Perdre sa famille en étant honnête
Posté : 28.01.17
En écrivant ces mots, je ne me rends pas encore bien compte de toute l'ampleur du problème. Je sais seulement que ça en est un.
Cela fait maintenant dix ans que je suis athée. En France, c'est banal. Dans ma famille la culture française et occidentale n'a que très peu d'emprise dans le domaine des idées. Personne dans ma famille ne sait que je suis athée. Personne ne veut le savoir.
Ça ne m'a jamais vraiment dérangé de faire semblant. Depuis le début, je suis conscient de ce que cela implique de me déclarer athée et je ne suis pas prêt à assumer les conséquences. C'est un peu ridicule quand je le vois sous le prisme de ma culture occidentale. Je n'ai qu'à dire que je ne crois pas en dieu et pouf, plus de famille. Je considère déjà que je n'ai plus de mère et plus de père. J'ai encore un frère, des tantes, des cousins... Rien de tout cela ne resterait.
Quand je le considère sous le point de vue de mon autre culture, ce serait comme si j'entrais dans la pièce à vivre familiale, que je déposais un gros cake en plein milieu sous le regard de tout le monde tout en leur demandant de ne pas faire attention à moi. Oui, c'est une très bonne métaphore.
Je ne me sens pas vieillir. Dans mon subconscient, je suis éternellement jeune jusqu'à preuve du contraire. Le fait que j'ai la même tête et quasiment le même corps depuis mes quinze ans ne m'aide pas beaucoup. Pourtant je me rapproche de la trentaine. C'est encore loin mais plus près que je ne le pense.
Ma famille commence à me demander de m'impliquer. Elle me parle de mariage, d'enfants, de dieu, de devoir... Mon frère m'a même encouragé à m'impliquer plus dans la religion en me laissant sous entendre qu'il y avait des femmes prêtes à se marier avec un inconnu qui n'a pour seul lien avec elles que leur dévotion pour dieu. "T'aurais plus besoin de te prendre la tête avec les filles" me dit-il victorieusement.
Mais en vrai j'en ai rien à foutre de tout ça. Et c'est là où je me pose la question. Jusqu'à quand je vais pouvoir faire semblant? Si un jour je veux des enfants, comment je vais gérer la situation auprès de ma compagne? Qui veut d'un homme tiraillé entre deux mondes de toute façon? N'est ce pas mon manque d'honnêteté qui m'empêche d'avancer et d'être vraiment moi même? La frivolité, le consumérisme et la mentalité aliénée du monde occidental. Le dogmatisme, le voile mystificateur et le communautarisme de mon autre culture. J'ai envie de rejeter les deux mais pour aller où? Où est ma place? Où est la chance du multiculturalisme dont on m'a si souvent vanté les mérites?
J'ai besoin d'entendre des avis nouveaux sur le sujet, de me sentir compris. Si vous en avez la capacité et l'envie, laissez moi un commentaire, un témoignage ou une piste de réflexion.
Cela fait maintenant dix ans que je suis athée. En France, c'est banal. Dans ma famille la culture française et occidentale n'a que très peu d'emprise dans le domaine des idées. Personne dans ma famille ne sait que je suis athée. Personne ne veut le savoir.
Ça ne m'a jamais vraiment dérangé de faire semblant. Depuis le début, je suis conscient de ce que cela implique de me déclarer athée et je ne suis pas prêt à assumer les conséquences. C'est un peu ridicule quand je le vois sous le prisme de ma culture occidentale. Je n'ai qu'à dire que je ne crois pas en dieu et pouf, plus de famille. Je considère déjà que je n'ai plus de mère et plus de père. J'ai encore un frère, des tantes, des cousins... Rien de tout cela ne resterait.
Quand je le considère sous le point de vue de mon autre culture, ce serait comme si j'entrais dans la pièce à vivre familiale, que je déposais un gros cake en plein milieu sous le regard de tout le monde tout en leur demandant de ne pas faire attention à moi. Oui, c'est une très bonne métaphore.
Je ne me sens pas vieillir. Dans mon subconscient, je suis éternellement jeune jusqu'à preuve du contraire. Le fait que j'ai la même tête et quasiment le même corps depuis mes quinze ans ne m'aide pas beaucoup. Pourtant je me rapproche de la trentaine. C'est encore loin mais plus près que je ne le pense.
Ma famille commence à me demander de m'impliquer. Elle me parle de mariage, d'enfants, de dieu, de devoir... Mon frère m'a même encouragé à m'impliquer plus dans la religion en me laissant sous entendre qu'il y avait des femmes prêtes à se marier avec un inconnu qui n'a pour seul lien avec elles que leur dévotion pour dieu. "T'aurais plus besoin de te prendre la tête avec les filles" me dit-il victorieusement.
Mais en vrai j'en ai rien à foutre de tout ça. Et c'est là où je me pose la question. Jusqu'à quand je vais pouvoir faire semblant? Si un jour je veux des enfants, comment je vais gérer la situation auprès de ma compagne? Qui veut d'un homme tiraillé entre deux mondes de toute façon? N'est ce pas mon manque d'honnêteté qui m'empêche d'avancer et d'être vraiment moi même? La frivolité, le consumérisme et la mentalité aliénée du monde occidental. Le dogmatisme, le voile mystificateur et le communautarisme de mon autre culture. J'ai envie de rejeter les deux mais pour aller où? Où est ma place? Où est la chance du multiculturalisme dont on m'a si souvent vanté les mérites?
J'ai besoin d'entendre des avis nouveaux sur le sujet, de me sentir compris. Si vous en avez la capacité et l'envie, laissez moi un commentaire, un témoignage ou une piste de réflexion.