C'est toujours la même chose. Je retaille l'excellent conseil de Olfff:
Olfff a écrit : si tu t'essouffle, fais une pause, et demandes toi [...]
Plutôt que, en premiere instance, remettre en cause la pertinence de concepts qui ne sont jamais que des outils dans les mains d'un homme.
C'est donc ton utilisation de ces concepts qui se doit de gagner en pertinence (fluidité, nuance, accord avec toi-même...). Peut-être même qu'il te faudra te libérer de ces concepts, comme un Mac Gyver tellement fort qu'il n'a plus besoin que de son couteau suisse.
(OMG la référence qui tue. Et c'est pas fini...)
C'est toujours la même chose en apprentissage: on conditionne, on déconditionne, on reconditionne, et à la fin l'apprenant est libre - si tout s'est bien passé.
Nos professeurs font ça avec nous, et nous faisons ça aussi quand nous apprenons tout seul.
ça ne se fait pas sans crises de croissance.
ça ne se fait pas sans remise en cause de schémas qui nous ont encadré et nous ont aidé à progresser mais qui deviennent des prisons car trop simplistes. Ces vieux schémas qu'on a découvert, puis aimé et qui à présent nous enferment sont devenus tout simplement obsolètes.
Je ne parle pas ici des concepts qui sont sur FTS mais de la simplicité avec laquelle on les applique, l'absence de nuance. Ils sont là les schémas obsolètes. Cette histoire de nuance rend fou quand on s'y attaque, mais elle rend con quand on ne s'y attaque pas. Hum...
Et donc je pense qu'Olfff a bien raison de dire que les concepts sur FTS et les schémas qui vont avec leur utilisation basique, ne sont que des outils entre nos mains.
Pour reprendre à l'envers un vieux dicton: un mauvais ouvrier peut très bien avoir de bons outils (même si il n'y a rien de mauvais chez toi. C'est le dicton qui est construit comme ça)
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Actuellement tu sembles en
crise de croissance. Tu as eu du succès, tu arrives à un palier, et ce ne sont pas les outils que tu dois remettre en cause, mais toi-même.
- Quelle sera la nouvelle étape? Tes nouveaux objectifs, et surtout tes nouvelles règles du jeu?
- Quelles seront les nouvelles difficultés, les nouveaux défis qui vont venir avec?
- Quelles sont les exceptions que tu vas devoir te créer, comment vas-tu développer ta part d'intuition par rapport à des concepts "cadres" qui ne peuvent pas englober toute la nature humaine et toutes tes relations? (ça ne fonctionne qu'avec les débutants, et encore ça fonctionne mal mais c'est déjà un progrès face à leur absence de points de repères)
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De mon point de vue tu n'es pas loin de devenir libre, et donc tu n'es donc pas en échec, mais au contraire tu es aux portes du succès.
Quand je parle de
liberté, je parle de la liberté du gros compétiteur ou du grand artiste. Le geste, l'initiative, qui crée le décalage et fait la différence.
A ce sujet j'aime bien ressortir une vielle rubrique à brac de Marcel Gotlieb. Il y parlait du cinéma et y dressait un panorama rigoureux (du moins dans l'énumération) de toutes les techniques de base pour filmer. Les plans, les niveaux de zoom, etc...
Et à la fin il a eu cette conclusion géniale:
Marcel Gotlieb a écrit :à présent que vous connaissez toutes les règles du cinéma, vous allez pouvoir les appliquer, et surtout les enfreindre!
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Je pourrais m'arrêter là. En fait c'est facile de voir les choses en termes de principes / exceptions mais c'est réducteur.
ça reste trop binaire, et ça ne prend pas en compte les très nombreux
paradigmes concurrents. Désolé pour le barbarisme snob, mais ça signifie tout simplement que les concepts du game se contredisent souvent - comme tout système normatif.
Petite comparaison qui vaut ce qu'elle vaut et gros Bisou à tous les étudiants en droit qui sont en train de se prendre la tête avec la
hiérarchie des normes (introduction au droit, niveau première année) et les
Conflits de lois (droit international privé, niveau licence-maîtrise - Comme par hasard...)
Deux exemples parmi tant d'autres:
Je nexte cette fille:
--> Je manque de ténacité
--> J'ai du bon sens car je perds mon temps avec elle, parce que je ne lui plais pas du tout ou parce que je la trouve pas si intéressante que ça.
Je sens que je tombe amoureux de cette fille, et j'ai donc plein de bonnes vibrations à son égard. J'ai envie d'aller vers elle, de la cajoler, qu'elle se sente bien avec moi
--> Bouh, needy! One itis. T'es à ses pieds mec! Paye ton AFC. N'importe-quoi. Vite, vite, tu te dois de piocher dans la boîte à outil et de lui sortir du bon gros neg qui tâche, du push and pull pour rester playfull, sinon t'es parti pour la friendzone.
--> Peut-être que tu es dans le vrai et que ça va lui plaire et la séduire, parce que les filles ont besoin d'être rassurées, de se sentir aimées, et parce qu'à la fin il faut abattre ses cartes avec sincérité. La phase de confort, c'est pas pour les chiens!
Les concepts, en plus d'être des outils, ne sont que des idées. Ils n'ont que peu de prise sur la réalité. La réalité c'est toi qui la tient en main, et à la fin ce qui doit primer, c'est le
momentum, être en phase avec la fille et surtout avec toi-même, et ton intuition. Voire être en phase avec tes sentiments.
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Il y a mieux (pire?): ces derniers temps j'ai pas mal réfléchi à la
thématique de la peur, consciente et inconsciente, et je me suis aperçu que les idées forces du game étaient contradictoires, notamment en termes de peur: dans l'idée il s'agit d'être audacieux, réaliste, couillu et donc sans peur. La vielle image du macho cool, et du mec "qui en a"
Dans les faits ça reste des béquilles qui ne font que compenser diverses peurs: notamment:
- La peur de montrer ses sentiments (montrer, dévoiler, exprimer, ce que tu veux).
- La peur des femmes et de leur libre arbitre. Ce libre arbitre est souvent imparfait, influençable, à géométrie variable, et on sait l'orienter, voire le contourner, mais il y a un moment où ça s'arrête.
Bah oui, y'a un moment il faut se mettre à nu, se soumettre au regard et au désir d'une femme. Il y a un moment où le jeu s'arrête et où on est soumis au libre arbitre de l'autre.
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Ce que je viens d'écrire est encore susceptible d'être faux, puisqu'il est tout à fait possible que les sentiments et la pression ressentie face à LA fille qui vaut le coup par rapport aux centaines (

) qu'on a pécho à la hussarde, brouille la lucidité et conduise à faire n'importe-quoi. En gros tu perds l'instinct du chasseur face à la licorne tant recherchée.
Une fois encore tout se contredit, à part que ce dernier risque, cet autre revers possible de la médaille, est plus souvent écrit sur les forums que mon chapitre précédent sur la peur.
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J'ai bidouillé récemment une petite phrase perso qui vient de loin
(pour les amateurs: gunnm last order, les réflexions du karatéka Toji) Peut-être que ça peut aider, et en tout cas, dans la grande tradition des aphorismes asiatiques, c'est suffisamment sibyllin pour inviter à une réflexion personnelle:
Terrigan qui se cite lui-même a écrit :N'ayez pas peur de votre reflet dans les yeux d'une femme