LuxLisbon a écrit :On peut aussi dire que c'est le mec qui a inspiré les nazis. Ouais, je sais, point Godwin, mais tu sais aussi bien que moi que l'héritage de Nietzsche est très contesté et débattu par les différents philosophes qui ont existé depuis lui, donc partir du principe qu'il a libéré l'humanité et que donc c'est interdit de ne pas être d'accord avec lui, ça me fait un peu marrer.
C'est marrant parce qu'au lieu d'attaquer mes idées avec des arguments pleins de logique et de cohérence, on me dit que mes idées ne sont pas bonnes parce que, entre autres, elles ont pour origine celle de Nietzsche. Alors je clarifie :
1 - Quand je cite Nietzsche, c'est plus par soucis de rendre honneur à ses idées que comme argument d'autorité. Je l'ai dis moi même, Nietzsche est à la racine de beaucoup de sciences modernes et il était lui même plus scientifique que philosophe. Sauf que c'était il y a plus d'un siècle et que notre savoir en science à augmenté exponentiellement depuis lors. Donc oui, Nietzsche n'est plus à l'ordre du jour. Il est un peu dépassé mais malgré tout, il avait une sacré intuition et pas mal de ses propositions ont été a posteriori vérifiées par des sciences et des études beaucoup plus récentes et sérieuse. Moi je m'en fous, j'avance des idées, et au lieu de réfuter mes arguments avec l'impartialité de la logique, on m'attaque avec la morale.
2 - J'en ai marre des points Godwin alors je ne me justifierai pas, on est plus en classe de CP. Tant qu'à faire, t'as qu'à aller botter le cul à ceux qui travaillent dans les mines de fer, sans eux les nazis n'auraient jamais pu entourer leurs camps de grillages et barbelés. Tu peux continuer à te marrer.
3 - J'apprécie le fait que tu es lu avec attention mon exemple du père qui achète une glace à son fils. Si tu le veux bien, pour défendre mon idée, je vais maintenant applique le raisonnement à tes exemples :
le père qui laisse sa fille sortir alors qu'il a la trouille qu'elle se fasse agresser
Tu connais déjà la réponse, tu la donnes toi même :
l'abnégation que suscite automatiquement la fonction de parent : à un moment donné, il faut laisser les enfants grandir, faire ce dont ils ont envie, même si ça nous arrache la gueule de les voir partir.
Pourquoi ? Parce que de la même façon que la perception de la tristesse du fils par le père provoque la tristesse du père, le bonheur du gamin provoque le bonheur du père (ou mère hein...) Chez beaucoup de parents donc, le bonheur ressenti par perception de l'épanouissement de leur enfant est supérieur au sentiment de tranquillité de le savoir près d'eux, parce que ce sentiment de tranquillité est troubler par la perception du malheur du gamin enfermé à la maison.
Et encore, c'est sans doute plus complexe que ça. Que tu ne puisses pas t'y résoudre je comprends. C'est profondément inhumain, et pourtant, comme le disait encore une fois nietzsche dans le titre même du bouquin que j'ai cité, c'est "humain, trop humain". Ton seul refus d'admettre les choses parce qu'elles sont trop dures pour toi à admettre n'est en rien un argument contre cette chose. Crois moi, tes parents se sont sentis bien mieux de te laisser partir en Angleterre que l'inverse, il s'en seraient mordus les doigts de t'avoir retenu et empêché de vivre une belle expérience. Ils ont choisis leur moindre mal. Avec d'autres parents, la pondération aurait pu être différente, la décision aussi, mais la règle sous jacente est identique.
Encore une fois, que ça te semble manichéen n'est EN RIEN un argument contre cela. On me reproche d'être peu ouvert d'esprit, mais peut-être devriez vous revenir à la définition de ce terme. J'ai au contraire l'impression d'être le seul ici à avoir assez d'ouverture d'esprit pour seulement envisager et admettre une idée qui paraît insupportable au moindre d'entre vous. Rejeter une idée parce qu'elle ne nous plaît pas, c'est précisément cela être fermé d'esprit.
Quant à savoir si je suis borné, avancez d'abord des arguments en béton et on verra si j'admets m'être trompé.