Un râteau qui ne dit pas son nom
Posté : 20.07.13
Hello FTS,
Il est vrai que je n'ai plus publié sur ce site depuis fort fort longtemps. Peu importe les raisons. Ce qui m'amène à écrire ce soir, c'est une situation assez déconcertante qui vient de m'arriver. Je me suis dit qu'il fallait que je la partage.
Je ne cesse d'y repenser, d'essayer de trouver où j'ai merdé. Mais rien n'y fait, je reste perplexe. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Impossible de savoir.
Je vais donc vous exposer les faits de la manière la plus précise et la plus objective qui soit.
Nous sommes donc le 20 juillet au soir, ce qui sont un peu sortis à Paris sont au courant qu'il y a en ce moment le Festival Fnac Live qui se déroule à l'Hôtel de Ville. Pour l'occasion, je décide d'y aller avec un pote et une copine, histoire de voir Agoria dont je dois avouer être assez fan depuis quelques jours.
Plantons le contexte tout en passant les détails inutiles. Le concert est top, je suis en forme. Mes deux potes décident de se barrer en boite, je n'ai pas envie de les suivre donc je les laisse partir. Je me retrouve donc seul au milieu de ce concert, il est à peu près 23h30.
C'est là que l'histoire commence. J'aborde une fille qui se trouve être juste à côté de moi, en lui demandant le plus simplement du monde combien de temps est censé duré le set, et si un autre DJ est programmé juste après. Je fais donc connaissance d'Ina, une russe qui est en vacances à Paris depuis 4 jours, et dont ce soir se trouve être la dernière soirée qu'elle passe à Paris. Pour information, la discussion se déroule, et se déroulera en anglais jusqu'à la fin. Bien évidemment, j'engage le dialogue sur Paris et ses clichés (si les Français sont aussi impolis qu'on le dit, ce qu'elle a préféré visiter à Paris, etc.). J'essaie de la lancer sur la musique, sur ses goûts musicaux.
Bref, peu importe ce que l'on se raconte. Le tout est qu'elle est réceptive, et contente de trouver quelqu'un à qui parler. Elle est venue avec deux copines, mais qui sont temporairement repassées à leur hôtel. Ce qui fait que nous sommes tous les deux seuls, et c'est parfait. Je relance beaucoup la conversation, elle est très réceptive, et la relance aussi de temps en temps. En somme, nous faisons connaissance. Je n'essaie absolument pas d'appliquer de quelconques techniques de dragues (kino, sexualisation, etc). Je cherche juste à la connaître un peu plus, elle aussi, et c'est parfait pour le moment.
Une précision s'impose : je suis passablement sobre, du début jusqu'à la fin de notre interaction. J'ai, en tout et pour tout, simplement une canette de bière que je boirai tranquillement jusqu'à la fin du concert (et que je partagerai un peu avec elle). Je suis tout à fait sobre et lucide, et elle aussi.
Bref. Ses copines finissent par la rejoindre. Elle me présente. Elles n'ont pas l'air plus enjouées que ça de voir qu'un français leur a "piqué" leur copine, et sont assez froides avec moi. Bon tant pis. Je n'insiste pas plus.
D'autres potes (masculins) me rejoignent tout à fait par hasard. Convention oblige, je fais les présentations. L'un d'eux est russe, il parle quelques secondes avec elle, puis retourne danser. Je continue donc ma discussion avec Inna, puis vient le moment où l'on s'interroge sur nos âges respectifs. Je propose de la jouer en devinettes, et je finis donc par apprendre qu'elle à 28 ans, à mon grand étonnement (très honnêtement, elle en fait 22, pas plus). Lorsqu'elle veut deviner le mien, je mens et annonce 25 (au lieu de 22). Ce passe comme une lettre à la poste, car je fais beaucoup plus vieux. J'aurais tout autant pu annoncer 28 ans sans me décrédibiliser.
Le concert touche à sa fin. Cela fait déjà 30 min que nous avons fait connaissance. Je lui demande ce qu'elle compte faire après, elle me dit qu'elle ne sait pas, mais qu'elle ne veut pas aller se coucher. Je lui réponds que je suis censé aller rejoindre des amis, et que nous allons sûrement sortir en boîte après. Je lui dis que si elle veut venir avec ses amies, je profiterai de l'occasion pour lui montrer les meilleurs boites de Paris. Pourquoi pas, me répond-elle.
Je passe les détails qui suivent (le concert dure finalement un peu plus). La conversation continue simplement de manière naturelle, on en apprend un peu plus l'un sur l'autre.
Sautons directement au moment de se quitter. Nous nous éloignons du concert, ses deux copines suivent. Elles nous voient ensemble, donc elles s'écartent, le temps qu'on se dise au revoir.
Et c'est à partir de là que je ne comprends plus.
Je lui demande ce qu'elle fait. Elle me répond que ses amies vont aller acheter de l'alcool dans une supérette. Je dis que je vais rejoindre mes amis qui m'attendent. C'est vrai (mon portable sonne non stop depuis 20 min, mais je laisse volontairement passer tous les appels, trop occupé).
Du coup, je la mets face à un dilemme (tout en connaissant parfaitement sa réponse) : "Ecoute, que veux-tu faire ? Tu peux aller rejoindre tes amis. Ou bien si tu es partante, je te présente aux miens, et on va en boîte ensemble". Je ne suis pas dupe, je sais très bien ce qu'elle va répondre. C'est en fait un prétexte afin de nous quitter, car d'une part, je n'ai absolument pas envie de la suivre elle et ses amies, dans je ne sais quel plan galère. Et d'autre part, je suis plus ou moins sûr que mes amis ne feront pas de grands efforts pour l'intégrer si elles décident de se joindre à nous. Le but est simplement de trouver un prétexte pour nous quitter.
Elle hésite. Un peu. Mais elle hésite quand même. Puis elle finit par dire qu'elle ferait mieux de rejoindre ses potes. Et je la brosse dans le sens du poil.
"Tu as parfaitement raison, moi c'est ce que j'aurais fait aussi. Si j'avais deux potes défoncés (car ses deux potes l'étaient), je ne les laisserais pas seuls. Donc c'est mieux que tu ailles les rejoindre et que vous passiez la soirée ensemble. Quoi qu'il en soit, ça m'a fait plaisir de te rencontrer."
Elle aussi, elle m'avoue que ça lui a fait plaisir de me rencontrer. Elle me fixe littéralement, lorsqu'elle me parle. Elle me regarde droit dans les yeux. Elle me transperce. Je connais très bien ce regard profond qui trahit le fait que, peu importe ce qu'on se dise sur le moment, nous sommes tous les deux bien ensemble, face à face, proches, à ce moment là. Ce regard chargé de tension sexuelle qui supplie "Embrasse moi". Ce regard, elle me le donne pendant les cinq minutes qui précèdent le moment où l'on se quitte.
Je vais être sincère avec vous, je ne m'invente pas d'histoires. Je ne perçois pas de signes là où il n'y en a pas. Au contraire, je me caractérise plutôt par un léger manque de confiance en moi, qui fait que je ne me lance quasiment jamais, sans être ABSOLUMENT sûr des intentions de la fille. Encore une fois, j'étais sobre toute la soirée. Aucun geste impulsif donc. Tout se faisait au feeling. Je suis tout sauf le genre de mec à "accélérer les choses", c'est-à-dire à être brusque. Au contraire, j'attends généralement de la fille qu'elle fasse le premier pas, ou tout du moins qu'elle m'autorise à le faire.
Toujours avec cette tension présente dans le regard, je lui propose (ou peut-être bien que c'est elle qui me propose, je ne sais plus trop … Réflexion faite, je pense en fait que c'est bien elle qui me propose) que je prenne son numéro de téléphone.
Lucide je lui dis : "Si tu veux, mais sache qu'on a 99% de chances de ne jamais se revoir. Tu repars en Russie demain. Et même si j'allais en Russie, ou que toi tu revenais à Paris, nous ne nous reverrions pas. Mais soit."
Elle est tout à fait d'accord, mais insiste quand même pour échanger nos numéros. Ce que nous faisons. Et les Facebook avec.
Le moment de se quitter. "C'était sympa de se rencontrer, passe une bonne dernière soirée à Paris."
Regard de braise. De toutes les filles que j'ai embrassées jusque là, ce regard ne m'a jamais trahi. Il a toujours hurlé "EMBRASSE MOI !" et n'a jamais menti. Pourquoi mentirait-il cette fois-là ?
Je l'embrasse sur les joues. Volontairement.
Puis elle s'en va. Je la rattrape par le bras. J'approche lentement mes lèvres des siennes. Quand soudain, elle tourne la tête.
"Oh ! No ! No ! No !"
Elle court rejoindre ses amies.
Je suis là. Comme un con. Je ne comprends rien à ce qui vient de se passer. Mais alors, ABSOLUMENT rien. Les indicateurs étaient tous dans le vert. On a parlé pendant 3/4 heure. Je l'ai faite rire. Elle n'était pas contre l'idée de venir en boîte avec moi (en tout cas avec ses amies). Et ce REGARD bon dieu ! Ce regard qui la trahissait, qui me permettait de lire en elle comme dans un livre ouvert !
Encore une fois, je le répète, je ne suis pas du genre téméraire, mais bien du genre précautionneux. Je ne fais jamais le premier pas, à moins d'être à 99% SUR que ça passera. J'étais quasi certain que ça passerait. Et ça n'est pas passé.
J'étais littéralement abasourdi. Je venais de me prendre un coup de massue. Bien sûr, ce n'était pas le râteau en lui-même qui me rendait perplexe. Ca, je m'en foutais à la limite. C'était le POURQUOI du râteau qui me foutait le cerveau en l'air ! Pourquoi diable est-ce que ça n'avait pas marché ?
Lui avais-je fait peur ? Je ne crois pas. Avais-je été trop rapide ? Je ne pense pas non plus. Avait-elle un copain / Ne voulait-elle que rencontrer un ami le temps d'une soirée / Ne voulait-elle pas embrasser quelqu'un de plus jeune qu'elle ? Peut-être. Mais dans ce cas, pourquoi m'avait-elle laisser penser qu'elle voulait être embrassée ? Encore une fois, et sans prétention aucune, j'étais sincèrement persuadé que c'était le cas. Je me suis trompé.
Voilà ma petite anecdote. Autant vous dire que je me suis vraiment remis en question. Où ai-je merdé ? Franchement, je ne vois pas. J'y ai cogité pendant tout le métro du retour, avant de réaliser que je n'étais pas celui qui avait merdé. C'est elle qui m'avait paradoxalement laissé penser que tout était possible. Alors que non. C'était elle qui avait merdé.
Dissipons tout de suite les critiques naissantes. Je tiens, il est vrai, un discours qui peut paraître celui d'un mec frustré. Mais je tiens à vous assurer que non. J'ai pour habitude (et pour défaut) de toujours me remettre en question avant l'autre. Je n'essaie donc absolument pas de m'auto-persuader que je suis de toute manière au dessus de tout, que je suis le prix. Rien à foutre de tout ça. Simplement, j'ai fait le tour du sujet en long, en large et en travers. Je me suis repassé la rencontre une dizaine de fois dans ma tête. J'ai analysé chaque moment de notre rencontre un à un. Je suis tout bonnement incapable de voir où j'aurais pu merder.
Je suis donc dans la perplexité la plus complète. Etant incapable de tirer un quelconque feedback de cet échec, je vais tout simplement l'oublier. Après tout, ce sont des choses qui arrivent.
Et pour la petite histoire, (et surtout parce que je ne suis pas du genre à rejeter ma frustration sur l'autre), je lui ai envoyé un texto pour lui dire que j'avais passé une bonne soirée, que ça m'avait fait plaisir de la rencontrer, que je m'excusais si j'avais pu lui paraître un peu brusque au moment de nous dire au revoir, et qu'elle profite de sa dernière soirée à Paris.
Texto resté sans réponse.
Et voilà. That's it. J'avais simplement besoin de partager cette anecdote. Sur ce, je vais pouvoir aller me coucher l'esprit calmé.
Bonne soirée à vous.
Il est vrai que je n'ai plus publié sur ce site depuis fort fort longtemps. Peu importe les raisons. Ce qui m'amène à écrire ce soir, c'est une situation assez déconcertante qui vient de m'arriver. Je me suis dit qu'il fallait que je la partage.
Je ne cesse d'y repenser, d'essayer de trouver où j'ai merdé. Mais rien n'y fait, je reste perplexe. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Impossible de savoir.
Je vais donc vous exposer les faits de la manière la plus précise et la plus objective qui soit.
Nous sommes donc le 20 juillet au soir, ce qui sont un peu sortis à Paris sont au courant qu'il y a en ce moment le Festival Fnac Live qui se déroule à l'Hôtel de Ville. Pour l'occasion, je décide d'y aller avec un pote et une copine, histoire de voir Agoria dont je dois avouer être assez fan depuis quelques jours.
Plantons le contexte tout en passant les détails inutiles. Le concert est top, je suis en forme. Mes deux potes décident de se barrer en boite, je n'ai pas envie de les suivre donc je les laisse partir. Je me retrouve donc seul au milieu de ce concert, il est à peu près 23h30.
C'est là que l'histoire commence. J'aborde une fille qui se trouve être juste à côté de moi, en lui demandant le plus simplement du monde combien de temps est censé duré le set, et si un autre DJ est programmé juste après. Je fais donc connaissance d'Ina, une russe qui est en vacances à Paris depuis 4 jours, et dont ce soir se trouve être la dernière soirée qu'elle passe à Paris. Pour information, la discussion se déroule, et se déroulera en anglais jusqu'à la fin. Bien évidemment, j'engage le dialogue sur Paris et ses clichés (si les Français sont aussi impolis qu'on le dit, ce qu'elle a préféré visiter à Paris, etc.). J'essaie de la lancer sur la musique, sur ses goûts musicaux.
Bref, peu importe ce que l'on se raconte. Le tout est qu'elle est réceptive, et contente de trouver quelqu'un à qui parler. Elle est venue avec deux copines, mais qui sont temporairement repassées à leur hôtel. Ce qui fait que nous sommes tous les deux seuls, et c'est parfait. Je relance beaucoup la conversation, elle est très réceptive, et la relance aussi de temps en temps. En somme, nous faisons connaissance. Je n'essaie absolument pas d'appliquer de quelconques techniques de dragues (kino, sexualisation, etc). Je cherche juste à la connaître un peu plus, elle aussi, et c'est parfait pour le moment.
Une précision s'impose : je suis passablement sobre, du début jusqu'à la fin de notre interaction. J'ai, en tout et pour tout, simplement une canette de bière que je boirai tranquillement jusqu'à la fin du concert (et que je partagerai un peu avec elle). Je suis tout à fait sobre et lucide, et elle aussi.
Bref. Ses copines finissent par la rejoindre. Elle me présente. Elles n'ont pas l'air plus enjouées que ça de voir qu'un français leur a "piqué" leur copine, et sont assez froides avec moi. Bon tant pis. Je n'insiste pas plus.
D'autres potes (masculins) me rejoignent tout à fait par hasard. Convention oblige, je fais les présentations. L'un d'eux est russe, il parle quelques secondes avec elle, puis retourne danser. Je continue donc ma discussion avec Inna, puis vient le moment où l'on s'interroge sur nos âges respectifs. Je propose de la jouer en devinettes, et je finis donc par apprendre qu'elle à 28 ans, à mon grand étonnement (très honnêtement, elle en fait 22, pas plus). Lorsqu'elle veut deviner le mien, je mens et annonce 25 (au lieu de 22). Ce passe comme une lettre à la poste, car je fais beaucoup plus vieux. J'aurais tout autant pu annoncer 28 ans sans me décrédibiliser.
Le concert touche à sa fin. Cela fait déjà 30 min que nous avons fait connaissance. Je lui demande ce qu'elle compte faire après, elle me dit qu'elle ne sait pas, mais qu'elle ne veut pas aller se coucher. Je lui réponds que je suis censé aller rejoindre des amis, et que nous allons sûrement sortir en boîte après. Je lui dis que si elle veut venir avec ses amies, je profiterai de l'occasion pour lui montrer les meilleurs boites de Paris. Pourquoi pas, me répond-elle.
Je passe les détails qui suivent (le concert dure finalement un peu plus). La conversation continue simplement de manière naturelle, on en apprend un peu plus l'un sur l'autre.
Sautons directement au moment de se quitter. Nous nous éloignons du concert, ses deux copines suivent. Elles nous voient ensemble, donc elles s'écartent, le temps qu'on se dise au revoir.
Et c'est à partir de là que je ne comprends plus.
Je lui demande ce qu'elle fait. Elle me répond que ses amies vont aller acheter de l'alcool dans une supérette. Je dis que je vais rejoindre mes amis qui m'attendent. C'est vrai (mon portable sonne non stop depuis 20 min, mais je laisse volontairement passer tous les appels, trop occupé).
Du coup, je la mets face à un dilemme (tout en connaissant parfaitement sa réponse) : "Ecoute, que veux-tu faire ? Tu peux aller rejoindre tes amis. Ou bien si tu es partante, je te présente aux miens, et on va en boîte ensemble". Je ne suis pas dupe, je sais très bien ce qu'elle va répondre. C'est en fait un prétexte afin de nous quitter, car d'une part, je n'ai absolument pas envie de la suivre elle et ses amies, dans je ne sais quel plan galère. Et d'autre part, je suis plus ou moins sûr que mes amis ne feront pas de grands efforts pour l'intégrer si elles décident de se joindre à nous. Le but est simplement de trouver un prétexte pour nous quitter.
Elle hésite. Un peu. Mais elle hésite quand même. Puis elle finit par dire qu'elle ferait mieux de rejoindre ses potes. Et je la brosse dans le sens du poil.
"Tu as parfaitement raison, moi c'est ce que j'aurais fait aussi. Si j'avais deux potes défoncés (car ses deux potes l'étaient), je ne les laisserais pas seuls. Donc c'est mieux que tu ailles les rejoindre et que vous passiez la soirée ensemble. Quoi qu'il en soit, ça m'a fait plaisir de te rencontrer."
Elle aussi, elle m'avoue que ça lui a fait plaisir de me rencontrer. Elle me fixe littéralement, lorsqu'elle me parle. Elle me regarde droit dans les yeux. Elle me transperce. Je connais très bien ce regard profond qui trahit le fait que, peu importe ce qu'on se dise sur le moment, nous sommes tous les deux bien ensemble, face à face, proches, à ce moment là. Ce regard chargé de tension sexuelle qui supplie "Embrasse moi". Ce regard, elle me le donne pendant les cinq minutes qui précèdent le moment où l'on se quitte.
Je vais être sincère avec vous, je ne m'invente pas d'histoires. Je ne perçois pas de signes là où il n'y en a pas. Au contraire, je me caractérise plutôt par un léger manque de confiance en moi, qui fait que je ne me lance quasiment jamais, sans être ABSOLUMENT sûr des intentions de la fille. Encore une fois, j'étais sobre toute la soirée. Aucun geste impulsif donc. Tout se faisait au feeling. Je suis tout sauf le genre de mec à "accélérer les choses", c'est-à-dire à être brusque. Au contraire, j'attends généralement de la fille qu'elle fasse le premier pas, ou tout du moins qu'elle m'autorise à le faire.
Toujours avec cette tension présente dans le regard, je lui propose (ou peut-être bien que c'est elle qui me propose, je ne sais plus trop … Réflexion faite, je pense en fait que c'est bien elle qui me propose) que je prenne son numéro de téléphone.
Lucide je lui dis : "Si tu veux, mais sache qu'on a 99% de chances de ne jamais se revoir. Tu repars en Russie demain. Et même si j'allais en Russie, ou que toi tu revenais à Paris, nous ne nous reverrions pas. Mais soit."
Elle est tout à fait d'accord, mais insiste quand même pour échanger nos numéros. Ce que nous faisons. Et les Facebook avec.
Le moment de se quitter. "C'était sympa de se rencontrer, passe une bonne dernière soirée à Paris."
Regard de braise. De toutes les filles que j'ai embrassées jusque là, ce regard ne m'a jamais trahi. Il a toujours hurlé "EMBRASSE MOI !" et n'a jamais menti. Pourquoi mentirait-il cette fois-là ?
Je l'embrasse sur les joues. Volontairement.
Puis elle s'en va. Je la rattrape par le bras. J'approche lentement mes lèvres des siennes. Quand soudain, elle tourne la tête.
"Oh ! No ! No ! No !"
Elle court rejoindre ses amies.
Je suis là. Comme un con. Je ne comprends rien à ce qui vient de se passer. Mais alors, ABSOLUMENT rien. Les indicateurs étaient tous dans le vert. On a parlé pendant 3/4 heure. Je l'ai faite rire. Elle n'était pas contre l'idée de venir en boîte avec moi (en tout cas avec ses amies). Et ce REGARD bon dieu ! Ce regard qui la trahissait, qui me permettait de lire en elle comme dans un livre ouvert !
Encore une fois, je le répète, je ne suis pas du genre téméraire, mais bien du genre précautionneux. Je ne fais jamais le premier pas, à moins d'être à 99% SUR que ça passera. J'étais quasi certain que ça passerait. Et ça n'est pas passé.
J'étais littéralement abasourdi. Je venais de me prendre un coup de massue. Bien sûr, ce n'était pas le râteau en lui-même qui me rendait perplexe. Ca, je m'en foutais à la limite. C'était le POURQUOI du râteau qui me foutait le cerveau en l'air ! Pourquoi diable est-ce que ça n'avait pas marché ?
Lui avais-je fait peur ? Je ne crois pas. Avais-je été trop rapide ? Je ne pense pas non plus. Avait-elle un copain / Ne voulait-elle que rencontrer un ami le temps d'une soirée / Ne voulait-elle pas embrasser quelqu'un de plus jeune qu'elle ? Peut-être. Mais dans ce cas, pourquoi m'avait-elle laisser penser qu'elle voulait être embrassée ? Encore une fois, et sans prétention aucune, j'étais sincèrement persuadé que c'était le cas. Je me suis trompé.
Voilà ma petite anecdote. Autant vous dire que je me suis vraiment remis en question. Où ai-je merdé ? Franchement, je ne vois pas. J'y ai cogité pendant tout le métro du retour, avant de réaliser que je n'étais pas celui qui avait merdé. C'est elle qui m'avait paradoxalement laissé penser que tout était possible. Alors que non. C'était elle qui avait merdé.
Dissipons tout de suite les critiques naissantes. Je tiens, il est vrai, un discours qui peut paraître celui d'un mec frustré. Mais je tiens à vous assurer que non. J'ai pour habitude (et pour défaut) de toujours me remettre en question avant l'autre. Je n'essaie donc absolument pas de m'auto-persuader que je suis de toute manière au dessus de tout, que je suis le prix. Rien à foutre de tout ça. Simplement, j'ai fait le tour du sujet en long, en large et en travers. Je me suis repassé la rencontre une dizaine de fois dans ma tête. J'ai analysé chaque moment de notre rencontre un à un. Je suis tout bonnement incapable de voir où j'aurais pu merder.
Je suis donc dans la perplexité la plus complète. Etant incapable de tirer un quelconque feedback de cet échec, je vais tout simplement l'oublier. Après tout, ce sont des choses qui arrivent.
Et pour la petite histoire, (et surtout parce que je ne suis pas du genre à rejeter ma frustration sur l'autre), je lui ai envoyé un texto pour lui dire que j'avais passé une bonne soirée, que ça m'avait fait plaisir de la rencontrer, que je m'excusais si j'avais pu lui paraître un peu brusque au moment de nous dire au revoir, et qu'elle profite de sa dernière soirée à Paris.
Texto resté sans réponse.
Et voilà. That's it. J'avais simplement besoin de partager cette anecdote. Sur ce, je vais pouvoir aller me coucher l'esprit calmé.
Bonne soirée à vous.