FTS

Il y a 5 jours, j'ai décidé de mettre fin à mon inculture philosophique et j'ai acheté 3 bouquins de Nietzsche, Sartre et Simone de Beauvoir. Par simple envie, rien d'autre.

Je viens juste de terminer "L'existentialisme est un humanisme" et je vais pêle-mêle, vous livrer quelques réflexions que m'apporte ce bouquin.

La sécurité

Je rencontre souvent des gens, fortunés ou non, célibataires ou en couple mais à quelques exceptions près, tous rêvent d'avoir leur place au soleil, de bénéficier, à force de travail ou d'intelligence, voire en s'en remettant au hasard (qui a dit "Loto" ?).

Ces personnes là sont mues par l'espoir. Celui qu'un jour, ils pourront, sans n'avoir plus aucun effort à faire, plus aucun risque à prendre, pouvoir subvenir à leur besoins vitaux et de sécurité, et également (inconsciemment car c'est moins glorieux) pouvoir flamber grâce à leurs richesses. Bref, arriver à un stade où les trois premiers étages de la pyramide des besoins de Maslow leur seront acquis pour le reste de leur vie.

La peur ou la paresse

Que ce soit en haut ou en bas de l'échelle sociale, il existe de très nombreuses personnes qui considèrent comme acquise leur situation. L'ouvrier, par peur d'avoir à assumer des responsabilités (ce n'est pas une critique, c'est un constat) reste à sa place durant plus de 30 ans dans un travail peu valorisé et assez peu payé. Finalement, avec un peu de fatalisme, il s'en satisfait.
Le rentier continue à investir dans divers secteurs pour s'occuper (il faut bien) et maintenir son patrimoine qu'il pourra ainsi léguer à ses enfants et ainsi de suite.
Il existe d'autre exemples. La constante est l'absence de prise de risque chez ces gens là, ils considèrent leur situation comme acquise et inchangeable par peur, parfois par paresse d'esprit. Et pourtant, elle peut changer à tout moment.

Le changement ou la punition

Que ce soit les faillites d'entreprise, les guerres ou les catastrophes naturelles, nous sommes tous sur la corde raide. Même votre compte en suisse, à long terme peux être exposé à un hacker surdoué, à une guerre ou une catastrophe climatique. Même votre petite place bien au chaud en temps que spécialiste dans un domaine très demandé peut devenir inutile à votre entreprise dans 5 ou 6 ans.

Dans de nombreux pays du monde et en France en particulier, on considère axiomatiquement d'un gagnant restera un gagnant et qu'un perdant restera un perdant. C'est finalement assez confortable, même pour le deuxième qui pense que tout les efforts seront vain, qu'il n'a donc pas à se bouger pour progresser, que ça sera de toute manière inutile.
C'est faux. Et les exemples pullulent.
Chacun est libre de sa destinée, totalement libre. Des personnes hermétiques au changement vous mettrons des bâtons dans les roues. Vous pourrez tomber plus bas que votre situation de départ. Peu importe. Ca finira par payer, d'une manière ou d'une autre.

On bénéficie de cette merveilleuse liberté mais on en est aussi responsable. Responsable d'assumer cette liberté pour accomplir ses rêves. Responsable de cette liberté pour défendre ses idées.

De l'espérance et de l'action

L'espérance a toujours était une valeur qui me rebutait, sans vraiment savoir pourquoi, intuition masculine sans aucun doute . Le fait de confier ma vie à des évenements indépendants de ma volonté m'a toujours géné.
Malgré tout, l'espoir, c'était confortable. De toute façon, si ça ne marchait pas je n'était pas responsable. Comme il est confortable de se vautrer dans sa propre pourriture.
Le fait est que j'ai malgré tout pas trop mal réussi, je suis en école d'ingénieur en 2de année, j'ai un cercle social acceptable et des amis sur qui compter mais....

Tout cela n'est finalement que la conséquence de ce que j'ai accompli en tant qu'acteur, grâce à mon travail, et un peu aussi à mon bagage génétique.
Le fait est que pourtant, des camarades de classe bien moins doués que moi à l'origine ont mieux réussi, ont eu des écoles plus prestigieuses et plus en rapport avec leur attentes. Ils ont moins espéré, moins pesté contre les événements, ils ont plus agit et assumé les responsabilités de leurs échecs.
Ils n'ont pas substitué l'espoir à l'action.

Jean Paul Sartre disait très justement: "L'homme est ce qu'il fait"

Soyez Desespéré.


< Edit SCN : Tag rajouté !!! pensez-y ! merci >

Tiens la fin me rappelle Le bonheur, désespérément de Comte-Sponville.

Mais il faudrait juste que tu expliques que tu entends par "désespoir" un "abandon de l'espoir", une sorte d'ataraxie. Parce que certains pourraient penser que tu conseilles de broyer du noir (comme lorsqu'on se dit "désespéré")

Par devenir desespéré, je veux dire arrêter d'espérer que le destin, la chance nous apportera des solutions que l'on doit aller chercher par l'action.

Jolie analyse, j'aime beaucoup. Tiens d'ailleurs grâce à toi cet après-midi je vais bosser mes cours d'Eco. =)

Intéressant. Sartre et le fardeau de la liberté, un grand moment philosophique. Eh oui messieurs, eh oui mesdames, vous êtes libres. Absolument libres. Ca vous plaît, hein? Eh bien la preuve que non, vous vous reposez sur des acquis, vous êtes fatalistes, vous vous excusez de tout, vous vous laissez engluer dans la vie quotidienne (cf Heidegger)...eh oui, la liberté est un don et un fardeau. La liberté est une responsabilité...votre liberté est absolue, je vous laisse achever. N'accusez jamais le destin ou les circonstances, assumez-vous.

On peut en parler pour la sarge, c'est bien c'est mignon...mais l'engagement qu'il est nécessaire d'avoir est bien plus que ça. Vous avez des idées, des valeurs à défendre...défendez-les, vous avez toujours le choix de les défendre et de les assumer!

A vous de choisir ce que vous êtes, à vous de vous réactualiser toujours, de diriger activement ce tourbillon qu'est votre conscience!

Je ne suis pas du tout d'accord avec ta définition de l'espoir. Pour moi l'espoir, c'est croire en soi, croire en son étoile, croire qu'on peut surmonter toutes les situations. Et ceux qui gardent l'espoir sont beaucoup moins ceux qui "se vautrent dans leur propre pourriture" que ceux qui l'ont perdu. Perdre l'espoir c'est se transformer en être en sursis avec la mort, illustration avec ce blog significatif : puceausansami.blogspot.com
Maintenant je comprends ce que tu rejettes mais ce n'est pas à mon avis une définition juste de ce terme.

"L'ouvrier, par peur d'avoir à assumer des responsabilités (ce n'est pas une critique, c'est un constat) reste à sa place durant plus de 30 ans dans un travail peu valorisé et assez peu payé. Finalement, avec un peu de fatalisme, il s'en satisfait. "
=> Euh ouais c'est un constat quoi... "Par peur d'avoir à assumer des responsabilités" : tu penses vraiment qu'un ouvrier à qui on propose un travail mieux rémunéré, mieux valorisé et avec plus de responsabilités va refuser l'offre ? Vision du monde bien étrange...

Xav a écrit :Je ne suis pas du tout d'accord avec ta définition de l'espoir. Pour moi l'espoir, c'est croire en soi, croire en son étoile, croire qu'on peut surmonter toutes les situations.

Pour moi, tu donnes la définition de la volonté associée à la confiance. L'espoir, c'est croire que des évenements extérieurs à toi vont résoudre le problème à ta place. Cependant, j'admet avoir une vision assez tranchée de ce terme.

Xav a écrit : => Euh ouais c'est un constat quoi... "Par peur d'avoir à assumer des responsabilités" : tu penses vraiment qu'un ouvrier à qui on propose un travail mieux rémunéré, mieux valorisé et avec plus de responsabilités va refuser l'offre ? Vision du monde bien étrange...

Je ne le pense pas, je le constate. A travers les semaines d'interim dans le BTP et mon stage de 6 semaines dans une scierie, j'ai ai croisé une bonne dizaine. De même, mon prof de gestion de prod nous en avait parlé durant son cours, non pas dans le but de désigner des boucs émissaires blabla, de les traiter de fainéant mais de constater cette absence d'ambition chez certaines personnes afin de répondre aux attentes de chacun dans une entreprise.

Xav a écrit :=> Euh ouais c'est un constat quoi... "Par peur d'avoir à assumer des responsabilités" : tu penses vraiment qu'un ouvrier à qui on propose un travail mieux rémunéré, mieux valorisé et avec plus de responsabilités va refuser l'offre ? Vision du monde bien étrange...

Pour rebondir sur Jindo, rien d'étrange effectivement. Certains refusent les responsabilités, n'ont pas envie de s'emmerder avec... Ils préfèrent rester de simples exécutants, même avec un salaire moins bon (bien qu'ils prendraient bien le salaire du chef cela dit...), que de devoir décider, trancher et avoir des responsabilités qui signifient plus de risques pour eux. C'est d'abord sur le responsable qu'on tape quand ça merde... Et ça ça en rebute plus d'un ! Vision du monde bien réelle. Beaucoup refusent donc, j'ai eu l'occasion d'en voir !

Pour revenir au sujet, je crois tout simplement que l'espoir est de penser, d'espérer, à ce qui peux t'arriver (contrainte extérieure). Et qu'il faudrait mieux arrêter de gaspiller son énergie à penser à ce qu'on espère, et d'utiliser son énergie à agir selon ce qui nous semble le mieux à faire au moment présent. Les résultats viendront d'eux-mêmes en fonction de ce qu'on fait. Donc, n'espérons pas, agissons et ayons confiance en ce que nous faisons !

D'ailleurs, j'ai remarqué que lorsque j'espère d'une soirée, d'un moment, c'est pas terrible, je me plante. Alors que si j'y vais juste pour ce que j'ai à faire (m'amuser par exemple), SANS Y PENSER AVANT, et que je reste ouvert à tout, là c'est beaucoup mieux. Exemple : tu sors à une soirée avec beaucoup d'espoirs, de rencontres, prendre des numéros de tél. Du coup tu te mets inconsciemment une sorte de pression. A la soirée, tu bafouilles, tu ne sais plus quoi dire... Et dès que tu n'y pense plus, ça va mieux. L'énergie que tu mettais à tes espoirs se transfère alors à ce que tu fais. Et ça marche mieux !

N'espérez plus, vivez simplement le moment présent. Là, je tape ce texte ! Après, je verrais quand j'aurais fini ce texte...

En fait je me rends compte maintenant que j'ai été un peu catégorique en sous-entendant que tout le monde accepterait un travail mieux valorisé et avec plus de responsabilités. Ce que je voulais réfuter c'est l'idée que TOUS les ouvriers ayant un métier peu payé peu valorisé vivent ainsi car ils n'ont pas accepté d'avoir plus de responsabilités. Il y a aussi des raisons sociologiques, tout le monde n'a pas les mêmes chances, ni les mêmes aptitudes. Certes, il ne faut pas se réfugier dans le fatalisme, mais les gens n''ont pas toujours des possibilités de promotion, ou les moyens financiers de se lancer dans la recherche d'un meilleur emploi ou de créer une entreprise (surtout si il y a une famille derrière par exemple). Voilà sur ce, votez lcr Non mais bon tout ça pour dire que ton exemple ne doit donc pas être une généralité selon moi.

Pour ce qui est de l'espoir, certes il ne doit pas s'opposer à l'action, je propose pour ma part un mix des 2.

L'espoir ce n'est pas attendre que quelque chose se passe en étant passif. On ne peut pas tout contrôler. L'espoir c'est espérer que les évènements nous seront favorables. On peut contrôler pas mal de choses, mais certaines sont totalement indépendantes de notre volonté et on ne peut rien y faire.

L'espoir va de pair avec la persévérance et le fighting spirit. On espère toujours que quelque chose se passe, on fait tout pour, parfois ça marche, parfois pas. Il faut l'accepter. On ne peut pas réussir tout ce qu'on entreprend tout de suite. Mais c'est mieux d'avoir l'espoir avec soi pour nous accompagner.

Je ne comprend pas bien ton message "soyez désespéré". Moi je dirais plutôt "détachez-vous des conséquences, faites juste votre maximum, voyez les résultats, et réallignez-vous afin d'atteindre vos objectifs".

L'ESPOIR FAIT VIVRE