FR : L'infirmière qui ne savait pas ce qu'elle voulait
Posté : 19.06.13
« Je te demande pas de deviner, et vu la situation ça ne sert à rien que je m'explique ANYWAY. C'est pas comme si il y avait quelque chose à sauver (que du contraire). Ensuite, je te trouve très condescendant, n'oublie pas que dans condescendant, y'a le mot con. Simple conseil.
La bonne journée, moi j'ai mieux à faire de mon temps ».
Encore aujourd'hui, je me demande vraiment à quoi rimait cette histoire. L'auteure des lignes ci-dessus est une fille rencontrée sur un site... de rencontre. Étudiante en infirmerie, je l’appellerai Mademoiselle C.
Tout commence donc aux environs de la troisième semaine de décembre. Sur mon site, je sympathise avec Mademoiselle C. Fort caractère, attitude de « bad girl », joueuse, espiègle, centres d'intérêt communs, … pas mal de choses nous séparent aussi : elle aime la musique genre « trash », moi les génériques d'anime (ce qui est toujours vrai, mais j'ai entre temps découvert des trucs tout aussi chouettes... et connus de tous). Elle est végétalienne, pas moi. Elle aime les tatouages, ça me laisse perplexe. Mais bon, le courant passe bien, et je suis pas là pour critiquer les goûts et couleurs. Et surtout, le courant passe bien ! Comment ça, moi, insister ?
Après quelques échanges sur le site, elle me passe son numéro de GSM de bon cœur et on s'ajoute mutuellement sur facebook. Va s'en suivre une correspondance dense sur plusieurs jours : on parle de tout de rien, et surtout : on se taquine dans la joie et la bonne humeur ! Ça m'a d'ailleurs permis de placer quelques répliques dont je suis assez content... Après un bête pari perdu, elle avait un gage. À ma question « tu fais vraiment tout comme gages ? », elle répond « tant que ça reste décent
». Ma réplique tombe de suite . « D'accord. Elle s'arrête où ta décence au juste :p ? ». À une autre occasion il était question qu'elle vienne me voir habillée en cheerleader. Au bout de quelques échanges, elle me taquine en me disant que finalement elle viendrait en burqa. Qu'à cela ne tienne ! « Ça n'empêche pas de mettre des dessous affriolants, tu sais :p ». Chacune de mes remarques passait sans le moindre souci.
Bref, tout se passait pour le mieux. Puis à un moment, à force de dire « on pourrait faire ça » « tu connais tel coin ? » et de m'entendre dire à chaque fois, « on verra après qu'on se soit vu ;) », on décide de se rencontrer et on se donne rendez-vous un soir de semaine à Bruxelles. Et pour ce rendez-vous, j'avais même décidé de mettre mes sous à contribution : aller simple chez Celio (d'ailleurs je prévois un article coup de gueule au sujet du Prêt à Porter masculin...) pour m'acheter de quoi un peu bien m'habiller. Apprenant ça, elle semble aussi enthousiaste et me dit « que t'auras une surprise ». De mieux en mieux, tout ça...
Vient le jour du fameux rendez-vous. Et elle avait tenu parole. Elle était en robe. Bonne surprise ! Du rendez-vous en lui même, je vais pas trop m'étendre : ça c'était relativement bien passé. On avait eu un peu de mal à trouver des sujets de conversation au début, mais après un verre c'était parti. Ça a duré environ quatre bonnes heures. Au début, je reconnais avoir eu du mal à trouver des sujets de conversation. Il y a eu plusieurs silences gênés, ni elle ni moi sommes à notre aise. Cependant, on arrive à initier une conversation. Après une heure au même café, on décide de changer de repère et migrons vers un autre café. Là, la conversation se détend, le cadre est un peu plus « intime ». J'ose me montrer un peu plus « physique » en osant notamment un peu lui toucher le bras, lui prendre la main... à chaque fois sans forcer. Si elle veut se dégager, elle peut le faire sans souci. Ça s'avère payant : à un moment, elle m'attrape par la taille pour « m'avouer » quelque chose à l'oreille. Autre leçon : toucher les gens n'est pas impoli, que du contraire : créer un contact physique à bon escient permet de renforcer la communication. Encore une fois, c'est une histoire de feeling et d'expérience.
Peu à peu, le moment de nous quitter approche. J'avais réquisitionné un pote pour pouvoir loger chez lui ; je devais encore prendre le taxi pour rentrer chez lui et je ne voulais pas le faire lanterner. Les copains d'abord. Toujours. Galant, j'accompagne Mademoiselle C. à son arrêt de bus. Au moment où ce dernier arrive, on se fait la bise. Perso, j'ai pas osé l'embrasser. À mon sens, le rendez-vous ne s'était pas assez bien passé que pour tenter ça.
Le bus parti, je vais héler un taxi. Alors que je me pose toute une série de question une fois embarqué dans ce dernier... « C'était cool mais j'ai pas eu l'impression qu'il y ait eu un feeling particulier » « Est-ce que j'ai fait mes preuves ? » « N'ai-je pas été trop passif ? Ou au contraire trop lourd ? » « Je laisse tomber ? » « Si je recontacte, quand ? Dans combien de temps ? » (une note au passage : se poser des questions est pour moi un phénomène naturel qui peut fournir un feedback très intéressant... ceux qui ne le font pas soit certains de réussir dans leur entreprise, soit des idiots inconscients), et alors que je me pose toutes ces questions, je reçois un SMS de Mademoiselle C : « On remet ça semaine prochaine
? ». Plusieurs messages sont échangés jusqu'aux petites heures. Le message est clair : j'ai manifestement fait mes preuves. On décide de se revoir quelques jours plus tard, chez moi.
Qu'imaginer de mieux comme situation ? Alors que je pensais n'avoir pas forcément cartonné à ce rendez-vous, en voici un second de planifié où elle resterait même dormir.
Cependant, comme le titre vous le fait remarquer, tout ne s'est pas passé comme prévu... alors que l'avant-veille tout avait l'air d'encore bien se passer, je reçois le long demain un message me faisant savoir qu'elle est malade comme un chien et qu'elle pourra pas venir.
Ah.
Bon, le moment d'étonnement passé, j'essaie d'un peu lancer la conversation, et voyant que que les réponses étaient très courtes, limite télégraphiques, j'insiste pas.
Le lendemain, nouveau message pour me dire ce qu'elle a au juste. J'essaie d'initier la conversation. Alors que d'habitude ça se passait bien, la conversation se fait encore une fois sur le même ton. Réponses courtes, limite froides. Bon, j'insiste pas : je préfère me retirer que de ne pas insister dans ce genre de situation.
Et deux-trois jours passèrent. Sorti d'un examen, je décide de renvoyer un SMS anodin pour prendre la température, mentionnant le fait que j'avais passé mon exam. Sa réponse est tombée quelques dizaines de minutes plus tard : « cool story bro ». Je comprenais de moins en moins ce qu'il se passait ; d'autant plus que plusieurs fois elle avait entamé nos conversations en me demandant comment s'était passé l'un de mes partiels. J'ai donc décidé de ne pas répondre de suite : j'étais au café avec des potes et je devais ensuite faire des courses. Pas le temps. Ensuite, je ne savais pas quoi répondre à ce message. Pas d'idées. Enfin, le ton me plaisait pas. Pas envie.
Mes courses faites, je me retrouve chez moi... pas plus avancé. Je décide donc de demander à plusieurs potes ce qu'ils en pensaient. Voilà ce qu'on m'a répondu :
« Elle t'en veut peut-être que tu lui aies mis un vent y'a quelques jours »
« Elle te teste »
« Mec, t'es pas en couple avec elle, normal qu'elle t'envoie paître quand tu racontes ta vie »
« Tu sais Cravate, les sites de rencontre c'est plein de gens tordus »
« Vraiment, aucune idée ! Je vais prendre une bière ! T'en veux une ? »
Si « pas plus avancé » est la première chose qui vous vient à l'esprit, je confirme ! Je fais quoi, moi ? Bon, finalement j'ai opté pour un SMS sympa en mode « wait and see » : « je sais, j'ai une vie passionnante :p Si non, ça va mieux la crève
? ». Silence radio persistant.
Me confiant à une amie quelques jours plus tard à ce sujet me demandant qu'est-ce que j'avais bien pu faire pour un changement aussi brutal dans l'attitude de Mademoiselle C., j'ai appris une chose pour le moins surprenante : « Bah c'est une ex à mon copain, ça a duré ptet un mois, un peu plus, bah elle réagissait comme toi là, à le casser un peu (durant la relation), toujours fuir le moment où il voulait parler pour mettre les choses au point. En gros, c'est une flippée. »
Voilà donc la réponse à mes angoisses, et qui en plus donnait une explication à cette attitude déroutante ! Si le poids d'une certaine culpabilité s'était envolé (ça ne vient donc pas de moi ! Ou alors si peu !), il restait toute fois celui de l’amertume et du regret... ça avait l'air bien parti... 'fin bref, je me suis alors fixé un choix de trois attitudes à adopter :
Soit elle me recontacte plus et je passe à autre chose avec quelques amers regrets mais au moins la certitude que je n'ai pas fait de mon côté, me semble-t-il, de gaffe majeure ;
Soit elle me recontacte plus et j'envoie un sms quelques jours plus tard où tout en étant gentil/poli (genre "la santé, le boulot, ça va ? »), je fais aussi comprendre que je vais pas attendre 120 ans et que j'aimerais savoir quoi ;
Soit elle me recontacte et tout en étant gentil/poli, je fais aussi comprendre que les silences inexpliqués, très peu pour moi, et je mets quelques petits points au clair, notamment que je ne suis pas télépathe et que quand il y a un problème on peut en parler, mais que je ne veux pas perdre mon temps en suppositions et spéculations.
Finalement, j'opte pour l'option 3. Et les jours passèrent. Enfin, un matin, je reçoit un message de Mademoiselle C : « Tu boudes ? ». Moment de perplexité. Elle me demande si JE boude ? C'est quoi l'enroule ? Bon, passé un moment de surprise, je réponds et applique ce que j'avais prévu : je lui fais comprendre que les silences inexpliqués, c'est non. Juste non. Je peux discuter en cas de problème, me remettre en question, mais je n'ai pas à deviner ce que les silences signifient. Bon gré mal gré, elle accepte ! Et demande d'elle-même si elle je veux toujours qu'elle vienne chez moi !Voilà donc mon histoire remise sur les rails !
… oui, mais euh, en fait non, pas trop là.
Deux jours plus tard (j'étais parti en vadrouille la veille), je ré-engage la conversation avec elle et très rapidement, ça redevient très vite froid et cassant, et elle ne semble pas décidée à changer de ton. Pour elle, elle ne peut être cool qu'avec la famille et les potes pas les mecs. Ça remettrait « ses principes en causes ». Vaste programme. A ce moment, ma patience avait atteint son seuil maximum et je lui ai répondu que je n'avais plus rien à lui dire si c'était pour qu'on s'adresse à moi comme ça. Je peux discuter, faire des concessions sur pas mal de choses, mais PAS la manière dont on me parle. Sa réponse fut des plus folklos : PTDLOL. Soit elle avait l'habitude que les gars se comportent comme des carpettes avec elle, soit elle a quelques soucis, comme ma pote me l'avait dit. Je ne réponds pas à son message.
Le lendemain elle vient me trouver sur facebook et m'apprend qu'après mûre réflexion elle pense que « ça va pas le faire, mais genre vraiment pas ». Ben tiens. Enough laugh, tout en évitant de l'insulter (l'insulte est d'ailleurs un truc de faible, je me refuse de m'y abaisser), je décide de lui dire ce que MOI je pensais de tout ça. Le ton a vite dégénéré : j'étais décidé à ne pas courber l'échine : je suis un homme, pas une loque. Et il est hors de question de laisser faire quand on me manque de respect. La dernière chose que je lui ai dite, c'était pour répondre à une de ses tirades « je-suis-trop-une-fille-trop-spéciale-et-je-manie-mal-l'ironie-tellement-que-je-me-sens-géniale-et-suppérieure-(-et-qu'en-fait-je-sais-pas-ce-que-je-veux-et-je-ne-veux-pas-le-reconnaitre) » qui se terminait par un « tant mieux » semi-ironique. « Tant mieux quoi ? Que tu gardes tout pour toi, que tu ne communiques pas et qu'après ce serait aux autres de deviner ? Première fois qu'on me la fait, celle-là... ». Et c'est ainsi que j'ai reçu la dernière réponse de Mademoiselle C, qui se trouve en début d'article.
Depuis lors, nous ne sommes plus en contact : elle a rompu les ponts dès la conversation terminée. Moi, le soir même, j'ai supprimé son numéro de la mémoire de mon GSM, nos échanges SMS et notre conversation sur le site de rencontre : j'ai eu le réflexe de supprimer tout moyen que j'aurai pu avoir pour la recontacter : or de question que dans un moment de faiblesse je me fasse du mal. Je pense que rester digne est primordial dans ce genre de cas : il est hors de question de commencer à recontacter la personne pour la couvrir d'injures ou pour pleurer à ses pieds. Pour moi, la seule attitude valable dans ces situations, c'est un silence et une retenue prouvant que vous savez faire preuve de classe, vous.
Voilà... j'ai fait le tour. J'ai pensé à surligner ce que je considère comme les enseignements à tirer. Je ne vois pas quoi ajouter...
Et vous, vous en pensez quoi ? Bien agi, mal agi ? Et aussi, qu'auriez-vous fait ?
La bonne journée, moi j'ai mieux à faire de mon temps ».
Encore aujourd'hui, je me demande vraiment à quoi rimait cette histoire. L'auteure des lignes ci-dessus est une fille rencontrée sur un site... de rencontre. Étudiante en infirmerie, je l’appellerai Mademoiselle C.
Tout commence donc aux environs de la troisième semaine de décembre. Sur mon site, je sympathise avec Mademoiselle C. Fort caractère, attitude de « bad girl », joueuse, espiègle, centres d'intérêt communs, … pas mal de choses nous séparent aussi : elle aime la musique genre « trash », moi les génériques d'anime (ce qui est toujours vrai, mais j'ai entre temps découvert des trucs tout aussi chouettes... et connus de tous). Elle est végétalienne, pas moi. Elle aime les tatouages, ça me laisse perplexe. Mais bon, le courant passe bien, et je suis pas là pour critiquer les goûts et couleurs. Et surtout, le courant passe bien ! Comment ça, moi, insister ?
Après quelques échanges sur le site, elle me passe son numéro de GSM de bon cœur et on s'ajoute mutuellement sur facebook. Va s'en suivre une correspondance dense sur plusieurs jours : on parle de tout de rien, et surtout : on se taquine dans la joie et la bonne humeur ! Ça m'a d'ailleurs permis de placer quelques répliques dont je suis assez content... Après un bête pari perdu, elle avait un gage. À ma question « tu fais vraiment tout comme gages ? », elle répond « tant que ça reste décent

Bref, tout se passait pour le mieux. Puis à un moment, à force de dire « on pourrait faire ça » « tu connais tel coin ? » et de m'entendre dire à chaque fois, « on verra après qu'on se soit vu ;) », on décide de se rencontrer et on se donne rendez-vous un soir de semaine à Bruxelles. Et pour ce rendez-vous, j'avais même décidé de mettre mes sous à contribution : aller simple chez Celio (d'ailleurs je prévois un article coup de gueule au sujet du Prêt à Porter masculin...) pour m'acheter de quoi un peu bien m'habiller. Apprenant ça, elle semble aussi enthousiaste et me dit « que t'auras une surprise ». De mieux en mieux, tout ça...
Vient le jour du fameux rendez-vous. Et elle avait tenu parole. Elle était en robe. Bonne surprise ! Du rendez-vous en lui même, je vais pas trop m'étendre : ça c'était relativement bien passé. On avait eu un peu de mal à trouver des sujets de conversation au début, mais après un verre c'était parti. Ça a duré environ quatre bonnes heures. Au début, je reconnais avoir eu du mal à trouver des sujets de conversation. Il y a eu plusieurs silences gênés, ni elle ni moi sommes à notre aise. Cependant, on arrive à initier une conversation. Après une heure au même café, on décide de changer de repère et migrons vers un autre café. Là, la conversation se détend, le cadre est un peu plus « intime ». J'ose me montrer un peu plus « physique » en osant notamment un peu lui toucher le bras, lui prendre la main... à chaque fois sans forcer. Si elle veut se dégager, elle peut le faire sans souci. Ça s'avère payant : à un moment, elle m'attrape par la taille pour « m'avouer » quelque chose à l'oreille. Autre leçon : toucher les gens n'est pas impoli, que du contraire : créer un contact physique à bon escient permet de renforcer la communication. Encore une fois, c'est une histoire de feeling et d'expérience.
Peu à peu, le moment de nous quitter approche. J'avais réquisitionné un pote pour pouvoir loger chez lui ; je devais encore prendre le taxi pour rentrer chez lui et je ne voulais pas le faire lanterner. Les copains d'abord. Toujours. Galant, j'accompagne Mademoiselle C. à son arrêt de bus. Au moment où ce dernier arrive, on se fait la bise. Perso, j'ai pas osé l'embrasser. À mon sens, le rendez-vous ne s'était pas assez bien passé que pour tenter ça.
Le bus parti, je vais héler un taxi. Alors que je me pose toute une série de question une fois embarqué dans ce dernier... « C'était cool mais j'ai pas eu l'impression qu'il y ait eu un feeling particulier » « Est-ce que j'ai fait mes preuves ? » « N'ai-je pas été trop passif ? Ou au contraire trop lourd ? » « Je laisse tomber ? » « Si je recontacte, quand ? Dans combien de temps ? » (une note au passage : se poser des questions est pour moi un phénomène naturel qui peut fournir un feedback très intéressant... ceux qui ne le font pas soit certains de réussir dans leur entreprise, soit des idiots inconscients), et alors que je me pose toutes ces questions, je reçois un SMS de Mademoiselle C : « On remet ça semaine prochaine

Qu'imaginer de mieux comme situation ? Alors que je pensais n'avoir pas forcément cartonné à ce rendez-vous, en voici un second de planifié où elle resterait même dormir.
Cependant, comme le titre vous le fait remarquer, tout ne s'est pas passé comme prévu... alors que l'avant-veille tout avait l'air d'encore bien se passer, je reçois le long demain un message me faisant savoir qu'elle est malade comme un chien et qu'elle pourra pas venir.
Ah.
Bon, le moment d'étonnement passé, j'essaie d'un peu lancer la conversation, et voyant que que les réponses étaient très courtes, limite télégraphiques, j'insiste pas.
Le lendemain, nouveau message pour me dire ce qu'elle a au juste. J'essaie d'initier la conversation. Alors que d'habitude ça se passait bien, la conversation se fait encore une fois sur le même ton. Réponses courtes, limite froides. Bon, j'insiste pas : je préfère me retirer que de ne pas insister dans ce genre de situation.
Et deux-trois jours passèrent. Sorti d'un examen, je décide de renvoyer un SMS anodin pour prendre la température, mentionnant le fait que j'avais passé mon exam. Sa réponse est tombée quelques dizaines de minutes plus tard : « cool story bro ». Je comprenais de moins en moins ce qu'il se passait ; d'autant plus que plusieurs fois elle avait entamé nos conversations en me demandant comment s'était passé l'un de mes partiels. J'ai donc décidé de ne pas répondre de suite : j'étais au café avec des potes et je devais ensuite faire des courses. Pas le temps. Ensuite, je ne savais pas quoi répondre à ce message. Pas d'idées. Enfin, le ton me plaisait pas. Pas envie.
Mes courses faites, je me retrouve chez moi... pas plus avancé. Je décide donc de demander à plusieurs potes ce qu'ils en pensaient. Voilà ce qu'on m'a répondu :
« Elle t'en veut peut-être que tu lui aies mis un vent y'a quelques jours »
« Elle te teste »
« Mec, t'es pas en couple avec elle, normal qu'elle t'envoie paître quand tu racontes ta vie »
« Tu sais Cravate, les sites de rencontre c'est plein de gens tordus »
« Vraiment, aucune idée ! Je vais prendre une bière ! T'en veux une ? »
Si « pas plus avancé » est la première chose qui vous vient à l'esprit, je confirme ! Je fais quoi, moi ? Bon, finalement j'ai opté pour un SMS sympa en mode « wait and see » : « je sais, j'ai une vie passionnante :p Si non, ça va mieux la crève

Me confiant à une amie quelques jours plus tard à ce sujet me demandant qu'est-ce que j'avais bien pu faire pour un changement aussi brutal dans l'attitude de Mademoiselle C., j'ai appris une chose pour le moins surprenante : « Bah c'est une ex à mon copain, ça a duré ptet un mois, un peu plus, bah elle réagissait comme toi là, à le casser un peu (durant la relation), toujours fuir le moment où il voulait parler pour mettre les choses au point. En gros, c'est une flippée. »
Voilà donc la réponse à mes angoisses, et qui en plus donnait une explication à cette attitude déroutante ! Si le poids d'une certaine culpabilité s'était envolé (ça ne vient donc pas de moi ! Ou alors si peu !), il restait toute fois celui de l’amertume et du regret... ça avait l'air bien parti... 'fin bref, je me suis alors fixé un choix de trois attitudes à adopter :
Soit elle me recontacte plus et je passe à autre chose avec quelques amers regrets mais au moins la certitude que je n'ai pas fait de mon côté, me semble-t-il, de gaffe majeure ;
Soit elle me recontacte plus et j'envoie un sms quelques jours plus tard où tout en étant gentil/poli (genre "la santé, le boulot, ça va ? »), je fais aussi comprendre que je vais pas attendre 120 ans et que j'aimerais savoir quoi ;
Soit elle me recontacte et tout en étant gentil/poli, je fais aussi comprendre que les silences inexpliqués, très peu pour moi, et je mets quelques petits points au clair, notamment que je ne suis pas télépathe et que quand il y a un problème on peut en parler, mais que je ne veux pas perdre mon temps en suppositions et spéculations.
Finalement, j'opte pour l'option 3. Et les jours passèrent. Enfin, un matin, je reçoit un message de Mademoiselle C : « Tu boudes ? ». Moment de perplexité. Elle me demande si JE boude ? C'est quoi l'enroule ? Bon, passé un moment de surprise, je réponds et applique ce que j'avais prévu : je lui fais comprendre que les silences inexpliqués, c'est non. Juste non. Je peux discuter en cas de problème, me remettre en question, mais je n'ai pas à deviner ce que les silences signifient. Bon gré mal gré, elle accepte ! Et demande d'elle-même si elle je veux toujours qu'elle vienne chez moi !Voilà donc mon histoire remise sur les rails !
… oui, mais euh, en fait non, pas trop là.
Deux jours plus tard (j'étais parti en vadrouille la veille), je ré-engage la conversation avec elle et très rapidement, ça redevient très vite froid et cassant, et elle ne semble pas décidée à changer de ton. Pour elle, elle ne peut être cool qu'avec la famille et les potes pas les mecs. Ça remettrait « ses principes en causes ». Vaste programme. A ce moment, ma patience avait atteint son seuil maximum et je lui ai répondu que je n'avais plus rien à lui dire si c'était pour qu'on s'adresse à moi comme ça. Je peux discuter, faire des concessions sur pas mal de choses, mais PAS la manière dont on me parle. Sa réponse fut des plus folklos : PTDLOL. Soit elle avait l'habitude que les gars se comportent comme des carpettes avec elle, soit elle a quelques soucis, comme ma pote me l'avait dit. Je ne réponds pas à son message.
Le lendemain elle vient me trouver sur facebook et m'apprend qu'après mûre réflexion elle pense que « ça va pas le faire, mais genre vraiment pas ». Ben tiens. Enough laugh, tout en évitant de l'insulter (l'insulte est d'ailleurs un truc de faible, je me refuse de m'y abaisser), je décide de lui dire ce que MOI je pensais de tout ça. Le ton a vite dégénéré : j'étais décidé à ne pas courber l'échine : je suis un homme, pas une loque. Et il est hors de question de laisser faire quand on me manque de respect. La dernière chose que je lui ai dite, c'était pour répondre à une de ses tirades « je-suis-trop-une-fille-trop-spéciale-et-je-manie-mal-l'ironie-tellement-que-je-me-sens-géniale-et-suppérieure-(-et-qu'en-fait-je-sais-pas-ce-que-je-veux-et-je-ne-veux-pas-le-reconnaitre) » qui se terminait par un « tant mieux » semi-ironique. « Tant mieux quoi ? Que tu gardes tout pour toi, que tu ne communiques pas et qu'après ce serait aux autres de deviner ? Première fois qu'on me la fait, celle-là... ». Et c'est ainsi que j'ai reçu la dernière réponse de Mademoiselle C, qui se trouve en début d'article.
Depuis lors, nous ne sommes plus en contact : elle a rompu les ponts dès la conversation terminée. Moi, le soir même, j'ai supprimé son numéro de la mémoire de mon GSM, nos échanges SMS et notre conversation sur le site de rencontre : j'ai eu le réflexe de supprimer tout moyen que j'aurai pu avoir pour la recontacter : or de question que dans un moment de faiblesse je me fasse du mal. Je pense que rester digne est primordial dans ce genre de cas : il est hors de question de commencer à recontacter la personne pour la couvrir d'injures ou pour pleurer à ses pieds. Pour moi, la seule attitude valable dans ces situations, c'est un silence et une retenue prouvant que vous savez faire preuve de classe, vous.
Voilà... j'ai fait le tour. J'ai pensé à surligner ce que je considère comme les enseignements à tirer. Je ne vois pas quoi ajouter...
Et vous, vous en pensez quoi ? Bien agi, mal agi ? Et aussi, qu'auriez-vous fait ?