Bonjour à toutes et à tous.
Le simple fait d'affirmer l'idée qu'une économie capitalisée, est, sinon le seul système viable, du moins le moins mauvais, est une farce à laquelle les personnes chargées de nous "vendre" ce système ne croient pas une seconde.
Cette "mécanique" est essentiellement conçue pour concentrer l'argent, les moyens de production et la capacité d'influence dans les mains d'une petite minorité de privilégiés.
La réalité des faits est un horizon indépassable: nous habitons une planète aux ressources finies. On nous présente pourtant le progrès technologique comme l'alpha et l'oméga, grâce auquel nous nous sortirons de tous les mauvais pas, nous franchirons tous les obstacles!
Quand bien même certains aspects de la recherche fondamentale nous laissent entrevoir un monde futur ( pour le moins lointain), où nous pourrions, notamment, produire pléthore d'énergie à moindre coût ( cf la fusion nucléaire), nous en sommes encore loin...
Il s'agit bien d'une volonté de faire adhérer la majorité à un certain paradigme, sachant que chacun(e) n'a pas, ou si peu, la possibilité d'influer sur le fonctionnement du système.
Mais la principale difficulté n'est évidemment pas technique: elle est humaine.
Redesigner un moteur afin qu'il consomme moins, c'est bien. Redesigner les pales d'une éolienne, afin qu'elle produise plus d'électricité, c'est bien aussi, mais si on ne change pas notre vision des choses, toutes les améliorations du monde, toutes les découvertes, les plus sensationnelles soient-elles, seront vaines.
Il y a convergence de différents problèmes: l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables, la destruction de l'environnement, l'obsolescence programmée, les structures éducatives, parentales ou administratives ( avec leur corollaire: reproduction sociale, déqualification, volonté de "formatage des esprits", inculture, absence d'esprit critique).
Qu'est-ce que cela a à voir avec la notion de travail? C'est un élément d'un ensemble...
Quand Jules Ferry rétablit l'instruction publique gratuite et obligatoire, ce n'est pas seulement pour les beaux yeux du petit peuple, mais en homme pragmatique, pour former des générations de futurs ouvriers lettrés, mieux à même de faire fonctionner des machines de plus en plus complexes, et donc de permettre d'augmenter les profits destinés à une minorité.
Cela dans le cadre d'une bourgeoisie nationale, en concurrence avec d'autres, dans une logique à la fois de développement de marchés et d'expansion territoriale.
Que voit-on à l'heure actuelle? Les moyens de communication, les moyens de déplacement et les moyens de production, entre autres, utilisés aux seules fins de maximiser le profit, en délocalisant, en utilisant le chantage à l'emploi, en demandant toujours plus d'aides ( miam miam, l'argent public de nos impôts...) et en réclamant toujours plus de baisse de charges.
Et cela n'aura pas de fin. Tout ce qui y fait obstacle devant être démantelé.
La "réforme" du code du travail, les "retouches" des conseils de prud'hommes ( ainsi que la suppression d'une partie d'entre eux), la mise en coupe réglée de la fonction publique, etc...
Tout cela pour des raisons idéologiques et économiques.
Si on ne pense pas pouvoir changer notre façon de voir le monde, il est illusoire de vouloir changer ce qu'est le travail, en tant que moteur économique, structure socio-psychologique, etc...
Est-ce utopique de vouloir changer le système actuel? En tout cas, tout est fait pour nous en persuader!
Pouvons-nous nous payer le luxe de continuer dans cette voie? Parlons d'utopie nécessaire dans ce cas.
Parce que nous aurons beau nous cacher derrière notre petit doigt, le constat est là: nous allons droit dans le mur, et il est en vue...