Pourquoi 95% des gens ne comprennent rien au bonheur
Posté : 17.10.10
On connait tous l’adage qui dit que « L’argent ne fait pas le bonheur ». Certains y adhèrent (une minorité), d’autres non (souvent plus par conformisme anti-conformiste que par conviction), mais surtout, un certain nombre d’individus le considèrent comme incomplet, et le remanient de la manière suivante : « Si l’argent ne fait pas le bonheur, il faut bien reconnaitre qu’il y contribue un minimum », croyant avoir trouvé ainsi la solution que tout le monde réclamait.
Or, loin d’avoir été plus malins que tout le monde, ceux-là ont en réalité transformé une phrase qui, loin d’être fausse, n’était effectivement qu’incomplète, en une absurdité sans nom. Loin de moi l’idée de cracher sur ces gens-là, leur raisonnement parait tout à fait solide au premier abord. Quel est-il ? Il s’agit d’un raisonnement par effet contraire. L’argument avancé se présente en général sous cette forme « Si l’argent ne fait pas le bonheur, il faut bien reconnaitre qu’il y contribue un minimum, la preuve, t’as qu’à demander aux pauvres. ». Traduction : les pauvres n’ont pas d’argent, or les pauvres sont malheureux, donc le fait d’avoir de l’argent contribue au bonheur.
Mais cette idée passe à côté d’une nuance, qui semble légère mais qui change absolument toute la donne. C’est que contrairement à ce que cet argumentaire suggère, le contraire d’être malheureux n’est PAS (et j’insiste là-dessus) être heureux : c’est n’être pas malheureux. Simple question de vocabulaire ? Pas du tout. C’est en réalité une question mathématique : le contraire de « tel évènement se produit » est « tel évènement ne se produit pas », et rien d’autre, le contraire de « blanc » n’est pas « noir » mais « pas blanc », le contraire de « je t’aime » n’est pas « je te déteste » mais « je ne t’aime pas. ».
Ok boby, mais concrètement, ça change quoi ton histoire ? Et bien ça change tout. Parce que du coup, l’inverse des facteurs qui rendent malheureux ne sont pas du tout les facteurs qui rendent heureux, mais ceux qui empêchent d’être malheureux. Pour être plus clair, si le fait d’être absolument sans le sous rend malheureux (du moins dans une société capitaliste comme la nôtre), le fait de baigner dans le fric ne garantit pas du tout d’être heureux, mais seulement de ne pas être malheureux. Et étant donné qu’heureux n’est pas le contraire de malheureux, on peut à la fois ne pas être malheureux et ne pas être heureux.
Absurdité logique ? Encore une fois non. C’est ce qu’ont notamment démontré les études du sociologue Frederick Herzberg sur la motivation au travail. Payez votre salarié un dollar par mois et il sera forcément malheureux. Mais le fait de le payer 3000 dollars pour le même travail ne le rendra pas du tout heureux. Si vous voulez améliorer sa motivation, il faut plutôt lui donner davantage de responsabilités, lui laisser une marge de manœuvre, la possibilité de prendre des initiatives, etc…On peut très bien généraliser cette analyse à la vie de tous les jours : pour ne pas être malheureux, il faut veiller à s’assurer un boulot avec un salaire décent, un toit et de quoi bouffer à sa faim. Mais pour être heureux, il faut s’atteler à rechercher un certain nombre de choses qui n’ont rien à voir avec les premières : avoir une vie sexuelle épanouie, un travail par lequel on se sent concerné, des amis sur qui l’on peut compter, des passions à développer, etc…
La difficulté réside précisément dans le fait de trouver ces différents choses qui contribueront à notre bonheur, et de les atteindre .
Or, loin d’avoir été plus malins que tout le monde, ceux-là ont en réalité transformé une phrase qui, loin d’être fausse, n’était effectivement qu’incomplète, en une absurdité sans nom. Loin de moi l’idée de cracher sur ces gens-là, leur raisonnement parait tout à fait solide au premier abord. Quel est-il ? Il s’agit d’un raisonnement par effet contraire. L’argument avancé se présente en général sous cette forme « Si l’argent ne fait pas le bonheur, il faut bien reconnaitre qu’il y contribue un minimum, la preuve, t’as qu’à demander aux pauvres. ». Traduction : les pauvres n’ont pas d’argent, or les pauvres sont malheureux, donc le fait d’avoir de l’argent contribue au bonheur.
Mais cette idée passe à côté d’une nuance, qui semble légère mais qui change absolument toute la donne. C’est que contrairement à ce que cet argumentaire suggère, le contraire d’être malheureux n’est PAS (et j’insiste là-dessus) être heureux : c’est n’être pas malheureux. Simple question de vocabulaire ? Pas du tout. C’est en réalité une question mathématique : le contraire de « tel évènement se produit » est « tel évènement ne se produit pas », et rien d’autre, le contraire de « blanc » n’est pas « noir » mais « pas blanc », le contraire de « je t’aime » n’est pas « je te déteste » mais « je ne t’aime pas. ».
Ok boby, mais concrètement, ça change quoi ton histoire ? Et bien ça change tout. Parce que du coup, l’inverse des facteurs qui rendent malheureux ne sont pas du tout les facteurs qui rendent heureux, mais ceux qui empêchent d’être malheureux. Pour être plus clair, si le fait d’être absolument sans le sous rend malheureux (du moins dans une société capitaliste comme la nôtre), le fait de baigner dans le fric ne garantit pas du tout d’être heureux, mais seulement de ne pas être malheureux. Et étant donné qu’heureux n’est pas le contraire de malheureux, on peut à la fois ne pas être malheureux et ne pas être heureux.
Absurdité logique ? Encore une fois non. C’est ce qu’ont notamment démontré les études du sociologue Frederick Herzberg sur la motivation au travail. Payez votre salarié un dollar par mois et il sera forcément malheureux. Mais le fait de le payer 3000 dollars pour le même travail ne le rendra pas du tout heureux. Si vous voulez améliorer sa motivation, il faut plutôt lui donner davantage de responsabilités, lui laisser une marge de manœuvre, la possibilité de prendre des initiatives, etc…On peut très bien généraliser cette analyse à la vie de tous les jours : pour ne pas être malheureux, il faut veiller à s’assurer un boulot avec un salaire décent, un toit et de quoi bouffer à sa faim. Mais pour être heureux, il faut s’atteler à rechercher un certain nombre de choses qui n’ont rien à voir avec les premières : avoir une vie sexuelle épanouie, un travail par lequel on se sent concerné, des amis sur qui l’on peut compter, des passions à développer, etc…
La difficulté réside précisément dans le fait de trouver ces différents choses qui contribueront à notre bonheur, et de les atteindre .