Il y a beaucoup de choses intéressantes qui sortent de cette conversation. Je vais commencer pas répondre à Valmont. Entre papis de FTS, c'est bien la moindre des choses
Le terme compétition est sans doute trop connoté négativement. Pourtant, il faut se rendre à l'évidence, on deviens ami avec quelqu'un parce qu'il nous amène quelque chose: de bons moments, des bonnes conversations, voir à l'extrême le sentiment d'aider quelqu'un ou d'être moins seul. Il faut se rendre à l'évidence, à la base on choisis ces amis selon certains critères en général inconscients.
« Le problème des organisations compétitives est qu’il s’agit d’un arrangement où une personne ne peut réussir que si les autres échouent. » Alfie Kohn
Si la compétition est connotée négativement c'est parce qu'il y a des raisons à ça.
La compétition:
- affecte l'estime de soi, favorise l'émergence de comportements de triche
- diminue la motivation et la créativité en agissant comme un motivateur extrinsèque
- limite ou empêche le transfert de connaissances
... en ce sens c'est une organisation sous-optimale. Pour vous en convaincre demandez-vous combien de temps ils vous resterait à vivre si vos organes entraient en compétition les uns avec les autres.
Ici, il s'agit en l’occurrence d'une course au toujours plus, toujours mieux. Mais ce n'est pas la seule voie: on peut avoir des exigences de base et une fois celles-ci remplies en être satisfait et ne plus vouloir plus.
Si je me risque à une nouvelle comparaison matérielle, j'ai un vieux téléphone portable tout simple et une voiture d'environ 15 ans. Ce que je leur demande, c'est respectivement de pouvoir téléphoner et me conduire où je veux. Du moment que ma demande initiale est satisfaite, j'estime que changer pour mieux ne me rendra pas plus heureux et je ne le fais pas. Et le pire, c'est que je pourrais tout à fait changer, ce qui étonne d'ailleurs beaucoup certaines personnes que je connais.
Pourquoi en serait-il différent des amis ou des femmes ? Du moment que ceux que nous sommes heureux avec ceux que l'on a, pourquoi vouloir mieux, plus ou autre chose ? Mais s'ils ne nous apportent rien, même pas la "possibilité de passer un moment d'échange", as-t-on vraiment envie de passer du temps avec ces personnes ou préférons-nous le faire avec ceux qui nous offrent cette possibilité ?
Ton message va droit au coeur de la cible: les besoins essentiels.
Le problème qui entretient un sentiment diffus de frustration c'est de dépenser du temps et de l'énergie pour des buts illusoires déconnectés de nos besoins réels.
Voici la liste des besoins fondamentaux de Virginia Henderson:
- Respirer.
- Boire et manger.
- Capacité d'une personne à pouvoir boire ou manger, à mâcher et à déglutir.
- Éliminer.
- Se mouvoir, maintenir une bonne posture et maintenir une circulation sanguine adéquate.
- Dormir, se reposer.
- Se vêtir et se dévêtir.
- Maintenir sa température corporelle dans la limite de la normale (37,2 °C).
- Capacité d'une personne à s'équiper en fonction de son environnement et d'en apprécier les limites
- Être propre, soigné et protéger ses téguments.
Capacité d'une personne à se laver, à maintenir son niveau d'hygiène, à prendre soin d'elle et à se servir de produits pour entretenir sa peau, à ressentir un bien-être et de se sentir belle. Également à se percevoir au travers du regard d'autrui.
- Éviter les dangers.
- Communiquer avec ses semblables.
Capacité d'une personne à être comprise et comprendre grâce à l'attitude, la parole, ou un code. Également à s'insérer dans un groupe social, à vivre pleinement ses relations affectives et sa sexualité.
- Pratiquer sa religion ou agir selon ses croyances
- S'occuper en vue de se réaliser.
Capacité d'une personne à avoir des activités ludiques ou créatrices, des loisirs, à les impliquer dans son auto-réalisation et conserver son estime de soi. Également de tenir un rôle dans une organisation sociale.
- Se divertir, se récréer.
Capacité d'une personne à se détendre et à se cultiver. Également à s'investir dans une activité qui ne se centre pas sur une problématique personnelle et d'en éprouver une satisfaction personnelle.
- Apprendre.
Capacité d'une personne à apprendre d'autrui ou d'un événement et d'être en mesure d'évoluer. Également à s'adapter à un changement, à entrer en résilience et à pouvoir transmettre un savoir.
Nul part nous ne voyons "le besoin d'écraser la compétition" ou "d'impressionner les autres par ses possessions ou son lifestyle." Or la culture ambiante nous pousse très souvent à rechercher à satisfaire ces besoins qui n'en sont pas au détriment hélas de besoins bien réels ceux-là.
Reprenons l'exemple classique du verre d'eau et du diamant pour clarifier le concept de valeur. La valeur d'un verre d'eau au quotidien nous semble quasiment nulle. Nous pourrons même entrer dans un bar, demander un verre d'eau et l'obtenir sans rien débourser. Car l'eau n'est pas rare dans nos contrées. En revanche, un diamant de part sa rareté sera activement recherché et sa valeur rareté très élevée. Si nous considérons désormais la valeurs des choses et de nos relations non plus sous l'angle de la rareté mais de l'utilité cette fois, les choses sont sensiblement différentes. Le diamant en tant que tel ne vous sera d'aucun secours pour combler vos besoins réels. A l'inverse un verre d'eau en plein désert vous sauvera la vie. Ce retour au besoin est un détour salvateur pour nombre de personnes qui se perdent un peu dans le game et perdent de vue la satisfaction de leur besoin réel pour poursuivre des chimères (HB9, devenir un PUA ou impressionner les potes pour en citer quelques uns).
Donc on choisis bien les gens selon certains critères inconscients. Même vous, Blusher et FreeMan. Sinon, pourquoi ne passez-vous pas autant de temps avec des junkie défoncés du soir au matin et ne couchez-vous pas avec des femmes de 120 kg qui passent leur temps devant les anges de la téléréalité, qu'avec des personnes intéressantes et des jolie filles ?
Je vois ce que tu veux dire mais tu prends les mauvais exemples.

J'ai des potes qui se défoncent et j'ai déjà couché avec une fille d'un poids imposant qui est à ce jour une de mes meilleures amies et à qui je dois beaucoup. Pour les anges de la téléréalité tu pousses un peu
Là où ça deviens grave et où je vous rejoins tout à fait, c'est quand on cherche à rationaliser ces critères, qu'on commence à passer les gens au crible de sa checklist. Mais on tombe dans un autre problème.
Oui parce que franchement ma checklist elle est assez aléatoire... J'aime justement la diversité aussi qui me permet de ne pas m'assoupir sur des préjugés en voyant systématiquement le même type de personnes présélectionnées selon des critères drastiques. Mercredi soir j'ai vu deux potes pour jouer au billard, j'ai parlé avec deux quadragénaires Australiennes, un patron de bar, des soldats britanniques venus soigner leur stress post-traumatique dans le quartier rouge, un étudiant puceau, une lesbienne et deux flics. Le seul point commun c'est qu'à chaque fois la conversation m'a vraiment intéressée et que je ne me jugeais ni supérieur ni inférieur à aucun d'entre-eux.
Si je fais une comparaison avec la nourriture, il y a tout un monde entre manger tout ce que vous trouvez fusse dans un poubelle et faire analyser tous vos aliments par un laboratoire.
Hasardeux comme analogie parce qu'il faudrait définir ce qu'est cette poubelle à humains et qui y mettre. Je ne m'y oserais pas.
Très intéressant et tout à fait d'accord sur le fait de voir les relations interpersonnelles comme une coopération, plutôt que comme une compétitions.
A noter qu'il faut tout de même être au moins deux pour coopérer et surtout avoir un objectif commun et compatible.
Pour identifier un objectif commun et compatible il faut coopérer...
L'exemple du mec qui vient draguer ma meuf est frappant. Plutôt que de l'humilier, je vais le féliciter d'avoir bon goût et le présenter à ses copines célibataires.
Quand il y a ce respect, compétition et coopération ne sont souvent même plus contradictoires. Si je prends par exemple certains matchs de tennis entre joueurs qui s'apprécient, on a à la fois une compétition pour le match et une coopération dans le sens de donner un beau spectacle et d'avoir du plaisir pour les joueurs.
On peut effectivement voir les choses sous cet angle. Même en business, le concept de coopétition amené par Nalebuff et Brandenburger a permis de mettre en évidence des cas de collaboration opportuniste entre différents acteurs économiques par ailleurs en compétition.
Ca peut aussi être pareil pour les filles. C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai jamais suivi les règles du wing, comme quoi la "cible" de l'autre, c'est sacré. Au contre, avec certains amis, c'était même l'un des intérêt du jeu, d'être deux sur la même fille tout en étant évidant pour la fille que nous étions amis de par notre comportement. C'est bien sûr différent, lorsque l'ami est déjà dans une relation avec la fille et où ce petit jeu n'a plus lieu d'être.
Et la boucle est bouclée on revient à l'origine du mot compétiton (pétitionner ensemble) et de concurrence (courir ensemble). Si cela est source d'émulation alors on a affaire à des comportements soucieux de l'écologie du système (votre amitié, vos valeurs etc) Ce que tu décris est donc un fonctionnement collaboratif.
PS:
D'ailleurs dans le coaching, le rapport entre le coach et le client est une des base d'un bon coaching. C'est le rapport symétrique et la fiabilité du lien fournit une base sur laquelle le client va prendre appuie pour sortir de sa zone de confort. (@Blusher: je sais pas si je résume bien l'idée)
Je confirme. Un rapport collaboratif de qualité est la meilleure garantie de succès d'un coaching.
Valmont a écrit:
C'est en réalité un jugement, qui pour exister nécessite des êtres intelligents. Dans un monde sans être intelligent, la notion de valeur ne peut pas exister.
Un truc que je voulais d'ajouter. L'intelligence c'est aussi la capacité de percevoir son propre système de pensée et la capacité de le remettre en cause.
Absolument! Métaposition!
C'est pour cela que je tique un peu (beaucoup) quand certains taxent de
masturbation intellectuelle ces longs échanges ou nous questionnons des préjugés ancrés dans le langage et in fine dans notre représentation du monde. Ils peuvent certes sembler arides mais on ne peut pas en faire l'économie si on se penche sérieusement sur ces sujets.