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Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 14.07.13
par Mr.Smooth
Bon Baisers de Corse





Reprise.

Etant ce que l'on pourrait appeler un Itrouduc', j'ai récemment fait l'acquisition d'un magnifique Ipad, ce que me permettra de reprendre enfin l'écriture et les réponses sur ce forum -entres autres. Et d'écrire enfin un peu partout, quand l'envie viendra.

Actuellement, je suis dans une grande salle, des fauteuils bleus partout. "Confort".
En tout cas c'est ce qu'il y marqué sur le billet.
"Siège Confort".
Etant rebelle par nature j'ai envoyé l'Ordre se faire foutre en m'asseillant héroiquement sur un autre siège, parce que je trouvais ça plus chouette de n'avoir qu'a tourner la tête pour regarder la mer.

La bateau doit être le Jean Nicoli. J'arriverais sur mon île de beauté (la Corse pour ceux qui ne suivent pas) demain, vers 7h30, et vu mon état de fatigue dernièrement je pense pouvoir affirmer qu'à cette heure là j'aurais une tête de pâté de foie de veau pas frais.

Peu importe.


Ce qui m'agace assez, c'est que j'ai pleins de choses à vous dire.
Vous parler de mes amours, et de la fugacité et de la violence des émotions.
De la manière dont on peut parfois réduire sa vie à un élèment seul, à un attachement, un regard. De la manière dont ce n'est plus le cas aujourd'hui. De la manière dont ça évolue. Et dont on prend recul sur ce que l'on a pu ressentir.

J'aimerais vous parler de comment je tombe amoureux partout, tout le temps... toutes les belles filles en fait.
De comment l'impression de rencontrer des "femmes de ma vie" tout les trimestres est à la fois malédiction et bienfait.
J'aimerais détailler sans fin la beauté des femmes et des moments.
J'aimerais vous parler de mes amis, en tout cas ceux qui sont sur ce site et que j'ai rencontré par ce biais, histoire de rester à trois brouettes prêts dans le sujet.
Vous dire et vous prouver que l'Autre est riche, apporte si l'on donne, donne si l'on apporte, expliciter ce qui me fait me dire que ces liens sont inestimables.
J'aimerais enfin vous faire partager, parfois, mes soirées délirantes, et pleines de WTF, de légereté.

A vrai dire, je pense que j'aurais le temps.
Il y a ce moment, entre midi et 15h30 dans le Sud où l'on ne peut pas vraiment faire grand chose. Trop chaud pour travailler.
Je tacherais d'y allouer du crédit temps pour écrire.
Et puis, je vais tâcher de ne pas me forcer à écrire avec un style: ici c'est un journal et pas un roman.
Je tacherais aussi d'y apporter un maximum de réflexions susceptibles d'être utiles aux lecteurs.


Curieux comme l'envie de partager va et vient.
On commence, un stage arrive et nous accapare.
On passe a Aix, on se démonte avec Holden, on se la coule douce, et à ce moment on lis son ancien journal qui date de deux ans.
Deux ans déjà.
S'observer évoluer avec nos propres traces, et se dire que l'expérience valait la peine.

Puis, enfin, croiser dans la navette-bus du port la sosie de l'être aimé du moment.
Tu étais magnifique, employée de la SNCM qui ressemble à Philipinne.
Arriver à transpirer la féminité à travers du bleu et orange flashy, ce n'est pas à la portée de la première venue.
Elle était montée dans le bus.
Je voyais ses cheveux, et je me disais qu'elle aurais pu s'appeller Noémie. Enfin, je n'aurais pas parié mon paquet de chips au sel parce que c'était mon seul casse croute, mais l'idée est là.

Enfin tu vois, Noémie, je t'ai trouvé troublante. Tu as du me voir monter avec mon barda et ma guitare, et mes coups de soleils assez légers. Tu m'as un peu regardé, un peu seulement.
"Un mec qui se prend pour un artiste", a-tu pensé, sûrement. Il doit y en avoir un par bateau, tu as l'habitude.

Et puis alors, j'avais posé ma tête contre la vitre et j'avais regardé les docks du port de Marseille qui défilaient, et le glaive scintillant que dessinait le soleil dans la mer, et qui semblait suivre la course pataude de l'autocar.
J'avais pensé à Philipinne, à Jen', à Camille. A Laurène. A Valérie. A Victoire. Et à toutes les autres.
Parce que tu étais belle et que je commence à comprendre que je suis un éternel amoureux. Mais qu'avec ce recul, j'ai une quiétude nouvelle.

Ca m'avait donné envie de coucher. Avec toi, avec d'autres.
Parce que vous avez vu je fait ça maintenant. Parce que l'éternel amoureux a croqué et croquera.
De coucher donc, et de coucher par écrit aussi.

Pour toi, pour moi, et pour FTS aussi.
Et parce que je m'embête un peu dans cette salle aux fauteils bleus. Parce que je pense avoir des choses à partager ici.

Une fille vient de s'assoir a côté de moi, et me parle. Là, juste là. Elle est pas trop moche (j'espère qu'elle lira pas ce truc en douce) . Je vous laisse!


Stay tuned, je vous écrirais bientôt.

Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 14.07.13
par amelia
J'étais justement en train de me dire que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu de message de ta part sur FTS. ça manquait.


Un très bon voyage et hâte de lire la suite, peut-être nous croiserons nous sans le savoir sur les belles plages corses.


Amélia

Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 14.07.13
par Onmyoji
Mr.Smooth a écrit :Et puis, je vais tâcher de ne pas me forcer à écrire avec un style: ici c'est un journal et pas un roman.
ça fait plaisir de lire ça. Comme je disais à Edvard dans son journal, et c'est une impression qui a commencé à s'étendre à certains posteurs, j'ai l'impression que le FR bien écrit c'est un moyen de rendre beau un gros vide ou un échec*. C'est bien écrit, mais dans les faits c'est un écran de fumée pour l'égo, parce que tout le monde dira cool parce que c'est bien écrit, que tu es connu ici et qu'on t'aime bien vu ta réput.
Je veux pas te dénigrer, seulement pour dire que tu gagnerais sans doute à faire moins bien écrit et plus proche de la problématique. Tu leur écriras des jolis FR quand tu les closeras:)

*Ou comme on disait à une époque sur ces forums ou d'autres, un FR Sp*ke.

Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 14.07.13
par Mr.Smooth
OutKast

Sauf que mon but premier n'est pas de devenir PUA. Juste de me donner les moyens de saisir les beaux hasards et les filles qui me font vibrer.
Si tu cherches des "FR" ici, passe ton chemin :)
Ce que je voulais signifier c'est que je préfère partager ici que de tener la carte de l'esthétisme.
Après, ça reste moi.
Je ne cherche en aucun cas à être apprécié, juste à m'amuser en écrivant des moments que je juge intéressants pour le forum, avec ma modeste pâte.

Mais t'en fait pas, il y a de l'action à raconter aussi haha ;)

Drôle, à chaque fois que je vois ton pseudo ça me fait penser à "Hey Ya", du groupe homonyme. A la guitare c'est assez sympa pour mettre l'ambiance; Parole de Smooth.


Amelia
Oui peut être Amélia, je suis dans le Sud Est.

Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 14.07.13
par Onmyoji
C'est pas mon but non plus, mais ça reste une étape importante d'une relation avec une fille. Je ne cherche pas de FR, et ne te juge pas, je me demande juste quelle est l'intention consciente ou pas.
Et même si tu ne cherches pas à te faire apprécier tu sais très bien que faire des fr "écrits" entrainera forcément cela. Mais c'était juste une remarque, chacun sa voie, je pensais juste que c'était intéressant de le noter.

Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 16.07.13
par Mr.Smooth
Et réflexions...


Si j'ai décidé de partager ça avec vous, c'est pour vous parler d'un phénomène spécial.
J'aimerais que l'on parle un peu des rêves, et de leur place.
La longueur du texte aura sans doute découragé plus d'un.

Un rêve, en soi, ce n'est rien. Mais parfois, au réveil, à la lumière de la conscience, un épisode irréel peut puiser une force nouvelle dans nos pensées les plus profondes.

Depuis tout petit, je me souviens avec exactitude de la plupart des rêves que je fait. C'est venu comme ça, quand j'avais demandé à mère pourquoi ces secondes vies éphèmeres semblaient nous échapper. Pourquoi ces amalgames, ces lieux, ces personnages, tantôt saisissants de réalisme, se teignent d'un ridicule abstrait au réveil.
Elle ne pouvait pas y répondre.
Ou plutot, me dire ce que Freud, ou d'autres personnes à l'air sérieux et aux lunettes intellectuelles avaient conjecturés.
J'ai lu tout ça..Freud, Lacan, Jung. Et la plupart des vraies questions sont restées sans réponses.

Quel place à le rêve dans nos existences? Comment un ressentis modèle-t-il notre futur, passé, ou présent?

Ce journal est consacré en sa plus grande partie aux relations aux femmes.
Parlons-en.

Depuis 3 ans, je fais de manière récurrente des rêves d'humiliation comme celui que je viens de vous raconter. D'humiliation par des filles que j'ai aimé ou parfois d'illustres inconnues à qui je n'aurais pas accordé un regard dans la réalité.

Parfois, une fois toute les deux semaines, parfois moins.
Ces rêves comportent toujours plus ou moins les même scénarii: je pense plaire à une fille, voir, elle me le dit ou le prouve, et soudain, un rejet très violent, humiliant, souvent public, en spécifiant que je suis physiquement déguelasse, moche, ou que je ne vaut rien.
Le plus souvent, la fille s'en va avec un de mes meilleurs amis. Et le groupe s'en va en me toisant.

Le rêve le plus violent que j'ai fait date de l'année dernière, ça devait être le 3 aout je suppose.
Je devais voir Albertine ce soir là, et nous ne nous étions pas vu depuis un an, presque.
Elle m'avait recontactée d'elle même avant d'arriver, me disant qu'elle avait grande hâte de me voir.
Son cousin m'avait dit par sms qu'elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un sourire un peu coquin en parlant de moi.
J'étais confiant et serein. Je n'attendais rien, je ne me projetais pas.
J'y serais allé à la cool, posé, elle serait venue vers moi, et tout ce sera sûrement assez bien passé.

J'ai eu le malheur de faire une sieste pour être en forme ce soir là.
Comme cette nuit, je m'étais assoupis l'esprit léger.
Le rêve avait été assez atroce.
Nous étions dans une forêt en montagne, avec de grands pins comme l'on trouve sur les hauteurs de Corse, et je flirtais avec Albertine.
A me rémemorer, tout se passais bien, j'avais du l'embrasser.
Puis un de mes groupes d'amis était arrivé, et j'avais trébuché dans une grosse flaque de boue.
Les rires sont vites arrivés, et Albertine avait commencé à me rejeter de plus en plus violemment pour ensuite embrasser mon meilleur ami. Moi qui -dans ma conscience éveillée- n'avait pensé que sporadiquement à la belle, comme ça, comme un bon souvenir, je m'étais mis dans ce rêve à y attacher une importance démesurée. Son attention était le sacerdoce de cette vie inconsciente qui déroulait en spectacle malsain devant mes yeux.
Mes yeux impuissants, moi couvert de boue, et la fille qui me précise que je suis une merde moche, qui n'attirera jamais, et qui ferais mieux de rester dans cette flaque crasseuse.

Elle s'éloigne avec mon meilleur ami qui me sourie l'air narquois.
Le reste part aussi.

Et moi je restais là, pensif et souffrant, à regarder mes mains se changer peu à peu en boue.
Mon visage se craquèle et mon sang est fange. Je vais mourir comme ça, en statue faite de merde.
C'est tout ce que je souhaitais, alors: mourir. Ne plus être. Ne plus être moi, ou ne plus en avoir conscience.
Il se passe des longues heures et je pense me retrouver dans des limbes, qui seraient venues en libératrices de souffrance.
Quand j'ouvre les yeux, je suis toujours dans cette flaque de boue, et je suis un monstre de terre sechée et de poils. Un paria.
Une horreur, une atrocité.

Au loin j'entends la battue, j'entend les chiens et la haine des hommes. Je vois les fourches et les torches.
Je cours, je dévale la montagne. Je suis le cafard de Kafka, la Mouche par Jeff Goldblum, l'horreur de Dunwitch.
Les chiens aboient et je sens leur course derrière moi.
Mes sauts font des centaines de mètres, il me semble parfois voler, et je me réceptionne avec une légerté sarcastique sur les parois rocheuses.
Je suis un monstre, et ma vie ne sera que fuite, je disparaîtrais dans les ténébres, désolé, abattu, j'irais m'éteindre dans les cavernes et les puits.
Je regarde au loin, derrière moi, les lueurs vacillantes des masses animées par la rancoeur.
Les dernières huées se sont éteintes tandis que je me réveillai enfin.




C'est un des rêves qui m'as le plus marqué.
Il avait la couleur de mes inquiètudes les plus profondes, accompagné d'un soupçon de nouvelles de Lovecraft que je dévorais alors l'été dernier.

L'angoisse s'est alors saisie de moi.
Et si je me trompais? Si je n'avais aucune chance de lui plaire?
Albertine que je revoyais le soir même.
Ma sérennité à été effacée d'un coup, à sa place s'est assise un doute malsain. Une certitude que tout aller s'effondrer. Qu'Albertine était une des choses les plus importante de ma vie et que c'était perdu d'avance. Je me suis laissé happer par ce songe, à tel point qu'il s'est matérialisé.

C'est étrange, je ne sais pas si c'est le rêve qui m'a rendu comme ça, ou si ce sont des peurs cachées qui se sont ranimées.
Le rêve est-il cause où conséquence?
Je suis incapable d'y répondre.
La seule chose que je sais c'est que la capacité des choses à nous atteindre correspond à notre identification à celles ci.
Et pour le coup, je fut atteint de plein fouet.


Depuis ma première fois, je ne fais plus ce genre de rêve: l'un a eu lieu le soir même de ma première fois, comme une réaction de mon inconscient courroucé par la victoire du réel, du plaisir et du partage.
La dernier cette nuit.

Et ce qui jadis m'as fait trembler de peur me fait bien rire aujourd'hui.
Je reste obsédé par mon apparence, me haissant, l'impression d'être bloqué par celle-ci malgré les filles géniales que j'attire et que j'ai attiré, parfois, selon elles, uniquement grâce à celui-ci. Malgré ce que l'on dit de moi. J'ai appris a vivre avec, et à avancer.






Bon du reste, la plupart de mes rêves sont des trucs stylés avec des hélicoptère apaches, des nounours en gomme géants, des Olgas avec qui je danse des tangos, des scènes d'enfances, des amies et de la joie.
Avant hier, une bataille de pistolet à eaux magiques dans les rues de Paris est devenue un combat ou la terre était envahie par l'armée d'Apple (oui oui, la boite de technologie) et mes potes et moi étions des resistants. Une de leur armes étaient des espèces de tripodes entre la guerre des monde et Alien (je crois que ça devait s'appeler les "Ikillyou", et j'ai pris le soin de dessiner ça en quelques minutes hier. Je vous l'uplauderais ici, ça peut être marrant)

Image

Un IkillYou. Cette appli de dessin est franchement chouette.
Ca s'était bien terminé, et on finissait tous sur un Yacht pour la mongolie, avec des sushis et tout.







Je vous parlerais prochainement de deux discussions qui m'ont marquées, juste avant ma première fois.
Ca touche cette fois clairement la séduction :)

Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 28.07.13
par Mr.Smooth
Contexte: Revoir sa névrose, la boursouflure de son ego cristallisée dans une fille. En impromptu.
Réponse: boire comme Hank Moody weeeesh.

J'encaisse.
Honnêtement.

Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 28.07.13
par Mr.Smooth
Let's Talk


J'aimerais vous faire part de quelques discussions que j'ai eu avec trois personnes.
Comme je vous le disais, les 2 premières ont eu lieux la semaine d'avant ma première fois et m'ont ouvert les yeux.
Pas questions, dans se billet, d'envolées: ce ne seront que des informations et une pincée de mes réflexions.


1) Final Smoke


Je sanglotais un peu cette après midi là.
Enfin pas trop.
Il y avait une ou deux gouttes qui s'étaient échapées, un moment où mon attention s'étais assoupie.
J'étais fatigué.
Fatigué de moi, et des femmes.

Là, c'était juste après Philipinne, ma femme de ma vie du moment.
Et il m'étais venu l'idée de contacter certaines personnes qui auraient pu m'éclairer sur le mic mac.
Et c'est en capotant un peu, cette fois, de l'humidité le long de mes joues, que je recontactais miss Fumée (celle qui m'avais fumé un joint, et a laquelle j'avais accomplis de manière assez prodigieuse je dois dire, l'une de mes plus belle smooth.)

J'avais été concis et direct: il fallait trancher avec le ridicule dans lequel je m'étais mis auparavant, et son fameux "Hey Smooth, t'es très mignon, t'es un mec bien, mais j'avais un peu l'impression d'être le mec hier, et si c'est comme ça je préfère le faire avec une fille"

"Miss, je vais mal, je pense que tu peux m'aider, tu as quelques minutes pour moi?"

Une réponse surgit rapidement, et je commence à lui raconter mon infortune.
Miss fumée m'invite donc chez elle à l'instant, pour en parler en tête à tête.


La douche Ushuaia parfum vanille prise prestement, je m'en vais la rejoindre.

Je reçois dans le métro un message de ma femme de ma vie, qui, comme je m'y attendais, m'informe de son incapacité à me voir ce jour là.
J'avais prévu le coup, vu que je partais chez une autre.

Je m'y attendais, je le savais, l'avais prédis, mis ma chemise dans le pot, et c'est pourtant avec la même douleur d'incompréhension émotionnelle que j'ai pris le truc en plein coeur.
Quelle merde.

Enfin bon, j'avais pénétré dans l'appartement de miss Fumée peu après, et je mes pensées sombres s'étaient éloignées momentanément.

La première chose qui me vint à l'esprit, c'étais la bizarrerie de la situation. Enfin, mettez vous à ma place, la dernière fois que j'étais sorti de cette piaule, c'étais après une nuit -si l'on excusait ma Smooth- assez chaude et agréable.
La bizarrerie résidait dans le changement de regard de la fille sur moi.
Une fois tu rentres, t'es le mec séduisant qui est supposé se faire croquer.
Une autre, un jeune homme penaud et désolé, qui craque; Et l'attirance est brisée.

Il y a d'abord une bise et des prises de nouvelles rapides.
Puis on attaque le sujet.
Je lui fait lire ce que mon amour du moment m'a écrit.
Je lui raconte ce coup de foudre qui a détonné en plein vol.
Je lui raconte que ce n'est pas la première fois.
Que je suis vierge.
Et que je tombe amoureux tout les jours.

Miss fumée sourie. Moquerie légère et bienveillance. Elle m'avait dit par Facebook, me convaincant de me déplacer jusqu'à elle "je vais te coatcher".
Son regard me fait me sentir un peu ridicule.

"Bon, je t'ai promis que je serais franche"
Ses grand yeux tout noirs me fixent.

"Ne te vexe pas..
Mais au bout de quelques minutes, j'ai d'abord cru que t'étais précieux..et puis à la fin de la nuit, j'ai même pensé que tu étais gay.
On te voit débarquer, tu as du style, tu es attirant au premier abord, franchement. Enfin ça je te l'ai déjà dit. Mais il y a ce truc. Cet espèce de manque de confiance, ce malaise, qui s'installe au fur et à mesure..comme si le sexe ou l'ambiguité te fichaient la trouille.
Et puis tu ne peux pas déballer toutes tes insécurités comme ça, dès qu'une fille résiste ou fait mine de résister. Sur le moment ça fait mec profond, mais très vite ça fait bizarre. On a l'impression que tu te débarrasse d'un truc et que tu nous la fout à la figure, sérieux, c'est pas notre problème à nous les filles."

On m'a déjà dit que je pouvais faire gay. Pas trop par l'apparence. Enfin si, j'aime la desperado, et je porte des marcels parfois franchement moulants, mais c'est pas grand chose.
C'est plutôt un côté "aseptisé sexuel" avec les filles, par peur, puis pas remord, et qui -paraît-il- se ressentais de façon légèrement dérangeante pour ceux qui ont l'oeil, qui me flinguait.

Puis, je ne fais jamais le premier pas.
Pour rajouter une couche j'ai un rapport très "féminin" à mon corps, et il m'arrive de laisser s'échapper un "putain faut que je mincisse des fesses..." pour meubler une discussion ou pour montrer que -moi aussi- j'ai ma part de féminité, bordel de merde.

Enfin, un ensemble de choses avaient fait tomber sur moi une présomption désobligeante, pour un type que se veut romantique.

Là, j'avais enfin compris qu'attirance et envie étaient deux ingrédients séparés dans la séduction.
Tu peux plaire physiquement à une fille, enfin elle peut kiffer ton sac de chair, sans pour autant que ça signifie partie gagnée pour toi. De même, tu peux coucher avec une fille sans qu'il y ai vraiment de l'attirance. J'illustrerais dans un autre message si j'ai le temps.




Courte pause et elle reprend. Nous sommes allongés sur son lit, parce que je ne désire pas qu'elle voit mon visage, qui s'était paré de trop d'émotions. Philipinne.

"Et puis, arrête de t'excuser pour tout"
Lapidairement.

Il est vrai que jusqu'à lors, je m'excusais pour un rien. Je demandais la permission d'utiliser les toilettes tout le temps, et j'essayais d'apparaître "bien sous tout rapport" exagérément.
La moindre occasion d'étaler de la politesse était allègrement utilisée. Une manière d'exprimer le malêtre que je pouvais avoir dès que ça devenait chaud.

Je lui répond ( et c'est du vrai, je n'invente rien)
"Oui, j'en ai conscience. Excuse moi".

Je balance ça machinalement, le regard sur ce plafond ou dansaient il y a quelques temps des volutes de fumées.
Et elle se marre.
Je relève le torse pour la regarder un peu.

"Je suis ridicule" Et ma tête se loge à nouveau sur le matelas.


"Tu vois, c'est ça qui cloche chez toi: arrête de te sentir désolé. Tu crois que ça donne envie?
Tu crois que c'est ça qui fait rêver, un mec qui s'excuse, un mec qui te balance ses problèmes à la moindre difficulté?
Elle rie encore. C'est une fille bien. Dire qu'avant que je lui fasse mon numéro d'eunuque, elle m'avait glissé à l'oreille "tu serais un super candidat pour un plan à 3". Karma's a bitch.

"Mais tu captes pas qu'une fille ça veut avoir un MEC? Un mâle?"

Voilà, on est partis.
De la bouche de cette fille j'apprendrais à nouveau qu'elles désirent être ravies. Littéralement.
Etre subjuguées.
Etre prises.

Que ça clash, qu'on s'impose.
Que ça n'as rien à voir avec être un connard ou pas.
C'est qu'une personne doit saisir les choses naturellement, parce qu'il en a envie et qu'il s'en sait capable. Que c'est quelque chose qui vient de l'essence, un mouvement de notre intérieur vers l'autre.
Qu'elles veulent rêver, se sentir prises par une force qui leur semble incontrôlable. Quelque chose de ferme mais d'aimant.


"Tu sais, la seule chose que tu communiques à une fille quand tu ne fais pas le premier pas, c'est soit: que tu ne te sent pas à la hauteur, en fin de compte. Ou bien que tu nous utilise pour te prouver que tu plait.
Et sans te vexer, tu fais partie de ces gens chez lesquels on lit très facilement les choses. Fais en une force".

Et enfin:

"Et puis baise nous.
T'as un outil, tu aimes nous caresser, nous embrasser, termine".

Voilà à peu de choses près, l'esprit du dialogue.


J'avais ensuite sombré un peu dans ma paranoïa physique, et m'étais fais recadrer avec empressement.
Puis nous avions parlé de musique et de chant. Je lui avait ensuite fait lire ma réponse en prose que j'avais eu le malheur d'écrire à Philippine, ce qui lui plut beaucoup.

Il étais déjà tard.
"Contacte moi dès que tu t'es débloqué. Je distribue pas mes conseils pour rien, j'ai dit tout ce que j'avais à dire.
Tu as les cartes en mains, t'as énormément de choses pour toi.
Utilise les"

Merci miss Fumée.
Adieu.

Nous étions un Lundi. Le Samedi suivant, elle recevait un "Done" par sms. Je ne l'ai plus revue depuis.




2) Saddek, le sexe et la cuisine.

Tonton Saddek est Algérien, Gauliste et athée.
Un homme assez exceptionnel que j'ai rapidement dépeint dans mon ancien journal, à la toute fin.
Il était venu nous chercher, comme ça, en babouches et robe traditionnelle au métro Stalingrad, mon frère et moi.
Il avait été prévu que l'on mange des lasagnes maisons.

Saddek vaut son pesant de cacahuètes et même plus encore: à 60 ans tapés, il sort encore avec des femmes de 30-40 ans, après s'être marié une demi-douzaine de fois.
Passé de grand maître d'Hotel, puis patron d'une entreprise de garde du corps, en passant par l'humanitaire.

Nous avions d'abord parlé de l'Algérie. Puis de choses et d'autres. Et bien sûr des femmes.
Je pris encore une fois le temps de raconter mon infortune. Il avait ri devant, je cite, la candeur de mes propos.

J'avais ensuite parlé de mes peurs face au sexe.
Je crois que c'est la première fois qu'on en a parlé directement, de la sorte.

"Tu vois, le sexe c'est une question de don et de plaisir, comme la cuisine"
Il nous avait dit ça en nous servant une part plus que généreuse de lasagnes, puis il avait arboré un sourire bienveillant.
La comparaison était tombé à point.

Saddek avait du perdre sa virginité vers 16 ans, auprès d'une femme de 40, et il avait enchaîné avec une femme de 50 ans, plus tard.
Il avait tout appris ainsi, et était devenu par la suite une machine à plaire, malgré un physique sans plus et une taille en dessous de la moyenne.
"Prend soins de leur donner une extase. C'est les mettre à l'aise, et c'est là qu'elle te rendront le plus et qu'elles seront les plus libres et dansantes avec toi. Ne viens jamais avant la femme. Et surtout, n'oublie pas que le meilleur moyen de prendre du plaisir, c'est d'en avoir envie...et que cette envie, quand c'est bien exprimé, est contagieuse"


"Ose"
"Surprend"
"Travaille"
"Donne"

Venait ensuite le thé à la menthe, avec le miel, les pignons et tout.
"Je vous l'ai déjà dit, mais avec le bon état d'esprit, on peut avoir n'importe qu'elle femme"
Il versait le thé à la mode orientale et une vapeur douce et parfumée s'échappait de nos verres brulants.
"Mais ce n'est pas donné"
"La seule recette pour ça c'est de se heurter à la vie, et de faire les choses avec soin.
C'est dur. Mais je serais toujours là pour vous porter conseils".
Sacré Saddek.

J'ai un entourage assez exceptionnel.

Le Samedi même, j'appliquais ses bons conseils.

Aussi, je vais essayer de me chauffer l'année prochaine pour apprendre l'arabe, ça fera comme ça 5 langues dont une exotique. Et entre mes origines pieds noires, ma passion pour la poésie, le thé et la beauté des orientales, le monde arabe m'attire.
Comme le russe...


3) Vomi a Aix.


La dernière discussion est un peu hors sujet temporellement.
Elle a eu lieu il y a un peu moins d'un mois, quand je suis allé rendre visite à mon professeur particulier en débauche, Holden Caulfield.
On avait eu l'occasion de ne faire qu'une seule soirée, dans un état abominable, au mistral, et le lendemain avait été alloué à notre décantation alcoolique devant MisFits.

On parlait du fait que je me sentais obligé de vendre beaucoup de mes facettes pour séduire, alors qu'il n'y avait en aucun lieu de me démener de la sorte.

"Tu vois man, quand les filles viennent chez toi là, c'est pour baiser, t'as pas besoin de leur dire que tu joue de la guitare ou que tu peux dessiner leur fesses à la perfection.
Si elle vient c'est qu'elle est déjà attirée.
Tu n'as pas besoin de fioritures pour plaire"


J'étais dans un petit état et j'avais écouté tout ça avec ce qu'il me restait d'attention.
Pourtant, je n'avais pas eu l'intelligence de creuser tout ça avec lui.

De quoi a-t-on besoin, au fond? Pour plaire?

Je sais Holden, je sais que si je t'avais demandé ça, sur le coup, tu m'aurais répondu un truc dans le genre "Du swaaaag bébey" ou quelque chose dans le jus.

Il faut dire que j'ai eu le temps d'observer.
L'animal en question est le mec le plus à l'aise d'Aix en compagnie des filles, avec qui il traîne beaucoup, mais surtout de manière détente et flirt total.
Allié à ta carrure et ta bouille, ça fait son putain d'effet, et on a sérieusement l'impression que tu attires les filles sans rien faire.

J'aurais voulu en parler plus, mais le plus urgent à l'époque s'était de maitriser nos retours d'estomacs.


Ainsi, je ne sais pas si je fais mal d'être comme je suis. Je pense que chacun de bat avec les armes qu'on lui donne, et que moi, j'ai les miennes: guitare, dessin, cynisme, et bouille de brun ténébreux vaguement minet.
Si l'on me retire ce que j'estime être mes qualités(mes activités et ma tchatche, qui me rendent confiant), que me reste-il pour séduire (à part le physique)?
Une attitude?

J'aurais vraiment voulu avoir ton avis, si tu passes par ici. Et même ceux des lecteurs éventuels.

Enfin, tout ça m'avait fait me poser des questions, et revenir sur la manière dont je m'y prends avec le beau sexe.




Prochainement: les chroniques d'un coup de foudre.





Ah oui, sinon j'ai revu Albertine hier, encore un coup de Karma.

Je ne l'ai pas saluée, j'ai fait celui qui n'avait rien vu: comme quoi je ne suis pas totalement serein par rapport à cette histoire, même si je n'y accorde plus trop d'importance.
Elle m'avait envoyé un message il y a une semaine pour me demander comment j'allais et quand j'arrivais, et j'avais répondu de manière assez froide en me contenant de dire que je partais fin aout.

On verra. Je n'ai pas envie de courir derrière des fantômes, je n'ai plus la tête à ça.

Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 28.07.13
par MrBuffman
Oh bordel, ça fait plusieurs années que je suis sur FTS et c’est la première fois que je vais laisser un message. Mais bon la, je suis un peu obligé.

C’est un peu flippant, j’ai carrément l’impression de lire un post à mon sujet à travers ton journal, tes discussions avec miss Fumée et surtout ces remarques à elle.
Je pense être à peu près comme toi, les gens disent de moi que je suis plutôt mignon. Du coup, les filles sont plutôt attirées par moi sauf que moi je veux juste plaire, j’aime les embrasser et les caresser, j’aime le jeu de la séduction. Et le problème, c’est qu’à partir du moment ou la fille a craqué, ma timidité ou ma peur fait que je n’agis pas alors que y’a carrément moyen...

Je ne sais pas si j’ai été très clair, mais en tout cas, un grand merci a toi Smooth. T’as une putain d’écriture et je ne suis pas énormément de posts mais le tien est vraiment de qualité.

Sur ce, au plaisir de te lire. Bye

Re: {…UFO} Director's Cut

Posté : 28.07.13
par amelia
Message intéressant comme toujours. Tout à fait d'accord avec Miss Fumée en passant. J'ai été cette fille dans un lit avec un mec qui ne la touche pas. Au final j'en ai conclu qu'il devait être gay (en déconnant), mais surtout ça m'a renvoyée à toutes mes propres insécurités sur mon physique, donc au revoir à ma confiance en moi...


Pour répondre à ta question, ce qu'il te reste pour plaire c'est ta personnalité, ton charme, ce que tu dégages. Ton côté artiste en fait parti, ta gueule de beau brun ténébreux, ton amour pour la poésie, ta sensibilité, toutes ces choses te construisent, à toi de savoir comment les livrer à l'autre. Pour te dire la vérité, je suis tombée amoureuse quelques fois et comme toi c'était à chaque fois l'homme de ma vie dans ma tête, et à chaque fois je suis tombée amoureuse d'un regard. Un regard où se mêlent le désir, la tendresse et l'amusement. Un regard qui me dit que je peux avoir confiance. Evidemment tout le reste compte, mais c'est pour te montrer. Et aussi dernière chose si ça peut te rassurer, le mec en question m'a fait le coup deux fois et pourtant il me plait encore. Alors beaucoup de filles abandonneront mais si elles ont un vrai coup de coeur ou si elles sont un peu tarées/romantiques comme moi, elles s'accrocheront. Au final, ça m'avait un peu brisé le coeur, je me suis dit que je ne valais pas le coup physiquement, pas assez jolie, trop grosse ou que sais-je encore.
Enfin, maintenant tu as tiré un trait sur ce problème, puisque tu as sauté le pas.

Pour Albertine, rester loin est peut-être une solution. L'histoire n'est pas enterrée pour toi et tu t'en rends compte, pas de honte à ça. Prends ton temps. Une fois de plus tes écrits me ramènent beaucoup à moi et mes propres expériences alors c'est avec bienveillance et attention que je te lis, la sensation d'être un peu moins seule certainement.

Bon courage!

Bises,

Amélia ;)