La virilité aujourd'hui: Oser être un Homme
Posté : 07.03.13
Salut
Pour la petite présentation, j’ai 24 ans et je suis étudiant. Mon poste (comme ma présence ici) pourra passer comme un OVNI ou une mauvaise blague, mais je relève le défi d’avoir quelque débat intéressant à lancer. En tout cas, j’espère qu’on me mettra pas dehors pour ce que (ne)suis (pas). Je vous préviens c’est un petit peu long. Pour ceux qui ont la flemme, vous pouvez aller direct aux trois derniers paragraphes.
J’ai jamais connu de filles. Et pour cause, je suis pas attiré par elles mais par les garçons. On pourrait s’arrêter là et se conformer au discours dominant (que peut-être certains d’entre vous acceptent et partagent) qui veut que c’est pas un drame, qu’il faut assumer ses désirs et ne pas essayer d’être ce qu’on est pas (un hétéro) « parce que c’est impossible. » Je mets des guillemets parce que selon cette idée, il y a une espèce de fatalité qui s’attache au désir sexuel qui est fixe et donc ne peut plus varier. C’est là que je voudrais mettre un bémol.
Je peux comprendre dans une certaine mesure ce discours qui a voulu dès ses débuts déconstruire ce que les militants appellent « l’hétérosexisme » qui se base sur le concept d’ « identité de genre » : notre sexe détermine notre personnalité et notre comportement à adopter, en raison de normes considérées comme naturelles et qui ont un contenu et une portée différente selon qu’on est un homme ou une femme : l’homme doit être viril, dominant, actif – avoir eu comme jouets des voitures, des petits soldats etc. Quand la femme doit être son pendant négatif (féminine, coquette, sensible etc). Tout écart à ces normes et modes « d’être » était considéré comme déviant et entrainait plus ou moins de réprobation sociale selon son étendue – par exemple, l’homosexuel passif efféminé caractérisait au plus haut degré la transgression des canons masculins.
Puis il y a eu les mouvements de libération sexuelle qui se sont attachés à délégitimer cet ordre et aller davantage vers plus de tolérance, notamment en réaction à toute la violence (physique et symbolique) dont étaient l’objets les « gens différents ». Les résultats sont mitigés : entre le respect dû désormais à ces personnes protégés par la loi contre les brimades les plus minimes (et qui peuvent même se marier maintenant) et la « virilité » qui a pris un grand coup : Madame veut que monsieur soit plus doux, plus sensible, plus soigneux, plus domestique etc (une question dans l’air du temps, le féminisme a-t-il tué le désir ?)
J’en arrive à moi. Venant d’une famille plutôt conservatrice (de culture arabo-musulmane pour planter le décor), disons qu’on a été peu touchés par toutes ces évolutions au niveau des mœurs. Au point que l’identité masculine a mieux résisté chez nous. Les garçons ont toujours un modèle solide sur lequel se baser pour grandir et s’épanouir, même s’ils doivent jongler avec les nouveaux codes de la société (« moderne ») dans laquelle ils vivent. Moi je digère pas cette orientation sexuelle (qui n’est pas déclarée, en passant). Et c’est pas le temps ni les beaux discours (même s’ils ne manquent pas de légitimité) qui changeront ça. Tout est question de point de vue. Le conditionnement que j’ai eu fait que pour moi, l’idée de l’homme, de la masculinité, mêmes s’ils ont été analysés et malmenés, gardent beaucoup de sens.
Et j’ai bien du mal à avaler les « il faut assumer », « c’est pas anormal », « chacun doit vivre et être comme il veut » etc. Je passerai sur l’inconfort de cette situation dans ma jeunesse, de l’impact assez néfaste sur mes relations avec ma famille et avec les autres en générale. Je voudrais juste aborder un truc auquel vous serez peut-être sensible : si je suis « comme ça », je pense que c’est parce qu’il y a eu des défauts dans mon apprentissage de la virilité. Père absent, mère assez autoritaire répressive s’agissant des bêtises (pour ne pas dire "castratrice" et pas faire signe à ce bon vieux Freud de s’inviter dans la discussion). Bref, je n’ai pas vraiment eu de modèle structurant pour apprendre à assumer ma virilité ; et j’en suis peut-être venu à la chercher chez d’autres mecs qui, eux, la symbolisent bien. Désir de combler un manque (sans mauvais jeu de mot).
Pourquoi je m’adresse à ce forum. Je suis tombé dessus par hasard et j’ai constaté avec intérêt que l’idée de l’homme a plutôt bien résisté aux coups dont je parlais plus haut. Y a même un post qui parle de « sexuation » et « sexualisation » qui insiste bien sur la différenciation entre les sexes et les rôles et qui pourrait dresser les cheveux des féministes et autres « égalitaristes » forcenés qui passeraient par là. Plus que des conseils, des appels à assumer sa virilité. Oser être un homme. J’ai conscience, parfois de manière très nette (oui, ma libido peut avoir des illuminations) à quel point ça peut être grisant, valorisant de se sentir « homme ». Que peut-être, ça s’apprend encore. En tout cas comme j'ai dit, je lis avec beaucoup d’intérêt (et d’envie) ce forum, même s’il me concerne pas au premier chef.
Désolé pour la longueur, j’espère que je vous ai pas endormi.
Pour la petite présentation, j’ai 24 ans et je suis étudiant. Mon poste (comme ma présence ici) pourra passer comme un OVNI ou une mauvaise blague, mais je relève le défi d’avoir quelque débat intéressant à lancer. En tout cas, j’espère qu’on me mettra pas dehors pour ce que (ne)suis (pas). Je vous préviens c’est un petit peu long. Pour ceux qui ont la flemme, vous pouvez aller direct aux trois derniers paragraphes.
J’ai jamais connu de filles. Et pour cause, je suis pas attiré par elles mais par les garçons. On pourrait s’arrêter là et se conformer au discours dominant (que peut-être certains d’entre vous acceptent et partagent) qui veut que c’est pas un drame, qu’il faut assumer ses désirs et ne pas essayer d’être ce qu’on est pas (un hétéro) « parce que c’est impossible. » Je mets des guillemets parce que selon cette idée, il y a une espèce de fatalité qui s’attache au désir sexuel qui est fixe et donc ne peut plus varier. C’est là que je voudrais mettre un bémol.
Je peux comprendre dans une certaine mesure ce discours qui a voulu dès ses débuts déconstruire ce que les militants appellent « l’hétérosexisme » qui se base sur le concept d’ « identité de genre » : notre sexe détermine notre personnalité et notre comportement à adopter, en raison de normes considérées comme naturelles et qui ont un contenu et une portée différente selon qu’on est un homme ou une femme : l’homme doit être viril, dominant, actif – avoir eu comme jouets des voitures, des petits soldats etc. Quand la femme doit être son pendant négatif (féminine, coquette, sensible etc). Tout écart à ces normes et modes « d’être » était considéré comme déviant et entrainait plus ou moins de réprobation sociale selon son étendue – par exemple, l’homosexuel passif efféminé caractérisait au plus haut degré la transgression des canons masculins.
Puis il y a eu les mouvements de libération sexuelle qui se sont attachés à délégitimer cet ordre et aller davantage vers plus de tolérance, notamment en réaction à toute la violence (physique et symbolique) dont étaient l’objets les « gens différents ». Les résultats sont mitigés : entre le respect dû désormais à ces personnes protégés par la loi contre les brimades les plus minimes (et qui peuvent même se marier maintenant) et la « virilité » qui a pris un grand coup : Madame veut que monsieur soit plus doux, plus sensible, plus soigneux, plus domestique etc (une question dans l’air du temps, le féminisme a-t-il tué le désir ?)
J’en arrive à moi. Venant d’une famille plutôt conservatrice (de culture arabo-musulmane pour planter le décor), disons qu’on a été peu touchés par toutes ces évolutions au niveau des mœurs. Au point que l’identité masculine a mieux résisté chez nous. Les garçons ont toujours un modèle solide sur lequel se baser pour grandir et s’épanouir, même s’ils doivent jongler avec les nouveaux codes de la société (« moderne ») dans laquelle ils vivent. Moi je digère pas cette orientation sexuelle (qui n’est pas déclarée, en passant). Et c’est pas le temps ni les beaux discours (même s’ils ne manquent pas de légitimité) qui changeront ça. Tout est question de point de vue. Le conditionnement que j’ai eu fait que pour moi, l’idée de l’homme, de la masculinité, mêmes s’ils ont été analysés et malmenés, gardent beaucoup de sens.
Et j’ai bien du mal à avaler les « il faut assumer », « c’est pas anormal », « chacun doit vivre et être comme il veut » etc. Je passerai sur l’inconfort de cette situation dans ma jeunesse, de l’impact assez néfaste sur mes relations avec ma famille et avec les autres en générale. Je voudrais juste aborder un truc auquel vous serez peut-être sensible : si je suis « comme ça », je pense que c’est parce qu’il y a eu des défauts dans mon apprentissage de la virilité. Père absent, mère assez autoritaire répressive s’agissant des bêtises (pour ne pas dire "castratrice" et pas faire signe à ce bon vieux Freud de s’inviter dans la discussion). Bref, je n’ai pas vraiment eu de modèle structurant pour apprendre à assumer ma virilité ; et j’en suis peut-être venu à la chercher chez d’autres mecs qui, eux, la symbolisent bien. Désir de combler un manque (sans mauvais jeu de mot).
Pourquoi je m’adresse à ce forum. Je suis tombé dessus par hasard et j’ai constaté avec intérêt que l’idée de l’homme a plutôt bien résisté aux coups dont je parlais plus haut. Y a même un post qui parle de « sexuation » et « sexualisation » qui insiste bien sur la différenciation entre les sexes et les rôles et qui pourrait dresser les cheveux des féministes et autres « égalitaristes » forcenés qui passeraient par là. Plus que des conseils, des appels à assumer sa virilité. Oser être un homme. J’ai conscience, parfois de manière très nette (oui, ma libido peut avoir des illuminations) à quel point ça peut être grisant, valorisant de se sentir « homme ». Que peut-être, ça s’apprend encore. En tout cas comme j'ai dit, je lis avec beaucoup d’intérêt (et d’envie) ce forum, même s’il me concerne pas au premier chef.
Désolé pour la longueur, j’espère que je vous ai pas endormi.