FTS

Salut à tous,

J'ai eu un quelques jours de congés avec les collègues et j'ai décidé de me faire plaisir avec quelques bières et clopes et autres, bref une petite pause dans mon mode de vie plus sain.

Il y a un truc qui m'a perturbé, ca m'a aussi permis de comprendre pas mal de choses, je vais pas m'étendre, mais au bout de deux trois bieres j'ai ressenti cette sensation d'ivresse, au sens littéral (ou pas d'ailleurs, je sais pas) du terme : une sorte de chaleur interne, une joie d'être là, intense.

Et je me suis rendu compte que depuis que j'ai décidé de décrocher de ces substances, c'était un truc que j'avais du mal à retrouver. Je ne suis pas malheureux, je trouve mon plaisir dans de petits instants, dans une forme de tranquillité plus diffuse et subtile...

MAIS.

Ca m'avait manqué.

Lorsqu'on étudie la notion de bonheur d'un point de philosophique et traditionnel, il en ressort souvent que le concept est liée à cette tranquillité diffuse de vivre + passion + plein d'autres trucs genre bonne santé, relations sociales épanouissantes etc.

Mais qu'en est-il de l'extase?

Et surtout, comment l'atteindre autrement qu'avec des bieres et autres trucs.

Je sais pas si je me fais bien comprendre, c'est pas forcément simple, puisque au jour le jour je dirais que mon "niveau" de joie de vivre ne cesse d'augmenter depuis 10 ans, que je suis plus serein sur plein de trucs, une vie assez épanouissante. J'ai bien sur des phases de crises comme tout le monde, mais je crois pouvoir dire que dans l'ensemble je m'accomplis chaque jour un peu plus et c'est vraiment cool.

Mais cette sensation d'extase, je ne la retrouve plus, sauf en faisant l'amour avec une fille qui me plait a mort et bon c'est pas en ce moment que j'y ai acces (camp de vacances intense ou je bosse + pas (encore) de relation avec mes collegues féminines).

Résultat je me pose la question de ces différences, et des manieres d'y accéder. Je vois déjà venir pas mal de commentaires liées à ce que je viens de décrire et sur moi, mais ce que j'aimerais ici, si possible, c'est trouver des réponses en lisant votre propre maniere de voir les choses, de faire, de ressentir la vie pour y trouver des indices.

J'ai déjà quelques pistes : le sport et le sexe.

D'autres idées?

Autre éventuelle question : l'extase est-elle bon ou mauvais signe (un peu comme dans le cas de la passion amoureuse, est-ce selon vous une intensité destructrice ou peut on l'employer de maniere constructive).

Vaste sujet...

Ben non je ne me sens pas déprimé quand je n'ai pas d'émotion forte. Mais quand je les ai je me dis que ca m'avait manqué, est-ce que je suis capable d'en avoir autrement que dans la fête? Des trucs comme ca.

Salut Owen,

Pour ma part, je ressens cette sensation d'extase, comme toi, après le sport. Une sensation de légèreté et de bien être, mélangée à de la fatigue, qui me donne l'impression de flotter.

Mais elle est encore bien différente de celle que je ressens en d'autres circonstances. Il y a des jours où il suffit que quelques ingrédients soient réunis pour que j'en ressente une plus intense et après laquelle j'ai du coup tendance à courir, peut-être à tort, car j'ai l'impression que, comme le bonheur, plus on lui court après, plus elle s'éloigne. Peut-être que je devrais lui laisser le loisir d'apparaitre quand ça lui chante, bref.

J'ai remarqué que je ressens une forte sensation d'extase lorsque, d'une part, je ne me prends la tête sur rien (pour généraliser), que ce soit sur un souci quelconque, une question existentielle. Je jouis du silence intérieur.

Ajoute à cela, de multiples "petits plaisirs": la présence de personnes que tu aimes ou apprécies, de l'oisiveté (donc plus de chance d'arriver le soir, le week end ou, mieux, en vacances), une activité sympa (visiter un truc, voyager, juste se balader, aller au resto…), les sens ouverts et sensibles à la "poésie du monde": la vision du décor qui t'entoure ; le temps qu'il fait – à noter que pour moi un jour de pluie a autant de charme qu'un jour ensoleillé – ; les odeurs (de l'air, des parfums [de femme], de la nourriture) ; la sensation de la température sur la peau (chaud, froid, tempéré)… ajoute par dessus tout cela de la musique, et c'est dans ces circonstances que j'ai parfois l'impression que mon coeur va exploser d'émotion.

Finalement, ça relève d'un état assez simple: des pensées fluides (pas de gamberge), sentir (les sens en éveil), ressentir (laisser s'exprimer pleinement l'émotion du moment).

Je rajouterais d'ailleurs sur ce dernier point (ressentir l'émotion du moment), qu'il m'est même arrivé de ressentir de l'extase en étant triste, juste parce que je laissais s'exprimer cette tristesse, sans chercher à la combattre (plus tous les ingrédients précédemment cités = boum boum le coeur).

Je ne voudrais pas casser le délire mais la sensation de béatitude après le sport est essentiellement du aux endorphines.

Smooth, tu as raison de souligner l'aspect chimique de ces sensations. Comme chacun le sait, je suis fumeur / buveur intermittent depuis quelques mois et si je n'arrive pas à décrocher completement c'est essentiellement à cause de la perte de ces sensations. Je serai bien chaud pour faire de l'exercice une fois arrivé en congés mais... non, pas la force, et une petite biere entre collegue semble plus simple.

C'est pour ca que je me pose ces questions : un autre moyen d'atteindre ces "pics" sans substances?

Mr.Smooth a écrit :Je ne voudrais pas casser le délire mais la sensation de béatitude après le sport est essentiellement du aux endorphines.

Pas que, je pense.

La pratique sportive est une des façons les plus aisées d'atteindre l'état de Flow.

Et cette théorie de l'expérience optimale avait besoin de faire son entrée dans ce top il ;)

Owen, et pourquoi pas accepter le fait que ça soit juste cyclique?

L'extase vient aussi du fait que nous ressentons autre chose.
On peut pas être en extase tout le temps. Enfin je connais des alcolos qui ont essayé mais ils ont eu des problèmes.

Y'a pas longtemps je me battais pour arrêter le porn et la masturbation à outrance.
En pratiquant l'onanisme j'essayais d'atteindre l'extase jusqu'à l'épuisement.
J'ai réduit la pratique en me concentrant et explorant d'autres formes de sensations.
La médiation pour le calme, le sport décrit plus haut, la communication aussi. Arriver à communiquer avec des inconnus procure des sensations de ouf, mais tu vois de quoi je parles, je sais que tu voyages beaucoup. Des trucs simples en fait, le plus dur c'est d'accepter d'y porter attention et d'explorer de nouvelles sensations, de les intégrer et d'y prendre goût.

Bref, j'ai pas totalement arrêter la masturbation, faut pas déconner. Seulement quand j'y reviens, ça doit me faire comme toi pour l'ivresse. Ca vient plus vite et c'est un grand kiffe. Mais pas le seul, d'où ton post. Maintenant que j'y pense il y a surement diverses styles d'extase et chacun à ses petites préférences, surement dû à de bon souvenirs ou à un processus chimique. Mais je suis pas assez calé sur la question pour répondre précisément à tous ça.
Ce que je sais aussi c'est qu'il y a une forme de violence dans l'extase: l'ivresse, l'orgasme, le fou rire, le but atteint... C'est des sensations extrêmes et on est pas tous prêt à les gérer avec la même dose sous peine de rester perché mais on en à besoin tout de même pour se sentir plus léger ou se sentir vivant.

Coucou tout le monde,

Merci thedaze pour ton intervention, j'ai juste, quand je fume ou ne bois pas, pas ces pics que je pourrais avoir avec, c'est ca qui me fait chier. C'est beaucoup plus dur d'atteindre l'ivresse sobre.