[FR] Un dimanche à l'église
Posté : 29.09.08
Tout d'abord, j'aimerais répondre à la question de Nectar qui me demande d'où je tire mon énergie quand je vais en boîte. Généralement, j'y suis parce que j'ai envie d'y être et de m'y amuser donc la question ne se pose pas. Mais comme tout le monde, j’ai parfois des soirées décevantes, des petits coups de fatigue et des nuits où mon mojo pique du nez. C'est ce qui m'est arrivé vendredi dernier, la machine était en surchauffe et je n'avais plus un iota d'énergie. Ce qui ne m’arrive jamais en revanche, c’est de laisser ce genre de soirée contaminer le reste du week-end.


Un certain nombre de mes FR se déroulent au Paradiso, une ancienne église transformée il y a bien longtemps en salle de concert et haut-lieu de la vie nocturne à Amsterdam. Comme toutes les boîtes, celle-ci a changé au fil des années mais demeure un des endroits les plus incontournables du Field Amstellodamois.
Mieux encore, j’y suis allé tellement souvent que j’ai l’impression de traverser mon living room quand je vais au bar. Le genre d’endroit où je ne me mets aucune pression particulière en somme.
Nous sommes dimanche soir, une pluie fine et froide tombe sur la ville endormie. I feel good.
Vous venez souvent ici ?: revisitons un classique
80% de mes succès en boîte se produisent dans les toutes premières minutes suivant mon arrivée. Au point que j’en finis à me demander si cela sert à quoi que ce soit de rester plus d’une heure dans une boîte de nuit.
Je viens tout juste de remettre ma veste en cuir au sosie de Phoebe qui officie au vestiaire. Elle est adorable, il faudra que je la game un jour. Je viens de commander un Red Bull quand je croise un regard pas farouche à ma droite.
Sauvé par le gong
Mon téléphone sonne.
)
Ma conversation se termine, le couple s’en donne à cœur joie et semble s’amuser de ma présence.
Je descends au bar du sous-sol avec un mojo étrange, un peu sombre et terriblement sensuel. Si j’avais la moindre inhibition en sortant ce soir, c’est désormais un lointain souvenir.
Low energy targets, opener de ouf
Foulant au pied un de mes principes les plus solidement établis, je me permets même d’aller opener trois filles sans énergie assise sur une banquette. Je prends un pouf, le fais glisser du pied jusqu’à leur table et m’assois sans attendre leur approbation. Tant qu’à jouer la carte de la confiance, autant pousser les choses jusqu’à la limite. Je me lance donc dans un court monologue improvisé:
Le couple de tout à l’heure entre dans la petite salle en se tenant par la taille. Ils sont totalement déconnectés de la réalité et j’ai dû être le seul à percer le voile de leur petit monde ce soir. Ils me reconnaissent, me sourient. Un de ces sourires bienveillants que vous adressent les clubbers très très haut perchés. Ma target remarque le regard que je viens d'échanger avec eux.
Retour en piste
La DJette nous sert du bon son et je n’ai pas besoin de me forcer pour entretenir mon humeur festive. Nous dansons tous les quatre sur un petit podium, cul-à-cul, mains autour des hanches, petit tour dans un sens puis dans l’autre : elles valident tous les tests de compliance.
Kelly et sa copine passe à côté du podium et me lance un regard amusé. Je réponds en haussant les épaules avec un air faussement dépité qui les fait sourire.
Je remarque Emma et Tom manteaux sous le bras qui me cherchent du regard. Je leur fais signe et c’est Emma qui vient me voir.
J’ai un pied dans le taxi quand mon téléphone vibre. Pas de reconnaissance d’appel. Je sais déjà qui c’est.


Nous descendons du taxi à Leidseplein en face du Paradiso et regagnons nos vélos.
C’est elle qui prend l’initiative d’un dernier baiser, plus intime et plus langoureux celui-là. Il y a de l’âme dans cette dernière étreinte.


Un certain nombre de mes FR se déroulent au Paradiso, une ancienne église transformée il y a bien longtemps en salle de concert et haut-lieu de la vie nocturne à Amsterdam. Comme toutes les boîtes, celle-ci a changé au fil des années mais demeure un des endroits les plus incontournables du Field Amstellodamois.
Mieux encore, j’y suis allé tellement souvent que j’ai l’impression de traverser mon living room quand je vais au bar. Le genre d’endroit où je ne me mets aucune pression particulière en somme.
Nous sommes dimanche soir, une pluie fine et froide tombe sur la ville endormie. I feel good.
Vous venez souvent ici ?: revisitons un classique
80% de mes succès en boîte se produisent dans les toutes premières minutes suivant mon arrivée. Au point que j’en finis à me demander si cela sert à quoi que ce soit de rester plus d’une heure dans une boîte de nuit.
Je viens tout juste de remettre ma veste en cuir au sosie de Phoebe qui officie au vestiaire. Elle est adorable, il faudra que je la game un jour. Je viens de commander un Red Bull quand je croise un regard pas farouche à ma droite.
Sa copine revient avec deux verres, elle me sourit. Tant mieux, batailler avec une copine moche et frustrée ne rentre pas dans mes plans ce soir. Je fais tout de suite les présentations.- Do you come to church every Sunday ? (en désignant la voûte d’un geste ample)
- No, I am not that religious…
- I’d swear you would, you’d make a very sexy nun. Strong, dark, arched eyebrows…
- Thanks…
- What’s your name darling?
- Kelly and you are?
- Blusher, nice to meet you (longue poignée de main) ?
Le sujet les intéresse assez longtemps pour qu’elles y sautent toutes deux à pieds joints. Etant donnée que je suis seul dans le club et que la question n’a as encore été posée, un petit épisode vient me faciliter la tâche et me donne une voie de sortie avant de staller. Parce que les longues conversations à l’abord du dancefloor c’est casse gueule comme des escaliers givrés au pied des pistes.- Where do you come from ?
- … Born and raised in Paris, France. Came to live in Amsterdam on August 23, 2003 and fell in love with this city. Been happy here ever since… And no, I don’t really speak Dutch although I understand most of it. How did you guys met each other?
- We met in High School, she’s my best friend.
- (me retournant vers Kelly) Is she also your best friend?
- Haha! I guess so!
- You see I never got how you girls decide who is or isn’t your best friend. I personnaly don’t keep a ranking of my friends and you know who’s number 1 or 2. They’re friends, I appreciate and love them for all they are.Girls seem more exclusive in their relationships, isn’t that true?
Sauvé par le gong
Mon téléphone sonne.
Je me mets deux minutes à l’écart de la fureur et du bruit pour prendre le coup de fil. Pendant que mon pote me raconte en détail sa dernière sarge, je remarque un couple pas commun qui vient s’installer sur les marches à côté de moi avant de se lancer dans une soupe de langues absolument indécente. Le mec a des airs de Tom Ford tandis que la fille, une grande brune aux cheveux courts et à la peau diaphane ferait le bonheur d’au moins un parisien. (Non Spike, ce n’était pas elle- Hey ! Hold on a sec…
Guys, my « best » friend on the phone. Gotta talk to him, I’ll be right back.
- No worries, we’ll be over there (elle me montre où elle veut aller danser. Une fille qui voudrait m’éviter ne le ferait pas)

Ma conversation se termine, le couple s’en donne à cœur joie et semble s’amuser de ma présence.
Le mec sourit béatement et finit par me lancer un clin d’œil. Ces deux-là sont sous X, j’en mettrais ma main à couper.- You guys redefine the meaning of ‘hot’. You look amazing together.
- Oh that’s so sweet… me lance la fille en me prenant la main. I am Emma and you are ?
- Blusher
- And my boyfriend Tom...
Je descends au bar du sous-sol avec un mojo étrange, un peu sombre et terriblement sensuel. Si j’avais la moindre inhibition en sortant ce soir, c’est désormais un lointain souvenir.
Low energy targets, opener de ouf
Foulant au pied un de mes principes les plus solidement établis, je me permets même d’aller opener trois filles sans énergie assise sur une banquette. Je prends un pouf, le fais glisser du pied jusqu’à leur table et m’assois sans attendre leur approbation. Tant qu’à jouer la carte de la confiance, autant pousser les choses jusqu’à la limite. Je me lance donc dans un court monologue improvisé:
Une seconde éternelle s’écoule. Je ne m’éjecterai pas. Je veux que ce pick-up me retourne la tête et sortir de là en me demandant ce qui s’est passé. Une d’elles prend finalement la parole sur un ton condescendant.- A club, nightlife in general, is a fiction. One that relies solely on four ingredients: music…and by music I mean bass, darkness, the use and abuse of antidepressants… that’s the glass right in front of you and… lust.
Tiens, elle a parlé? Je reprends calmement mon monologue. Elle a établi qu’elle avait entendu et compris ce que je venais de dire. C’est suffisant. Je ne l’ai pas entendu me demander d’aller me faire foutre, je reprends donc avec un calme olympien.- Is that your line ?
Celle qui m’avait adressé la parole sur un ton peu avenant semble désormais amusée, voire impressionnée?...- Now, remember. It’s a fiction. When you turn the light back on, you turn off the music and the effects of alcohol wear off, you also lose the tension that make people dance so close to each other. It doesn’t last forever. Life doesn’t last forever. That’s why I say: get your ass off that thing, walk back upstairs and dance! (Là, je me surprends moi-même. Ma diatribe allait quelque part!)
Low energy targets + Opener de ouf + social proof = compliance- Clap ! clap ! clap ! Does this always work with girls?
- You tell me…If I see you up there shaking your body like you’re trying to lose a couple of pounds then I will think that it did work.
- Hey! I don’t need to lose a couple of pounds.
- I didn’t say you needed to, I said “ ‘like’ you’re trying to lose a couple of pounds”
Le couple de tout à l’heure entre dans la petite salle en se tenant par la taille. Ils sont totalement déconnectés de la réalité et j’ai dû être le seul à percer le voile de leur petit monde ce soir. Ils me reconnaissent, me sourient. Un de ces sourires bienveillants que vous adressent les clubbers très très haut perchés. Ma target remarque le regard que je viens d'échanger avec eux.
Emma et Tom remarquant les regards braqués sur eux me font signe de venir à eux. J’y vais sans empressement. Tom prend la parole.- Do you know them ?
- Sure, Emma and Tom. They’re wonderful together. Don’t you think?
- Mmmh yes… (toutes en choeur)
Ils semblent ne pas remarquer que je me moque gentiment d’eux et insistent pour m’inviter à prendre le taxi avec eux. Je fais durer un peu la conversation, le social proof joue à bloc et quand je repasse devant les trois filles, je m’arrête et les invite à me suivre. Elles finissent leur verre et se lèvent. Sans rechigner. Je déteste les filles qui marchent autant au social proof mais passons, à mon tour de les utiliser comme appât de luxe.- Are you with these girls ?
- No… why?
- You wanna come with us?
- Where?
- …To take a taxi
- Mmh sure, taxis are a lot of fun

Retour en piste
La DJette nous sert du bon son et je n’ai pas besoin de me forcer pour entretenir mon humeur festive. Nous dansons tous les quatre sur un petit podium, cul-à-cul, mains autour des hanches, petit tour dans un sens puis dans l’autre : elles valident tous les tests de compliance.
Kelly et sa copine passe à côté du podium et me lance un regard amusé. Je réponds en haussant les épaules avec un air faussement dépité qui les fait sourire.
Alors comme ça Dieu existe? Elle me sert mon propre pattern comme ça sur un plateau? Je m'approche d'elle.- Kelly! Help ! These girls are treating me badly! I feel used!
- Well you’re in a club… The music is loud…
On intensifie l’eye-contact, on marque une pause et on reprend.- You’re right. A club, the way I see it, is a fiction. (geste ample de la main pour désigner la foule en transe) One that relies solely on four ingredients: music…and by music I mean bass, darkness, the use and abuse of antidepressants… that’s the glass in your hand and most importantly… lust.
On reprend l’eye-contact. Est-ce-que ça brille au fond de la rétine? Oui ? C’est parti comme au bungee-jumping. Je passé ma main derrière sa nuque et l’embrasse pendant deux bonnes minutes.- Now, remember. It’s a fiction. When you turn the light back on, you turn off the music and the effects of alcohol wear off, you also lose the tension that make people dance so close to each other. It doesn’t last forever. But when the time is right and you take chances, lust lingers loooooong after you leave the club.
Je remarque Emma et Tom manteaux sous le bras qui me cherchent du regard. Je leur fais signe et c’est Emma qui vient me voir.
Emma repart d’un pas nonchalant me laissant finir de closer la petite Kelly.- Hi !
- Kelly-Emma, Emma-Kelly (merci le social proof)
- Hey Blusher, we’re leaving. You’re still coming?
- Sure just give me a minute, I will be right out.
- (se tourne vers Kelly) You can come too of course.
Au lieu de tourner les talons, elle hésite, les dB des subwoofers ne couvrent plus le silence qui s’installe entre-nous. Je diffuse la tension.- Come along !
- Oh no… I shouldn’t
- Yes you should
- No, I have a boyfriend
- Fuck your boyfriend. (oops sorti tout seul celui-là)
Elle prend donc mon numéro. Je l’embrasse une dernière fois avec une fougue redouble et part sans me retourner pour chercher ma veste et rejoindre Emma et Tom à l’extérieur.- Hey, you know what? I will give you my number so I don’t call you in an awkward moment or anything. And if you want to join the afterparty, have a drink and chill with my friends, just give me a ring. Deal?
- OK
J’ai un pied dans le taxi quand mon téléphone vibre. Pas de reconnaissance d’appel. Je sais déjà qui c’est.
Telephone:- Guys, Kelly’s calling me. Hold on.
Le reste de la nuit, c’est un couple qui se déshabille avant de nous avoir servi le thé. Kelly qui monte en régime jusqu’à dégraffer toute seule son soutien-gorge avant de revenir sur terre version atterrissage d’urgence.- Yes?
- Hi! It’s Kelly. Are you still in the club?
- No I just left I am almost catching a cab.
- Can you wait for me?
- Sure.


Le soutien-gorge se referme comme on referme un bon bouquin avant de l’avoir fini.- I really shouldn’t be here.
Emma se rhabille et appelle un taxi. Tom comatte sur un coin de canapé. Une Mercedes patibulaire vient nous chercher sous une pluie fine et vicieuse. Je me rappelle que je dois prendre un train aux aurores demain matin et le mascara de Kelly coule le long de ses joues. Glamour…- Can I call a taxi ? What’s the address?
Nous descendons du taxi à Leidseplein en face du Paradiso et regagnons nos vélos.
C’est elle qui prend l’initiative d’un dernier baiser, plus intime et plus langoureux celui-là. Il y a de l’âme dans cette dernière étreinte.
Et je repars sur mon vieux biclou qui grince, j’ai froid.- Thanks for bringing me back. I will keep your number.