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 08.06.13
par FreeMan
FrenchKiss a écrit :La notion de regard des autres, ou de valeur perçue, c'est pas une croyance toxique, c'est un fait social - et parfaitement neutre : les gens se regardent, s'évaluent (et s'autoajustent les uns aux autres, en permanence).
Oui on passe notre temps à évaluer les choses mais encore une fois, on ne les évalue pas pour le plaisir d'évaluer mais en fonction d'un besoin ou d'un objectif. Donc l'évaluation est relative à des besoins et à des objectifs et non pas relative à l'essence d'une personne.

Sinon, un fait social peut provenir d'une construction social et donc être arbitraire, et un fait social peut aussi être toxique. Et dans ce cas, il ne faut pas hésiter à recadre et à changer de paradigme, au lieu de définir un cadre à l'intérieur du cadre pour éviter les dérives.
Parfois, il vaut mieux sortir du cadre pour gagner en liberté et en efficacité que d'utiliser l'argument facile du juste milieu.

Blusher a écrit :
« Gérer» : à lui seul, le verbe dit la confusion des registres. Or, à cette déroutante question, 47% des sondés ont répondu «Oui, la vie amoureuse se gère de la même façon que la carrière». (6) Et plus ils sont jeunes (18-24 ans), plus ils en sont convaincus. Une deuxième question enfonce le clou : «Selon vous, pour qu’une relation amoureuse fonctionne, vaut-il mieux être pragmatique/rationnel(le) ou passionné(e) dans le choix de son partenaire ?» Cette fois, les 25-49 ans sont quasiment 50% à miser sur le pragmatisme. Pour eux, pas de doute, un business plan peut parfaitement se décliner en love plan.
Je cherchais justement ce genre d'article et d'étude.

J'avais remarqué qu'aujourd'hui on utilise souvent dans notre vocabulaire courant des termes du monde de la finance/entreprise/compétition.
Le problème d'avoir un vocabulaire trop axé sur un même champs lexical, c'est que ça renforce l'activation de zones sémantiques dans le cerveau. La conséquence c'est que notre cerveau va favoriser l'association d'idées avec celles présentes dans ces zones sémantiques.
Du coup ça devient un biais lorsqu'il s'agit de comprendre des choses qui n'ont rien à voir avec ses idées. Soit on va ne pas comprendre parce que notre cerveau n'arrive pas à switcher de zone sémantique, soit on va déformer les idées pour les lier à ces zones sémantiques.

Après c'est un phénomène inconscient dont on peut avoir un certain autocontrôle à condition d'avoir développé suffisamment notre capacité d'inhibition. Pour info la capacité d'inhibition est une des fonctions cognitive de l'intelligence qui n'est pas évalué dans les tests de QI.

Valmont a écrit :Le terme compétition est sans doute trop connoté négativement. Pourtant, il faut se rendre à l'évidence, on deviens ami avec quelqu'un parce qu'il nous amène quelque chose: de bons moments, des bonnes conversations, voir à l'extrême le sentiment d'aider quelqu'un ou d'être moins seul. Il faut se rendre à l'évidence, à la base on choisis ces amis selon certains critères en général inconscients.
Oui, et tous ça sont des éléments qui concernent l'interaction avec ces amis, donc la relation. A l'origine ça ne concerne pas une valeur abstraite qu'on attribut à leur être mais à des besoins auxquels répond la relation (besoin de structure/repère, besoin de stimulation, d'échanges affectifs). Après certains vont occulter le fait que c'est l'intérêt de la relation qu'on évalue et vont croire que c'est l'intérêt de la personne.

A un moment, on a perdu de vue le véritable enjeu. C'est un peu comme si on occultait le fait qu'on prend une voiture pour se déplacer et qu'on développe la croyance qu'on prend une voiture pour conduire.

Valmont a écrit :Si c'est un inconnu que vous rencontrez la première fois et qui n'arrête pas de se plaindre de tout et que tout va mal, j'ai vraiment de la peine à croire que vous vous direz "j'ai envie de le revoir en vertu de sa valeur inconditionnelle".
C'est à la fois un exemple et un contre-exemple. Tu peux adopter une position biaisée en jugeant la valeur de la personne, mais tu peux aussi juger l'intérêt de fréquenter cette personne sans juger son être.

Après il y a un truc intéressant dans ton exemple qui montre la différence entre l'approche basée sur l'essence et l'approche basée sur la relation. Si tu te contente de juger la personne alors tu risque de la verrouiller dans son comportement ("c'est un râleur")et tu n'auras pas intérêt à la revoir. Par contre, si tu te focalise sur la relation, tu peux influencer la qualité de la relation et déclencher un changement de comportement de sa part. Du coup tu vas avoir un intérêt à revoir cette personne par rapport au lien que tu as créé.

Lorsque tu te sens à l'aise et en sécurité dans une relation, tu vas te permettre d'exprimer et de faire plus de choses. A l'inverse, si ta relation n'est pas fiable, tu vas devoir communiquer et agir de manière détourné parce que tu auras peur de déclencher une conséquence négative.

D'ailleurs dans le coaching, le rapport entre le coach et le client est une des base d'un bon coaching. C'est le rapport symétrique et la fiabilité du lien fournit une base sur laquelle le client va prendre appuie pour sortir de sa zone de confort. (@Blusher: je sais pas si je résume bien l'idée)

Valmont a écrit :C'est en réalité un jugement, qui pour exister nécessite des êtres intelligents. Dans un monde sans être intelligent, la notion de valeur ne peut pas exister.
Un truc que je voulais d'ajouter. L'intelligence c'est aussi la capacité de percevoir son propre système de pensée et la capacité de le remettre en cause.

Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 08.06.13
par Blusher
Il y a beaucoup de choses intéressantes qui sortent de cette conversation. Je vais commencer pas répondre à Valmont. Entre papis de FTS, c'est bien la moindre des choses :wink:
Le terme compétition est sans doute trop connoté négativement. Pourtant, il faut se rendre à l'évidence, on deviens ami avec quelqu'un parce qu'il nous amène quelque chose: de bons moments, des bonnes conversations, voir à l'extrême le sentiment d'aider quelqu'un ou d'être moins seul. Il faut se rendre à l'évidence, à la base on choisis ces amis selon certains critères en général inconscients.
« Le problème des organisations compétitives est qu’il s’agit d’un arrangement où une personne ne peut réussir que si les autres échouent. » Alfie Kohn

Si la compétition est connotée négativement c'est parce qu'il y a des raisons à ça.

La compétition:

- affecte l'estime de soi, favorise l'émergence de comportements de triche
- diminue la motivation et la créativité en agissant comme un motivateur extrinsèque
- limite ou empêche le transfert de connaissances

... en ce sens c'est une organisation sous-optimale. Pour vous en convaincre demandez-vous combien de temps ils vous resterait à vivre si vos organes entraient en compétition les uns avec les autres.
Ici, il s'agit en l’occurrence d'une course au toujours plus, toujours mieux. Mais ce n'est pas la seule voie: on peut avoir des exigences de base et une fois celles-ci remplies en être satisfait et ne plus vouloir plus.

Si je me risque à une nouvelle comparaison matérielle, j'ai un vieux téléphone portable tout simple et une voiture d'environ 15 ans. Ce que je leur demande, c'est respectivement de pouvoir téléphoner et me conduire où je veux. Du moment que ma demande initiale est satisfaite, j'estime que changer pour mieux ne me rendra pas plus heureux et je ne le fais pas. Et le pire, c'est que je pourrais tout à fait changer, ce qui étonne d'ailleurs beaucoup certaines personnes que je connais.

Pourquoi en serait-il différent des amis ou des femmes ? Du moment que ceux que nous sommes heureux avec ceux que l'on a, pourquoi vouloir mieux, plus ou autre chose ? Mais s'ils ne nous apportent rien, même pas la "possibilité de passer un moment d'échange", as-t-on vraiment envie de passer du temps avec ces personnes ou préférons-nous le faire avec ceux qui nous offrent cette possibilité ?
Ton message va droit au coeur de la cible: les besoins essentiels.
Le problème qui entretient un sentiment diffus de frustration c'est de dépenser du temps et de l'énergie pour des buts illusoires déconnectés de nos besoins réels.

Voici la liste des besoins fondamentaux de Virginia Henderson:
- Respirer.

- Boire et manger.

- Capacité d'une personne à pouvoir boire ou manger, à mâcher et à déglutir.

- Éliminer.

- Se mouvoir, maintenir une bonne posture et maintenir une circulation sanguine adéquate.

- Dormir, se reposer.

- Se vêtir et se dévêtir.

- Maintenir sa température corporelle dans la limite de la normale (37,2 °C).

- Capacité d'une personne à s'équiper en fonction de son environnement et d'en apprécier les limites

- Être propre, soigné et protéger ses téguments.

Capacité d'une personne à se laver, à maintenir son niveau d'hygiène, à prendre soin d'elle et à se servir de produits pour entretenir sa peau, à ressentir un bien-être et de se sentir belle. Également à se percevoir au travers du regard d'autrui.
- Éviter les dangers.

- Communiquer avec ses semblables.
Capacité d'une personne à être comprise et comprendre grâce à l'attitude, la parole, ou un code. Également à s'insérer dans un groupe social, à vivre pleinement ses relations affectives et sa sexualité.

- Pratiquer sa religion ou agir selon ses croyances

- S'occuper en vue de se réaliser.
Capacité d'une personne à avoir des activités ludiques ou créatrices, des loisirs, à les impliquer dans son auto-réalisation et conserver son estime de soi. Également de tenir un rôle dans une organisation sociale.

- Se divertir, se récréer.
Capacité d'une personne à se détendre et à se cultiver. Également à s'investir dans une activité qui ne se centre pas sur une problématique personnelle et d'en éprouver une satisfaction personnelle.

- Apprendre.
Capacité d'une personne à apprendre d'autrui ou d'un événement et d'être en mesure d'évoluer. Également à s'adapter à un changement, à entrer en résilience et à pouvoir transmettre un savoir.
Nul part nous ne voyons "le besoin d'écraser la compétition" ou "d'impressionner les autres par ses possessions ou son lifestyle." Or la culture ambiante nous pousse très souvent à rechercher à satisfaire ces besoins qui n'en sont pas au détriment hélas de besoins bien réels ceux-là.

Reprenons l'exemple classique du verre d'eau et du diamant pour clarifier le concept de valeur. La valeur d'un verre d'eau au quotidien nous semble quasiment nulle. Nous pourrons même entrer dans un bar, demander un verre d'eau et l'obtenir sans rien débourser. Car l'eau n'est pas rare dans nos contrées. En revanche, un diamant de part sa rareté sera activement recherché et sa valeur rareté très élevée. Si nous considérons désormais la valeurs des choses et de nos relations non plus sous l'angle de la rareté mais de l'utilité cette fois, les choses sont sensiblement différentes. Le diamant en tant que tel ne vous sera d'aucun secours pour combler vos besoins réels. A l'inverse un verre d'eau en plein désert vous sauvera la vie. Ce retour au besoin est un détour salvateur pour nombre de personnes qui se perdent un peu dans le game et perdent de vue la satisfaction de leur besoin réel pour poursuivre des chimères (HB9, devenir un PUA ou impressionner les potes pour en citer quelques uns).
Donc on choisis bien les gens selon certains critères inconscients. Même vous, Blusher et FreeMan. Sinon, pourquoi ne passez-vous pas autant de temps avec des junkie défoncés du soir au matin et ne couchez-vous pas avec des femmes de 120 kg qui passent leur temps devant les anges de la téléréalité, qu'avec des personnes intéressantes et des jolie filles ?
Je vois ce que tu veux dire mais tu prends les mauvais exemples. :lol: J'ai des potes qui se défoncent et j'ai déjà couché avec une fille d'un poids imposant qui est à ce jour une de mes meilleures amies et à qui je dois beaucoup. Pour les anges de la téléréalité tu pousses un peu :lol:
Là où ça deviens grave et où je vous rejoins tout à fait, c'est quand on cherche à rationaliser ces critères, qu'on commence à passer les gens au crible de sa checklist. Mais on tombe dans un autre problème.
Oui parce que franchement ma checklist elle est assez aléatoire... J'aime justement la diversité aussi qui me permet de ne pas m'assoupir sur des préjugés en voyant systématiquement le même type de personnes présélectionnées selon des critères drastiques. Mercredi soir j'ai vu deux potes pour jouer au billard, j'ai parlé avec deux quadragénaires Australiennes, un patron de bar, des soldats britanniques venus soigner leur stress post-traumatique dans le quartier rouge, un étudiant puceau, une lesbienne et deux flics. Le seul point commun c'est qu'à chaque fois la conversation m'a vraiment intéressée et que je ne me jugeais ni supérieur ni inférieur à aucun d'entre-eux.
Si je fais une comparaison avec la nourriture, il y a tout un monde entre manger tout ce que vous trouvez fusse dans un poubelle et faire analyser tous vos aliments par un laboratoire.
Hasardeux comme analogie parce qu'il faudrait définir ce qu'est cette poubelle à humains et qui y mettre. Je ne m'y oserais pas.
Très intéressant et tout à fait d'accord sur le fait de voir les relations interpersonnelles comme une coopération, plutôt que comme une compétitions.

A noter qu'il faut tout de même être au moins deux pour coopérer et surtout avoir un objectif commun et compatible.
Pour identifier un objectif commun et compatible il faut coopérer...

L'exemple du mec qui vient draguer ma meuf est frappant. Plutôt que de l'humilier, je vais le féliciter d'avoir bon goût et le présenter à ses copines célibataires. :mrgreen:
Quand il y a ce respect, compétition et coopération ne sont souvent même plus contradictoires. Si je prends par exemple certains matchs de tennis entre joueurs qui s'apprécient, on a à la fois une compétition pour le match et une coopération dans le sens de donner un beau spectacle et d'avoir du plaisir pour les joueurs.
On peut effectivement voir les choses sous cet angle. Même en business, le concept de coopétition amené par Nalebuff et Brandenburger a permis de mettre en évidence des cas de collaboration opportuniste entre différents acteurs économiques par ailleurs en compétition.
Ca peut aussi être pareil pour les filles. C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai jamais suivi les règles du wing, comme quoi la "cible" de l'autre, c'est sacré. Au contre, avec certains amis, c'était même l'un des intérêt du jeu, d'être deux sur la même fille tout en étant évidant pour la fille que nous étions amis de par notre comportement. C'est bien sûr différent, lorsque l'ami est déjà dans une relation avec la fille et où ce petit jeu n'a plus lieu d'être.
Et la boucle est bouclée on revient à l'origine du mot compétiton (pétitionner ensemble) et de concurrence (courir ensemble). Si cela est source d'émulation alors on a affaire à des comportements soucieux de l'écologie du système (votre amitié, vos valeurs etc) Ce que tu décris est donc un fonctionnement collaboratif.

PS:
D'ailleurs dans le coaching, le rapport entre le coach et le client est une des base d'un bon coaching. C'est le rapport symétrique et la fiabilité du lien fournit une base sur laquelle le client va prendre appuie pour sortir de sa zone de confort. (@Blusher: je sais pas si je résume bien l'idée)
Je confirme. Un rapport collaboratif de qualité est la meilleure garantie de succès d'un coaching.
Valmont a écrit:
C'est en réalité un jugement, qui pour exister nécessite des êtres intelligents. Dans un monde sans être intelligent, la notion de valeur ne peut pas exister.
Un truc que je voulais d'ajouter. L'intelligence c'est aussi la capacité de percevoir son propre système de pensée et la capacité de le remettre en cause.
Absolument! Métaposition! :D
C'est pour cela que je tique un peu (beaucoup) quand certains taxent de masturbation intellectuelle ces longs échanges ou nous questionnons des préjugés ancrés dans le langage et in fine dans notre représentation du monde. Ils peuvent certes sembler arides mais on ne peut pas en faire l'économie si on se penche sérieusement sur ces sujets.

Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 08.06.13
par Axelos
Blusher a écrit :C'est pour cela que je tique un peu (beaucoup) quand certains taxent de masturbation intellectuelle ces longs échanges ou nous questionnons des préjugés ancrés dans le langage et in fine dans notre représentation du monde.
J'ai qualifié ces échanges de masturbation intellectuelle car certains échanges ont été plus rhétoriques que pratiques.

Pourtant le monde est tel qu'il est et non pas tel qu'il DEVRAIT être (sous entendu selon nos principes).

La seule personne que nous pouvons changer c'est nous-même. Les autres sont comme ils sont et nous n'y pouvons rien. En l'occurence, les gens s'évaluent et se jugent les uns les autres, ainsi que l'a écrit FrenchKiss dans son dernier post. Il s'agit d'un fait qui est neutre.

Je suis d'accord avec vous (Blusher et Freeman) sur la position philosophique suivante : chaque individu a la même valeur. Objectivement oui, un être humain ne vaut pas plus et pas moins qu'un autre.

Mais dans le monde réel, on est dans le subjectif.

Et pour le cas particulier d'une relation amoureuse, on choisit une personne plutôt qu'une autre sur la base de préférences.

Donc pour une femme donnée à la recherche d'un partenaire amoureux, les hommes n'ont pas tous la même valeur à ses yeux, en vertu de ses préférences.

Et c'est de ces préférences dont il est question. Préférences souvent inconscientes d'ailleurs. Et préférences aussi influencées par la culture de référence, les médias, le cercle social, etc...

Mais si on veut qu'une relation intime se crée avec une femme, il faudra bien, à un moment donné, la persuader de nous préférer aux autres prétendants. Il faudra susciter son intérêt.

Et pour susciter l'intérêt d'une femme, il y a le fond et la forme. Le fond car nous avons tous un style de vie, des goûts, une personnalité, des valeurs qui vont susciter l'intérêt d'un certain nombre de femmes (mais pas toutes !).

Et la forme c'est ce dont il est question dans ce sujet. Il faut faire passer le message qu'on est intéressant et un partenaire potentiel. Ce message, on le fait passer à travers nos paroles, notre attitude et nos actes.

On ne dit pas qu'on se considère objectivement comme meilleur qu'un autre homme. Mais par contre, on dit que la femme en question aurait tout intérêt à nous préférer.




Une précision sémantique me parait utile.

Il y a une confusion qui est faite entre valeur et performance.

Mais ce n'est pas la même chose.

Performance : Résultat obtenu dans un domaine précis par quelqu'un, une machine, un véhicule (souvent pluriel) (source : Larousse internet)

Valeur : Importance, prix attaché subjectivement à quelque chose : Attacher de la valeur à des souvenirs de famille. (source : Larousse internet)

Donc quand on parle d'augmenter sa valeur, on ne parle pas de performer. D'ailleurs, trop performer fait perdre de la valeur, car vous faites peur.

Par exemple, en danse latino, j'ai pris mon parti de rester sur un niveau "intermédiaire plus" là où d'autres cherchent à être au top des enchainements et du style. J'ai pris ce parti parce que :
- Les figures complexes ne passent pas avec la plupart des femmes. Ce n'est pas la complexité du niveau technique qui va faire qu'une femme aime danser avec vous, c'est la qualité de la connexion qui est crée, et les émotions positives qu'elle va ressentir.
- Les gens qui se lancent dans une optique performance de la danse passent complètement à côté de l'esprit latino, qui est d'être cool et sociable. Souvent ces femmes là font la gueule et restent dans un cercle fermé, donc inabordables.

Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 08.06.13
par Axelos
Et je concluerai sur un post à part :

Cette idée de valeur, j'y ai bien réfléchi parce que ça fait echo a mon expérience personnelle présente.

Je pense que c'est un concept efficace et sain.

C'est efficace parce que je l'ai constaté en pratique. Croire en sa propre valeur permet de s'affirmer sainement face au monde extérieur. Ca permet de résister aux périodes de tempête, traversée du désert et de doute.

Communiquer sur ce qui fonde sa valeur (selon nous) et son identité, ça permet de rapprocher les personnes à qui ça plaira et d'éloigner les autres, et donc de se trouver à la place qui nous correspond (quelque soit le domaine de vie concerné).

Et c'est sain parce que ça entraine la réciprocité dans les rapports humains. On donne au moins autant qu'on prend. On se met dans un jeu à somme positive. Donc augmentation de la valeur et du bien être collectif.

Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 09.06.13
par FreeMan
-Alex a écrit :C'est efficace parce que je l'ai constaté en pratique. Croire en sa propre valeur permet de s'affirmer sainement face au monde extérieur. Ca permet de résister aux périodes de tempête, traversée du désert et de doute.
Et quelle est la base de cette croyance ?
Elle est inconditionnelle, ou bien tu te base sur la somme de tes réussites ?
Dans le deuxième cas, si tu es en situation d'échec, tu vas avoir raison de penser que ta valeur est négative ?

Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 09.06.13
par FK
-Alex a écrit :Et je concluerai sur un post à part :

Cette idée de valeur, j'y ai bien réfléchi parce que ça fait echo a mon expérience personnelle présente.

Je pense que c'est un concept efficace et sain.

C'est efficace parce que je l'ai constaté en pratique. Croire en sa propre valeur permet de s'affirmer sainement face au monde extérieur. Ca permet de résister aux périodes de tempête, traversée du désert et de doute.

Communiquer sur ce qui fonde sa valeur (selon nous) et son identité, ça permet de rapprocher les personnes à qui ça plaira et d'éloigner les autres, et donc de se trouver à la place qui nous correspond (quelque soit le domaine de vie concerné).

Et c'est sain parce que ça entraine la réciprocité dans les rapports humains. On donne au moins autant qu'on prend. On se met dans un jeu à somme positive. Donc augmentation de la valeur et du bien être collectif.

C'est ce que je pense aussi.
On a besoin de s'apprécier un minimum pour se sentir bien. L'amour propre et l'estime de soi sont facteurs de bien être et de relations sociales / amoureuses équilibrées.

JUSTE, faut pas tomber dans l'excès et devenir un sale con arrogant et ultra narcissique, qui en vient à mépriser le regard des autres - ce regard des autres étant, encore une fois, le baromètre qu'on peut utiliser pour ajuster son comportement et affuter son intelligence sociale.

* * * *

Bref : cultiver sa valeur interne (plutôt que la fantasmer) pour se sentir bien, en paix avec soi-même; le side effect sera que les autres nous apprécieront davantage aussi (et seront davantage attirés, si la valeur perçue est positive à leurs yeux).

=> une démarche de développement personnel et relationnel, en somme - à l'opposée du try hard qui essaie de prétendre, à défaut de "être" (ou de "devenir").

Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 09.06.13
par FreeMan
FrenchKiss a écrit :On a besoin de s'apprécier un minimum pour se sentir bien. L'amour propre et l'estime de soi sont facteurs de bien être et de relations sociales / amoureuses équilibrées.
C'est ce que Albert Ellis appelait l'amour inconditionnel de soi. :)

Re: [A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Posté : 09.06.13
par Axelos
FreeMan a écrit :
-Alex a écrit :C'est efficace parce que je l'ai constaté en pratique. Croire en sa propre valeur permet de s'affirmer sainement face au monde extérieur. Ca permet de résister aux périodes de tempête, traversée du désert et de doute.
Et quelle est la base de cette croyance ?
Elle est inconditionnelle, ou bien tu te base sur la somme de tes réussites ?
Dans le deuxième cas, si tu es en situation d'échec, tu vas avoir raison de penser que ta valeur est négative ?
La base de cette croyance. Je pense qu'il s'agit d'un mécanisme de survie psychique, tel le biais d'optimisme selon lequel tout individu pense qu'il est un peu meilleur que les autres et a un peu plus de chance.

Elle n'est ni totalement inconditionnelle, ni totalement conditionnelle. Un échec ne fera pas vaciller cette croyance. Par contre une centaine d'échecs successifs la remettrait en cause. Fort heureusement, une vie n'est pas faite que d'échecs donc il est toujours possible de se centrer mentalement sur des succès, même anciens, ou dans des domaines différents, pour conserver sa croyance en sa valeur.

On a généralement plus confiance en soi quand on est plus âgé que quand on est plus jeune. C'est certainement parce qu'avec l'expérience, on a pu expérimenter des réussites passées qui permettent de mieux tempérer le risque d'échec.

Je me mets à la place d'une personne qui vient sur le forum et qui n'a jamais embrassé une femme, parfois à un âge avancé. Je ne pense pas que de savoir qu'il a une valeur inconditionnelle en tant qu'être humain (ce qui est vrai) va le sortir de sa détresse. Ce qui va le sortir, c'est d'avoir sa première copine. C'est donc une réussite originelle qu'il lui faut.

Par ailleurs, heureusement que l'estime de soi n'est pas une donnée totalement inconditionnelle. Parce que ça voudrait dire qu'elle serait fixée à la naissance sans possibilité d'évolution. Donc si on en aurait une négative à la naissance, on ne pourrait rien y changer...

Le corps possède ses anticorps pour combattre ce qui menace son intégrité. L'esprit en possède également, comme le fait de croire en sa valeur. (Ex : Les salariés qui se suicident chez France Télécom. Ils ne sont pas parvenus à opposer aux agressions psychiques de leur entreprise leur croyance en leur valeur professionnelle et personnelle, et leur capacité à trouver un emploi ailleurs où on les respecte. Cela a eu des conséquences dramatiques...).