FTS

Virtuose ou écrivain en herbe, bonsoir.

Il ne me semble pas que le thème ait été abordé, pourtant beaucoup ici cherche via leurs apports, leurs carnets de bord, à livrer un contenu intéressant sur le fond mais aussi affûté sur la forme!

Comment améliorer son style d'écriture, trouver les bonnes tournures de phrase, accrocher le lecteur, écrire de façon Smooth...: )? En une phrase : comment développer sa plume?

Je peux débuter avec quelques éléments de réponses : la lecture évidemment, qui permet d'acquérir un vocabulaire riche et varié, la connaissance des figures de styles encore faut il être capable de les utiliser, etc.

Nous pouvons commencer par admettre une part d’innée dans le style et le talent d'écriture, mais comme dans tout domaine, à l'image de celui de la séduction, le travail joue aussi et permet d'atteindre un pied d'égalité avec un talentueux fainéant.

Curieux suis-je d'entendre vos avis, conseils, astuces pour devenir les écrivains d'un soir. Ou pour la plus part des Hank Moody.

Katsu

C'est un sujet intéressant. Réponse rapide car je n'ai pas trop le temps de développer (partiels toussa, je ne devrais même pas être là) : écrire, écrire, écrire. La première étape pour bien faire, c'est faire donc il ne faut pas se freiner même si on trouve qu'on écrit mal.
Ensuite, se renseigner sur les "bases" : la ponctuation par exemple ou la mise en forme. Ne pas y aller à l'instinct mais aller voir comment s'utilise la virgule, le point, le retour à ligne, le nouveau paragraphe... Ça joue beaucoup.
Et enfin : se relire à voix haute. C'est le meilleur moyen pour se rendre compte qu'une phrase est mal tournée, trop longue ou qu'on a pas ménagé assez de pauses pour que le lecteur reprenne son souffle.

Bon, je vais peut-être mettre les pieds dans le plat, mais c'est qu'est-ce qu'on appelle le "style d'écriture" de quelqu'un, sa "plume" ? Qu'est-ce qui plaît dans l'écriture ? Parce qu'une fois certaines erreurs bateaux supprimées, genre les phrases à rallonge ou la virgule mal placée, ça devient tout de suite plus floue...

@Gromit

C'est effectivement la base comme tu l'as dit. Difficile d'avoir un style plaisant si il est étouffant pour le lecteur.

@Iskandar

C'est la question! Il y a surement une multiplicité sans fin de ces critères, qui dépendent d'un individu à l'autre, dans l'appréciation aussi.

Voici une métaphore du style selon moi :

Imaginons que l'on demande à deux personnes de décrire individuellement dans un nombre de mots limités une même scène, évènement ou par exemple une émotion. Chacun s'exprimera, utilisera des mots et retracera la sensation qui lui traverse l'esprit à la pensée de la chose de façon propre. Malgré le fait qu'ils ont un sujet identique. De cette retranscription en découlera deux styles différents.

Katsu

Yo' !

C'est franchement compliqué comme question, ça devient une habitude chez toi de nous empêcher de dormir avec des questionnements de ce genre.

Bref.

Je crois que pour écrire "bien", quoi que c'est foutrement subjectif, il faut prendre plaisir à écrire. Il faut écrire sur quelque chose qu'on aime. Il m'arrive de jouer avec les assonances, et les allitérations, je trouve ça amusant de donner une consonance amusante à sa phrase.

Le plus important, c'est d'expliciter qu'une belle écriture n'est pas une écriture pompeuse. Ca fait des années que j'essaye de le retenir, mais le lecteur moyen a tendance à affectionner des phrases simples dont le message est clair plutôt que des phrases dénuées de ponctuation.

Les écrivains hermétiques ne m'ont jamais donné envie de m'atteler à la lecture, l'accessibilité d'un récit est pour moi un gage de qualité. Plus que se faire comprendre par les élites par son style pompeux, une bonne plume sait se faire comprendre de tous. C'est le plus important. Il ne sert à rien d'écrire avec un raffinement sans nom si la portée de ton message est nul.

Un autre truc que j'adore, c'est me servir de mots tombés en désuétude. Tu n'as pas compris mon dernier mot et par la même occasion ma phrase ? Robert est ton ami.

Nietzsche a beaucoup écrit sur le style mais c'est éparpillé un peu partout dans ses œuvres malheureusement. Et contrairement à la majorité des autres philosophes, il est réputé pour avoir une très belle plume et j'ai lu à maintes reprises qu'il aurait même eut la meilleure prose allemande dans son livre "Par delà le bien et le mal".

Si ça te dit de jeter un coup d’œil, je t'invites à lire les traductions d'Henry Albert qui sont les plus fidèles au style de l'auteur bien que parfois plus "osées" : tu ferais d'une pierre 3 coups en ayant l'exemple d'une belle plume, des conseils concrets et... le reste de sa philosophie !

Et à propos du vocabulaire, méfiance : afficher sa connaissance du dictionnaire est une faute de goût lorsque cela n'est pas nécessaire. Selon Nietzsche, c'est la recherche du mot le plus juste et le plus simple qui prime. Pareil pour les figures de style : toujours selon lui, elles doivent être employées uniquement lorsqu'elles aident à la compréhension du texte, lorsqu'elles ne sont plus, au final, qu'une simple "figure de style", mais qu'elles sont aussi partie intégrante de ce que tu veux transmettre au lecteur (surtout les métaphores). Le style à l'écrit, c'est un peu comme le style vestimentaire : ça ne te viendrais pas à l'esprit de porter une paire de Weston pour aller à la plage juste pour montrer aux nanas que tu vas aborder que tu t'y connais en chaussures non ?

Bon, j'ai répondu a Kastu en Mp, mais c'est vrai qu'il aurait été bien de poster ici en fait.

Sup'

Je sais pas si le Smooth faisait réfèrence à moi, enfin, je sais pas, mais bon.
Le mieux c'est d'apprendre à se lâcher.
Ecrire avec ses tripes, ça vient au fur et à mesure.
Il faut parfois se forcer, se poser et se dire: cette idée que j'ai là, cette image, cette mélodie, il faut que je la sorte de la manière la plus authentique possible par rapport à ce que je ressent.

Lire aide.

Aussi, pour se structurer, quand t'écris des textes (je parle pas de journaux ici, mais moi par exemple, il m'arrive d'écrire des choses, des nouvelles) je fais comme le dit mon cher Hemignway: "To write something good, you only need a true sentence".
Mais je pense qu'il peut s'agir aussin d'une émotion, d'une image. Pourvue qu'elle soit vraie et authentique.


Et ne pas avoir peur. Mais ça, ça s'apprend aussi.
En tout cas, les journaux ici te cantonne plus ou moins à un certain style.
C'est pour ça que j'évite d’écrire mes trucs plus soignés mais surtout personnels ici, c'est pas le but, sauf à essayer de frimer en fait, et je suis pas ici pour ça. Je l'ai fait et j'ai supprimé aussitôt les messages car ça n'avait pas sa place.
Si tu te sens vraiment d'écrire, si t'as une réelle envie, tu écrira.
De toi même et pour toi.
Nabokov disait de toute façon que la seule personne pour qui il vaille vraiment d'écrire était soi même...

C'est une envie profonde. Qui est réfrénée par une peur, peur de n'être pas bon, et puis t'as la flemme aussi.

Enfin bref.
Si c'est une vraie envie, tu écrira et si t'es pas neuneu t'aurais forcèment un style a toi.

Katsu me répond, entre autres:
Quand tu parles de peur, c'est une émotion réelle qui me revient souvent devant la page blanche : peur de ne pas être bon, d'avoir un style dénaturé, lourd, peur de ne pas exprimer avec la finesse nécessaire les images affûtées qui me traversent l'esprit.
Tu dis que l'on peut apprendre à ne pas avoir peur : comment?


Ma réponse:

C'est un peu comme en dessin, en danse, en chant....en drague.
Tu te lâche quand tu ne te dit plus "J'ecrit"
On va dire que t'es pas en train de penser que t'écris, t'as plus trop de barrière de pensée entre toi et la feuille.
En dessin, c'est ce moment ou tu arrêtes d'essayer de dessiner ce que tu comprend pour dessiner ce que tu vois.
En danse, c'est quand tu arrête de penser au mouvements que tu fais et que tu "ressent" ce que tu dois faire.
Tu évite de vouloir la perfection objective pour aller vers du subjectif. Il s'agit t'accepter ton imperfection tout en te libérant et en te disant que t'as tout de même quelque chose qui vaut la peine d'être écrit. A début, ce quelque chose sera souvent ton envie d'écrire en elle même.

Je dirais que ça passe par un détachement vis a vis de ton public si tu en as un, aussi.
Te détacher de l'envie de plaire.
Mais ce que j'essaie de te dire c'est qu'il faut se laisser couler, et partir à l'encontre de ton style (qui évoluera)
En gros: essaie pas trop de te contrôler. Tu as pleins de choses qui te viennent comme ça, en écrivant.

Mais je me bride aussi, sur mon journal, un peu comme toi tu m'a dit faire.. Se lâcher c'est pas simple.
Pour parler des émotions, je te dirai que les idées et concept sont des outils et pas les seuls. Passer une émotion ça peut venir aussi bien du sens intellectuel de mots et des idées, qu'une ambiance, comme dans la vraie vie quoi.

J'ai un peu de mal à expliquer, a vrai dire, c'est la première fois que je me penche sur la question.

Ecrire, toujours écrire, et surtout ne pas essayer d'imiter les autres. Y'a rien de pire que de retrouver des tics stylistiques qu'on a déjà lus chez de vrais romanciers.

C'est petit et mesquin mais je n'arrive pas à me retenir. Mon conseil: choisir de meilleures lectures que 50 Shades of Grey

Constant99 a écrit :C'est petit et mesquin mais je n'arrive pas à me retenir. Mon conseil: choisir de meilleures lectures que 50 Shades of Grey

Facile.

Honnêtement en plus je pense que toute lecture est bonne à prendre. Les derniers livres que j'ai lu sont Fifty shades, L'Évangile de Jimmy de Didier van Cauwelaert et L'insoutenable legereté de l'être de Kundera, donc c'est un véritable meltin-pot littéraire.

Et puis finalement le meilleur conseil serait écrire écrire écrire.

Katsu