Mon dieu...j'en ai pour la soirée à rectifier le tas de bêtises que j'ai lu ici. Est-ce qu'une seule personne ici a jamais ouvert un bouquin de Freud ou étudié un tant soit peu la psychanalyse (à part sûrement Célestin)?
Pour info, oui je suis partisan, je m'intéresse beaucoup à la psychanalyse (même si je suis étudiant en philosophie). Donc oui je vais défendre la psychanalyse. Je ne sais pas si elle en a besoin, mais en tout cas vous y êtes allé fort. Si vous vous y connaissez en psychanalyse, svp argumentez vos réponses précédentes, sinon arrêtez avec vos préjugés. Owen posait des questions, lui au moins.
Premièrement, certes le titre de psychanalyste n'est pas reconnu en France, aucun diplôme n'est exigé. Pour autant ces diplômes existent, la psychanalyse est encore enseignée à l'université (même si les chantres du cognitivo-comportementalisme s'y attaquent dûrement...). Et surtout il existe des associations telles que la Cause Freudienne dont les membres doivent justifier d'une réelle compétence psychanalytique.
Maintenant, dans l'ordre (ouf, ça va être long...):
Owen a écrit :
Ne risque-t-on pas de s'enfermer dans une logique de "si je vais mal, c'est parce que ma relation avec mon père / ma mère a donné ca, c'est passé et ca ne pourra jamais changer"?
Non. Tu analyses trop rationnellement les choses. Nous ne sommes pas des êtres uniquement rationnels. Breuer est le premier (avant Freud) à s'être rendu compte que certains symptômes disparaissaient quand il hypnotisait une patiente, qui lui confiait alors des évènements traumatique de son enfance. Ensuite quand elle redevenait consciente il lui disait ce qu'elle avait elle-même confié, ce qui avait des effets très bénéfiques sur l'état de la jeune fille. Par ce biais elle revivait ces évènements, ce qui la faisait sortir de sa logique de refoulement, elle se confrontait à ses traumatismes, ce qui l'en libérait en partie. Ce qui est important en psychanalyse, et là je suis peut-être plus lacanien que freudien, ce n'est pas en soi de revivre les trauma, c'est de réussir à en faire quelques chose de positif grâce à l'aide de l'analyste. Comprise ainsi la psychanalyse est bien orientée vers le
futur et non vers le passé.
La psychanalyse c'est un peu ressasser tout ce qui va pas en boucle.
Je vois pas trop l'utilité de "remuer la merde" comme ça. La recherche de solution semble plus productive que la recherche des causes ...
Sans commentaire. Tu te rends compte de l'absurdité de ce propos? Tu mènes ta vie en cherchant des solutions à des problèmes non-identifiés, toi?
Spectrum a écrit :En gros tu expliques tes problèmes et il te conseille, met un mot sur ton trouble, te l'explique, te rassure et te donne des solutions etc...
Héhé. Génial. Le psychologue c'est quelqu'un de bien, il arrive à te classer dans une catégorie de "déviants" et te donne des solutions, c'est-à-dire t'offre le manuel en douze leçons de "comment devenir normal quand on est un taré comme toi?". Même un psychologue ne se conçoit pas comme tu l'expliques. De plus si la psychanalyse insiste tant sur la parole, c'est parce qu'elle sort du cadre classique "médecin/malade", le premier possédant le savoir, les solutions aux problèmes du second. L'acte analytique est un acte de
collaboration entre les deux personnes, qui vise à
faire advenir la vérité du patient, et non simplement à le faire redevenir normal, à la faire rentrer dans la vérité de la société/du médecin. Le psychanalyste (contrairment à vous apparemment) ne croit pas avoir affaire à des tarés, des déviants, des dégénérés. Il croit avoir affaire à une constitution psychique particulière qui possède sa propre vérité qu'il s'agit d'aller chercher au plus profond de l'autre (de l'Autre, dirait Lacan) et d'accepter.
erwann_rommel a écrit :
La psychanalyse ne sert qu'à mettre le malade le nez dans son fumier - le travail de résolution des problèmes reste généralement externe à la psychanalyse elle-même.
?!?
J'en ai terminé pour ce soir, mais je surveille le débat de près. J'attends les réactions/applaudissements/chèques/rires/lettres d'insultes/menaces de mort (au choix) avec impatience.[/quote]