Déboires d'une névrosée trentenaire
Posté : 23.12.16
Ce qui paraissait mignon à l'adolescence, mon côté "borderline", passionnée, festive, séductrice, l'est nettement moins à 30 ans... Ben ouais, la passion s'est transformée en addiction, la séduction en névrose histrionique et la fête en pub "tu t'es vue quand t'as bu?", usée, vieille fille au quotient affectif proche d'une gamine de 5 ans...
Ce que je pouvais faire passer pour quelque chose de marginal, d'anticonformiste, de rebel voir de révolutionnaire n'apparaît plus aujourd'hui que comme des restes de lait maternel encore collé derrière mes oreilles. Une femme qui refuse de grandir. Un poupon mal sevré, voila ce que je suis.
J'ai 30 ans. En fait j'en ai 31, mais qu'est-ce que ça change, si ce n'est de rendre la situation encore plus pathétique...?
Les quelques bribes de moral qui me restaient ont cédé à l'orée de me trente ET UN an...
En effet, je me suis toujours targué d'avoir fait beaucoup de conneries, sauf celle d'être infidèle... J'en étais fière, mais encore une fois il a fallu que je teste mes limites, que je teste l'expérience pour en avoir le cœur net: suis-je fidèle par lâcheté ou par idéalisme, par profonde conviction? Suis-je fidèle malgré moi? Ou suis-je fidèle par choix?
Je trompe Michel. Je le trompe avec l'amant que je voyais avant de me remettre avec Michel. Il me fait des choses que personne ne me fait, il sait exactement comment me faire jouir. C'est sans sentiment, c'est hard, c'est passionné et il ne me lâche pas tant que je n'ai pas jouis autant de fois qu'il m'est possible de le faire et que je ne le supplie pas d'arrêter.
Et là un monde, une nouvelle perspective s'est offerte à moi. Je n'ai jamais trompé personne car j'étais persuadée que ce serait à moi que ça ferait le plus de mal... Mais en fait, je n'ai pas le sentiment de d'avoir trompé Michel... Et sur le moment, à part jouir comme une folle, je n'ai rien ressenti de particulier. Mais je sens que depuis, quelque chose se passe en moi, et comme je m'en doutais, celle qui souffre en silence c'est moi. Un mépris sourd pour moi-même s'installe inexorablement. Moi, moi, moi... Seule avec moi-même, je ne le souhaiterai même pas à mon pire ennemi...
Il faut savoir que cela fait 5 ans qu'on se connait avec Michel (nom d'emprunt). Durant ces 5 ans, je suis partie, revenue, partie, revenue, partie, revenue etc... Et je me pose toujours la question : pourquoi il reste? Parfois j'en viens à me dire que ce serait vraiment un soulagement pour moi s'il arrêtait de m'aimer, s'il décidait de me quitter. Mais non, il reste et il m'attend patiemment, à chaque fois. Ça me touche et ça m'étouffe en meme temps.
J'ai des diplômes en veux-tu en voilà, mais ils ne me servent à rien. Je suis pauvre, je suis retourné vivre chez mes parents, mes demandes d'emploi ne sont pas concluantes. Je n'ai qu'une intelligence inutile et tout ça contribue au sentiment grandissant que je ne vais pas trouver ma place dans ce système fondé sur l'exclusion des gens "comme moi".
J'ai finalement créer ma propre start up et Dieu merci, ça m'occupe et me bouffe beaucoup de temps, du temps que je n'ai plus pour regarder mon nombril, tant mieux...
Suis-je une caricature de l'artiste torturée? Trop romantique pour coller au réel, pourtant ça marche à tous les coups le couplet anti-capitaliste et pseudo-intellectuel que je sers à qui veut l'entendre. Je crois surtout que je me positionne avec un regard trop sceptique pour "bien" vivre. Un point de vue qui remonte à très loin, le pressentiment que tout n'est qu'un décor théâtrale et qu'il faut jouer son rôle dans la pièce où l'on nous a parachuté violemment sans qu'on aille rien demandé à personne...
Je veux l'amour avec un grand A, je VEUX que ça existe. Mais ça n'existe pas...
Merde je suis fatiguée, mes 150 mg de valenfaxine ne me font plus rien. Je n'arrive plus à coucher avec mon homme, malgré que je l'aime (est-ce que je l'aime ou est-ce que je reste avec lui par confort et par peur d'être seule?) Parfois j'aimerai le jeter à la poubelle ce copain-là, qu'il disparaisse et que je puisse enfin vivre une merveilleuse romance, la romance que j'estime mériter! Mais dès que Michel n'est pas près de moi, toutes mes angoisses refont surface, je bois, snife, baise, fume, triche. Je suis perdue au milieu d'un océan de turpitudes, j'ai l'impression de ne plus avoir de peau, d'être à vif, désincarnée et que plus rien ne me protège. Alors je me fais du mal, je retourne la douleur et la peur contre moi-même en me disant que c'est comme ça, par l'entraînement, que je finirai par ne plus rien ressentir, enfin...
Je ne sais pas si je dois quitter Michel, si le fait de le quitter indique que je ne l'aime pas vraiment ou est-ce qu'au contraire, le quitter, encore, ne serait pas une nouvelle preuve de mon ingérence émotionnelle, une manière de fuir l'engagement, l'attachement synonyme chez moi d'anxiété et de douleur?
Si quelqu'un a une idée?
Merci de m'avoir lu.
L.
Ce que je pouvais faire passer pour quelque chose de marginal, d'anticonformiste, de rebel voir de révolutionnaire n'apparaît plus aujourd'hui que comme des restes de lait maternel encore collé derrière mes oreilles. Une femme qui refuse de grandir. Un poupon mal sevré, voila ce que je suis.
J'ai 30 ans. En fait j'en ai 31, mais qu'est-ce que ça change, si ce n'est de rendre la situation encore plus pathétique...?
Les quelques bribes de moral qui me restaient ont cédé à l'orée de me trente ET UN an...
En effet, je me suis toujours targué d'avoir fait beaucoup de conneries, sauf celle d'être infidèle... J'en étais fière, mais encore une fois il a fallu que je teste mes limites, que je teste l'expérience pour en avoir le cœur net: suis-je fidèle par lâcheté ou par idéalisme, par profonde conviction? Suis-je fidèle malgré moi? Ou suis-je fidèle par choix?
Je trompe Michel. Je le trompe avec l'amant que je voyais avant de me remettre avec Michel. Il me fait des choses que personne ne me fait, il sait exactement comment me faire jouir. C'est sans sentiment, c'est hard, c'est passionné et il ne me lâche pas tant que je n'ai pas jouis autant de fois qu'il m'est possible de le faire et que je ne le supplie pas d'arrêter.
Et là un monde, une nouvelle perspective s'est offerte à moi. Je n'ai jamais trompé personne car j'étais persuadée que ce serait à moi que ça ferait le plus de mal... Mais en fait, je n'ai pas le sentiment de d'avoir trompé Michel... Et sur le moment, à part jouir comme une folle, je n'ai rien ressenti de particulier. Mais je sens que depuis, quelque chose se passe en moi, et comme je m'en doutais, celle qui souffre en silence c'est moi. Un mépris sourd pour moi-même s'installe inexorablement. Moi, moi, moi... Seule avec moi-même, je ne le souhaiterai même pas à mon pire ennemi...
Il faut savoir que cela fait 5 ans qu'on se connait avec Michel (nom d'emprunt). Durant ces 5 ans, je suis partie, revenue, partie, revenue, partie, revenue etc... Et je me pose toujours la question : pourquoi il reste? Parfois j'en viens à me dire que ce serait vraiment un soulagement pour moi s'il arrêtait de m'aimer, s'il décidait de me quitter. Mais non, il reste et il m'attend patiemment, à chaque fois. Ça me touche et ça m'étouffe en meme temps.
J'ai des diplômes en veux-tu en voilà, mais ils ne me servent à rien. Je suis pauvre, je suis retourné vivre chez mes parents, mes demandes d'emploi ne sont pas concluantes. Je n'ai qu'une intelligence inutile et tout ça contribue au sentiment grandissant que je ne vais pas trouver ma place dans ce système fondé sur l'exclusion des gens "comme moi".
J'ai finalement créer ma propre start up et Dieu merci, ça m'occupe et me bouffe beaucoup de temps, du temps que je n'ai plus pour regarder mon nombril, tant mieux...
Suis-je une caricature de l'artiste torturée? Trop romantique pour coller au réel, pourtant ça marche à tous les coups le couplet anti-capitaliste et pseudo-intellectuel que je sers à qui veut l'entendre. Je crois surtout que je me positionne avec un regard trop sceptique pour "bien" vivre. Un point de vue qui remonte à très loin, le pressentiment que tout n'est qu'un décor théâtrale et qu'il faut jouer son rôle dans la pièce où l'on nous a parachuté violemment sans qu'on aille rien demandé à personne...
Je veux l'amour avec un grand A, je VEUX que ça existe. Mais ça n'existe pas...
Merde je suis fatiguée, mes 150 mg de valenfaxine ne me font plus rien. Je n'arrive plus à coucher avec mon homme, malgré que je l'aime (est-ce que je l'aime ou est-ce que je reste avec lui par confort et par peur d'être seule?) Parfois j'aimerai le jeter à la poubelle ce copain-là, qu'il disparaisse et que je puisse enfin vivre une merveilleuse romance, la romance que j'estime mériter! Mais dès que Michel n'est pas près de moi, toutes mes angoisses refont surface, je bois, snife, baise, fume, triche. Je suis perdue au milieu d'un océan de turpitudes, j'ai l'impression de ne plus avoir de peau, d'être à vif, désincarnée et que plus rien ne me protège. Alors je me fais du mal, je retourne la douleur et la peur contre moi-même en me disant que c'est comme ça, par l'entraînement, que je finirai par ne plus rien ressentir, enfin...
Je ne sais pas si je dois quitter Michel, si le fait de le quitter indique que je ne l'aime pas vraiment ou est-ce qu'au contraire, le quitter, encore, ne serait pas une nouvelle preuve de mon ingérence émotionnelle, une manière de fuir l'engagement, l'attachement synonyme chez moi d'anxiété et de douleur?
Si quelqu'un a une idée?
Merci de m'avoir lu.
L.