Et ce que j'espère plus que tout c'est que vous me comprendrez quand je vous dis que même si je ne vous connais pas, même si je n'ai jamais eu l'occasion de vous rencontrer, de rire avec vous, de pleurer avec vous... ou de vous embrasser, je vous aime, de tout mon coeur... je vous aime.
V – La dernière des humanistes
Salut! Tu vas bien? Tu veux que je remonte chez moi pour t'apporter un verre d'eau?
C'est dans les plus grands moments de désespoir, à ces heures où l'aube succède à la nuit, que le destin révèle parfois ses étranges circonvolutions. Alors que je me sentais seul, abandonné, livré aux affres d'une nuit atroce, et à la solitude des seuls déshérités ; Alors que je serrai contre moi les radios des urgences, tentant vainement de masquer honteusement les torrents de sang séchés de la veille; C'est à ce moment là qu'elle m'apparut.
Elle passa devant moi, banale innocente du dimanche matin, des écouteurs blancs sur les oreilles. Je m'étais appuyé de fatigue et de lassitude contre la vitre de l'arrêt du tramway. Il faisait froid. Le brouillard se dissipait à peine. A la fierté des deux flics de la veille, j'avais plongé dans le taciturne et la honte; sentiments exacerbés par mon allure que je jugeais pour moi-même dégradante.
Elle s'est arrêté à quelques mètres. Elle a doucement enlevé ses écouteurs et s'est dirigé vers moi sans hésitation. Et là, elle m'a sorti ce que j'ai noté pudiquement plus haut. Ce furent les phrases les plus importantes que je pus entendre de cette nuit.
Elle s'appelait Michaella. Elle avait 18 ans. Elle s'était levé à 07h30 en ce dimanche matin pour aller donner à manger à des SDF dans une associations. Nous avons passé à peine 15 minutes ensemble, entre le tramway et le métro. Une discussion chargée d'émotions.
Ceux qui me connaissent savent pertinemment que je ne suis pas homme à m'émouvoir facilement. J'ai eu milles vies dans une vie, milles regards en un seul, et peu de choses m'atteignent au point où j'exprime réellement ce que je ressens. La plupart du temps, les gens se moquent totalement de votre ressenti, et parfois pire, fuient lorsque vous leur en faites part. Mais j'avoue que dans ces instants de solitude, à l'heure où tout semble vous abandonner, cet élan de générosité et d'humanisme envers un parfait inconnu m'a profondément et réellement touché.
Nous nous sommes échangés nos numéros et nous sommes quitté aussi précipitamment que nous nous étions rencontré.
Je l'ai revu cet après-midi, à peine 5 minutes car elle m'avait prévenu ne pas avoir le temps. Je lui ai offert, en signe de gratitude une boite de chocolat du plus réputé des chocolatiers de Lyon. cela n'a fait que monter déjà une tension que nous avions senti tout les deux le dimanche matin.
Michaella: Je vais rejoindre mes amis. J'aimerai beaucoup te revoir.
Wolf: Bien tu téléphones, n'importe quand. Et si tu as besoin de quelques choses, surtout n'hésites pas à m'appeler, même si ce n'est que pour parler.
Michaella: la semaine prochaine je t'appelle. Je suis en vacances.
Je lui ai caressé la joue en lui souriant.
M: A la semaine prochaine alors ma dernière des humanistes.
J'ai échangé deux bises. J'ai tourné les talons et suis reparti de là où j'étais venu sans tourner la tête. La reverrais-je? Seul le destin me le dira. Mais de toutes les femmes que j'ai connu, c'est peut-être une des rares qui m'ai autant fait vibrer.
L'homme est capable du pire et du meilleur. En 48 heures, j'ai vu le pire et le meilleur. J'en garde des traces superficielles dans mes bleus et mes plaies. Mais les traces les plus marquantes sont inscrites au fer rouge dans mon âme. J'en suis au point où je m'apprêtes à changer la vision de mon univers.
Il existe encore des héros dans ce monde. Et parfois leurs actes ont plus de portés en une phrase discrète qu'ils n'en auraient dans une action d'éclat. Parfois, le blanc et le noir se côtoient au point que l'un succède à l'autre. De voir la grandeur d'âme, j'en ai oublié toutes les vicissitudes malencontreuses de ma nuit. cela m'interroge au plus profond de moi. A commencer par la première des questions:
Qui suis-je ?
A première vue, je ne suis qu'un vulgaire comédien de vaudeville, a qui les vicissitude de la vie font jouer le vilain et la victime et vice versa. Ce visage n'est pas que le vil reflet de ma vanité mais le vibrant vestige de la vox populi aujourd'hui vacillante et vaincue. Vous devez y voir les vieux restes d'une vexation vieillissante aussi vive que vivante et vouée à vaincre cette vermine vicaire, vivace, virulente et veinale qui vibre en opprimant ses malheureuses victimes vaincues de la virilité et des vrais valeurs. Le seul verdict que je vois est la vengeance. Une vendetta violente brandie telle un ex voto et non en vain visant à faire vaincre la vertu face à cette vilainie lovée dans les veines de nos villes. Ses vavivocades faisant de moi un ventriloque vociférant ses volutes verbales, revenons en à l'essentiel, je suis honoré de vous rencontrer, alors pour vous je serais .....
Fin.
NDA: Citations - V comme Vendetta -James Mcteigue