Relation toxique, pervers manipulateur
Posté : 26.04.17
Bonjour,
Je suis en couple depuis 9 ans, avec un homme plus âgé que moi (je le mentionne juste comme ça, la différence ne m’a jamais dérangée). Toutes ces années ont été difficiles, puisque cet homme est ce qu’on appelle un pervers narcissique, une personne toxique. Instiguant le chaud et le froid, passant d’une bonne humeur apparente, à crier, détruire quelque chose parce qu’il ne parvient pas à ses fins (comme serrer une vis par exemple). Ridicule ? Et encore, c’est pire en vrai !
Manipulation, chantage affectif, jalousie, possessivité, colères, insultes, mensonges… Et de l’autre côté, gentil, doux, attentionné.
Quand je l’ai rencontré, j’avais 17 ans, et j’ai trouvé en lui la stabilité dont j’avais besoin à ce moment-là de ma vie. Pourtant d’un naturel méfiant je suis rapidement tombée amoureuse et me suis installée au bout de deux semaines chez lui. Sa personnalité a commencé apparaitre lorsque j’ai repris les cours en septembre, ça ne lui plaisait pas, il y avait des garçons dans mon lycée…
Il me faisait des scènes, et moi je me sentais fautive d’apporter le malheur dans mon couple, sans trop comprendre pourquoi, mais je l’aimais très fort, je ne voulais pas le perdre. Alors après plusieurs mois de matraquages psychologiques, j’ai arrêté d’aller à l’école. J’étais invitée à des soirées, j’ai insisté une fois pour aller à l’une d’entre elles, l’anniversaire de ma meilleure amie, eh bien, le retour s’est très mal passé. Il m’a hurlé dessus, voulant arrêter tout de suite notre relation, instiguant que les garçons me draguaient et que ça me faisait plaisir… Pourtant lui, ne se gênait pas pour sortir, mais selon lui, un homme c’est différent !
J’ai donc cessé de voir mes copines, je limitais mes contacts avec elles. Tous les anciennes relations masculines ont disparues de ma vie. Je mentais, je me mentais pour cacher la vérité.
Je me suis éloignée également de ma famille, puisqu’il m’avait convaincu qu’elle barrait notre chemin et notre bonheur de couple. J’ai arrêté de faire du sport, puisque je risquais d’y rencontrer des hommes. Je me suis mise à cuisiner, pour lui plaire, à gérer les papiers, la maison était propre, je travaillais avec lui. Bref, je suis devenue sa chose. Malgré cela, ce n’était jamais assez, il suffisait d’une erreur de ma part, et ça prenait des proportions énormes. Comme la fois où, pour protester contre le fait qu’il sorte, je ne lui ai pas fait à manger, ça a été un drame.
Parfois je retrouvais du travail, des jobs ou il y a exclusivement des femmes, avec des horaires selon sa convenance. Je devais l’appeler à chacune de mes pauses. L’argent gagné servait à ses chantiers.
On sortait, ou on invitait plus ou moins régulièrement, des personnes, voyous, tenanciers ou piliers de bars, ayant souvent un fort penchant pour l’alcool et de gros problèmes dans leur tête. Ma lanterne a légèrement commencé à s’éclairer à ce moment-là, ces soirées étaient inintéressantes pour moi, ça finissait mal de temps à autres. Les personnes qu’il côtoyait étaient foncièrement mauvaises.
De mon côté, j’évoluais, je me rendais compte que certaines choses n’étaient pas normales, mais tant pis, l’amour peut faire passer beaucoup de choses.
Quand son comportement devenait trop insupportable, et que je lui disais ce qui n’allait pas, il finissait pas me faire dire que je voulais me séparer. Ce n’est jamais lui qui prenait la décision, trop lâche et manipulateur qu’il est. Cependant, trois fois je suis partie et trois fois je suis revenue, me convaincant à chaque fois qu’il allait changer.
Rapidement après le début de notre relation, mon subconscient plus intelligent que moi, avait commencé à sexuellement le rejeter. Du coup, je n’avais pas beaucoup de libido, et ça, ça lui déplaisait beaucoup. Il est parvenu à me convaincre que le problème venait de moi. J’ai beaucoup cherché, fait de grandes introspections, pour savoir pourquoi j’étais « comme ça », me demandant même si mon père n’avait pas commis des attouchements. J’ai été voir des gynécologues, sexologues, médecins en tous genres mais forcément rien en est ressorti. Alors je me suis simplement dit qu’il allait devoir m’accepter. Nos rapports n’étaient pourtant pas si mauvais en qualité et en quantité, mais Monsieur était exigeant.
Il y a quatre ans, à cause d’une bagarre, il est allé en prison. Pendant 9 mois, je me suis assumée toute seule, je payais mon loyer, mes factures avec mon seul salaire (ce qui n’était pas le cas avec lui, qui ne payait jamais rien). Pour ça aussi il me sortait toujours des excuses et me disait que c’était à cause de ceci ou cela, mais qu’avec ceci ou cela ça irait.
Pendant cette période de prison, ça nous a beaucoup rapprochés, j’étais restée forte, j’allais le voir tous les week end, on discutait beaucoup sur nos futurs projets. Je le trouvais beaucoup changé, il semblait tellement avoir pris du recul sur lui-même, sur ses erreurs passées, que j’ai voulu y croire encore une fois. Quand il est sorti, un monde s’est écroulé. Il était pire qu’en rentrant en prison, il sortait tout le temps, se mettait dans des états lamentables, était particulièrement méchant avec moi, ne travaillait pas et ne cherchait pas particulièrement, ne respectait pas ses obligations envers la justice…
C’était le début du déclic pour moi, j’ai repris plus régulièrement des contacts avec ma famille, j’ai passé un bac en 2015, et ai enchaîné sur un BTS en alternance. Je ne mens et ne me mens plus, quand on me propose de sortir, je dis que mon mec est jaloux et que ce n’est pas possible. Je me suis rendue compte que c’était lui qui n’était pas normal, ce n’était pas à moi de guérir ses blessures, ni à moi de changer.
Je mets de l’argent de côté depuis trois ans, je fais de nouveaux projets, je raconte ma relation pour mieux me sortir de son emprise. La fin d’une relation comme celle-là, c’est un long cheminement psychologique, aujourd’hui plus rien ne me retient à lui, je ne l’aime presque plus, je m’en moque. Je prépare méticuleusement mon déménagement, loin de lui, et d’ici quelques semaines ce sera terminé.
Il me restera à me concentrer sur ma reconstruction, je ne tiens pas à faire subir mes défaillances à un futur mec bien.
Tout mon cheminement n’est qu’un résumé, mais je peux vous assurer, que ça a été long, avec des phases très hautes et très basses mais qu’on peut se sortir d’une relation toxique.
Voilà cet énorme pavé sur ma vie a pour but de partager mon expérience et de discuter, sur vos propres parcours, de s’apporter un peu de soutien, et de lire vos conseils. Mais surtout pas de remplacer une psychothérapie ! Merci à vous de m’avoir lue, j’attends vos retours.
Je suis en couple depuis 9 ans, avec un homme plus âgé que moi (je le mentionne juste comme ça, la différence ne m’a jamais dérangée). Toutes ces années ont été difficiles, puisque cet homme est ce qu’on appelle un pervers narcissique, une personne toxique. Instiguant le chaud et le froid, passant d’une bonne humeur apparente, à crier, détruire quelque chose parce qu’il ne parvient pas à ses fins (comme serrer une vis par exemple). Ridicule ? Et encore, c’est pire en vrai !
Manipulation, chantage affectif, jalousie, possessivité, colères, insultes, mensonges… Et de l’autre côté, gentil, doux, attentionné.
Quand je l’ai rencontré, j’avais 17 ans, et j’ai trouvé en lui la stabilité dont j’avais besoin à ce moment-là de ma vie. Pourtant d’un naturel méfiant je suis rapidement tombée amoureuse et me suis installée au bout de deux semaines chez lui. Sa personnalité a commencé apparaitre lorsque j’ai repris les cours en septembre, ça ne lui plaisait pas, il y avait des garçons dans mon lycée…
Il me faisait des scènes, et moi je me sentais fautive d’apporter le malheur dans mon couple, sans trop comprendre pourquoi, mais je l’aimais très fort, je ne voulais pas le perdre. Alors après plusieurs mois de matraquages psychologiques, j’ai arrêté d’aller à l’école. J’étais invitée à des soirées, j’ai insisté une fois pour aller à l’une d’entre elles, l’anniversaire de ma meilleure amie, eh bien, le retour s’est très mal passé. Il m’a hurlé dessus, voulant arrêter tout de suite notre relation, instiguant que les garçons me draguaient et que ça me faisait plaisir… Pourtant lui, ne se gênait pas pour sortir, mais selon lui, un homme c’est différent !
J’ai donc cessé de voir mes copines, je limitais mes contacts avec elles. Tous les anciennes relations masculines ont disparues de ma vie. Je mentais, je me mentais pour cacher la vérité.
Je me suis éloignée également de ma famille, puisqu’il m’avait convaincu qu’elle barrait notre chemin et notre bonheur de couple. J’ai arrêté de faire du sport, puisque je risquais d’y rencontrer des hommes. Je me suis mise à cuisiner, pour lui plaire, à gérer les papiers, la maison était propre, je travaillais avec lui. Bref, je suis devenue sa chose. Malgré cela, ce n’était jamais assez, il suffisait d’une erreur de ma part, et ça prenait des proportions énormes. Comme la fois où, pour protester contre le fait qu’il sorte, je ne lui ai pas fait à manger, ça a été un drame.
Parfois je retrouvais du travail, des jobs ou il y a exclusivement des femmes, avec des horaires selon sa convenance. Je devais l’appeler à chacune de mes pauses. L’argent gagné servait à ses chantiers.
On sortait, ou on invitait plus ou moins régulièrement, des personnes, voyous, tenanciers ou piliers de bars, ayant souvent un fort penchant pour l’alcool et de gros problèmes dans leur tête. Ma lanterne a légèrement commencé à s’éclairer à ce moment-là, ces soirées étaient inintéressantes pour moi, ça finissait mal de temps à autres. Les personnes qu’il côtoyait étaient foncièrement mauvaises.
De mon côté, j’évoluais, je me rendais compte que certaines choses n’étaient pas normales, mais tant pis, l’amour peut faire passer beaucoup de choses.
Quand son comportement devenait trop insupportable, et que je lui disais ce qui n’allait pas, il finissait pas me faire dire que je voulais me séparer. Ce n’est jamais lui qui prenait la décision, trop lâche et manipulateur qu’il est. Cependant, trois fois je suis partie et trois fois je suis revenue, me convaincant à chaque fois qu’il allait changer.
Rapidement après le début de notre relation, mon subconscient plus intelligent que moi, avait commencé à sexuellement le rejeter. Du coup, je n’avais pas beaucoup de libido, et ça, ça lui déplaisait beaucoup. Il est parvenu à me convaincre que le problème venait de moi. J’ai beaucoup cherché, fait de grandes introspections, pour savoir pourquoi j’étais « comme ça », me demandant même si mon père n’avait pas commis des attouchements. J’ai été voir des gynécologues, sexologues, médecins en tous genres mais forcément rien en est ressorti. Alors je me suis simplement dit qu’il allait devoir m’accepter. Nos rapports n’étaient pourtant pas si mauvais en qualité et en quantité, mais Monsieur était exigeant.
Il y a quatre ans, à cause d’une bagarre, il est allé en prison. Pendant 9 mois, je me suis assumée toute seule, je payais mon loyer, mes factures avec mon seul salaire (ce qui n’était pas le cas avec lui, qui ne payait jamais rien). Pour ça aussi il me sortait toujours des excuses et me disait que c’était à cause de ceci ou cela, mais qu’avec ceci ou cela ça irait.
Pendant cette période de prison, ça nous a beaucoup rapprochés, j’étais restée forte, j’allais le voir tous les week end, on discutait beaucoup sur nos futurs projets. Je le trouvais beaucoup changé, il semblait tellement avoir pris du recul sur lui-même, sur ses erreurs passées, que j’ai voulu y croire encore une fois. Quand il est sorti, un monde s’est écroulé. Il était pire qu’en rentrant en prison, il sortait tout le temps, se mettait dans des états lamentables, était particulièrement méchant avec moi, ne travaillait pas et ne cherchait pas particulièrement, ne respectait pas ses obligations envers la justice…
C’était le début du déclic pour moi, j’ai repris plus régulièrement des contacts avec ma famille, j’ai passé un bac en 2015, et ai enchaîné sur un BTS en alternance. Je ne mens et ne me mens plus, quand on me propose de sortir, je dis que mon mec est jaloux et que ce n’est pas possible. Je me suis rendue compte que c’était lui qui n’était pas normal, ce n’était pas à moi de guérir ses blessures, ni à moi de changer.
Je mets de l’argent de côté depuis trois ans, je fais de nouveaux projets, je raconte ma relation pour mieux me sortir de son emprise. La fin d’une relation comme celle-là, c’est un long cheminement psychologique, aujourd’hui plus rien ne me retient à lui, je ne l’aime presque plus, je m’en moque. Je prépare méticuleusement mon déménagement, loin de lui, et d’ici quelques semaines ce sera terminé.
Il me restera à me concentrer sur ma reconstruction, je ne tiens pas à faire subir mes défaillances à un futur mec bien.
Tout mon cheminement n’est qu’un résumé, mais je peux vous assurer, que ça a été long, avec des phases très hautes et très basses mais qu’on peut se sortir d’une relation toxique.
Voilà cet énorme pavé sur ma vie a pour but de partager mon expérience et de discuter, sur vos propres parcours, de s’apporter un peu de soutien, et de lire vos conseils. Mais surtout pas de remplacer une psychothérapie ! Merci à vous de m’avoir lue, j’attends vos retours.