Journal d'Acier
Posté : 18.03.16
Ça fait un moment que je traîne sur ce forum, que je donne mon avis de temps en temps, mais posant rarement des questions. J'essaye de me faire mon expérience par moi-même. Aujourd'hui je me suis dit que c'était à mon tour de raconter mes aventures ; non pas pour me faire thérapiser, mais pour partager, pour que vous aussi vous puissiez vous régalez à lire les péripéties contées par un autre.
Ça commence la semaine dernière, mardi, la veille de la manif contre la loi travail. Direction Rennes, 2h de route, ça faisait quelques mois que je n'avais pas remis les pieds dans la capitale bretonne. Je covoiturai avec le papa pote, un gars de 55 balais qui s'entend bien avec les « djeuns ». Il me raconta les 400 coups de sa jeunesse, on s'échanga des anecdotes croustillantes, bref le voyage fut bien sympathique.
19h, je débarque à Rennes avec mon sac sur le dos et la super patate, déterminé à conquérir la ville entière. Je passe quelques coups de fil pour m'organiser, je savais pas encore exactement où j'allais dormir ce soir.
Marchant jusqu'au centre-ville, je croise plusieurs fois un mini cortège de manifestation féministe. Un slogan qui se terminait par « vous nous cassez le clito ».
Arrivé Rue de la soif, je me pose à un de mes bars préférés. Je tombe sur un gars que j'avais déjà vu une fois en soirée, on était dans la même équipe de blind test et on s'était tapé des barres. Ce soir-là j'étais également en mode « J'irai dormir chez vous » et j'avais fini la soirée chez une fille, mais sans faire de galipettes – faudra que je vous parle de cette fille-là à l'occasion. Bref, le gars du blind test, appelons-le Damien.
Je pose mon sac derrière le comptoir, Damien me présente à des gens, visiblement il connaît bien les habitués du bar. Je socialise, y'a une bonne ambiance, c'est cool. En me déplaçant je bute dans une planche en carton qu'une fille, assise sur une banquette, avait à côté d'elle. J'ai d'abord cru à un projet d'art, et craint de l'avoir abimé, alors j'ai commencé à m'excuser, mais elle m'a dit que c'était pas grave. Je sors pour aller causer aux gens en terrasse ; quand je reviens, je shoote à nouveau dans le carton, toujours sans faire exprès. C'est là que j'ai réalisé que c'était une pancarte de manif. Les deux filles assises là, appelons-les Sophie et Claire, faisaient partie du cortège que j'avais croisé juste avant. Ça faisait un chouette prétexte pour ouvrir la conversation. Je commençai à discuter un peu avec elles, elles étaient sympa et ouvertes d'esprit ; mais j'étais debout au milieu du chemin, c'était inconfortable.
Je décidai de laisser la place à Damien qui venait de surgir d'on ne sait où, et d'ailleurs, mon verre était vide. Je me posai à une place vide devant le comptoir. Devant moi, un ballon de rouge et une grille de mots-croisés à moitié remplie. Une dame blonde revient pour réclamer sa place. D'apparence un peu trop âgée pour moi, mais heh, j'ai toujours été agréable avec les dames, pas de raison que ça change en soirée. Je lui rends sa place après avoir plaisanté un peu sur les mots-croisés. Après quoi, bière en main, je retourne voir Damien et les deux filles. Cette fois j'ai fait attention au carton et j'ai réussi à l'éviter, ce qui m'a valu les félicitations de Sophie.
Il me semble qu'il y a un terme précis pour désigner ces hommes qui croient tout savoir au sujet du féminisme, mieux que les féministes elles-mêmes. Damien tenait un monologue depuis un temps indéterminé quand je suis arrivé, et je dirai sans hésiter beaucoup trop long, vu comment les filles ont réagi en me voyant approcher.
« — Sophie : Bon les gars, à la base c'était une soirée entre filles donc on ne voudrait pas être méchantes, mais ne vous incrustez pas trop…
— Moi : Pas de problème, vous nous faites le moindre signe et on s'en va, promis !
— Claire : Non mais toi tu es gentil, tu peux rester, ça va » avec un grand sourire.
Saisissant un pouf qui traînait, je me suis posé sans complexe au milieu du chemin. Au moins j'étais à la bonne hauteur pour parler. Pour tenter de rééquilibrer la conversation, j'ai commencé à jouer avec Damien en lui lançant des contre-arguments. Le bougre était difficile à arrêter, mais les filles commençaient à s'amuser et je me sentais de plus en plus joueur. Ces demoiselles ont repris la parole peu à peu et la conversation s'est avérée très intéressante. J'ai fait part à Claire de mon interrogation profonde : qu'est-ce qui est le plus douloureux entre se faire casser le clito ou se faire casser les couilles ? On a conclu que personne n'avait la réponse à cette question. À part peut-être les hermaphrodites.
À un moment, Damien a fait preuve d'une lucidité qu'il avait déjà manifestée lors de cette soirée blind test, en me disant à l'oreille « bon mec, tu as l'air d'avoir plus de succès que moi, je vais te laisser avec elles » et à ce moment, je me suis senti un peu coupable – il m'a un peu servi de faire-valoir.
Le reste de la soirée en compagnie de Sophie et Claire est passé vite, en particulier quand on a commencé les shooters. Du rhum maison particulièrement bon. J'en ai payé plusieurs (pas compté) à Claire en insistant bien sur le fait que je ne faisais pas ça en tant qu'homme paternaliste qui offre à la femme, mais en tant qu'être humain à un autre être humain. J'ai beaucoup dépensé ce soir-là. Je suis trop généreux quand je suis bourré, faut que je fasse gaffe. Et le rhum tapait fort…
Est venu le moment où les filles ont dû partir, elles se levaient tôt le lendemain. Je leur ai tout naturellement demandé leurs numéros. Claire s'est inscrite elle-même dans mon répertoire, avec enthousiasme, puis s'est bipée elle-même avec mon téléphone. Sophie a refusé poliment.
Mon cousin devait me rejoindre vers minuit. Il est arrivé avec une large avance, mais malgré ça je n'étais déjà plus du tout dans mon état normal. Je me souviens qu'on s'est mis sur la tronche au milieu de la Rue de la soif, en toute camaraderie, façon Fight Club. En revanche, il paraît que j'ai pris le numéro d'une autre nana – il y a effectivement un nouveau prénom féminin dans mon répertoire, en plus de Claire – mais je n'en ai aucun fichu souvenir…
Ça commence la semaine dernière, mardi, la veille de la manif contre la loi travail. Direction Rennes, 2h de route, ça faisait quelques mois que je n'avais pas remis les pieds dans la capitale bretonne. Je covoiturai avec le papa pote, un gars de 55 balais qui s'entend bien avec les « djeuns ». Il me raconta les 400 coups de sa jeunesse, on s'échanga des anecdotes croustillantes, bref le voyage fut bien sympathique.
19h, je débarque à Rennes avec mon sac sur le dos et la super patate, déterminé à conquérir la ville entière. Je passe quelques coups de fil pour m'organiser, je savais pas encore exactement où j'allais dormir ce soir.
Marchant jusqu'au centre-ville, je croise plusieurs fois un mini cortège de manifestation féministe. Un slogan qui se terminait par « vous nous cassez le clito ».
Arrivé Rue de la soif, je me pose à un de mes bars préférés. Je tombe sur un gars que j'avais déjà vu une fois en soirée, on était dans la même équipe de blind test et on s'était tapé des barres. Ce soir-là j'étais également en mode « J'irai dormir chez vous » et j'avais fini la soirée chez une fille, mais sans faire de galipettes – faudra que je vous parle de cette fille-là à l'occasion. Bref, le gars du blind test, appelons-le Damien.
Je pose mon sac derrière le comptoir, Damien me présente à des gens, visiblement il connaît bien les habitués du bar. Je socialise, y'a une bonne ambiance, c'est cool. En me déplaçant je bute dans une planche en carton qu'une fille, assise sur une banquette, avait à côté d'elle. J'ai d'abord cru à un projet d'art, et craint de l'avoir abimé, alors j'ai commencé à m'excuser, mais elle m'a dit que c'était pas grave. Je sors pour aller causer aux gens en terrasse ; quand je reviens, je shoote à nouveau dans le carton, toujours sans faire exprès. C'est là que j'ai réalisé que c'était une pancarte de manif. Les deux filles assises là, appelons-les Sophie et Claire, faisaient partie du cortège que j'avais croisé juste avant. Ça faisait un chouette prétexte pour ouvrir la conversation. Je commençai à discuter un peu avec elles, elles étaient sympa et ouvertes d'esprit ; mais j'étais debout au milieu du chemin, c'était inconfortable.
Je décidai de laisser la place à Damien qui venait de surgir d'on ne sait où, et d'ailleurs, mon verre était vide. Je me posai à une place vide devant le comptoir. Devant moi, un ballon de rouge et une grille de mots-croisés à moitié remplie. Une dame blonde revient pour réclamer sa place. D'apparence un peu trop âgée pour moi, mais heh, j'ai toujours été agréable avec les dames, pas de raison que ça change en soirée. Je lui rends sa place après avoir plaisanté un peu sur les mots-croisés. Après quoi, bière en main, je retourne voir Damien et les deux filles. Cette fois j'ai fait attention au carton et j'ai réussi à l'éviter, ce qui m'a valu les félicitations de Sophie.
Il me semble qu'il y a un terme précis pour désigner ces hommes qui croient tout savoir au sujet du féminisme, mieux que les féministes elles-mêmes. Damien tenait un monologue depuis un temps indéterminé quand je suis arrivé, et je dirai sans hésiter beaucoup trop long, vu comment les filles ont réagi en me voyant approcher.
« — Sophie : Bon les gars, à la base c'était une soirée entre filles donc on ne voudrait pas être méchantes, mais ne vous incrustez pas trop…
— Moi : Pas de problème, vous nous faites le moindre signe et on s'en va, promis !
— Claire : Non mais toi tu es gentil, tu peux rester, ça va » avec un grand sourire.
Saisissant un pouf qui traînait, je me suis posé sans complexe au milieu du chemin. Au moins j'étais à la bonne hauteur pour parler. Pour tenter de rééquilibrer la conversation, j'ai commencé à jouer avec Damien en lui lançant des contre-arguments. Le bougre était difficile à arrêter, mais les filles commençaient à s'amuser et je me sentais de plus en plus joueur. Ces demoiselles ont repris la parole peu à peu et la conversation s'est avérée très intéressante. J'ai fait part à Claire de mon interrogation profonde : qu'est-ce qui est le plus douloureux entre se faire casser le clito ou se faire casser les couilles ? On a conclu que personne n'avait la réponse à cette question. À part peut-être les hermaphrodites.
À un moment, Damien a fait preuve d'une lucidité qu'il avait déjà manifestée lors de cette soirée blind test, en me disant à l'oreille « bon mec, tu as l'air d'avoir plus de succès que moi, je vais te laisser avec elles » et à ce moment, je me suis senti un peu coupable – il m'a un peu servi de faire-valoir.
Le reste de la soirée en compagnie de Sophie et Claire est passé vite, en particulier quand on a commencé les shooters. Du rhum maison particulièrement bon. J'en ai payé plusieurs (pas compté) à Claire en insistant bien sur le fait que je ne faisais pas ça en tant qu'homme paternaliste qui offre à la femme, mais en tant qu'être humain à un autre être humain. J'ai beaucoup dépensé ce soir-là. Je suis trop généreux quand je suis bourré, faut que je fasse gaffe. Et le rhum tapait fort…
Est venu le moment où les filles ont dû partir, elles se levaient tôt le lendemain. Je leur ai tout naturellement demandé leurs numéros. Claire s'est inscrite elle-même dans mon répertoire, avec enthousiasme, puis s'est bipée elle-même avec mon téléphone. Sophie a refusé poliment.
Mon cousin devait me rejoindre vers minuit. Il est arrivé avec une large avance, mais malgré ça je n'étais déjà plus du tout dans mon état normal. Je me souviens qu'on s'est mis sur la tronche au milieu de la Rue de la soif, en toute camaraderie, façon Fight Club. En revanche, il paraît que j'ai pris le numéro d'une autre nana – il y a effectivement un nouveau prénom féminin dans mon répertoire, en plus de Claire – mais je n'en ai aucun fichu souvenir…