Salut!
Je suis guérie d'un TAG et j'ai un toc du couple -- certes ce n'est pas comme un trouble psychotique mais les troubles anxieux et obsessionnel sont aussi une paire de manches à porter.
Je suis complètement dans la lignée de Zaik!! C'est exactement la même stratégie que j'ai utilisé pour ne pas faire peur à l'autre ni me faire sombrer moi-même.
Accepter le trouble : pour soi, pour les autres, et pour l'autre. Il faut vivre avec, faire par avec et tu seras plus serein dans ta vie perso et interpersonnelle.
Notre société a encore énormément à faire concernant l'information et la sensibilisation des troubles mentaux. Ils sont encore complètement emprunts, tâchés de stéréotypes. Que ce soit pour la dépression quand on croit qu'il suffit de conseiller à l'autre d'être heureux, pour les anxieux quand on leur dit d'arrêter d'être angoissé, et puis pour les autres cas qu'on évite parce que la différence et l'absence de connaissance font peur.
Donc, pour lutter contre la peur de l'inconnu?
Information!
Pour commencer, il faut aborder le sujet en douceur au cours d'une conversation. L'exemple donné par Zaik est très bon, c'est exactement comme ça que je procède. Tu as peut-être peur qu'en te dévoilant, l'autre ne réagisse pas ou prenne peur... Dans ce cas:
- Si tu es zen, l'autre seras zen. Reste zen et explique tout calmement et brièvement ce que c'est, tout en rassurant "ne t'inquiète pas, la schizophrénie est stéréotypée, en réalité il n'y a pas de risques que....."
- Laisse un peu de temps à la personne, certaines choses sont difficiles à entendre / beaucoup d'un coup. Laisse l'autre digérer
- Si l'autre a une réaction de rejet... Et bien tu sais quoi? Tant mieux! Tu sais que l'autre ne sera pas prêt à y faire face. Et ça, pas besoin d'attendre des semaines ou mois de relation pour le savoir, si l'autre a une telle réaction sur ce sujet c'est qu'elle n'aurait probablement pas été très supportive quand tu aurais eu besoin.
Et puis donner les
infos pratiques. Par exemple au début de l'année j'avais peur de faire une crise de panique ou une crise d'angoisse chez mon ex, donc je l'ai prévenu: "si je suis palote j'irai m'isoler et il faudra me laisser tranquille et ne pas dramatiser, me laisser faire ce que je veux même si ce que je veux c'est partir. Si je suis juste angoissée je te dirai et ce serait super si tu pouvais me tenir la main ou me masser un peu le cou pour m'aider à me détendre."
Pour pas que l'autre s'imagine des scénarios ou ne sache pas quoi faire. Mais pour ça j'attendrai quand même un peu que l'autre soit un minimum engagé du style après plusieurs rendez-vous si il y a risque, en passant beaucoup de temps avec toi, que l'autre soit exposé un peu à ton trouble. Uniquement dans le but d'éviter à l'autre d'être surpris.
Et un dernier conseil: Sois
concis! Reste factuel. Essaie de ne pas mélanger psy et petite amie. C'est évident mais la limite est parfois floue surtout quand l'autre pose plein de questions. Il faut savoir préserver l'autre à moins que ça fasse déjà un bout de temps que vous êtes ensembles. Là, si elle te pose des questions c'est qu'elle est curieuse et voudrait probablement gérer au niveau supérieur, ce qui est chouette pour votre relation.
Quand lui dire? Caaa... Ca dépend de toi. Sur d'autres forums spécialisés on m'avait dit "ne le dit pas au début ça va faire peur à l'autre". Mais l'un d'entre eux m'a dit qu'il en parlait dès les premières phrases.
J'ai réfléchis, ça dépend de ta force et ton état d'esprit.
- Quand tu n'as pas encore accepté le trouble pour toi-même, évite d'en faire l'étalage tu ne veux pas être blessé pour quelque chose qui se passe en toi, personne n'a le droit de t'attaquer là-dessus car c'est toi qui doit vivre avec.
- Quand tu es dans l'acceptation je trouve ça mieux de le dire dès que tu es en confiance, ainsi tu le dis uniquement aux personnes qui pourront te soutenir et tu seras assez fort pour t'en ficher de celles qui ne comprennent pas.
- Et ensuite... Actuellement je le dis dès que possible, parce que je suis le genre de personne très très transparente et je communique beaucoup. J'essaie de pas trop en dire sur le sujet mais je n'ai pas envie de perdre mon temps à m'attacher à quelqu'un qui finalement me dira tchao à cause de mon trouble.
En septembre j'ai une relation qui n'a pas marché à cause de ça. L'autre était super et avait la volonté de me soutenir, il était adorable mais il ne pouvait pas faire avec la version de moi angoissée, il avait du mal à supporter que je ne sois pas assez disponible pour lui / pour aller à son rythme.
Le mieux c'est que tu l'acceptes comme une partie de toi, presque oublier que c'est un trouble mais plutôt une condition. Et ceux qui peuvent pas l’accepter ne t'apporteront rien de positif, il faut penser à toi

C'est une chose primordiale quand on a un trouble mental : penser à soi!
PS.
Zaik !!!?? Au début je pensais à une coïncidence ou un pseudo qui ressemblait au Zaik avec qui j'avais parlé il y a deux ans. Mais c'est toi, alors quand tu me parlais - c'était confus j'avoue avoir arrêté de lire à un moment - d'une mauvaise phase, et suite à ton message privé qui disait que tu avais pu te faire aider, il s'agissait de la schizo? Si c'est le cas j'en suis ravie, que tu n'aies plus à vivre sans pouvoir mettre de mot sur ce qui te faisais du mal. Et tu as l'air de sacrément bien savoir gérer le trouble vu les conseils que tu as donné. Bref, contente de savoir que tu vas mieux.