FTS

Bonjour à tous,

Je suis nouveau sur le forum, je vais tacher de rester concis pour l'entrée en matière, je donnerai plus de détails par la suite.

Ensemble depuis 13 ans, et parents d'un trésor de 2 ans, nous traversons une crise, et ma femme dit ne plus rien ressentir pour moi. Elle a toujours été très attachée à moi, nous avons traversé beaucoup de choses ensembles dans la vie, mais depuis 1 an, mon manque de présence à brisé quelque chose. Une dispute en mars en a été le détonateur.

Depuis, c'est les montagnes russes, en 2 mois et demie, elle est passée 3 fois par une phase de "oublie moi!" "on arrête tout", suivi d'un retour, parfois mesuré, parfois intense. Surtout lorsque je l'ai emmenée par surprise en voyage, d'après les conseils avisés de sa soeur.

hier, c'était le 3e clash, après un retour d'une semaine. j'ai du mal a gérer cette situation. J'essaye de ne pas être collant, ni pathétique, tout en lui montrant que je tiens à elle. Car je tiens à elle, sincèrement, et je ne me projette pas sans elle aujourd'hui.

Dans cette phase de clash, elle devient froide, méchante, elle ne supporte plus ni ma présence ni ma communication. Elle s'enferme dans son monde virtuel, avec ses amis virtuels, à qui elle semble vouloir consacrer sa vie. Elle prend des distances avec sa famille, pourtant très soudée.

Je ne sais pas si je dois laisser passer l'orage, encore une fois, tenter, quelque chose, ce qui est difficile dans cette situation, ou la laisser claquer la porte, pour qu'elle fasse le point avec elle meme, au risque de la perdre à tout jamais. Et devoir partager notre fils, sans savoir quelle sera la nature de notre relation.

je suis face à un mur, la communication est impossible, elle ne m'a pas parlé de démarches de séparation, mais quelque part elle y pense.

Merci pour votre écoute, vos conseils, je vous donne plus de détails si vous le désirez.

Amicalement,

KIRK

Je pense que "laisser passer l'orage" et "la laisser claquer la porte" est la moins bonne chose à faire : par l'attitude que tu décris qu'elle a, elle t'exprime quelque chose, ne rien faire reviendrai à nier la réalité de ses difficultés. De plus, ce n'est pas uniquement son problème à elle, c'est votre couple, c'est votre problème à tous les deux, tu as ta part à prendre là dedans (sauf bien sûr si tu lâches l'affaire mais si c'était le cas tu ne demanderais pas conseil).

Dans un premier temps, je commencerai par m'assurer que mes idées à moi sont aussi claires que possible, quitte à m'organiser pour ça le temps nécessaire à la réflexion (une heure, une soirée, un week-end). Est-ce que tu es content avec elle jusque là ? Est-ce qu'il y a des choses qui te déplaisent sans pour autant les avoir soulevées encore ? Est-ce qu'en y repensant elle ne t'a pas envoyé des signes de fatigue, énervement, lassitude depuis un moment ? Et d'un point de vue personnel par rapport à ta vie comment tu te sens ? Tu parles d'un manque de présence de ta part depuis un an, comment est-ce que tu pourrais changer ça ? Est-ce que tu en as envie ?

Ensuite redémarrer la communication : peut-être en "prenant rendez-vous", c'est à dire prendre un moment, avec un peu de temps devant vous et sans autre chose à faire, pour poser sur la table (ou sur le gazon) le fait que de toute évidence, ça ne va pas, et que la situation ne peut pas s'enliser davantage. Montrer que tu es prêt à l'écouter, tout en refusant fermement qu'elle te parle mal (et si elle n'arrive pas à se retenir, revenir quand elle se sera calmée). Peut être que si c'est difficile d'amorcer la discussion, vous pouvez commencer par écrit (ce qui évite aussi les mots prononcés trop vite).

Lui laisser l'occasion de s'éclaircir les idées : en évitant d'être collant, et en lui laissant la possibilité de prendre un peu l'air (pareil que ce que je disais pour toi, une soirée, un week-end chez une bonne amie...) Tu dis dans ton titre qu'elle se sent vide et perdue, puis qu'elle se détache de sa famille pour se trouver entre guillemets de nouveaux ancrages, de nouveaux horizons. Où en est-elle par rapport à sa vie personnelle ? As-t-elle des choses dans quoi s'épanouir ? Des envies inassouvies auxquelles il serait bon de se consacrer ? Voit-elle ses amis ?

En fonction de ce qu'elle exprime, chercher des réponses et démontrer rapidement ta réactivité, que tu prends en compte ce qu'elle t'a dit. Exemple bateau : si elle déplore ne pas avoir l'occasion de voir ses amis ou de démarrer une activité, tu peux lui proposer de garder votre enfant un soir/une aprèm par semaine pour qu'elle puisse s'y consacrer

Chercher à passer des bons moments, légers, sans réfléchir; des choses que vous aimez tous les deux, ou que vous avez toujours eu envie de faire; sans rien en attendre ni en espérer, juste pour le bonheur et le plaisir de passer des bons moments, pour se rappeler ce que ça fait d'être bien, et comment on s'y prend.

Ne pas sous estimer les bienfaits de s'aérer le corps pour s'aérer l'esprit, prendre l'air, aller marcher une après midi en forêt/à la mer/autour du lac/autre

S'appuyer un peu sur l'entourage : pour se changer les idées, ne pas rester en huis-clos croupissant, et pour des petits coups de mains que tu auras bien l'occasion de leur rendre à un moment ou un autre par exemple garder votre fils le temps d'un week-end ou d'une soirée (en évitant toutefois l'écueil de trop les impliquer et leur faire prendre parti).

Avoir comme objectif davantage "votre bien-être à tous les deux" que "éviter à tout prix la séparation, ne me quitte pas je t'en prie"

Voilà des premières pistes qui m'ont traversé l'esprit en te lisant, quelques unes parmi beaucoup d'autres qui seront peut-être plus adaptées à ce que tu vis. Peut être essaie de voir tout ça davantage comme une chance de faire évoluer votre relation vers quelque chose d'encore meilleur, que comme une crise à enterrer le plus vite possible.. Bon courage

Bonjour Voucny,

Je te remercie beaucoup d'avoir pris le temps de répondre, et d'avoir lu tout ce que j'ai essayé de dire dans mon premier message.

Je pense comme toi que la laisser claquer la porte serait une très mauvaise chose. De toute façon, elle aurait du mal à le faire matériellement sans mon aide, et je pense qu'elle n'a pas envie de la solliciter.
Depuis ces deux mois, j'ai passé du temps à réfléchir aux questions que tu poses, et, oui mes idées sont claires, je sais que je ne veux pas laisser la crise l'emporter. J'étais content, même si tout n'était pas parfait, et il y a effectivement des choses que je souhaiterais changer si notre couple parvient à repartir.
J'ai tout fait pour que nous avancions dans la vie, j'essaye d'être visionnaire, et je me trompe peu. Du coup, je lui ai beaucoup facilité la vie, en premier lieu matériellement. Je finance presque l'intégralité de notre mode de vie. Je construit un patrimoine aussi, et couplé à une évolution professionnelle exigeante, j'ai été pas mal absent depuis plus d'un an. Je parle de ma présence auprès d'eux.
Aujourd'hui, j'ai mis fin a deux grosses contraintes. Je suis donc plus disponible pour eux, mais la crise a commencé. comme une ironie du sort, qui n'autorise pas le repos et la tranquillité.

D'un point de vue moral aussi, j'ai beaucoup cédé, surement trop, et je ne lui ai pas donné l'habitude de concéder dans un échange partial. Il y a du passif a ce sujet. C'est vrai aussi à l'extérieur, J'évolue dans des contexte ou je joue souvent le role de "pomme efficace". au risque de finir en citron pressé. Avec des amis, on appelle cela la "tige attitude", rapport aux fruits... Mais je ne veux plus être cet homme, du moins pas exclusivement, et j'expérimente le fait que savoir être un "connard" au bon moment, cela a du bon. Tout est question de mesure et de pertinence.

Pour le reste de tes conseils, sans les reprendre point par point, c'est ce que j'ai essayé de faire. Je lui conseille de voir ses amis/ies, les vrais, pas les virtuels, pour qui c'est facile de ne montrer que la face lisse, voir de promettre monts et merveilles pour les moins bien intentionnés.

Je lui ai aussi proposé de partir seule, de faire le point avec elle même, car je pense aussi qu'au fond d'elle la peur de ne pas tout avoir vécu l'appelle inconsciemment. Je lui ai également proposé de partir tous les trois.
Quand elle est dans une période stable, elle est ouverte à tout cela, elle se souvient que lors de notre voyage surprise organisé au début du mois, elle s'est naturellement rapprochée physiquement de moi, jusqu'à m'entrainer dans des ébats en pleine journée. Mais au bout d'un moment les démons reviennent et je ne la reconnais plus.

Notre entourage a été sollicité, et je ne souhaite plus le faire, car même s'ils ont été volontaires, ils ont un coté passionnel qui ajoute une pression parfois mal venue. Et surtout, j'ai pris la dimension du point auquel ils nous idéalisaient, à la hauteur du choc qu'ils ont ressenti. Un de mes beaux frères m'a même dit qu'il préférerait me voir moi plutot que sa soeur si elle décidait de partir, et moi, je ne veux pas que ça détruise leur famille.

Ce soir, elle m'a contacté au travail, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps, pour savoir si elle pouvait aller voir ses parents ce soir. Je lui ai dit que tant qu'elle me prévenait, je ne voyait pas ou était le problème. Je suis rentré plus tot, elle avait perdu son expression de haine, pour laisser place à un visage de détresse, au bord des larmes. Je suis resté calme, mais distant. Elle avait tout préparé pour notre fils, et fait le café, alors qu'elle n'en boit pas. Elle vient de m'appeler uniquement pour me dire qu'elle m'avait pris à manger pour ce soir.

Les femmes me contrediront si je m'égare, mais je pense qu'une femme qui prend soin de ces attentions, quel que soit sont état et sa colère, manifeste de facon discrète son attachement. Ses parents sont de bons conseil, ils sont gentils, me considèrent comme leur 4e fils, mais essayeront surtout à ce que leur fille et leur gendre aillent mieux.

Ce soir l'orage est dans le ciel, chez elle il laisse place à une pluie de larme a venir. Je ne sais pas si c'est bon présage, mais c'est un changement.

KIRK

Ta réponse détaillée me permet de pointer plus précisément quelques hypothèses (à prendre donc en tant que telles (tel Perceval de Galles (oui je diverge))).

Tout d'abord, le fait qu'elle ai tout préparé avant son départ est pour moi un signe de considération et d'attention. Ou bien, moins agréable, c'est qu'elle estime que c'est son devoir (soit de tout préparer, soit d'être à la maison et donc de tout faciliter si elle s'absente).
Tu dis avoir pourvu aux besoins financiers de votre famille, est-elle femme au foyer ? Serait-ce une éventualité qu'elle se sente cantonnée à ce rôle au détriment de son évolution personnelle ? Ou (même si elle a sa propre activité) que ce qui était pendant un temps un confort de vie appréciable prend maintenant à ses yeux la preuve de sa dépendance financière, de sa dépendance vis à vis de toi, et donc que cela la diminue à ses propres yeux ?
Tu sembles avoir pris à cœur de faire en sorte que vous "avanciez dans la vie", de parer aux besoins matériels, de lui faciliter la vie... Je sais pour avoir un père comme ça que c'est une façon comme une autre de s'impliquer auprès de quelqu'un qu'on aime, d'exprimer son attachement, son attention, voire même ses sentiments. Mais si justement elle avait besoin de se sentir exister davantage dans votre couple, quitte à galérer un peu, mais du coup se sentir s'accomplir ?
Une dernière hypothèse me traverse, celle que peut-être ta prévoyance, entre gros guillemets ton sérieux, couplé à tes récentes préoccupations professionnelles, soit le pendant d'une moindre propension quotidienne à la fantaisie, la chaleur, et que ça lui manque peut être ? Elle a visiblement bien accueilli votre voyage tous les trois, comment pourrais-tu faire se prolonger cette ambiance au quotidien ?

Dans tous vos derniers échanges houleux, il a bien du ressortir des choses non ? Des reproches, des critiques, des pistes pour savoir de quoi elle souffre, où et comment réagir ? Par quels genre de "monts et merveilles" pourrait-elle être attirée ?

Si tu l'aimes, que tu as envie de continuer avec elle, prends ton temps, regarde-la, écoute-la, aime-la, pas en cherchant à la retrouver telle que tu la voyais il y a encore quelques mois, mais telle qu'elle est aujourd'hui. Tu la connais depuis longtemps, elle est en train de changer, tu peux l'accompagner dans ce changement, pour qu'il se fasse à deux. Et tout ça sans te laisser marcher sur les pieds non plus, comme tu le disais avec mesure ^^

bonjour Voucny,

Tu as été très réactive à mes réponses et je t'en remercie.

Je ne suis pas très disponible, car la situation a changé. Elle est allé voir ses parents, car elle allait mal. Ils ont su trouver les mots pour l'apaiser, et après une crise de larme, elle dit se rendre compte qu'elle a frôlé la pire erreur de sa vie.

Je ne sais trop quoi dire de la situation, sinon que je ressens un sentiment de soulagement (elle était bouleversée et ne contrôlait pas vraiment son état) et de retenue.

Je veux voir si nous venons de traverser réellement une crise, ou si quelque chose s'est brisé, et que le retour à la vie et aux projets n'est pas tout de suite pour demain.

quoi qu'il en soit, des choses vont changer. je ne veux plus être l'homme que j'étais, pas celui qui donne trop facilement satisfaction, même lorsque l'on ne lui demande pas. J'ai payé trop de choses pour cela.

Je suis content d'avoir fait la connaissance de ce site, je pense aller y explorer les autres aspects, et je suis content aussi d'avoir bénéficié de tes conseils.

je donnerai surement des nouvelles de la situation, lorsque j'aurai plus de recul et de temps, et j'irai approfondir mes connaissances de Percival de Galles ;)

KIRK

Bonjour,

Avec un peu plus de recul sur la situation, j'ai pu avoir plus de réponses, qui m'ont donné comme une clé pour mettre en lumière toutes les zones d'ombre de la situation.

Oui, j'ai commis des erreurs, oui, j'ai été trop peu présent, oui, j'ai été un peu a bout et je me suis mis dans des états d'énervements pathétiques dont j'ai honte aujourd'hui. Cela l'a mise dans une situation de faiblesse, à un moment de sa vie ou elle y était sensible.

La suite, c'est qu'elle a petit a petit été sous l'emprise d'une personne. Un homme, que je pense très doué pour cela, qui a réussi à la détourner même de son enfant. Tous ses "symptomes" y correspondaient, et c'est seulement après avoir totalement coupé les ponts qu'elle a ouvert les yeux.

Aujourd'hui, elle s'en est défait, mais j'ai avec moi une personne fragile qui doit se reconstruire. Mais dans cette situation, j'ai pu me rendre compte que j'étais quelqu'un de fort face à ce cas de figure. J'ai morflé, j'ai douté, mais je n'ai pas abandonné et j'ai, je pense, adopté les comportements qu'il fallait.

Rien n'est acquis, même si cela fait une semaine que le calme est revenu, je sais maintenant contre quels démons me battre, mais même lorsque la situation est critique, au bord du précipice, il faut garder sa lucidité et son courage, il reste un espoir.

La laisser claquer la porte aurait été la pire des choses. Lorsque la personne est instable, fermée, devient méchante et méconnaissable, passe son temps à discuter à distance... Pensez à l'emprise et à la manipulation.

Merci Voucny, et j'espère avoir apporté un témoignage utile.

Kirk

:) Merci de revenir avec ces nouvelles, c'est intéressant. J'ai l'impression que tu as des qualités de lucidité, et je trouve appréciable que tu commences ton post par te remettre en question. La manipulation n'est pas un sujet qui m'est familier, mais il me semble qu'elle a besoin d'un rapport de force, soit que le manipulateur est très fort, soit, plus commun, que le manipulé est affaibli. Pour trouver des solutions, c'est donc utile de chercher les raisons de l'affaiblissement.
Est-ce que tu sens que maintenant la communication commence à être rétablie ? Que vous pouvez œuvrer ensemble, petit à petit, à ce que les choses s'améliorent ? Vous avez tout l'été devant vous pour faire attention l'un à l'autre et vivre des belles choses sous le regard bienveillant du soleil, c'est en tout cas tout ce que je vous souhaite ! :)

Comment avez-vous vécu les changements liés à la naissance de votre enfant?

C'est douloureux à lire, j'espère que ça s'arrangera...
Les "amis virtuels" sentaient fort la tromperie...
La froideur et le mépris se retrouvent aussi souvent quand elle a quelque chose à se reprocher (et ça sent aussi fort la tromperie), en y réagissant gentillement "dans le but d'apaiser les choses" tu risques d'exacerber ce mépris. Dans ces cas là c'est important de faire un pas de recul et de se comporter en accord avec tes propres valeurs, celles qui t'éviteront de te sentir embarassé en repensant à ton comportement plus tard.
Je ne peux pas faire semblant de savoir comment gérer cette situation, je te souhaite que ça rentre dans l'ordre, tiens nous au courrant.