Hey The_PoP ! Ouaaaaaais… Je sais que t’as entièrement raison et ça me fait chier parce que j’adore boire ! On me l’a dit et redis ici mais j’ai trop du mal à m’arrêter quand je commence à boire. Les post d’Owen sur l’alcoolisme m’ont fait réaliser que merde, c’est vrai que je picole comme un con à chaque fois qu’on fait une soirée et que c’est pas cool. Au moins jusqu’au black-out ces deux derniers mois. Alors je vais voir comment ça évolue. J’ai pas l’occasion de boire pour l’instant mais la prochaine fois je ferais vraiment l’effort de boire lentement. Et si ça marche pas ben je serais strict sur mes soirées : « Ce soir caisse. », et la soirée suivante : « Ce soir vodka-jus de kiwi sans vodka. »
Bref, s’il vous plait dites-moi si vous sentez qu’aucun effort n’est fait à ce niveau-là dans les prochains mois.
Ce post est long. Ready ?
Blood, sex and fresh air.
Mon retour à Tokyo a démarré par une courte visite chez mon ancienne hôte qui me garde très aimablement une place chez elle pour stocker mes affaires. J’ai ensuite retrouvé Koko – anciennement nommée Uni, que j’avais rencontré avant de quitter Tokyo et avec qui j’avais passé une agréable nuit.
Nous avons mangé à un restau Indien pas cher et nous avons tant bien que mal tenté de trouver une chambre pour deux, à prix abordable, dans Tokyo, un jour de St. Valentin. Autant vous dire qu’on a chialé au moment de passer à la caisse…
On s’échange bien-sûr des nouvelles et alors que je suis vachement complexé par mon absence de vie sexuelle, elle me raconte qu’entre-temps elle a couché avec quatre types, tous rencontré sur Tinder et tous pour juste un rendez-vous et quelques heures dans un hôtel. Donc à ce moment-là j’écoute sans sourcilier et ma confiance en moi s’effrite littéralement en quelques minutes. Et cette pensée qui me hante tout d’un coup : « Ce n’est pas un canon de beauté et elle a du sexe absolument quand elle veut. En plus elle a du choix. Que puis-je faire face à ça ? Moi qui passe deux mois dans un environnement propice aux rencontres et qui ne choppe pas. Je ne suis clairement pas près à affronter cette jungle d’hommes, plus jeunes, plus vieux, plus ou moins expérimentés, tous différents… Il y en a forcément qui sont bien mieux que moi. »
Cette pensée… Ce nœud dans le ventre à chaque fois qu’elle revenait et cette incompréhension du monde dans lequel on vit. Alors que je donne tout ce que je peux pour chopper et que je suis pas trop mal foutu, elle, elle ouvre son app, envoie deux messages et peut décider ou non de baiser ce soir. Ça m’a bien secoué, rendu jaloux d’elle et complètement insécure.
Mais bon, nous marchons au travers des quartiers et finissons par trouver un hôtel convenable, ces hôtel faits exprès pour ça, ou tu peux louer la chambre pour quelques heures ou pour la nuit. En entrant on aperçoit une très jeune fille sortir de l’hôtel avec un vieux dégueulasse. J’ai eu envie de gerber et de chialer en même temps. Et cette vision n’est pas venue améliorer mes insécurités toutes récentes face au monde dans lequel on se retrouve.
Dans la chambre rien ne se fait attendre, on se jette l’un sur l’autre et on se retrouve très vite tout nus. Sauf que… Manque de confiance en moi, stress, envie d’être le meilleur… J’ai fait n’importe quoi, j’ai été trop pressé, trop dans mes pensées et tout ce que j’ai eu pour la St. Valentin c’est une presque rupture de frein. Le sang affluait, il y en avait partout, sur les draps, sur elle, sur moi. Ça m’était déjà arrivé deux fois d’avoir une microcoupure et ça fait toujours flipper les premières secondes tellement ça saigne quand tu bandes. Bref, la catastrophe ! J’ai jamais été comme ça au lit, j’ai toujours été très attentifs aux désirs de l’autre et plutôt sûr de moi. On a réessayé un peu après, encore moins confiant je lui ai fait mal et on a arrêté le carnage. C’était une grosse claque dans ma gueule, j’ai été un mec qui ne me ressemble pas du tout. À partir de là, tout allait aller mieux, j’avais pris conscience de toutes mes pensées nocives et mes croyances irrationnelles, j’avais pris conscience du regard rabaissant que je portais sur moi-même jusqu’ici et j’avais désormais les clés pour redevenir un bon amant. Je me suis bien sûr excusé auprès d’elle, lui ai dit que j’avais été un peu trop ailleurs et que ça ne se reproduirait plus. Je m’endors, effrayé mais prêt à changer cette image que j’avais de moi d’un point de vue sexuel et attractif. Et aussi j’ai imploré à Rocco, Bouddha, Satan et pas mal d’autres de rendre ma bite fonctionnelle sous 24 heures.
Nous prenons le train à l’aube pour un séjour de deux nuits dans les montagnes de l’ouest du Japon. La journée se passe très bien, nous sommes plutôt câlins et ça me rassure. Je guide, je l’écoute et me rends compte que je peux avoir une conversation réfléchie et des idées qui me sont propres, je prends des initiatives et trouve des bons plans. Ça me rassure aussi, je me sens plus homme adulte et moins collégien insécure. Nous visitons un très beau temple avec un passage souterrain complètement noir où les lumières sont interdites et dont le but est de trouver et toucher une barre métallique censé représenter la porte du paradis. Nous mangeons dans un restaurant réputé pour ses bonnes nouilles soba – et c’était bon ! Visiter le Japon avec une Japonais qui prend plaisir à te présenter son pays et sa culture est une expérience extraordinaire ! C’est bien mieux que de visiter le Japon avec une Japonaise qui sort les griffes dès que t’essaye de la comprendre – big up Misa, je rigole c’est ok.
Un dernier train et nous arrivons dans cette petite ville de montagne au style vintage. Notre auberge est tout à fait charmante, nous sommes les seuls voyageurs et notre chambre est style traditionnel Japonais avec deux futons sur un tatami, j’adore, j’adore, j’adore ! Pour nous ce soir ça sera sexe, supermarché, onsen, sexe. Dans cet ordre et c’est donc l’occasion pour moi de, me rattraper pour la veille, et de me retrouver seul dans un bain chaud pour me relaxer et travailler sur cette pensée qui me dérange.
Le sexe était bien, mieux que la veille évidemment et j’ai retrouvé mes façons de procéder : établir la communication, prendre mon temps et ne pas me juger. J’ai repensé à Owen – oui je pense à toi durant mes rapports – et ce qu’il disait sur le slow sex. Le slow sex ca m’était arrivé de la faire mais sans mettre un nom ou une fonction dessus. Ben là je devais tenir plus d’une minute trente alors écoute, j’ai opté pour la lenteur. Bon, c’était quand même un peu court selon elle, et selon moi aussi, et ça me fait chier parce que je veux être le meilleur ! Je veux être son meilleur coup et le rester pour un long moment. Pour ça, plus de communication, plus d’imagination et plus de solutions mécaniques ! Après ça et pendant le onsen j’ai eu super mais super mal à l’estomac. Koko, pour me faire me sentir mieux, m’explique que c’est parceque j’ai pas baisé depuis un moment. Merci Koko.
Le lendemain après un bon petit dèj’ et tout ce qui va avec un matin réussi on décide d’aller voir ce parc ou une bande de singes sont apparemment les seuls au monde à profiter de sources chaudes ! Wow ! Vaste supercherie et ce comportement animal est plus domestique que naturel depuis que l’Homme dépose de la nourriture sur toute la zone et fait payé les autres Hommes. Du coup nous on a pris en photo les humains qui prenaient en photo les singes. Koko a aussi réussie a interagir avec un petit singe, ils se sont regardé de très près et c’est toujours un peu secouant de voir un visage aussi humanoïde que celui d’un singe, surtout quand il t’observe également le visage.
Nous avons marché de la montagne à la ville et dans la ville pendant au moins quatre heures avant de s’arrêter pour manger. Ces quatre heures de marches nous ont permis de parler, de tout, d’absolument tout mais surtout de relations sexuelles, du sexe en soi, de relations amoureuses, de ses expériences sexuelles, de mes expériences amoureuses, de la manière dont je me jugeait par rapport à ma vie sexuelle, du fait qu’elle ne soit jamais sortie avec un mec et qu’elle n’ait eu que des coups d’un soir via des applis. Tout ça, tout, et ça m’a fait un bien fou ! Et ça m’a montré à quel point mon jugement était d’une débilité sans nom. Oui, parce que même si elle à baisé avec bien plus de gens que moi, elle me voit quand même comme un mec très bien, séduisant, plutôt mature et positif, gentil, expérimenté et qui peut la faire rendre folle de désir à toute heure de la journée ! Besoin de validation ? Peut-être. En tout cas me rendre compte de ça et l’entendre m’a fait me sentir beaucoup mieux.
Ce jour-là nous avons inversé l’ordre de nos activités, pour voir la différence. Ça sera onsen, sexe, onsen, sexe. Le onsen c’est vraiment un truc que j’adore : c’est pas cher, c’est relaxant, c’est apaisant, ça te lave et ça évapore tout tes soucis ! J’en ai testé un paquer à la station de ski et avec Koko on en a testé trois de différents. Nous voilà tout propre et bien relaxé, on se balade un peu avant d’aller à l’auberge. Cette fois-ci nous avions convenu de le faire en deux manches ou plus si nécessaire, pour que madame puisse en profiter comme il se doit. Et voilà, c’était ça que j’attendais depuis deux mois : une validation de ma capacité à bien faire l’amour. C’était long, c’était bon, elle a plus qu’aimé et j’ai eu ce que je voulais, à savoir : « Oh my God… I never had something like that Val. I think I came. »
Alors pourquoi je tiens tant à être bon au lit ? Parce-que quand Yoshi, ce coup de cœur ultime, m’a dit que j’avais l’air gay et qu’elle ne sortait qu’avec des mecs des vrais, ça a mis une graine empoisonnée dans ma tête ? Probablement en fait, et c’est que maintenant que je le réalise. C’est une sorte de revanche que je prends sur elle : « Des mecs des vrais, si tu veux Yoshi. N’empêche que moi l’efféminé un peu extraverti, ben je baise bien aussi. »
Le dernier jour arrive et après un énième onsen, il est temps de partir munis de nos sourires et de notre beau carton d’auto-stop ! C’est une première pour elle donc elle compte beaucoup sur moi et ça me va. Fun fact :
Koko : Why are you training to write the kanjis for Tokyo ? I’m not only Japanese on paper, I’m really Japanese, I can write it.
Moi : Ok ok, but don’t mess it up !
Koko : It’s my language, I won’t mess it up.
Et donc Koko a écrit Tokyo comme suit, en kanji et en romanji : 東京 – TOKTO.
Koko : Val, I messed up. I wrote TOKTO…
J’aime ce moment !
Elle me dira plus tard qu’elle allait prendre du temps pour regarder ce qu’elle avait expérimenté ce week-end car je n’étais évidemment pas qu’un simple ami avec avantages pour elle, et que c’était la première fois qu’elle vivait une expérience de la sorte.
Un groupe de trois skieurs Japonais s’arrêtent et acceptent de nous conduire à Tokyo centre. Sur la route je lui parle de mes meilleurs amis, Guytk et Dadou, et elle me dit qu’elle n’a pas d’amis comme ça. Que c’est probablement moi son meilleur ami. Et en écoutant ses récits de vie j’ai trouvé ça plutôt difficile de se faire de bons amis, des amis de l’enfance à l’âge adulte, quand on grandit à Tokyo. Donc j’ai de la chance d’avoir fait l’école primaire, le collège, le lycée et le supérieur en étant toujours aux côtés de mes amis du village. Bref, c’est la troisième personne en 2019 à me dire que je suis un très bon ami, je dois être en train d’évoluer. C’est cool.
Notre adorable conducteur a fait une escale, rien que pour nous, à un temple très célèbre pour son apparition dans un drama Japonais. C’est toujours plein de surprises l’auto-stop, j’adore ça !
Puis je raccompagne Koko chez elle. Avoir fait ce trajet en stop lui a donné le sentiment que tout est possible ! Il y a quelques mois elle avait obtenu un visa vacances-travail pour l’Inde, voyage d’un mois qu’elle voulait faire mais ne cessait de repousser. Ni une ni deux, elle prenait ses billets d’avion le soir même ! Et c’est là que j’ai compris que Koko, elle rock du poney sa mère :
Koko : Val, all the flight to India stop at Bangkok, you’ll be there alone from the Friday to Sunday isn’t it ? What about visiting Bangkok together ?
C’est comme ça que je vais visiter Bangkok avec Koko pendant deux jours et que j’aurais la chance de la présenter à ma mère, ma tante et ma sœur le dernier jours, juste avant que nos chemins se séparent !
Le monde est petit, et plein de surprises. Je crois que Koko et moi on pourrait se recroiser, de temps en temps, ici et là. Nous sommes tous les deux des voyageurs, nous poursuivrons nos chemins respectifs et si nous avons l’opportunité de se recroiser, nous nous recroiserons probablement.
Tokyo, you’re f*cked up, you blow my mind !
Voilà deux jours que je suis sans domicile fixe à Tokyo et arpenter ses rues me rend toujours aussi fou. C’est démesuré, c’est labyrinthique, c’est infini et c’est pas pour les épileptiques. Il y a de la musique partout, toujours trois pubs en même temps sur des écrans géants et comme d’habitude, un million de gens. Ah oui et y’a forcément des pauvres jeunes filles payées une misère et surveillées pour faire coucou aux passant dans des tenues plus qu’outrageuses qui, à mon goût, promeuvent la pédophilie. Il est assez facile de voir la honte et le ras-le-bol derrière leur sourire, et ça fait chier. Je suis pas expert en culture Nippone donc je ne vois peut-être pas la chose de la même manière que les locaux, mais moi perso ça me soule, me dégoute et m’enrage de voir l’énorme inégalité des sexes de cette société. Une femme, peu importe sa place dans la société, est grandement jugée et évaluée par son physique et sa sexualité. Elle doit porter un tailleur sexy et de petits talons si elle fait carrière, et surtout, elle doit toujours sourire et complimenter ses supérieurs masculins. Oh sinon elles sont payés pour distribuer des flyers en cosplay relativement courts et parfois douteux. Ah et je ne parle pas de la prostitution flagrante, des bars a filles et des manga-café remplis de pornos en VR. Bref, ce n’est que mon ressentis, surement voilée par un grand manque d’approfondissement et de connaissance réelles de l’industrie sexuelle au Japon. J’ai d’ailleurs très peur de la Thaïlande pour ça. Voir le regard désespéré de prostitués plus jeunes que moi ça me fait juste perdre toute envie de faire des gosses. Fin du vomit de colère. Désolé, le post avait pourtant bien commencé.
Bon, en plus d’être sans domicile je suis radin quand je suis tout seul. Autant vous dire que j’ai faim et que j’ai passé ces deux dernières nuits dans des manga-cafés qui en passant, sont à 15€ la nuit mais t’en chie au réveil. J’ai voulu essayer quelque chose hier que je réessayerai probablement un jour. Demander à des passants de prendre ton flyer c’est le lvl. 1, demander aux conducteurs de te prendre en stop c’est le lvl. 2, demandé aux passantes de t’accorder du temps et de te donner leur numéro c’est le lvl. 3. Hier j’ai expérimenté le lvl. 4 : demander a des gens au hasard de t’héberger pour la nuit. Ben quoi ? Ils le font dans Pékin Express ! Bon c’est sûr qu’avec un sac-à-dos sponso, un cameraman et un certificat de participation à une émission de TV française j’aurais eu plus de chances, je pense. Mais c’était quand même à essayer. Ca fait cent fois plus peur que le street pick-up et franchement, j’ai abandonné après deux tentatives. Mais je réessayerai un jour, c’est sûr. Parce que même si on se retrouve dans une société ou des gamines sont forcées de vendre leur corps a des vieux dégueulasses, je crois en l’équilibre et en la bonté de l’humains. Y’a toujours un côté obscur et un coté lumineux. Et Star Wars est toujours la réponse au final. Quoi je cite trop de marques dans ce post ? Bon faudrait que je prenne une douche moi un jour.
See yah !
Je laisse mon ordi à Tokyo pour mes trois semaines de voyage donc je vous concocterais un petit post en rentrant. En rentrant c’est directement un retour à Hokkaido pour travailler dur et renflouer les caisses, et après ça j’ai trouvé un petit volontariat à Okinawa dans une boutique de plongée. Je serais pas payé mais j’aurais logement, nourriture et cours de plongée gratuit ! Il faudra quand même que j’essaye de trouver un temps-partiel pour pas trop tuer mon compte en banque.
La bise et à bientôt ! ;)