[FR] De l'autre coté du miroir...
Posté : 23.03.07
C'est une approche que j'ai vécue, je vais vous donner tout ce que je peux comme détails techniques, de ce que j'ai perçu du moins.
Mi-juin, dans le TGV Paris-Marseille (que je prends rarement) en fin d'après-midi.
Séminaire à la con de 3 jours pour le boulot (Paris), là, je rentre chez moi (Aix-en-Provence).
Taux de remplissage de la rame 40%, je suis assise au centre de la rame (4 sièges face à face) les 3 sièges autour de moi sont vides, de l'autre coté du couloir, il y a juste un vieux qui roupille.
Je suis coté fenêtre, mon sac à coté de moi, je lis un bouquin que m'a offert mon mari récemment. Je rentre chez moi, c'est la fin de la semaine, je suis détendue : tout va bien.
Un mec vient de rentrer dans la rame, machinalement, je lève la tête pour voir qui rentre et je me replonge dans ma lecture. Il cherche une place en avançant face à moi. Alors qu'il y a pas mal de places, il choisit de s'asseoir face à moi coté couloir. Pour ce faire, il désigne la place du doigt avec un léger hochement de tête et le sourire qui va bien, genre "je peux m'asseoir ?", mais sans me parler. Je lui rend son sourire genre "asseyez vous donc" et je me redresse un peu de mon siège pour paraître un peu moins vautrée.
Il pose son sac, et sort son portable. Je prie pour qu'il ne téléphone pas (on ne téléphone pas dans le train : c'est mal) sinon, je ne vais pas pouvoir poursuivre ma lecture. Pas de bol, il téléphone, mais il a le bon goût de s'exprimer doucement avec une voix un peu grave. Voici de mémoire le contenu de sa conversation :
L- "Salut, je suis dans le train, je devrais arriver d'ici 3/4 d'heure" … (silence de 10 secondes) ... "Sandalette beige, jean délavé, chemisier blanc, mince, taille moyenne, cheveux longs, châtains clairs, elle lit un bouquin là" [forcement, là, je rougie, mais je ne lève pas les yeux vers lui. Je n'arrive plus à lire. Je sors ma main gauche de dessous la tablette et j'agite mon alliance avec mon pouce plus ou moins discrètement]
L- "Ah ! Elle me fait signe qu'elle est mariée ! [je suis presque morte de rire intérieurement, je lui fais un sourire pour éviter de rougir encore plus]
L- "Bon, je te quitte, elle meurt d'envie de me parler là, bye" (il raccroche).
Il m'aborde alors directement :
L- "Je déconne, je parlais à personne en fait..."
(Léger sourire de ma part. Puis, petit blanc de quelques seconde, il cherche un truc à dire, je tente de me replonger dans ma lecture, mais sans succès).
L- "Il est sympa ce roman ?" [je suis en train de lire "Se résoudre aux adieux" de Besson]
M- C'est une question ou une affirmation ?" [j'essai d'être froide, mais comme il a réussi à me faire sourire juste avant, c'est pas facile]
L- "C'est une question." [sourire, genre "merci de me parler"]
M- "Oui, c'est pas trop mal, on croirait presque que c'est une femme qui l'a écrit, c'est assez fort."
L- "C'est vrai que psychologiquement, c'est bien mené, on sent le vécu... blabla"
Il est très bon : on va parler durant 20 minutes du bouquin alors que j'apprendrais plus tard qu'il ne l'a jamais lu ! La discussion a fini en fluff avec quelque patterns, ce qui ne fut pas trop difficile vu l'objet de la discussion (le bouquin en question).
On est interrompu par les vibrations de mon portable : sms de la copine qui doit passer me prendre à la gare : "TGV OK ?"
Ma réponse : "TGV OK ! Tchatche mec très sympa, j te l'accroche ?"
Elle : "Pk pas !"
On poursuit notre discussion, il est maintenant en face de moi, je lui envoi pas de IOI (enfin, je crois pas), je n'ai plus trop l'impression qu'il me drague.
Le train commence à ralentir, il me dit qu'il à passé un agréable moment avec moi, je lui dis que j'ai bien apprécié aussi, il me demande si ça me dirais qu'on se boivent un verre un de ces 4 pour poursuivre notre conversation. Je lui remontre mon alliance avec un sourire, il acquièce en posant sa main sur mon bras du style "ok j'arrète là".
Le train ralenti. Nous sommes tous debout dans le couloir central, je suis devant lui. Je regarde négligemment par la fenêtre et commence à énumérer lentement, sans le regarder, juste pour qu'il m'entende : "06 XX XX XX XX". Sans me faire répéter, il rentre le numéro dans son phone.
Sur le quai, il me souhaite une bonne continuation et s'en va. J'ai juste le temps de montrer le mec à ma copine qui est venue me chercher : ça lui permet de mettre un visage sur le coup de fil qu'elle recevra quelques jour plus tard puisque c'est son numéro à elle que je lui ai filé. --> ils sont en LTR depuis une dizaine de mois maintenant.
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C'est la seule fois de ma vie (j'ai 30 ans) où je me suis fait aborder par un parfait inconnu. Il a été très bon dans son approche, même si décrire la tenue vestimentaire ça peut faire un peu needy, mais d'un autre coté, c'était un peu comme s'il était en train de me déshabiller alors que nous n'étions pas encore entrés en communication verbale --> à éviter avec une HB (décrire une nana, c'est comme lui dire que vous lui avait tapé dans l'oeil : c'est elle le prix).
Enfin bon, au-delà de l'approche, le mec avait de la culture c'est un trait de personnalité pas toujours nécessaire (dépend de la cible) mais c'est bien utile pour avoir des sujets de conversation.
Mi-juin, dans le TGV Paris-Marseille (que je prends rarement) en fin d'après-midi.
Séminaire à la con de 3 jours pour le boulot (Paris), là, je rentre chez moi (Aix-en-Provence).
Taux de remplissage de la rame 40%, je suis assise au centre de la rame (4 sièges face à face) les 3 sièges autour de moi sont vides, de l'autre coté du couloir, il y a juste un vieux qui roupille.
Je suis coté fenêtre, mon sac à coté de moi, je lis un bouquin que m'a offert mon mari récemment. Je rentre chez moi, c'est la fin de la semaine, je suis détendue : tout va bien.
Un mec vient de rentrer dans la rame, machinalement, je lève la tête pour voir qui rentre et je me replonge dans ma lecture. Il cherche une place en avançant face à moi. Alors qu'il y a pas mal de places, il choisit de s'asseoir face à moi coté couloir. Pour ce faire, il désigne la place du doigt avec un léger hochement de tête et le sourire qui va bien, genre "je peux m'asseoir ?", mais sans me parler. Je lui rend son sourire genre "asseyez vous donc" et je me redresse un peu de mon siège pour paraître un peu moins vautrée.
Il pose son sac, et sort son portable. Je prie pour qu'il ne téléphone pas (on ne téléphone pas dans le train : c'est mal) sinon, je ne vais pas pouvoir poursuivre ma lecture. Pas de bol, il téléphone, mais il a le bon goût de s'exprimer doucement avec une voix un peu grave. Voici de mémoire le contenu de sa conversation :
L- "Salut, je suis dans le train, je devrais arriver d'ici 3/4 d'heure" … (silence de 10 secondes) ... "Sandalette beige, jean délavé, chemisier blanc, mince, taille moyenne, cheveux longs, châtains clairs, elle lit un bouquin là" [forcement, là, je rougie, mais je ne lève pas les yeux vers lui. Je n'arrive plus à lire. Je sors ma main gauche de dessous la tablette et j'agite mon alliance avec mon pouce plus ou moins discrètement]
L- "Ah ! Elle me fait signe qu'elle est mariée ! [je suis presque morte de rire intérieurement, je lui fais un sourire pour éviter de rougir encore plus]
L- "Bon, je te quitte, elle meurt d'envie de me parler là, bye" (il raccroche).
Il m'aborde alors directement :
L- "Je déconne, je parlais à personne en fait..."
(Léger sourire de ma part. Puis, petit blanc de quelques seconde, il cherche un truc à dire, je tente de me replonger dans ma lecture, mais sans succès).
L- "Il est sympa ce roman ?" [je suis en train de lire "Se résoudre aux adieux" de Besson]
M- C'est une question ou une affirmation ?" [j'essai d'être froide, mais comme il a réussi à me faire sourire juste avant, c'est pas facile]
L- "C'est une question." [sourire, genre "merci de me parler"]
M- "Oui, c'est pas trop mal, on croirait presque que c'est une femme qui l'a écrit, c'est assez fort."
L- "C'est vrai que psychologiquement, c'est bien mené, on sent le vécu... blabla"
Il est très bon : on va parler durant 20 minutes du bouquin alors que j'apprendrais plus tard qu'il ne l'a jamais lu ! La discussion a fini en fluff avec quelque patterns, ce qui ne fut pas trop difficile vu l'objet de la discussion (le bouquin en question).
On est interrompu par les vibrations de mon portable : sms de la copine qui doit passer me prendre à la gare : "TGV OK ?"
Ma réponse : "TGV OK ! Tchatche mec très sympa, j te l'accroche ?"
Elle : "Pk pas !"
On poursuit notre discussion, il est maintenant en face de moi, je lui envoi pas de IOI (enfin, je crois pas), je n'ai plus trop l'impression qu'il me drague.
Le train commence à ralentir, il me dit qu'il à passé un agréable moment avec moi, je lui dis que j'ai bien apprécié aussi, il me demande si ça me dirais qu'on se boivent un verre un de ces 4 pour poursuivre notre conversation. Je lui remontre mon alliance avec un sourire, il acquièce en posant sa main sur mon bras du style "ok j'arrète là".
Le train ralenti. Nous sommes tous debout dans le couloir central, je suis devant lui. Je regarde négligemment par la fenêtre et commence à énumérer lentement, sans le regarder, juste pour qu'il m'entende : "06 XX XX XX XX". Sans me faire répéter, il rentre le numéro dans son phone.
Sur le quai, il me souhaite une bonne continuation et s'en va. J'ai juste le temps de montrer le mec à ma copine qui est venue me chercher : ça lui permet de mettre un visage sur le coup de fil qu'elle recevra quelques jour plus tard puisque c'est son numéro à elle que je lui ai filé. --> ils sont en LTR depuis une dizaine de mois maintenant.
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C'est la seule fois de ma vie (j'ai 30 ans) où je me suis fait aborder par un parfait inconnu. Il a été très bon dans son approche, même si décrire la tenue vestimentaire ça peut faire un peu needy, mais d'un autre coté, c'était un peu comme s'il était en train de me déshabiller alors que nous n'étions pas encore entrés en communication verbale --> à éviter avec une HB (décrire une nana, c'est comme lui dire que vous lui avait tapé dans l'oeil : c'est elle le prix).
Enfin bon, au-delà de l'approche, le mec avait de la culture c'est un trait de personnalité pas toujours nécessaire (dépend de la cible) mais c'est bien utile pour avoir des sujets de conversation.