Note: je vous encourage vivement d'écouter ce texte avec la musique proposée, j'ai fait en sorte que ça aille à peu près ensemble, et j'avais shazamé ça durant la soirée que je vais vous raconter, il y a un mois et demi. Du reggae-lounge du cru.
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(sisi, lisez ça en écoutant la musique)

Je devrais être dans mon lit. Dans mon lit à écouter du Cherokee, du Sting, du Chopin, a boire un truc au thé matcha et lait de riz, un truc bien à moi quoi. Un truc bio. Un truc sain.
Marrant: il suffit d'ouvrir ses yeux pour se rendre compte que la réalité nous transporte parfois plus dans l'irréel que notre propre imagination.
En l’occurrence, il me suffisait de relever la tête.
Fumée. Brume.
Ça danse. Les cirrus de THC et de dioxide de carbone qui font la valse entre les spots de l'appart'.
Qu'est ce que ça peut fumer une nana.
Une atmosphère tamisée a coup de weed premium, une chevelure grise au plafond qui se tortille, qui se fraye un passage, un passage au dehors et au dedans de la salle, ou alors en moi... je ne sais plus.
Je suis dans un aquarium, on frise la chambre à gaz. L'hilarité et le vice pour elle, et moi encore dans mes pensées et mes peurs, mais je crois que la bouffée que la minette m'a fait prendre -quasiment de force- me fait m'oublier.
Ou si: la peur est toujours là. Mais peu importe. Le bio filtre de mes bio poumons capote, c'est elle, qui -à coup de flirt- m'a fait crapoter.
Petite chambre d'étudiante vers Nation. Au milieux d'autres chambres d'étudiantes, partout. Résidence de jeunes filles, je crois.
Bien rangée, un grand lit qui fait office de canapé, un espèce de über meuble, hub de la baraque, sur lequel on est allongé.
Allongé, là, à regarder la fumée danser.
Je crois qu'elle s'est mise sein nus. Pour le moment c'est la fumée qui m'intéresse.
Des effets violents de la weed sur Smooth
Danse petite fumée, danse. Tournoie. Elle est comme une eau grise. La brume au plafond.
J'étais complétement explosé.
Je crois que j'avais dit ça, ou je l'avais pensé très fort. "La brume au plafond".
Alors, moi, à côté de cette fille aux seins nus, je m'étais mis à penser que le plafond était le sol, et le sol le plafond, que la gravité avait été inversée, parce que la brume reste au sol, et que la brume au plafond ça n'avait aucun sens.
Je crois que j'ai du penser à ça pendant une minute, ou plus, et j'ai eu l'impression d'un flottement.
Un ange passe (fumeur).
Ah oui...merde, elle s'est mise les seins à l'air. Vite, réagir, ça vaudrais mieux.
La fumée m'inspire. Ou c'est moi qui inspire de la fumée..je ne sais plus. Les deux je crois, en fin de compte.
La fumée qui m'ensorcelle, qui danse et caresse cette salle sous la lumière tamisée.
Bientôt c'est ma bouche qui l'ensorcelle, je crois, à l'écouter, à l'entendre, ma bouche qui danse et caresse et tournoie sur et autour de ses seins et son ventre.
Comme la fumée.
Le plus beau quand tu commence à embrasser le corps d'une femme, c'est d'entendre la respiration qui s’accélère, le buste qui se redresse à l'à coup d'un frisson. La bouche n'exprime qu'un soupir, un léger souffle d'abord....alors le corps montre son aval par le geste.
Sa peau était douce, très douce, et blanche, comme une neige, et je patinais de mes lèvres sur les zones sensibles. Je serpente.
Comme la fumée.
Et nos respirations qui s'accélèrent, et la brume au plafond qui vibre au rythme des basses d'une sono crachant du reggae, et nos corps qui suivent le mouvement. Des ondes dans la chevelure grise qui coule à l'envers, de nos bouches vers le sommet de la chambre.
Je m'aventure plus bas.
The game is on
Slowly.
Ma première fois?
Peut être.
Mais j'oubliais que la fumée n'a aucune présence. Elle est belle, elle tournoie, elle fascine, mais elle est sans substance, insaisissable.
J'ai été fumée jusqu'au bout, un spectre caressant, quelque chose de beau sur le papier.
Le THC se barre et la peur revient.
L'éventualité de l'acte sexuel final me ramène à ma condition: vierge. Une poudre aux yeux, du bullshit enveloppé dans un corps club med gym, incapable d'assumer sa nature.
Non désolé, je ne suis pas la promesse de mon emballage brun ténébreux rital.
Avoir la goujaterie de refuser la danse charnelle après une rapide fellation.
Je l'ai reprise dans mes bras, je tremblais un peu, et je me suis remis à jouer à la fumée sur son corps en sachant que j'avais cassé un truc. De pas vouloir coucher. Je voulais lui dire avec mes mains et mes lèvres que j'étais désolé, que j'étais un mensonge. Elle était chaude comme une braise. Elle me répondis que je n'y étais pas pour rien.
Et après ça, j'ai arrêté, je me suis senti mal à l'aise, d'un coup, et on a décidé de dormir.
En fait, je lui avait dit que je couchais pas le première soir. C'était au départ à moitié pour rire.
Jugez par vous même:
Une fille m'accueille chez elle, en guise de premier rendez vous. M'appelle pour me dire vers 19h qu'elle à la flemme d'aller dans le marais boire un verre et que "c'est plus posé chez moi".
Soit.
Adopte un mec donc: échange de messages, taquinerie, courant qui passe, ect...
Fille complétement libérée, névrosée sur les bords, du chaos dans ses yeux, comme j'aime. Artiste.
Belle, bi et légèrement bohème.
Je m'embarque dans des trucs pas possible les enfants.
J'embarque et je fais tout exploser. Fumée grise et dansante deviendra fumée noire.
Je m'étais montré efféminé et susceptible dès ses premiers tests: "Tu me dragues là? Je n'aime pas qu'on me drague" "Qu'est ce qui te fait penser qu'il va se passer quelque chose entre nous ce soir".
J'avais entendu ça, et j'avais dit en riant que je couchait pas le premier soir, puis je sombrais dans un mutisme dérangeant. Je lui avait ensuite dit que je m'en irais si elle me le demandais et que j'étais désolé de l'avoir mis mal à l'aise.
Puis j'ai craché mes insécurités.
Et à ce moment, par un quelconque miracle, elle m'a demandé de lui faire un massage, elle a mis de la musique et elle a rallumé un énième joint et m'a dit "prends".
Voilà comment je me suis retrouvé dans cet aquarium, avec cette belle fille, les yeux noirs comme le chaos en elle, ses cheveux couleur corbeau, sa peau douce, et le septentrionel combo "pommettes hautes et yeux en amande" qui me fait craquer.
Elle avait de grand yeux brillants. Ces yeux si noirs et clairs que je pouvais me regarder en reflet dans sa pupille. Ou voir les reflets de la fumée. Cela revient au même.
Un parfum au bois de cèdre et à la vanille qui m'as rendu fou.
Un nuit ou je n'ai pas fermé l’œil. Je dors mal quand je suis avec quelqu'un.
Et un lendemain ou j'ai vu dans son regard que je ne la reverrais plus. Elle avait cogité durant la nuit, et avait décidé de souffler sur mon incorporalité, l'absence de concret, comme on ouvre la fenêtre pour chasser un smog âcre.
Une réalité inconfortable, ça avait cramé dans la cuisine, la sauce n'avait pas pris entre nous, ça sentait déjà le brulé.
Je n'avais rien dit.
J'avais dit au revoir, joué de la comédie en prétendant qu'il y aurait une autre fois.
Ce n'étais pas ma première Smooth, ni la dernière, et j'en connaissais la sentence. Over.
Drôle de formulation, je recevais un message quelques jours plus tard: "Salut Smooth, t'es un mec bien, t'es très mignon, mais j'avais l'impression d'être le mec durant la soirée, et si j'ai envie de ressentir ça, je préfère le faire avec une autre fille".
C'eut le mérite de me faire sourire.
