"Hard to get" et féminisation des échanges
Posté : 28.07.08
Salut,
Cela fait un bon bout de temps que je me rends compte, combien le bagage de la "communauté" me brosse les poils à contre-sens. Je me suis demandé pourquoi. N'adresse-t-il pas des sujet communs à tous les mecs, l'angoisse du contact ou les difficultés de la création de rapport? Oublions l'optique morale, mais fait est que, quand il en vient à la pratique, je fais presque tout différent de ce qui se trouve exposé dans ces pages. Je pense entretemps avoir trouvé une réponse à cet énigme.
C'est un ouvrage de Ellen Fein qui m'a mis sur la trace: The Rules, destiné à la séduction féminine, du stile, comment trouver un homme en une semaine. Il date de 1995!! Fein est une anti-féministe affirmée et a réintégré, après la flambée féministe et libertine des années 60-70, le concept du "hard to get" pour les femmes, renouant ainsi avec une tradition fondamentale de notre culture. A savoir celle de l'homme qui conquiert sa princesse. C'est elle le prix et c'est lui le chasseur!
Dans la "communauté", par rapport à cette image, tout paraît inversé. L'homme joue au "hard to get" et à être le prix pour "attirer" à lui les femmes. Personnellement, ces éléments me versent dans une dissonance cognitive des plus totales, sachant que nous assistons ici à UNE FÉMINISATION FONDAMENTALE DES ÉCHANGES! Tout se passe comme si les hommes luttaient pour le rôle de la princesse! Le prix qu'ils paient à vouloir être eux-mêmes la princesse est pourtant multiple:
- Comment rester homme avec cette stratégie fondamentalement aliénante? Dans ce contexte efféminé, la masculinité a besoin de sur-affirmation compensatrice et débouche sur des caricatures tordues de "Alpha" et de "real man" ou de leur inverse, les "AFC" et les "nice guy".
- Le focus quasi-exclusif sur des femmes trop "dominantes", trop "libérées" ou trop "puissantes". Les guides des Strauss, Jeffries et autres DeAngelo, au-delà des simples techniques, débordent d'affirmations du genre "elle sait", "elle manipule" et "elle rejette" et "tu es DMW". Elle c'est HB, bien sûr.
- Et pour bien faire, il faut suivre des "méthodes", qui parfois ne sauraient être plus contradictoires (cf p.ex. la grosse polémique Durden/Jeffries il y a 3-4 ans). Mais tel n'est pas le vrai enjeu: La réalité est qu'il s'agit ici implicitement d'une invitation à l'auto-observation et l'auto-évaluation constantes et exagérées. Et mine de rien, l'on oublie que ce sont bien là les deux principaux moteurs de la timidité et de la peur de l'engagement!
A y regarder de plus près donc, en séduction, la discipline reine du contact social, nous retrouvons alors tous les écueils connus par la psychologie cognitivo-comportementale sur la peur sociale. À savoir:
- Application constante d'un filtre mental: Les femmes "sont", les hommes "devraient" et les règles qui en découleraient, les rejets, les échecs, les risques, les stats de divorce, les ruptures, les adultères...
- La généralisation à outrance de ces expériences personnelles et limitées: Un nombre réduit de séductions ratées, de relations échouées, souvent même celle des autres, devient théorie personnelle pour tous les échanges futurs.
- L'ignorance ou la sous-estimation totale des expériences positives déjà vécues! Le pire AFC plaqué en pirouette "cocu royal" a bien eu des bons moments, non?
- Et pour bien arrondir le portrait, la construction d'attentes irréalistes, comme si tout le monde pouvait se payer un top modèle, un jour. Certains ne sauront jamais et leur inconscient ne se laissera pas leurrer par un petit discours sur l'estime de soi. Les limites du positive thinking sont plus que connues aujourd'hui.
Comme les filles donc, l'homme d'aujourd'hui tente de jouer à la princesse capricieuse. Mais qui alors va aller vaincre le dragon?
Celestin
Cela fait un bon bout de temps que je me rends compte, combien le bagage de la "communauté" me brosse les poils à contre-sens. Je me suis demandé pourquoi. N'adresse-t-il pas des sujet communs à tous les mecs, l'angoisse du contact ou les difficultés de la création de rapport? Oublions l'optique morale, mais fait est que, quand il en vient à la pratique, je fais presque tout différent de ce qui se trouve exposé dans ces pages. Je pense entretemps avoir trouvé une réponse à cet énigme.
C'est un ouvrage de Ellen Fein qui m'a mis sur la trace: The Rules, destiné à la séduction féminine, du stile, comment trouver un homme en une semaine. Il date de 1995!! Fein est une anti-féministe affirmée et a réintégré, après la flambée féministe et libertine des années 60-70, le concept du "hard to get" pour les femmes, renouant ainsi avec une tradition fondamentale de notre culture. A savoir celle de l'homme qui conquiert sa princesse. C'est elle le prix et c'est lui le chasseur!
Dans la "communauté", par rapport à cette image, tout paraît inversé. L'homme joue au "hard to get" et à être le prix pour "attirer" à lui les femmes. Personnellement, ces éléments me versent dans une dissonance cognitive des plus totales, sachant que nous assistons ici à UNE FÉMINISATION FONDAMENTALE DES ÉCHANGES! Tout se passe comme si les hommes luttaient pour le rôle de la princesse! Le prix qu'ils paient à vouloir être eux-mêmes la princesse est pourtant multiple:
- Comment rester homme avec cette stratégie fondamentalement aliénante? Dans ce contexte efféminé, la masculinité a besoin de sur-affirmation compensatrice et débouche sur des caricatures tordues de "Alpha" et de "real man" ou de leur inverse, les "AFC" et les "nice guy".
- Le focus quasi-exclusif sur des femmes trop "dominantes", trop "libérées" ou trop "puissantes". Les guides des Strauss, Jeffries et autres DeAngelo, au-delà des simples techniques, débordent d'affirmations du genre "elle sait", "elle manipule" et "elle rejette" et "tu es DMW". Elle c'est HB, bien sûr.
- Et pour bien faire, il faut suivre des "méthodes", qui parfois ne sauraient être plus contradictoires (cf p.ex. la grosse polémique Durden/Jeffries il y a 3-4 ans). Mais tel n'est pas le vrai enjeu: La réalité est qu'il s'agit ici implicitement d'une invitation à l'auto-observation et l'auto-évaluation constantes et exagérées. Et mine de rien, l'on oublie que ce sont bien là les deux principaux moteurs de la timidité et de la peur de l'engagement!
A y regarder de plus près donc, en séduction, la discipline reine du contact social, nous retrouvons alors tous les écueils connus par la psychologie cognitivo-comportementale sur la peur sociale. À savoir:
- Application constante d'un filtre mental: Les femmes "sont", les hommes "devraient" et les règles qui en découleraient, les rejets, les échecs, les risques, les stats de divorce, les ruptures, les adultères...
- La généralisation à outrance de ces expériences personnelles et limitées: Un nombre réduit de séductions ratées, de relations échouées, souvent même celle des autres, devient théorie personnelle pour tous les échanges futurs.
- L'ignorance ou la sous-estimation totale des expériences positives déjà vécues! Le pire AFC plaqué en pirouette "cocu royal" a bien eu des bons moments, non?
- Et pour bien arrondir le portrait, la construction d'attentes irréalistes, comme si tout le monde pouvait se payer un top modèle, un jour. Certains ne sauront jamais et leur inconscient ne se laissera pas leurrer par un petit discours sur l'estime de soi. Les limites du positive thinking sont plus que connues aujourd'hui.
Comme les filles donc, l'homme d'aujourd'hui tente de jouer à la princesse capricieuse. Mais qui alors va aller vaincre le dragon?
Celestin