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Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 23.01.13
par Raven
Yo' !
tibdeconne a écrit :Bon bon, du coup ça a donné quoi avec S. ? :P
Je vais en parler plus bas, jeune padawan.

Comment ça t'as 10 piges de plus que moi ?

Aujourd'hui est une sale journée. J'ai mal mangé, et mal dormi.
Mal mangé, ça change pas (Vie d'Etudiant, powa !), mais mal dormi, c'est exceptionnel.
A la limite, si mon sommeil avait été perturbé parce que j'avais du faire l'amour d'une façon torride à S., ça m'aurait pas déplu (Euphémisme, powa !), mais là, c'est plus de l'anxieté.

Je suis au milieu du One-Itis, tel le navire dans le triangle des Bermudes. J'ai vraiment du mal à en sortir, mais je me bat pour garder le cap. Je drague une autre fille, C., donc j'ai déjà parlé. Elle est mignonne, elle est cool, et son regard me donne envie de l'emmener dans ma douche.

Elle se fait draguer par un grand black sympathique. Enfin, il était sympathique avec moi tant que je la draguais pas, ça fait quelques jours qu'il saisit chaque occasion de me lancer une pique. J'réponds pas, parce que ça me gaverait dans me lancer dans une bataille navale, surtout qu'il la drague comme un manche. J'attends un moment pour lancer un "Ah, vous êtes ensemble ? Ca fait combien de temps ?", en attendant que C. le fusille avec un "Ah non, on est pas ensemble", afin qu'il comprenne un peu qu'on me cherche pas comme ça.

Tu crois quoi mother fucker ? Crache-moi à la gueule, c'est gratuit !

Quant à S., j'ai pas envie d'en parler, mais j'ai trop parlé d'elle pour fermer ma gueule maintenant.
Elle m'évite, je sais de source sûre que mon âge l'a complètement bloqué (Elle a trois piges de plus que moi). Personnellement, je m'en cogne. En fait, ça ne me fait même pas peur. Je n'ai aucune peur de me battre contre des mecs de vingt piges pour elle, mais elle, ça la bloque, c'est comme ça. Elle m'évite vraiment avec insistance, à tel point que je vois mal comment lui parler sans kidnapping.

Du coup, j'ai décidé de laisser couler, au moins pendant quelques temps. Je ne sais pas si ce que je fais est bien ou non, mais la seule chose que je sais, c'est que je dois faire confiance à mon intime conviction. Et j'ai la conviction que la forcer à me parler ne servira à rien. Se monter mature en ne s'accrochant pas, et revenir plus tard, quand j'aurais encore gagné en confiance, en Statut Social (J'emmerde l'Anglais, pas de Social Proof chez moi), c'est le mieux à faire.

On s'st échangé des mails, et au début, elle voulait me voir pour un café, je lui ai répondu il y a cinq jours, pas de réponse. Sauf qu'en cette période scolaire, les mails pleuvent, donc je suis sur qu'elle l'a vu. Mais je m'en fiche.

J'étais avec ses copines en TD d'Anglais, mais je n'ai pas voulu en parler. Je les ai fais rire, mais j'ai vu dans leurs yeux le "Ah, c'est lui qui rame avec S. ?", et ça m'a pas plu. Du tout. Ca m'a filé la rage dans le bide. Et j'emmerde ceux qui me diront que la rage, c'pas cool.

Du coup, j'ai envie de m'acheter une moustache, une salopette verte, de fumer des champignons, de kidnapper S., et d'en faire ma p'tite Peach. Sauf que contrairement à mon pote Mario, j'compte pas m'arrêter à un bisou.

A part ça, j'ai développé une dépendance aux Donuts de ma cafétéria, j'ai rencontré un sosie de Docteur Dre à la boulangerie, et un ami m'a demandé de regarder sa bite et de lui dire si elle était grosse (Le tout pendant qu'on pissait), du coup, je me dis que ma vie est un gros "Ouatte de Phoque !" (J'ai dis que j'emmerdais l'Anglais ?) et qu'un jour, je vais me réveiller.

Et l'mot de la fin gamin ?

Ornithorynque.

Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 23.01.13
par Raven
Yo' !

J'update, je suis à bout. Le bout du bout.

Je suis à la Fac, j'y étais déjà quand j'ai écris mon message de tout-à-l'heure.

Je passe à la cafét'. S. y est, je la vois, 2 fois, 3 fois, mais pas l'occas' de lui parler. Elle passe à côté de moi deux fois sans me saluer. Arrivé en cours, on se retrouve à côté d'un tas de feuilles, elle me voit pas, j'essaye une petite tape sur l'épaule, elle l'esquive en mode ninja, sans m'avoir vu.

J'ai cette saloperie de One-Itis qui me bouffe. Qui me dévore. Entièrement. Et je ne peux rien faire. Face à elle, mes jambes flagellent, mon estomac se noue, et je commence à transpirer, doucement, parce qu'elle m'évite. Je suis plein de rage, et en même temps, chaque vision est comme un coup de couteau dans une plaie, que je pensais cautérisée.

J'en peux plus.

Et comme le dit le proverbe, le lion est le plus dangereux à deux moments de sa vie.

Le premier, quand il défend ses petits.

Le second, quand il est acculé.

Et là, je suis à quatre pattes, en train de me tordre de douleur, à cause d'une plaie béante dans ma poitrine, ouverte quand j'étais môme, par des années de manque affectif, et que je sens se rouvrir, arrachant les fils avec lesquels je l'avais fermée, dans la douleur. Je l'avais cautérisée cette plaie, et elle se rouvre, et ça fait presque plus mal maintenant.

Du coup, je ne dors plus que quatre, cinq heures par nuit. Je bois trois à quatre chocolats chauds chaque jour. Et je ne mange plus beaucoup.

Une obsession comme ça, j'en avais jamais vécu. Au début, elle semblait si réceptive, et là, elle se ferme d'un coup.

J'ai franchi le rubicond, en conquérant, les armes à la main, parce que je pensais être fort, le plus fort, j'avais appris des mes erreurs.

Et je m'écroule. Parce que cent défaites ne suffisent pas à réclamer la victoire.

Et parce que quand on a trop confiance, on s'écroule.

Icare, que je te comprends, d'avoir brûlé tes ailes par envie d'aller caresser le soleil.

Mais le lion abattu, qui souffre ne lèche pas ses plaies en attendant la mort quand sa patte est prisonnière du piège.

Et s'il doit se débarrasser de sa patte pour pouvoir avancer. Il le fait.

Si cent défaites n'amènent pas une victoire, faisons en sorte que la seule victoire soit une victoire totale, et que l'adversaire rende les armes à la première de ses défaitzs.

Le mot de la fin gamin ?

Réminiscence.

Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 23.01.13
par AigleFour
J'ai la même baisse d'énergie que toi en se moment mec,et le truc qui m'a le plus calmé c'est cet article parfois-ca-ne-se-passe-pas-comme-prevu-vt30073.html

Pas long,et vraiment il m'a posé,et m'a fait relativisé l'importance de cette fille en particulier.

Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 23.01.13
par Mr.Smooth
Le temps man.
Le temps.


Et les autres.
Tu sais, les sentiments, ça va, ça vient.
Si t'es vraiment amoureux, vis le, enfin, n'essaie pas de te convaincre du contraire si tu le sens, ça n'avance à rien, et ça te fait perdre ton énergie.

Plutot, essaye d'adopter ce que j'appelle la "Yes attitude". Et ta mélancolie, fait en un truc.
Défonce toi au sport, danse, chante :)

"Raven! Viens on va en boite, il y aura des amies d'amies"
Tu dit oui.

"Raven! Viens soirée galère entre couilles"
Tu dit oui.


"Raven! Voici -fille qui t'attire en fait-
Tu dit oui.

Oui aux opportunités.
Oui aux rencontres.
Tu as une obligation de moyen d'entrer en contact avec les autres.
Après, a toi de voir si ce que ça t'amène te plait moins que la fille dont tu dit être amoureux.

Le plus important c'est de rester avec les gens qui t'aiment.
Ils t'aideront.
Si tu a bien choisis tes amis.


Du reste, tu vas en chier.
Buckle Up.

Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 23.01.13
par Raven
Yo' !

@ Aiglefour : Je me dis que c'est ma faute, pas la sienne. Mais très sincèrement, j'ai tendance à penser le contraire. J'ai bien joué mon jeu. La révélation de mon âge, comme un cheveu sur la soupe l'a complètement braqué. Le pire, c'est que ça ne me bloque pas personnellement, je m'en fous. C'est elle qui bloque avec, du coup, j'y peux rien.

Mais je me persuade que j'ai fais une gaffe à un moment, pas assez sexué, que j'ai été trop lent, histoire de ne pas garder de ressentiment, et juste d'avancer, d'apprendre, et de faire mieux plus tard.

@ Mr.Smooth : J'ai regardé la définition de Smooth. Ca veut dire lisse.
Quand je te lis, c'est vrai que c'est lisse. C'est presque comme une caresse (Là, je commence à douter de ma propre virilité ouais …), un grand merci à toi. C'est comme si tu me foutais une baffe (nécessaire pour que je me bouge le cul) avec un gant de velours, ou même de coton. Merci.

Cette après-midi, je suis allé m'acheter un casque Audio. J'avais la rage. Je vois passer une petit vieille avec son petit-fils (Enfin, j'pense), un gamin souriant, tout mimi. Le genre qui comprend pas trop ce qui se passe. Ca m'a foutu un choc. J'aime pas la violence, même dans les pensées, probablement car j'ai jamais été en position d'être le dominateur, mais c'est une autre histoire.

Du coup, j'ai dépensé mes derniers Euros pour des chocolats, que j'offrirais plus tard à ceux qui comptent pour moi.

Et en sortant, j'ai filé 2 Euros à un autre môme qui passait en lui disant de s'acheter des bonbons avec.
La problème, c'est qu'avec ma coupe de Beatle, ma veste Rasta', et mon odeur de beuh, sa mère a du prendre un peu peur.

Une nouvelle page se tourne.

Merci à tous les mother fuckers qui suivent mon Journal et qui me disent très souvent des trucs chelous, mais moins que ce que j'écris, mais qui savent dire ce qu'il faut quand il faut.

La prochaine fois que j'aurais une jolie demoiselle dans mon lit, j'aurais une pensée pour vous.

Mais pas dans ce sens là, hein. Faut pas déconner.

'Tain, ils vont croire que j'suis gay là.

Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 24.01.13
par tibdeconne
Raven a écrit :
'Tain, ils vont croire que j'suis gay là.
Quoi c'est pas vrai? Rooo j'suis déçu!

Sinon, bah écoute c'est normal d'avoir des mauvaises passes, malgré tous les efforts qu'on peut faire on est tous des êtres humains. On a tous nos faiblesses et nos insécurités, on ne peut pas gagner à tous les coups, ça arrive :wink:

La meilleure chose que tu puisses faire, c'est de t'occuper et de l'oublier pour l'instant. Et sinon tu auras le choix entre les claques ou le coup de pied au cul :mrgreen:

Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 24.01.13
par Bumble
Premier passage sur ce bout du forum :p petite envie d'appeler comme sa no offense

C'est vrai que c'est dure la one itis mais positive profite en pour t'investir dans autre chose, ou découvrir de nouvelles choses s'est le bon moment.

Comme la dit tibdeconne on est tous des êtres humains, on a des moments comme sa mais s'est de toujours en tirer quelque chose au lieu de voir que du négatif :D

Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 24.01.13
par Raven
Yo' !

@Cellar : Ah, j'suis content que tu me foutes un "Prends du recul", parce que c'est le plus honnête et le plus utile. D'ailleurs, c'est quoi ton avatar Cellarounet ?

@TheMista : Merci pour ta note bonhomme ! Dés que j'ai fini de poster ça, je vais voir l'avancement avec la demoiselle dont t'avais posté la photo' (T'as intérêt à la censored après avoir foutu une photo' qui faisait baver à ce point 'foiré !)

@Tibdeconne : Un jour, on fera une soirée, t'auras qu'à attendre que j'sois bourré pour me faire du pied. Je sens que je vais me faire violer dans la bibliothèque par le French Man, au secours !
Et t'approche pas de mon derrière toi. :lol:

@Guillaumedu-89 : Merci bonhomme ! Si un jour t'ouvres ton journal, je viendrais voir ça !

Aujourd'hui, ce journal s'achève.

Hein ? Comment ça ? Tu rigoles gamin ?!

Il s'achève dans sa première saison ! Et dés cette semaine, c'est le début de la seconde !

Tu m'as foutu les boules, espèce d'enfoiré …

Du coup, aujourd'hui, je passe en mode "Teaser/Spoiler".

Lancez ce son, et lisez avec une intonation "Hollywood" ce qui suit :

[youtube][/youtube]

Vous le pensiez mort ? Enterré ? A quatre pattes à cause d'un One-Itis ?

Mais il est de retour.

Plus de cheveux, plus de femmes, et plus de poésie alcoolique. Vous pensez que ça n'est pas possible ? il vous prouve le contraire.

En avant-première, dés Janvier 2013, Showtime presents …

Raven, the (poor) catcher ine the Rye ! The next season !

Il revient, avec ses démons, toujours plus dérangé, toujours plus schizophrène, toujours plus défoncé, pour vous prouver qu'il peut encore faire mieux !

Vous pensiez qu'il avait touché le fond ? Tel un archéologue du What the Fuck, il creuse encore, pour vous !

Dans cette saison, plus de femmes !

Comment ça t'étais pas consentante ?

Plus de sexe !

Oh putain, tu m'avais pas dis que t'avais un pénis ! Comment ça c'est toi Tib' ? Ah, merde, comment j'en suis arrivé là moi ?

Plus de questions existentielles !

C'est possible de mettre 4 consonnes à la suite dans un mot ?

Plus de mystères éclaircis !

Ca y est, j'ai fini mon labyrinthe Chocapic ! Enfin, je suis délivré !

Plus de soirées qui finissent mal !

Range ce flingue, ma proposition de Porno', c'était pour déconner, fais pas la conne ! Aaaaaaah !

Moins de travail ! (Si, c'est possible)

Vous êtes sur d'être mon chargé de TD ? Non, parce que je vous ai jamais vu en fait.

Vous savez désormais ce qui vous attend !

Hope you're ready for the next episode !

Coming Soon on 2013.


Vous êtes prévenu, vous n'avez aucune raison de rater ça !

Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 24.01.13
par minamimoto
[quote]Si cent défaites n'amènent pas une victoire, faisons en sorte que la seule victoire soit une victoire totale, et que l'adversaire rende les armes à la première de ses défaitzs.

/quote]

Ton seul adversaire ici, c'est toi ; et les meilleures victoires se font en temps de paix, pas en temps de guerre.
Comme tant d'autres te l'ont déjà dit c'est pas toujours de ta faute si ça foire, et on a tous des failles qui refont surface, c'est pas pour autant qu'il faut se retourner contre soi-même :arrow: Re-nourris-toi et dors comme un homme, et ensuite, vis cette nouvelle saison comme un player :awesome:

Et bien sûr, viens nous faire rêver avec des FRs :mrgreen:

Re: Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Posté : 26.01.13
par Raven
Yo' !

@minamimoto : Ouais, je suis un peu mon adversaire. Mais étrangement, j'aime mes défauts. En fait, j'adore mes défauts. On me dit souvent que je suis plus séduisant quand j'ai pas pris de douche ces trois derniers jours, que j'ai une moitié de barbe (l'autre étant rasée, mais n'ayant pas pu finir à cause d'une hémorragie due au fait que j'avais déjà 3 grammes), alors je me dis que les vestes de costard carrée, et la prestance d'homme d'Etat, je leur dis Fuck.

Et puis, si j'abordais les bombasses avec un sourire Colgate, une raie, et une jolie chemise, tuez-moi. Thug Life ou rien en somme.

@Katsu : Avoue, t'avais envie de te servir de cette notation, 'foiré va. Tu te seeeeeers de moi !

Raven, rabat, 6 grammes. Il est toujours comme ça, faut pas s'inquiéter.

Bon, aujourd'hui, mes p'tits motherfucker (Ouais, j'appelle comme ça mes potos), on va parler de tout, mais surtout de n'importe quoi.

En fait, j'ai envie de faire mon nombriliste, et de parler de mon enfance.

Mon premier souvenir de merde ? J'avais six ans. J'étais au CP, j'avais l'impression d'être "grand", alors que je ne fumais pas de beuh, je ne trainais pas sur des Forums de gros baiseurs, et j'étais encore sincère quand je disais "Je t'aime".

Y'avait un mec. Il s'appellat Rémi. Il avait un surnom, Cartouche je crois.

Tout le monde l'appelait comme ça. Alors un jour, je l'ai appelé Cartouche.
Il s'est approché. J'avais ma carte Pokémon préférée, mon Artikodin fétiche, il l'a prise, l'a déchirée. Cette carte, je l'aimais.
Mais ça serait con de parler d'une carte Pokémon pendant cinq lignes. Parce qu'après ça, il m'a explosé les chevilles, et a rempli mon ventre boursouflé de coups de poing.

Je suis arrivé, presque en rampant vers mon institutrice. Je lui ai expliqué. Elle a réuni les mômes de la cour. Dont Rémi et moi. On lui a expliqué tout le truc.

Elle est arrivé vers Rémi, lui a dit : "Je suis désolée, il va s'excuser".
Elle s'est tourné vers moi, et m'a demandé de présenter des excuses.
Je chialais, j'avais mal partout. Et je devais m'excuser. Pour un surnom à la con.

J'ai objecté, étant déjà grande gueule que lui m'avait brisé trois ou quatre os.

Et là, j'ai eu le droit à la réponse de merde. La réponse de l'instit' avec 2 de Q.I ;
"Il y a des mots qui font mal aussi", évidemment.

Mais merde. J'étais en train de ramper, et je devais m'excuser.
Pas de chance, cette raclure de Cartouche avait plein de copains, chose courante pour les caïds, du coup, tout le monde se foutait de moi, et je chialais comme un môme. L'instit' avait pas envie de se mettre à dos la classe. Donc elle a tapé sur moi, parce que j'étais seul.

J'étais le petit gnou obèse isolé du troupeau.

Bref.

J'étais un gamin rond, celui qu'on appelle "bouboule", et à qui on hurle "Encore, encore !", quand il va au self.
Quand je jette un oeil sur ce passé, le premier que je me dis, c'est ça :

"Hé bouboule, quand est-ce que tu vas te servir de tes bras massifs pour foutre des beignes à ces fils de pute ?!"

Mais bon, j'étais un môme. Donc au final, je faisais avec.

Et puis, j'ai eu douze piges. Je suis entré en Seconde (Le premier qui me pose une question par rapport ça, je crâme sa baraque) pour le meilleur et pour le pire. Ah non, juste pour le pire.

On me voyait comme un phénomène de foire. Un animal qui se promènerait dans le monde des hommes et que tout le monde regarderait de haut. Au mieux une haine cordiale, au pire une pitié emplie de condescendance.

Mais ce brave petit corbeau que j'étais faisais avec. Toujours et encore.

En fait, une chose comptaient. J'aime tellement mes parents. Ils ont toujours été compréhensifs, et bienveillants. Qu'on me crache à la gueule, ça m'est égal. Mais quand on dit quelque chose sur mes parents, ça ne passe pas.

Un jour, un garçon, qui avait quinze ans a insulté ma mère. J'en avais douze, j'étais toujours rondouillet, mais lui, c'était carrément un T-Rex. Il a attrapé mon bonnet bleu, cadeau de ma mère, et l'a piétiné.

Je l'ai étranglé. Je ne m'étais jamais battu. J'avais peur de lui.

Mais là, je m'en foutais. Je voulais qu'il crève.

Il était bleu et il hurlait. Personne n'osait intervenir. Et mes mains refusaient de céder.

J'ai lâché. La raison venait de me foutre une baffe dans la gueule. Je réalisais que si ma mère n'aimerait pas se faire insulter par un sale mioche prépubère, elle aimerait encore moins savoir que son fils est une brute.

Je me suis fais sermonner par l'institutrice. J'emmerde les institutrices. Profond. Celles qui ont pavé ma route étaient des connes. Pour pas se foutre à dos tous les gamins, achever le souffre-douleur était la meilleur solution. Putain. J'espère que vous finirez par vous prendre une paire de ciseaux dans le nez de la part d'un mioche turbulent.

Le Lycée.

Merde. Quand j'étais môme, je pensais que ça serait American Pie. Que j'aurais un joli casier, une veste rouge de l'équipe de Football, et que j'aurais des petites brunes bien Bitchy qui allaient me coller au cul. J'en mettrais une enceinte dans les toilettes, un Vendredi, avant une fête à la con. Mais non. Pas de brunes, pas de cul, pas de fêtes. J'ai dis "Thug Life" ? C'était Alone Life, Geek Life, WoW Life. Ce môme obèse, cliché d'amateurs de Monde Persistant, c'était moi.

J'avais ce léger bonheur de savoir que demain serait comme aujourd'hui. Je retrouverais mes amis Geek, mon WoW, mes instances, ma petite évolution dans le jeu. Et ça serait bien.

Mais un jour, je venais d'arriver à mon 85 sur WoW. Mon Prêtre Discipline était un tueur, j'avais des gros Equipements en feu (Ca veut dire que t'es un monstre quand c'est en feu, sisi), et j'avais arraché leur paire de couilles à tous les gros méchants du jeu.

Plus d'objectif. J'avais torché ce jeu, ça m'avait prit deux bonnes années, mais c'était bouclé.

Et là, je me suis rendu compte que ma passion chronophage m'avait aidé à vivre sans avoir de liens avec les autres. Et puis, à quoi bon ? Ils allaient se foutre de moi ?

Mais merde. Tout allait changer. Tout ? Non. Juste moi.

Quinze piges. Une coiffure de Beatle. Une veste noire à bandes Rasta'. Une corpulence désormais agréable, et un visage fin, mystérieux. Le hamster était devenu un corbeau.

Mais le Lycée m'enfonçait la tête sous l'eau. Je m'y voyais encore comme un minable.
Donc je suis resté un minable.

Mais au lycée, j'étais un gosse dans un magasin de bonbons. Toutes ces demoiselles, ces p'tits jeans serrées, ces fesses rebondies, ces poitrines florissantes. Putain, j'avais jamais autant fantasmé de toute ma vie. Si j'avais eu un pouvoir de baiser toutes celles avec qui j'aurais voulu pouvoir, je crois que j'aurais du me faire amputer de mon troisième bras.

Mais, heureusement pour ma bite (Ouais, en fait, je crois que j'aime être vulgaire), c'était pas le cas.

J'étais pas chiant. J'voulais une copine mignonne et sympathique. Un missionnaire le samedi soir, et pouvoir faire ma petite lan hebdomadaire. Rien de plus. Y'avait d'autres fils de pute, qui voulaient tamponner tous les minous. Et eux, ils baisaient autant que je fantasmais. Tout le temps.

Dieu, t'es un enculé. Pourquoi tu files la grosse part du magot aux enculés ? D'un autre côté, ton mioche Jésus …

J'ai le droit à une parenthèse de dingue ?

Ouais ?

Jésus, c'est pas le fils de Dieu et de Joseph, porté par Marie. On est pas face au premier cas de procréation assistée pour un couple gay ? Vu comment il a fini, j'crois que c'est mieux en fait qu'on l'autorise pas.

Mais bon.

J'ai toujours été jaloux des filles.

Bon, elles donnent la vie, et toussah, mais nous, on pisse debout.

Ce qui me rend jaloux, c'est vos roploplos. Enfin, quand ils sont tout mignons et frétillants, pas quand ils tombent.

Mais bon.

Les filles et moi, ça a jamais été un super trip. Soit je leur fais du mal, soit elles m'en font.
Du coup, j'ai un peu l'impression de jouer à la roulette russe, avec en face de moi une p'tite brune, à la poitrine scandaleuse, et aux fesses rebondies.

Y'a pas à dire, une fille, ça peut vous donner envie de vous jeter sous un train pour elle rien qu'avec un joli décolleté. Ca marche pas avec les mecs. Vous m'imaginez me balader avec mon soldat à l'air ?

Mais je leur pardonne. Parce que bon, faut avouer, les filles savent aussi se faire pardonner. Dis comme ça, vous vous imaginez déjà une pipe de pardon, non ?

Putain, moi aussi.

Après, j'ai eu un peu de succès avec les filles j'crois.
J'étais le moins con de mon village. Je ne dis pas le plus intelligent, mais le moins con.

Quand j'avais dix ans, je me disais "Dans vingt ans, ils récureront tes chiottes pour gagner 1500 Euros. Toi, tu seras libre", et j'étais bien parti. Tous rataient leur Brevet, commençaient à fumer des joints comme je bouffais du Nutella.

Et là, revanche. Fini de jouer le sbire des caïds. Raven, c'est le génie maintenant. Alors tu peux fermer ta gueule, et le laisser tranquille.

A ce moment, j'ai du devenir arrogant et narcissique.

Et puis une fille m'a piétiné. Comme une merde.

Et quand je me suis tourné, la gueule cabossée, y'avait personne. Les gens aiment pas les cons.
Et comme j'avais été un con, j'avais personne.

Et puis j'ai du redevenir un mec bien. Pour pas être seul quand ça allait mal.
Mais j'avais goûté à cette saloperie. Vous pensez que je parle de la beuh, ou des femmes ?
Des trois. Ouais, y'a le porno' dedans aussi. Bon, rien de dingue. Les porno' avec des jumelles asiatiques qui font des trucs chelous avec leurs excréments, ça m'a jamais filé la trique. J'trouve ça trop louche.

Une fois, une fille m'a dit un truc louche, mais qui m'avait filé la trique.

"Quand je rêve de toi, tu fais toujours l'amour."

Avouez, c'est pas cool comme phrase ?

Bon, j'ai oublié de le dire que c'est une fille qui était une nymphomane. Une malade. La première qui s'est servi de mon petit ami pour se chatouiller les amygdales.

Et accepter ses avances, c'était la seconde plus grosse bêtise de ma vie.

La première, ça avait été de lécher un lampadaire gelé pour impressionner les copains. Du coup, depuis, j'ai plus envie d'impressionner personne.

Le souci, c'est qu'un ami était amoureux d'elle. Mais ce mec était un connard. Il draguait les filles quand elles étaient vulnérables, mal, il les baisait. Le pire, c'est qu'il les baisait même pas correctement. Pas de préliminaire. Ecarte les cuisses, et accueille le marteau de Thor !

Bref. J'ai été con, mais j'ai été con envers un con. Donc faute à moitié bourrée, à moitié pardonnée. Et comme t'es jointé, baise à moitié pardonnée, bah c'est bon. J'suis pardonné.

Amen.

Mais j'étais déjà en couple. Du coup, ça a pas été très bon pour ma réputation.

Mais il est tard.

Alors on va se quitter là-dessus.

Allez.

Dis-moi que tu m'aimes.

Rien qu'une fois.

Non ?

Bon. Je crois que le rideau va tomber.

Je ferais mieux de me barrer moi.

J'ai même pas le droit à un bisou ?

Cette fois j'y vais.

Bye.

Raven.