Pourquoi travaillez-vous ?
La première réponse qui vient à l'esprit c'est : "Pour gagner sa vie".
Pourtant, aujourd'hui en France, il est techniquement possible de vivre sans travailler.
L'enrichissement grâce à l'effort répété ne semble plus être mis en avant. On constate en effet plutôt des fortunes qui se sont bâties sur un gros succès commercial, où grâce à des investissements immobiliers ou financiers, ou encore de l'héritage.
Pour les génération précédentes, la valeur-travail était importante, et reconnue. Les gens travaillaient avant tout parce que c'était "Bien".
Mais aujourd'hui, je pense qu'on ne peut plus se lever tous les matins uniquement parce que "c'est comme ça" ou parce que "travailler c'est Bien".
En effet, travailler n'est plus forcément synonyme :
- De nécessité : Pour peu que l'on vive simplement, on peut techniquement vivre sans travailler avec le RSA pour seul revenu et en bénéficiant de tous les tarifs de solidarité existants.
- D'utilité pour la société : L'automatisation et l'informatisation réduisent la part nécessaire de travail humain pour ce qui est de la production. A l'échelle de la société, on pourrait techniquement produire la plupart des biens de consommation courante avec quasiment zéro heure de travail humain. D'ailleurs, les Elon Musk et autres poids lourd du numérique plaident pour l'instauration d'un revenu universel.
- D'enrichissement : On peut s'enrichir plus vite en réalisant un bon investissement, on nous montre des modèles d'entrepreneurs qui se sont enrichis en montant un business autonome, on voit certains patrimoines bondir de plusieurs milliards d'euros en un an.
- D'intégration sociale : On peut avoir un travail, sans qu'aucun lien personnel ne se crée avec les collègues, et se retrouver seul chez soi tous les soirs
- De trouver un·e partenaire : On séduit mieux en étant fun et léger, que grâce à la qualité morale du goût de l'effort.
Pour autant, est-ce que le goût de l'effort et la valeur travail sont devenus désuets et inutiles ?
Je ne pense pas. Mais aujourd'hui, pour rester motivé dans sa carrière, nous devons tôt ou tard répondre à cette question que je vous pose :
Pourquoi travailler ?
Pourtant, aujourd'hui en France, il est techniquement possible de vivre sans travailler.
L'enrichissement grâce à l'effort répété ne semble plus être mis en avant. On constate en effet plutôt des fortunes qui se sont bâties sur un gros succès commercial, où grâce à des investissements immobiliers ou financiers, ou encore de l'héritage.
Pour les génération précédentes, la valeur-travail était importante, et reconnue. Les gens travaillaient avant tout parce que c'était "Bien".
Mais aujourd'hui, je pense qu'on ne peut plus se lever tous les matins uniquement parce que "c'est comme ça" ou parce que "travailler c'est Bien".
En effet, travailler n'est plus forcément synonyme :
- De nécessité : Pour peu que l'on vive simplement, on peut techniquement vivre sans travailler avec le RSA pour seul revenu et en bénéficiant de tous les tarifs de solidarité existants.
- D'utilité pour la société : L'automatisation et l'informatisation réduisent la part nécessaire de travail humain pour ce qui est de la production. A l'échelle de la société, on pourrait techniquement produire la plupart des biens de consommation courante avec quasiment zéro heure de travail humain. D'ailleurs, les Elon Musk et autres poids lourd du numérique plaident pour l'instauration d'un revenu universel.
- D'enrichissement : On peut s'enrichir plus vite en réalisant un bon investissement, on nous montre des modèles d'entrepreneurs qui se sont enrichis en montant un business autonome, on voit certains patrimoines bondir de plusieurs milliards d'euros en un an.
- D'intégration sociale : On peut avoir un travail, sans qu'aucun lien personnel ne se crée avec les collègues, et se retrouver seul chez soi tous les soirs
- De trouver un·e partenaire : On séduit mieux en étant fun et léger, que grâce à la qualité morale du goût de l'effort.
Pour autant, est-ce que le goût de l'effort et la valeur travail sont devenus désuets et inutiles ?
Je ne pense pas. Mais aujourd'hui, pour rester motivé dans sa carrière, nous devons tôt ou tard répondre à cette question que je vous pose :
Pourquoi travailler ?
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+2] Très intéressant le 19.04.18, 16h51 par Popovski
- [+1] Intéressant le 19.04.18, 23h38 par Perlambre
- [0] ??? le 20.04.18, 09h58 par Iskandar
>Parce qu'on a que ça à faire haha, ça m'occupe, et je suis plus productif si j'ai une activité usuelle que si je suis libre total, quoique je me suis énormement amélioré là dessus. Le travail c'est la santé. Au japon la plupart des hommes japonais travaillent jusqu'à 70 ans voir plus. Je sais pas si c'est génétique ou quoi mais ils en paraissent 10 ou 15 de moins, et sont super alertes.
En soit, "ne pas bouger" c'est mourir a petit feu, enfin encore plus vite, j'ai tendance à être d'accord.
Quand ton travail est stimulant c'est chouette, t'entretiens ton cerveau comme t'entretiens ton corps. PArfois c'est chiant de faire des squats, mais il faut le faire, et de temps en temps tu fera des trucs moins chouettes au travail aussi.
>Parce qu'avoir des sous ça te permet d'être libre* et d'avoir une marge de manoeuvre importante dans tes choix de vie.
Libre, surtout si tu trouves un machin qui paie bien et qui te demande pas de faire des journée de 11h (coucou les avocats d'affaires et les consultants BCG) ou plus par jours. Il y a des planques, ou plutot des travaux qui gagnent bien ou beaucoup sans pour autant te bouffer ta vie.
Souvent, un travail ou t'es payé pas super bien mais qui te demande beaucoup d'heures et de qualification te paie par un autre biais, souvent au prestige (coucou la pub!)
Là il y a une vraie question à poser.
Le revenu universel ça peut paraitre séduisant, faut que ça soit fait intelligemment. Moi personnellement je n'y crois pas vu comme on gère absolument pas bien des questions tout aussi complexes ailleurs.
Moi un mec qui me dit "je vis au RSA", il a interet à avoir du swag et du panache, ou un vrai projet s'il veut pas assez vite être catégorisé dans le parasite.
Parce que le RSA c'est pompé sur mon blé.
Il y a pas de chemin de facilité, sauf à avoir du capital de base.
Par contre il y a effectivement se défaire de faux schémas (genre aller à la fac et faire des BAC+ qq chose = des sous // faire une start up = forcément modèle disruptif ou une idée novatrice). Faut être observant. Mais les trucs comme le drop-shipping et tout, bon, ça se saurait.
On ne raconte que les histoires qui marchent, faut juste savoir ce que ça te coute de perdre.

De toute manière je crois savoir que le cerveau est disposé à être heureux quand tu travailles, on a été naturellement selectionné pour ça.
La question de l'IA peut changer le paradigme, mais pas forcément dans le bon sens qu'on crois.
En soit, "ne pas bouger" c'est mourir a petit feu, enfin encore plus vite, j'ai tendance à être d'accord.
Quand ton travail est stimulant c'est chouette, t'entretiens ton cerveau comme t'entretiens ton corps. PArfois c'est chiant de faire des squats, mais il faut le faire, et de temps en temps tu fera des trucs moins chouettes au travail aussi.
>Parce qu'avoir des sous ça te permet d'être libre* et d'avoir une marge de manoeuvre importante dans tes choix de vie.
Libre, surtout si tu trouves un machin qui paie bien et qui te demande pas de faire des journée de 11h (coucou les avocats d'affaires et les consultants BCG) ou plus par jours. Il y a des planques, ou plutot des travaux qui gagnent bien ou beaucoup sans pour autant te bouffer ta vie.
Souvent, un travail ou t'es payé pas super bien mais qui te demande beaucoup d'heures et de qualification te paie par un autre biais, souvent au prestige (coucou la pub!)
Oui, sauf que si tu fais un 101 Marxisme, les moyens de production (robot et IA) et/ou le capital nécéssaire pour les produite n'appartiennent pas aux gens concernés, donc a un moment donné, ça va servir, mais pas forcément à la majorité.- D'utilité pour la société : L'automatisation et l'informatisation réduisent la part nécessaire de travail humain pour ce qui est de la production. A l'échelle de la société, on pourrait techniquement produire la plupart des biens de consommation courante avec quasiment zéro heure de travail
Là il y a une vraie question à poser.
Le revenu universel ça peut paraitre séduisant, faut que ça soit fait intelligemment. Moi personnellement je n'y crois pas vu comme on gère absolument pas bien des questions tout aussi complexes ailleurs.
Faut être fort pour y arriver. Les gens vont te juger. Grand bien leur en fasse, faut juste pas te sentir concerné et accepter leur jugement.- De nécessité : Pour peu que l'on vive simplement, on peut techniquement vivre sans travailler avec le RSA pour seul revenu et en bénéficiant de tous les tarifs de solidarité existants.
Moi un mec qui me dit "je vis au RSA", il a interet à avoir du swag et du panache, ou un vrai projet s'il veut pas assez vite être catégorisé dans le parasite.
Parce que le RSA c'est pompé sur mon blé.
Ca c'est faux.- D'enrichissement : On peut s'enrichir plus vite en réalisant un bon investissement, on nous montre des modèles d'entrepreneurs qui se sont enrichis en montant un business autonome, on voit certains patrimoines bondir de plusieurs milliards d'euros en un an.
Il y a pas de chemin de facilité, sauf à avoir du capital de base.
Par contre il y a effectivement se défaire de faux schémas (genre aller à la fac et faire des BAC+ qq chose = des sous // faire une start up = forcément modèle disruptif ou une idée novatrice). Faut être observant. Mais les trucs comme le drop-shipping et tout, bon, ça se saurait.
On ne raconte que les histoires qui marchent, faut juste savoir ce que ça te coute de perdre.
Oui sauf qu'être fun et léger c'est plus simple quand tu gagnes masse de blé dans un travail qui te botte, et qu'il te reste un peu de temps, plutot que je sais pas, être seul chez toi à compter les sous.- De trouver un·e partenaire : On séduit mieux en étant fun et léger, que grâce à la qualité morale du goût de l'effort.
IdemPour autant, est-ce que le goût de l'effort et la valeur travail sont devenus désuets et inutiles ?
Je ne pense pas.

De toute manière je crois savoir que le cerveau est disposé à être heureux quand tu travailles, on a été naturellement selectionné pour ça.
La question de l'IA peut changer le paradigme, mais pas forcément dans le bon sens qu'on crois.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] 100% d'accord le 19.04.18, 16h15 par valll
- [+1] Oui le 19.04.18, 23h39 par Perlambre
- [+1] Intéressant le 20.04.18, 09h05 par Axelos
Pas encore Smooth, pas encoreParce que le RSA c'est pompé sur mon blé.


Ceci étant dit :
Ce n'est plus forcément synonyme, mais c'est souvent l'un des meilleurs moyens.En effet, travailler n'est plus forcément synonyme :
- De nécessité : Pour peu que l'on vive simplement, on peut techniquement vivre sans travailler avec le RSA pour seul revenu et en bénéficiant de tous les tarifs de solidarité existants.
- D'utilité pour la société : L'automatisation et l'informatisation réduisent la part nécessaire de travail humain pour ce qui est de la production. A l'échelle de la société, on pourrait techniquement produire la plupart des biens de consommation courante avec quasiment zéro heure de travail humain. D'ailleurs, les Elon Musk et autres poids lourd du numérique plaident pour l'instauration d'un revenu universel.
- D'enrichissement : On peut s'enrichir plus vite en réalisant un bon investissement, on nous montre des modèles d'entrepreneurs qui se sont enrichis en montant un business autonome, on voit certains patrimoines bondir de plusieurs milliards d'euros en un an.
- D'intégration sociale : On peut avoir un travail, sans qu'aucun lien personnel ne se crée avec les collègues, et se retrouver seul chez soi tous les soirs
- De trouver un·e partenaire : On séduit mieux en étant fun et léger, que grâce à la qualité morale du goût de l'effort.
Après je tiens aussi à m'élever en faux avec l'idée que le travail ne paye plus. Que l'enrichissement peut se faire de manière miraculeuse par un bon positionnement marketing, commercial, financier, une prise de risque au bon moment.
Bien que je n'ai pas d'amour particulier pour la finance ou le commerce, penser que les placements ou le commerce ne demande pas de travail est un leurre.
Bien sûr qu'il y a des miracles et des coups de chance, mais je ne pense pas qu'on dirait que pour s'enrichir il suffise de jouer au loto.
A mon humble avis les deux facteurs qui fragilisent, bousculent et abîment le rapport au travail de notre société FRANCAISE sont le manque de sens, et la baisse de la croyance que le travail paye.
Je dis française car franchement pour avoir pas mal voyagé il y a presque autant de rapport au travail différents que de pays, voir de gens

- Manque de sens : bah, ça a déjà été pas mal évoqué, étudié même par économistes & co : les bullshits jobs, qui deviennent très très nombreux. Beaucoup de gens ont de plus en plus de mal à voir le fruit de leur travail. A quoi ils servent en gros. A mon avis c'est aussi l'une des raisons qui explique la montée du stress. Le stress et la pression sont un moyen comme un autre de croire et faire croire à l'utilité de trucs inutiles. C'est probablement moins visible dans les métiers manuels.
- Baisse de croyance dans le fait que le travail paye : bah. Relire ton post suffit je pense. Une chiée de gens désabusés à plus ou moins juste titre convaincus que le fait de bosser dur ne change rien à la fin. Et puis la sale habitude qu'on prend de choisir la solution qui nous semble la plus facile à défaut de celle qui nous semble la meilleure. Mythe de l'enrichissement rapide et miraculeux.
Après faut aussi mettre les pieds dans le plat et dire que toutes ces interrogations sur le travail ne concernent qu'une part très privilégiée de la population. Ceux qui peuvent, ont le temps et les capacités de se poser la question.
D'un point de vue plus général en France, à mon sens on ne regarde plus les choses sous le bon angle.
-
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] En effet le 19.04.18, 23h40 par Perlambre
- [+1] Intéressant le 20.04.18, 09h04 par Axelos
Alors s’il y a bien une remarque de Pop que je trouve très juste :
Après faut aussi mettre les pieds dans le plat et dire que toutes ces interrogations sur le travail ne concernent qu'une part très privilégiée de la population. Ceux qui peuvent, ont le temps et les capacités de se poser la question.
Je vais même plus loin, est privilégié(e) celui/celle qui a le courage de se remettre en question au lieu de se plaindre d’une situation professionnelle. Il faut savoir aussi admettre que le job est intéressant mais que nous ne sommes pas capables de rentrer dans le moule, analyser ses priorités du genre job intéressant mais ambiance de merde j’accepte ? Bonne ambiance mais pas d’évolution possible ? Quel est mon apport dans mon milieu professionnel ? Ne suis-je pas trop en attente de la part des autres ? L’argent, suffisant pour être épanoui(e) ?
Ce sont de vrais questionnements et si l’on est honnête avec soi, nous sommes capables de faire perdurer des situations certes confortables parce qu’il est plus aisé de jeter la pierre à une structure et sa composante humaine que de repartir à zéro ou quasiment.
Mais encore une fois c’est effectivement le « problème » de celui/celle qui n’a pas des traites en souffrance, des gosses à nourrir, un job donc alimentaire, l’impossibilité de trouver ailleurs pour x raisons, le manque de qualification, d’ambition. Et cette résignation que l’on entend aussi « à quoi bon changer »…
L’idée que travailler c’est bien.
Intéressant pour plusieurs raisons :
- déjà c’est bien pour qui ? Moi, mon cercle amical, familial ?
- ai-je des choses à prouver ? Une dette par rapport à des parents par ex qui se sont saignés pour mes études ?
- ne suis-je pas capable d’exister autrement que par une activité professionnelle ?
- ai-je tiré un trait sur une passion peu lucrative ? Et si oui pourquoi ?
- suis-je capable de faire la part des choses entre ce que je voulais à un moment et mes aspirations actuelles ?
Pour répondre à ta question « pourquoi travailler ».
Des idées en vrac, je laisse volontairement l’argent de côté :
- cette adrénaline provoquée par un projet mené à bien qui permet de passer outre le stress et la fatigue
- l’idée de participer à un tout en apportant sa pierre à l’édifice, cela peut être vraiment gratifiant
- l’envie de profiter des nouvelles technologies à disposition aujourd’hui parce qu’avant de me faire disparaître elles vont me simplifier la vie
- le goût de la transmission aux plus jeunes en acceptant un autre mode de pensées, c’est parfois un électrochoc mais au final vivifiant
- Smooth parle d’entretenir son cerveau au même titre que son corps, c’est absolument vrai. Cela peut se faire autrement que par le travail mais le travail reste un propulseur à ne pas négliger.
Après faut aussi mettre les pieds dans le plat et dire que toutes ces interrogations sur le travail ne concernent qu'une part très privilégiée de la population. Ceux qui peuvent, ont le temps et les capacités de se poser la question.
Je vais même plus loin, est privilégié(e) celui/celle qui a le courage de se remettre en question au lieu de se plaindre d’une situation professionnelle. Il faut savoir aussi admettre que le job est intéressant mais que nous ne sommes pas capables de rentrer dans le moule, analyser ses priorités du genre job intéressant mais ambiance de merde j’accepte ? Bonne ambiance mais pas d’évolution possible ? Quel est mon apport dans mon milieu professionnel ? Ne suis-je pas trop en attente de la part des autres ? L’argent, suffisant pour être épanoui(e) ?
Ce sont de vrais questionnements et si l’on est honnête avec soi, nous sommes capables de faire perdurer des situations certes confortables parce qu’il est plus aisé de jeter la pierre à une structure et sa composante humaine que de repartir à zéro ou quasiment.
Mais encore une fois c’est effectivement le « problème » de celui/celle qui n’a pas des traites en souffrance, des gosses à nourrir, un job donc alimentaire, l’impossibilité de trouver ailleurs pour x raisons, le manque de qualification, d’ambition. Et cette résignation que l’on entend aussi « à quoi bon changer »…
L’idée que travailler c’est bien.
Intéressant pour plusieurs raisons :
- déjà c’est bien pour qui ? Moi, mon cercle amical, familial ?
- ai-je des choses à prouver ? Une dette par rapport à des parents par ex qui se sont saignés pour mes études ?
- ne suis-je pas capable d’exister autrement que par une activité professionnelle ?
- ai-je tiré un trait sur une passion peu lucrative ? Et si oui pourquoi ?
- suis-je capable de faire la part des choses entre ce que je voulais à un moment et mes aspirations actuelles ?
Pour répondre à ta question « pourquoi travailler ».
Des idées en vrac, je laisse volontairement l’argent de côté :
- cette adrénaline provoquée par un projet mené à bien qui permet de passer outre le stress et la fatigue
- l’idée de participer à un tout en apportant sa pierre à l’édifice, cela peut être vraiment gratifiant
- l’envie de profiter des nouvelles technologies à disposition aujourd’hui parce qu’avant de me faire disparaître elles vont me simplifier la vie
- le goût de la transmission aux plus jeunes en acceptant un autre mode de pensées, c’est parfois un électrochoc mais au final vivifiant
- Smooth parle d’entretenir son cerveau au même titre que son corps, c’est absolument vrai. Cela peut se faire autrement que par le travail mais le travail reste un propulseur à ne pas négliger.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+2] Constructif le 20.04.18, 09h04 par Axelos
- [+1] Intéressant le 20.04.18, 16h03 par The_PoP
Il y a un point que Smooth a brièvement soulevé et que je tiens à remettre en perspective :
- pourquoi travailler ?
Pour ne pas que d´autres aient à le faire pour moi.
- pourquoi travailler ?
Pour ne pas que d´autres aient à le faire pour moi.
Je suis pas d’accord avec cette opposition que tu fais => Pop.L'enrichissement grâce à l'effort répété ne semble plus être mis en avant. On constate en effet plutôt des fortunes qui se sont bâties sur un gros succès commercial, où grâce à des investissements immobiliers ou financiers, ou encore de l'héritage.
Surtout parce qu’ils n’avaient pas le choix.Pour les génération précédentes, la valeur-travail était importante, et reconnue. Les gens travaillaient avant tout parce que c'était "Bien".
Ça, c’est de la pure bêtise. Désolé, mais faut être sérieux 2 minutes. Tu peux faire ça que en complétant par du travail au noir, souvent douteux... Ou alors, c’est à base de situations sociales glauques (les allocs de la petite pour que TU vives décemment tandis qu’elle, elle vit dans une niche et est nourrie 1 à 2 fois par jours…).- De nécessité : Pour peu que l'on vive simplement, on peut techniquement vivre sans travailler avec le RSA pour seul revenu et en bénéficiant de tous les tarifs de solidarité existants.
Plus sérieusement, outre les trucs glauques évoqués plus haut, ton seul autre moyen c’est de vivre au crochet de quelqu’un. Genre chez papa-maman. Et même là, t’es plus en mode vie de semi-moine qu’autre chose.
Aujourd’hui, la question, c’est l’efficience de la production. Pas l’efficacité uniquement. Et, le fantasme de se passer de travail humain, en vrai, les mecs qui y réfléchissent vraiment y croient pas trop. Honnêtement, j’ai pas encore réellement vu de boulot qui demande moyennement de la formation où se débarrasser de l’humain me paraît sérieux. Et même les boulots peu qualifiés volés par les machines… certes, les caissières perdent leur boulot et ça c’est triste. Par contre, quand la machine qui les remplace tombe en panne, faut prévoir plus de mécanos pour réparer qu’avant leur création… Donc quand tu sais que les diplômés ont du mal à trouver un boulot à la hauteur de leurs compétences...- D'utilité pour la société : L'automatisation et l'informatisation réduisent la part nécessaire de travail humain pour ce qui est de la production. A l'échelle de la société, on pourrait techniquement produire la plupart des biens de consommation courante avec quasiment zéro heure de travail humain.
En fait, c’est le même problème qu’au début de l’internet. Les sites qui allaient remplacer Carrefour sous peu, on s’en rappelle même plus. Carrefour lui, va bien…
Par contre, oui : le niveau d’intelligence minimum pour ne pas être un exclus augmente…
Je ne vois pas pourquoi tu dis que l’organisation du travail aujourd’hui encourage plus cette tendance. Dans beaucoup de boulots, geeker tout seul dans son coin n’est pas forcément encouragé (« vous devez bossez en équipe »).- D'intégration sociale : On peut avoir un travail, sans qu'aucun lien personnel ne se crée avec les collègues, et se retrouver seul chez soi tous les soirs
Merci pour vos réponses intéressantes.
Le travail a tué beaucoup de gens par le passé (accidents, maladies, usure prématurée), et continue d'esquinter des gens (notamment les personnes les plus vulnérables) aussi bien physiquement que psychologiquement.
Si les entreprises et l'Assurance Maladie s'intéressent tant à la prévention des RPS, c'est parce qu'ils représentent un coût important (et pour l'entreprise, et pour l'Assurance Maladie).
Il ne favorise la santé que lorsqu'on met en place un contexte favorable pour cela.
Mais tu ne te situe pas dans le cadre de la valeur travail. La logique ici est de gagner le plus possible en limitant au maximum les heures passées au travail.
C'est la même logique qui est appliquée par la personne non qualifiée qui gagne plus (ou perd moins) en restant au RSA sans travailler, plutôt qu'en acceptant un emploi payé au SMIC à 50 km de chez lui.
Dans les faits, en France, si on ne travaille pas, il existe des dispositifs qui font qu'on peut manger et avoir un toit au dessus de la tête.
Loin d'être immoral, c'est en fait très logique. Le libéralisme a besoin de la redistribution pour continuer d'exister.
La personne au RSA qui fait ses achats à partir de l'argent issu de la redistribution participe à faire tourner l'économie.
Et en s'excluant du marché du travail, elle arrange les intérêts des travailleurs car ça leur fait un concurrent de moins.
Les responsables politiques, en distribuant de l'argent aux personnes les plus éloignées de l'emploi, achètent la paix sociale.
Du coup...
C'est bien pour ça que les bouquins style "la semaine de 4h" ou "tout le monde n'a pas eu la chance de rater ses études" ça se vend bien...
Ne plus être soumis à l'obligation de travailler, c'est ce sur quoi le Loto base sa communication.
Mais d'une part, il ne s'agit pas de travail, dans le sens où cela n'implique pas d'obligation (de moyen ou de résultat) envers un tiers et matérialisé par un contrat (de travail pour un salarié, de vente pour un entrepreneur).
D'autre part, une fois l'investissement et les efforts réalisés au départ et le risque pris, les revenus tombent de manière indépendante du temps et des efforts fournis par la suite.
Dans le cas d'un investissement, la justification morale donnée pour en justifier la rémunération n'est pas le travail mais la prise de risque : Je mérite d'être rémunéré en vertu de la "prise de risques".
Oui, c'est un problème de riche. Cette question concerne en fait l'ensemble de la population des pays riches, qui bénéficient d'un système de protection sociale qui abolit la nécessité de travailler pour sa survie.
Conformément à la bonne vieille pyramide de Maslow, les besoins humains évoluent lorsque les besoins de base sont remplis. Dans la mesure ou les besoins liés à la survie sont automatiquement remplis, d'autres questions surviennent.
Je pense que beaucoup de gens balayent cette question d'un revers de main en disant que c'est un problème de riche, et qu'ils travaillent pour manger et donner à manger à leurs enfants.
Mais je pense que notre cerveau n'est pas dupe. Dans le fond on sait qu'on n'est pas vraiment obligé de travailler pour survivre. On sait qu'il est techniquement possible de bénéficier de beaucoup de choses sans travailler, en optimisant les aides existantes, et en furetant pour bénéficier des offres promotionnelles que les entreprises finissent toujours par faire pour vendre leurs produits et bouffer la gueule de leurs concurrents (coucou Bouygues et Free qui se font la guerre à coups de forfaits illimités à 1€ / mois pendant un an : comme ils font ça régulièrement, il suffit d'alterner chaque année).
Du coup, il reste le verrou moral qui fait que les gens éludent ces constatations, et s'obligent à aller au travail. Le fait d'aller au travail ne devient donc que le résultat d'un interdit (celui de penser qu'il serait possible de ne pas travailler). Le verrou moral n'est pas une motivation suffisante pour faire face au stress ou au sentiment d'absurde sur le long terme.
Le sentiment d'absurde, c'est ce dont il est question dans les bullshit jobs. Les boulots qui consistent à être chargé de projet de ci ou chargé de mission de ça, et d'animer des réunions avec des powerpoints et des tableaux de bords. Pour faire quoi ? On ne sait pas toujours. De nombreux postes de ce type existent car il fallait trouver un moyen d'occuper des gens. Ou il y a aussi le cas des organisations qui créent des services car quelqu'un a été promu responsable, et qu'il faut lui trouver des gens à encadrer et des missions pour justifier la création ou l'extension du service.
Pour moi, les postes de ce type augmentent car le besoin en travail réel diminue.
Ce sont des postes où les professionnels vont développer un discours disant que leur projet va amener à plus d'efficience et bla bla bla. Il suffit d'un retournement de situation (changement de direction, poste vacant, etc...) pour que le projet soit rangé dans un tiroir, sans que ça ne manque à personne...
Si on n'avait pas recours à ces emplois fictifs, alors le nombre de chômeur serait encore plus élevé qu'actuellement : 3 500 000 environ de catégorie A, face à 300 000 offres non pourvues selon les estimations (on est loin de pouvoir affirmer que tout le monde pourrait bosser s'il le voulait bien).
Je pense que des réponses intéressantes se situent par là.
Les réponses précédentes veulent "s'élever contre la croyance que le travail ne paye pas" en affirmant donc que "le travail paye".
Mais à ce stade, "le travail paye", vous ne l'avez pas démontré. Il s'agit donc, pour l'instant, d'une croyance.
Alors, comment démontreriez-vous à votre neveu de 15 ans que "le travail paye", sans faire appel à la morale ?
Je pense qu'il est ici question d'interprétation.Le travail c'est la santé. Au japon la plupart des hommes japonais travaillent jusqu'à 70 ans voir plus. Je sais pas si c'est génétique ou quoi mais ils en paraissent 10 ou 15 de moins, et sont super alertes.
Le travail a tué beaucoup de gens par le passé (accidents, maladies, usure prématurée), et continue d'esquinter des gens (notamment les personnes les plus vulnérables) aussi bien physiquement que psychologiquement.
Si les entreprises et l'Assurance Maladie s'intéressent tant à la prévention des RPS, c'est parce qu'ils représentent un coût important (et pour l'entreprise, et pour l'Assurance Maladie).
Cette affirmation est fausse. Le travail en soi, ce n'est pas la santé.Le travail c'est la santé
Il ne favorise la santé que lorsqu'on met en place un contexte favorable pour cela.
C'est un point de vue qui se défend.>Parce qu'avoir des sous ça te permet d'être libre* et d'avoir une marge de manoeuvre importante dans tes choix de vie.
Libre, surtout si tu trouves un machin qui paie bien et qui te demande pas de faire des journée de 11h (coucou les avocats d'affaires et les consultants BCG) ou plus par jours. Il y a des planques, ou plutot des travaux qui gagnent bien ou beaucoup sans pour autant te bouffer ta vie.
Mais tu ne te situe pas dans le cadre de la valeur travail. La logique ici est de gagner le plus possible en limitant au maximum les heures passées au travail.
C'est la même logique qui est appliquée par la personne non qualifiée qui gagne plus (ou perd moins) en restant au RSA sans travailler, plutôt qu'en acceptant un emploi payé au SMIC à 50 km de chez lui.
Je pense qu'en fait, le revenu universel existe déjà dans les faits, mais sans être nommé ainsi.Le revenu universel ça peut paraitre séduisant, faut que ça soit fait intelligemment. Moi personnellement je n'y crois pas vu comme on gère absolument pas bien des questions tout aussi complexes ailleurs.
Dans les faits, en France, si on ne travaille pas, il existe des dispositifs qui font qu'on peut manger et avoir un toit au dessus de la tête.
Loin d'être immoral, c'est en fait très logique. Le libéralisme a besoin de la redistribution pour continuer d'exister.
La personne au RSA qui fait ses achats à partir de l'argent issu de la redistribution participe à faire tourner l'économie.
Et en s'excluant du marché du travail, elle arrange les intérêts des travailleurs car ça leur fait un concurrent de moins.
Les responsables politiques, en distribuant de l'argent aux personnes les plus éloignées de l'emploi, achètent la paix sociale.
Du coup...
C'est grâce aux "aides" que tu peux avoir 100 fois plus que la personne sans emploi sans être inquiété.Parce que le RSA c'est pompé sur mon blé.
Oui, mais ce n'est pas si fréquent de gagner masse de blé sans y consacrer tout son temps.Oui sauf qu'être fun et léger c'est plus simple quand tu gagnes masse de blé dans un travail qui te botte, et qu'il te reste un peu de temps, plutot que je sais pas, être seul chez toi à compter les sous.
C'est bien pour ça que les bouquins style "la semaine de 4h" ou "tout le monde n'a pas eu la chance de rater ses études" ça se vend bien...
Ne plus être soumis à l'obligation de travailler, c'est ce sur quoi le Loto base sa communication.
Certes, cela nécessite des connaissances et donc un investissement et des efforts pour en acquérir les mécanismes.Après je tiens aussi à m'élever en faux avec l'idée que le travail ne paye plus. Que l'enrichissement peut se faire de manière miraculeuse par un bon positionnement marketing, commercial, financier, une prise de risque au bon moment.
Bien que je n'ai pas d'amour particulier pour la finance ou le commerce, penser que les placements ou le commerce ne demande pas de travail est un leurre.
Mais d'une part, il ne s'agit pas de travail, dans le sens où cela n'implique pas d'obligation (de moyen ou de résultat) envers un tiers et matérialisé par un contrat (de travail pour un salarié, de vente pour un entrepreneur).
D'autre part, une fois l'investissement et les efforts réalisés au départ et le risque pris, les revenus tombent de manière indépendante du temps et des efforts fournis par la suite.
Dans le cas d'un investissement, la justification morale donnée pour en justifier la rémunération n'est pas le travail mais la prise de risque : Je mérite d'être rémunéré en vertu de la "prise de risques".
Il y a entre les lignes la vision un peu péjorative du "problème de riches".Après faut aussi mettre les pieds dans le plat et dire que toutes ces interrogations sur le travail ne concernent qu'une part très privilégiée de la population. Ceux qui peuvent, ont le temps et les capacités de se poser la question.
Oui, c'est un problème de riche. Cette question concerne en fait l'ensemble de la population des pays riches, qui bénéficient d'un système de protection sociale qui abolit la nécessité de travailler pour sa survie.
Conformément à la bonne vieille pyramide de Maslow, les besoins humains évoluent lorsque les besoins de base sont remplis. Dans la mesure ou les besoins liés à la survie sont automatiquement remplis, d'autres questions surviennent.
Je pense que beaucoup de gens balayent cette question d'un revers de main en disant que c'est un problème de riche, et qu'ils travaillent pour manger et donner à manger à leurs enfants.
Mais je pense que notre cerveau n'est pas dupe. Dans le fond on sait qu'on n'est pas vraiment obligé de travailler pour survivre. On sait qu'il est techniquement possible de bénéficier de beaucoup de choses sans travailler, en optimisant les aides existantes, et en furetant pour bénéficier des offres promotionnelles que les entreprises finissent toujours par faire pour vendre leurs produits et bouffer la gueule de leurs concurrents (coucou Bouygues et Free qui se font la guerre à coups de forfaits illimités à 1€ / mois pendant un an : comme ils font ça régulièrement, il suffit d'alterner chaque année).
Du coup, il reste le verrou moral qui fait que les gens éludent ces constatations, et s'obligent à aller au travail. Le fait d'aller au travail ne devient donc que le résultat d'un interdit (celui de penser qu'il serait possible de ne pas travailler). Le verrou moral n'est pas une motivation suffisante pour faire face au stress ou au sentiment d'absurde sur le long terme.
Le sentiment d'absurde, c'est ce dont il est question dans les bullshit jobs. Les boulots qui consistent à être chargé de projet de ci ou chargé de mission de ça, et d'animer des réunions avec des powerpoints et des tableaux de bords. Pour faire quoi ? On ne sait pas toujours. De nombreux postes de ce type existent car il fallait trouver un moyen d'occuper des gens. Ou il y a aussi le cas des organisations qui créent des services car quelqu'un a été promu responsable, et qu'il faut lui trouver des gens à encadrer et des missions pour justifier la création ou l'extension du service.
Pour moi, les postes de ce type augmentent car le besoin en travail réel diminue.
Ce sont des postes où les professionnels vont développer un discours disant que leur projet va amener à plus d'efficience et bla bla bla. Il suffit d'un retournement de situation (changement de direction, poste vacant, etc...) pour que le projet soit rangé dans un tiroir, sans que ça ne manque à personne...
Si on n'avait pas recours à ces emplois fictifs, alors le nombre de chômeur serait encore plus élevé qu'actuellement : 3 500 000 environ de catégorie A, face à 300 000 offres non pourvues selon les estimations (on est loin de pouvoir affirmer que tout le monde pourrait bosser s'il le voulait bien).
Très intéressant.L’idée que travailler c’est bien.
Intéressant pour plusieurs raisons :
- déjà c’est bien pour qui ? Moi, mon cercle amical, familial ?
- ai-je des choses à prouver ? Une dette par rapport à des parents par ex qui se sont saignés pour mes études ?
- ne suis-je pas capable d’exister autrement que par une activité professionnelle ?
- ai-je tiré un trait sur une passion peu lucrative ? Et si oui pourquoi ?
- suis-je capable de faire la part des choses entre ce que je voulais à un moment et mes aspirations actuelles ?
Pour répondre à ta question « pourquoi travailler ».
Des idées en vrac, je laisse volontairement l’argent de côté :
- cette adrénaline provoquée par un projet mené à bien qui permet de passer outre le stress et la fatigue
- l’idée de participer à un tout en apportant sa pierre à l’édifice, cela peut être vraiment gratifiant
- l’envie de profiter des nouvelles technologies à disposition aujourd’hui parce qu’avant de me faire disparaître elles vont me simplifier la vie
- le goût de la transmission aux plus jeunes en acceptant un autre mode de pensées, c’est parfois un électrochoc mais au final vivifiant
- Smooth parle d’entretenir son cerveau au même titre que son corps, c’est absolument vrai. Cela peut se faire autrement que par le travail mais le travail reste un propulseur à ne pas négliger.
Je pense que des réponses intéressantes se situent par là.
Les réponses précédentes veulent "s'élever contre la croyance que le travail ne paye pas" en affirmant donc que "le travail paye".
Mais à ce stade, "le travail paye", vous ne l'avez pas démontré. Il s'agit donc, pour l'instant, d'une croyance.
Alors, comment démontreriez-vous à votre neveu de 15 ans que "le travail paye", sans faire appel à la morale ?
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Intéressant le 20.04.18, 16h03 par The_PoP
Quand je disais le travail c'est la santé, je parle de l'activité.
Effectivement, je pense que dans le tertiaire -sans parler des métiers très fatiguants qu'on ferait biend de réformer comme les paysans et les BTP/industrie- il y a beaucoup de travaux qui sont chiants.
Mais le travail reste la santé - je veux dire, les vieux japonais quittent leur travail de bureau et vont faire du mi temps, souvent dans des petits trucs genre la circulation, l'accueil.. C'est sur que les boulots de merde non.
Dans mon cas j'ai trouvé un truc qui est en lien avec mes valeurs (favoriser le risque et la créativité, le bio, l'écologie et les nouvelles techs), mais en vérité le plus cool c'est que les tâches que je dois faire sont intéressantes.
C'est peut être la même logique, mais les résultats sont un peu différents non?
Or c'est pas le cas. Le Keynesianisme -enfin ce volet là- n'est valable qu'en circuit fermé ou partiellement fermé, ou protecteur. Or l'Europe a pas les couilles de se proteger. Ni même la France.
Parce que les travailleurs détachés, et les population migrantes prête à travailler pour envoyer l'argent chez eux (et c'est putain de normal je ferais la meme chose à leur place) ça existe. T'es pas dans un jeux à somme nulle à l'échelle du pays. Il faut prendre en compte les externalités.
D'autre part, si la masse de personnes ne travaillant pas est telle que ton pays ne fonctionne plus, ça va pas le faire. Il est donc question de mesure ici, pas de principe.
Tu comprends que dire qu'une personne qui travaille pas libère la place pour un autre, ça ne change strictement rien à la qualité du monde du travail du pays haha?
Pas le principe en lui meme qui est très bien. La sécurité sociale, c'est extremement positif. Encore une fois c'est une question de mesure, et plus spécifiquement si tu peux te le permettre ...Ou non.
C'est comme avoir un super plan de progression en entreprise sans avoir la capacité de financement pour ça, ça sert à rien et c'est dangereux parce que tu peux tout niquer. Dans mon exemple, l'idéal c'est de le faire avec de l'autofinancement, à savoir la valeur ajouté que t'es capable de produire seul. Tu peux aussi te financer par emprunt, ce qui peut être très bénéfique aussi...encore une fois dans une certaine mesure et si tu peux te le permettre.
Les finances c'est toujours ça, est-ce que tu peux te le permettre ou pas? Si tu peux pas, qu'est ce que tu mets en place pour assurer la pérénitté d'aller prendre un emprunt? Ect..
D'ou le sens de ma remarque. Je veux bien qu'on achète la paix sociale, mais pas si ça se fait à un détriment structurel financier de mon pays.
Haha voilà.
Mais encore une fois, ça remets pas en question les principes!
C'est une justification pragmatique.
Les bons du trésors sont à 5% imagine (donc les obligations des pays, qui sont les plus sûres, surtout les AAA). Là t'as un mec qui arrive avec un chouette projet, qui a pas les sous de pouvoir le faire et qui te le demande. Le projet est séduisant mais il est risqué.
Il te dit qu'il te rémunérera à 5% de ton investissement. => si t'as le choix entre un truc safe et un truc pas safe pour le même rendement, tu prends le truc safe.
Maintenant, t'as ce même type qui te rémunère à 15%, ça peut t'intéresser. C'est juste un principe d'offre et de demande.
Tu te rends bien compte qu'à l'époque Antique classique, les trières qui partaient pour le commerce le faisaient parce qu'elles savaient que malgré les risques (pirates, tempetes, avaries), elles pensaient revenir avec beaucoup plus de sous que si les gens investissaient dans le fromage de chèvre quoi.
C'est la base.
Après tu peux me dire "ouais mais tu penses qu'au rendement". Si l'histoire te montre ça c'est qu'il y a une raison. Mais l'histoire te montre aussi qu'il y a des philantropistes.
Si t'as du capital, libre à toi d'investir dans 5% risqué vs 5% safe, c'est ta responsabilité, si le projet te plait et que t'y crois.
Et t'es des "entre deux". Par exemple, je peux te dire que dans mon secteur, le capital amorçage et developpement, bah il a pas forcément un rendement de fou niveau finance. Mais c'est pas mal sans être mirobolant; Par contre ça participe à la richesse et au developpement de l'économie. Les fonds d'investissements sont pas forcéments tous des enfants de coeur, mais par exemple si tu veux vraiment faire des sous (je te parle à l'échelle du fonds, pas de l'emploi en lui meme dans ce secteur, quoique...) tu fais des LBO (rachat d'entreprises qui fonctionnent via endettement). Là, t'as un rendemment financier.
Donc c'est pas vraiment "moral". C'est structurel.
Si t'as pas besoin de prendre un risque pour avoir de la valeur, bah tu fais pas (ou très très très très peu feront).
Faire tes légumes dans ton potager c'est aussi du travail parce que t'en retire de la valeur.
En fait il faut se poser la question du pourquoi de ce verrou moral, d'ou ça sort.
C'est que si tout le monde fait ça, en fait, la structure de base qui permet ou permettrais aux gens de vivre sans travailler s'effondre. C'est un peu un instinct de survie.
La noeud du problème c'est que ce qu'on pense qui va permettre de libérer le travail des gens ne sera en RIEN public, en tout cas ça n'en prends aucunement la direction.
Moi j'ai aussi un argument que les mecs qui auront masse de capital peuvent interjeter si on arrive à cette époque, et contre le revenu universel, écologique.
Si les robots font le travail ect.. l'IA, que ces IA et robots n'appartiennent pas aux individus, mais à des gens qui ont du capital, est-ce moral de laisser de la bio-masse qui pollue se multiplier?
C''est une vraie question c'est pas du troll.
Parce que meme si on améliore à fond la tech pour arriver au moins de pollution possible, t'as toujours une immobilisation de ressources pour entretenir une population (le fameux BFR).
Si les humains ne travaillent pas, ne produisent pas, n'explorent pas, est-ce que ça vaut la pollution qu'ils émettent, les poulets qu'ils mangent?
Parce que j'aimerais penser que la libération du travail = explosion de gens cultivés, sportifs et explorateurs, mais quand tu regarde comment le temps moyen est dépensé pour les gens aux 35h, bon.
D'une part pour les raisons que j'ai détaillé avant.
Sinon on a étudié ça en école.
Le fait est que si t'es bien payé, qu'on te fait pas chier, que tu peux littérallement rien faire à ton travail, est-ce que c'est un problème sincèrement (au niveau macro, pour ta structure surement mais pour toi je veux dire?).
>tu peux apprendre une nouvelle langue
>tu peux travailler sur une start up (en faisant gaffe! tu travailles sur ton ordi perso)
>ect..
Le vrai pb. des bullshit jobs c'est quand t'as le sentiment vérifié que t'es constamment sur la sellete. Là oui.
Je rajoute un truc :
Pourquoi travailler?
Parce que la structure totale est permise par le fait que chacun fasse un peu d'efforts. C'est pas parfait, on peut beaucoup améliorer, mais c'est grace à ça qu'on envoie des fusées sur la lune, qu'on a internet, des avions. Tout ça est permis par la dimunution du temps incompressible (si tu survis et passe ta journée à préparer juste le lendemain tu peux difficillement avancer).
Je vous conseille de regarder les évolutions sociales et économiques des sociétés à l'age de Bronze, puis l'âge Antique classique. La civilisation fleurie quand t'as du temps en plus pour faire "plus".
Quand t'as pas ce temps, ou que tu peux plus te permettre ce temps, ça s'effondre. Voir encore une fois la chute des sociétés de l'âge de bronze.
En l'espèce, meme s'il y a eu des invasions, c'est que plus une société est avancée, plus les gens ont du temps et du confort, mais plus la demande de dépense de ces sociétés augmente. Donc si tout va bien ça passe, mais quand t'as un soucis, t'es obligé de t'endetter d'une manière ou d'une autre, parce que tu peux pas faire autrement que de continuer à dépenser à ton rythme de croisière, y compris à crédit, sinon tout s'effondre. C'était le cas à l'âge de Bronze notamment.
En fait il y a un équilibre subtil à trouver, qu'on a pas encore trouvé. Un truc intéressant ça serait notamment la décroissance de population et l'augmentation non pas de la croissance, mais du PIB par habitant. Après ça demande de revoir le modèle démographique, et de devoir gérer une transition inversée. Et bien d'autres problèmes, mais ça permettrait notamment de bénéficier au maximum des avantages des new tech et de l'IA, tout en polluant moins.
Qu'en pensez vous?
Effectivement, je pense que dans le tertiaire -sans parler des métiers très fatiguants qu'on ferait biend de réformer comme les paysans et les BTP/industrie- il y a beaucoup de travaux qui sont chiants.
Mais le travail reste la santé - je veux dire, les vieux japonais quittent leur travail de bureau et vont faire du mi temps, souvent dans des petits trucs genre la circulation, l'accueil.. C'est sur que les boulots de merde non.
En fait j'ai du mal à comprendre ça, c'est pas "que ça".Mais tu ne te situe pas dans le cadre de la valeur travail. La logique ici est de gagner le plus possible en limitant au maximum les heures passées au travail.
Dans mon cas j'ai trouvé un truc qui est en lien avec mes valeurs (favoriser le risque et la créativité, le bio, l'écologie et les nouvelles techs), mais en vérité le plus cool c'est que les tâches que je dois faire sont intéressantes.
Oui mais dans un cas tu peux te loger dans un appart stylé en centre ville, sortir, et avoir un vrai confort, alors que l'autre non.C'est la même logique qui est appliquée par la personne non qualifiée qui gagne plus (ou perd moins) en restant au RSA sans travailler, plutôt qu'en acceptant un emploi payé au SMIC à 50 km de chez lui.
C'est peut être la même logique, mais les résultats sont un peu différents non?
Ca serait vrai si on achetait Français.La personne au RSA qui fait ses achats à partir de l'argent issu de la redistribution participe à faire tourner l'économie.
Or c'est pas le cas. Le Keynesianisme -enfin ce volet là- n'est valable qu'en circuit fermé ou partiellement fermé, ou protecteur. Or l'Europe a pas les couilles de se proteger. Ni même la France.
On joue pas tous dans le même " cour" ou "pool" d'une part.Et en s'excluant du marché du travail, elle arrange les intérêts des travailleurs car ça leur fait un concurrent de moins
Parce que les travailleurs détachés, et les population migrantes prête à travailler pour envoyer l'argent chez eux (et c'est putain de normal je ferais la meme chose à leur place) ça existe. T'es pas dans un jeux à somme nulle à l'échelle du pays. Il faut prendre en compte les externalités.
D'autre part, si la masse de personnes ne travaillant pas est telle que ton pays ne fonctionne plus, ça va pas le faire. Il est donc question de mesure ici, pas de principe.
Tu comprends que dire qu'une personne qui travaille pas libère la place pour un autre, ça ne change strictement rien à la qualité du monde du travail du pays haha?
oui et c'est bien ça le problème.Les responsables politiques, en distribuant de l'argent aux personnes les plus éloignées de l'emploi, achètent la paix sociale.
Pas le principe en lui meme qui est très bien. La sécurité sociale, c'est extremement positif. Encore une fois c'est une question de mesure, et plus spécifiquement si tu peux te le permettre ...Ou non.
C'est comme avoir un super plan de progression en entreprise sans avoir la capacité de financement pour ça, ça sert à rien et c'est dangereux parce que tu peux tout niquer. Dans mon exemple, l'idéal c'est de le faire avec de l'autofinancement, à savoir la valeur ajouté que t'es capable de produire seul. Tu peux aussi te financer par emprunt, ce qui peut être très bénéfique aussi...encore une fois dans une certaine mesure et si tu peux te le permettre.
Les finances c'est toujours ça, est-ce que tu peux te le permettre ou pas? Si tu peux pas, qu'est ce que tu mets en place pour assurer la pérénitté d'aller prendre un emprunt? Ect..
D'ou le sens de ma remarque. Je veux bien qu'on achète la paix sociale, mais pas si ça se fait à un détriment structurel financier de mon pays.
Haha voilà.
Mais encore une fois, ça remets pas en question les principes!
C'est pas une justification morale.Dans le cas d'un investissement, la justification morale donnée pour en justifier la rémunération n'est pas le travail mais la prise de risque : Je mérite d'être rémunéré en vertu de la "prise de risques".
C'est une justification pragmatique.
Les bons du trésors sont à 5% imagine (donc les obligations des pays, qui sont les plus sûres, surtout les AAA). Là t'as un mec qui arrive avec un chouette projet, qui a pas les sous de pouvoir le faire et qui te le demande. Le projet est séduisant mais il est risqué.
Il te dit qu'il te rémunérera à 5% de ton investissement. => si t'as le choix entre un truc safe et un truc pas safe pour le même rendement, tu prends le truc safe.
Maintenant, t'as ce même type qui te rémunère à 15%, ça peut t'intéresser. C'est juste un principe d'offre et de demande.
Tu te rends bien compte qu'à l'époque Antique classique, les trières qui partaient pour le commerce le faisaient parce qu'elles savaient que malgré les risques (pirates, tempetes, avaries), elles pensaient revenir avec beaucoup plus de sous que si les gens investissaient dans le fromage de chèvre quoi.
C'est la base.
Après tu peux me dire "ouais mais tu penses qu'au rendement". Si l'histoire te montre ça c'est qu'il y a une raison. Mais l'histoire te montre aussi qu'il y a des philantropistes.
Si t'as du capital, libre à toi d'investir dans 5% risqué vs 5% safe, c'est ta responsabilité, si le projet te plait et que t'y crois.
Et t'es des "entre deux". Par exemple, je peux te dire que dans mon secteur, le capital amorçage et developpement, bah il a pas forcément un rendement de fou niveau finance. Mais c'est pas mal sans être mirobolant; Par contre ça participe à la richesse et au developpement de l'économie. Les fonds d'investissements sont pas forcéments tous des enfants de coeur, mais par exemple si tu veux vraiment faire des sous (je te parle à l'échelle du fonds, pas de l'emploi en lui meme dans ce secteur, quoique...) tu fais des LBO (rachat d'entreprises qui fonctionnent via endettement). Là, t'as un rendemment financier.
Donc c'est pas vraiment "moral". C'est structurel.
Si t'as pas besoin de prendre un risque pour avoir de la valeur, bah tu fais pas (ou très très très très peu feront).
Un travail c'est pas forcément la définition du code du travail.Mais d'une part, il ne s'agit pas de travail, dans le sens où cela n'implique pas d'obligation (de moyen ou de résultat) envers un tiers et matérialisé par un contrat (de travail pour un salarié, de vente pour un entrepreneur).
Faire tes légumes dans ton potager c'est aussi du travail parce que t'en retire de la valeur.
Bah le verrou moral. C'est intéressant.Du coup, il reste le verrou moral qui fait que les gens éludent ces constatations
En fait il faut se poser la question du pourquoi de ce verrou moral, d'ou ça sort.
C'est que si tout le monde fait ça, en fait, la structure de base qui permet ou permettrais aux gens de vivre sans travailler s'effondre. C'est un peu un instinct de survie.
La noeud du problème c'est que ce qu'on pense qui va permettre de libérer le travail des gens ne sera en RIEN public, en tout cas ça n'en prends aucunement la direction.
Moi j'ai aussi un argument que les mecs qui auront masse de capital peuvent interjeter si on arrive à cette époque, et contre le revenu universel, écologique.
Si les robots font le travail ect.. l'IA, que ces IA et robots n'appartiennent pas aux individus, mais à des gens qui ont du capital, est-ce moral de laisser de la bio-masse qui pollue se multiplier?
C''est une vraie question c'est pas du troll.
Parce que meme si on améliore à fond la tech pour arriver au moins de pollution possible, t'as toujours une immobilisation de ressources pour entretenir une population (le fameux BFR).
Si les humains ne travaillent pas, ne produisent pas, n'explorent pas, est-ce que ça vaut la pollution qu'ils émettent, les poulets qu'ils mangent?
Parce que j'aimerais penser que la libération du travail = explosion de gens cultivés, sportifs et explorateurs, mais quand tu regarde comment le temps moyen est dépensé pour les gens aux 35h, bon.
Ca par contre c'est un vrai problème.Le sentiment d'absurde, c'est ce dont il est question dans les bullshit jobs. Les boulots qui consistent à être chargé de projet de ci ou chargé de mission de ça, et d'animer des réunions avec des powerpoints et des tableaux de bords. Pour faire quoi ? On ne sait pas toujours.
D'une part pour les raisons que j'ai détaillé avant.
Sinon on a étudié ça en école.
Le fait est que si t'es bien payé, qu'on te fait pas chier, que tu peux littérallement rien faire à ton travail, est-ce que c'est un problème sincèrement (au niveau macro, pour ta structure surement mais pour toi je veux dire?).
>tu peux apprendre une nouvelle langue
>tu peux travailler sur une start up (en faisant gaffe! tu travailles sur ton ordi perso)
>ect..
Le vrai pb. des bullshit jobs c'est quand t'as le sentiment vérifié que t'es constamment sur la sellete. Là oui.
Je rajoute un truc :
Pourquoi travailler?
Parce que la structure totale est permise par le fait que chacun fasse un peu d'efforts. C'est pas parfait, on peut beaucoup améliorer, mais c'est grace à ça qu'on envoie des fusées sur la lune, qu'on a internet, des avions. Tout ça est permis par la dimunution du temps incompressible (si tu survis et passe ta journée à préparer juste le lendemain tu peux difficillement avancer).
Je vous conseille de regarder les évolutions sociales et économiques des sociétés à l'age de Bronze, puis l'âge Antique classique. La civilisation fleurie quand t'as du temps en plus pour faire "plus".
Quand t'as pas ce temps, ou que tu peux plus te permettre ce temps, ça s'effondre. Voir encore une fois la chute des sociétés de l'âge de bronze.
En l'espèce, meme s'il y a eu des invasions, c'est que plus une société est avancée, plus les gens ont du temps et du confort, mais plus la demande de dépense de ces sociétés augmente. Donc si tout va bien ça passe, mais quand t'as un soucis, t'es obligé de t'endetter d'une manière ou d'une autre, parce que tu peux pas faire autrement que de continuer à dépenser à ton rythme de croisière, y compris à crédit, sinon tout s'effondre. C'était le cas à l'âge de Bronze notamment.
En fait il y a un équilibre subtil à trouver, qu'on a pas encore trouvé. Un truc intéressant ça serait notamment la décroissance de population et l'augmentation non pas de la croissance, mais du PIB par habitant. Après ça demande de revoir le modèle démographique, et de devoir gérer une transition inversée. Et bien d'autres problèmes, mais ça permettrait notamment de bénéficier au maximum des avantages des new tech et de l'IA, tout en polluant moins.
Qu'en pensez vous?
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+2] Post de qualité le 20.04.18, 12h22 par Axelos
- [+1] Intéressant le 20.04.18, 16h03 par The_PoP
Je relève plusieurs éléments de réponse intéressants dans ton post, à savoir que la proportion d'actifs, est avant tout un ratio et non un nombre lorsque tu parles de mesure. En épistémologie, la première chose qu'on nous enseigne en cours c'est que c'est un ratio actif/ chômeurs. Ne pas prendre en compte les travailleurs non déclaré fait de cet instrument de mesure, un outil biaisé.Mr.Smooth a écrit :Quand je disais le travail c'est la santé, je parle de l'activité.
Effectivement, je pense que dans le tertiaire -sans parler des métiers très fatiguants qu'on ferait biend de réformer comme les paysans et les BTP/industrie- il y a beaucoup de travaux qui sont chiants.
Mais le travail reste la santé - je veux dire, les vieux japonais quittent leur travail de bureau et vont faire du mi temps, souvent dans des petits trucs genre la circulation, l'accueil.. C'est sur que les boulots de merde non.
En fait j'ai du mal à comprendre ça, c'est pas "que ça".Mais tu ne te situe pas dans le cadre de la valeur travail. La logique ici est de gagner le plus possible en limitant au maximum les heures passées au travail.
Dans mon cas j'ai trouvé un truc qui est en lien avec mes valeurs (favoriser le risque et la créativité, le bio, l'écologie et les nouvelles techs), mais en vérité le plus cool c'est que les tâches que je dois faire sont intéressantes.
Oui mais dans un cas tu peux te loger dans un appart stylé en centre ville, sortir, et avoir un vrai confort, alors que l'autre non.C'est la même logique qui est appliquée par la personne non qualifiée qui gagne plus (ou perd moins) en restant au RSA sans travailler, plutôt qu'en acceptant un emploi payé au SMIC à 50 km de chez lui.
C'est peut être la même logique, mais les résultats sont un peu différents non?
Ca serait vrai si on achetait Français.La personne au RSA qui fait ses achats à partir de l'argent issu de la redistribution participe à faire tourner l'économie.
Or c'est pas le cas. Le Keynesianisme -enfin ce volet là- n'est valable qu'en circuit fermé ou partiellement fermé, ou protecteur. Or l'Europe a pas les couilles de se proteger. Ni même la France.
On joue pas tous dans le même " cour" ou "pool" d'une part.Et en s'excluant du marché du travail, elle arrange les intérêts des travailleurs car ça leur fait un concurrent de moins
Parce que les travailleurs détachés, et les population migrantes prête à travailler pour envoyer l'argent chez eux (et c'est putain de normal je ferais la meme chose à leur place) ça existe. T'es pas dans un jeux à somme nulle à l'échelle du pays. Il faut prendre en compte les externalités.
D'autre part, si la masse de personnes ne travaillant pas est telle que ton pays ne fonctionne plus, ça va pas le faire. Il est donc question de mesure ici, pas de principe.
Tu comprends que dire qu'une personne qui travaille pas libère la place pour un autre, ça ne change strictement rien à la qualité du monde du travail du pays haha?
oui et c'est bien ça le problème.Les responsables politiques, en distribuant de l'argent aux personnes les plus éloignées de l'emploi, achètent la paix sociale.
Pas le principe en lui meme qui est très bien. La sécurité sociale, c'est extremement positif. Encore une fois c'est une question de mesure, et plus spécifiquement si tu peux te le permettre ...Ou non.
C'est comme avoir un super plan de progression en entreprise sans avoir la capacité de financement pour ça, ça sert à rien et c'est dangereux parce que tu peux tout niquer. Dans mon exemple, l'idéal c'est de le faire avec de l'autofinancement, à savoir la valeur ajouté que t'es capable de produire seul. Tu peux aussi te financer par emprunt, ce qui peut être très bénéfique aussi...encore une fois dans une certaine mesure et si tu peux te le permettre.
Les finances c'est toujours ça, est-ce que tu peux te le permettre ou pas? Si tu peux pas, qu'est ce que tu mets en place pour assurer la pérénitté d'aller prendre un emprunt? Ect..
D'ou le sens de ma remarque. Je veux bien qu'on achète la paix sociale, mais pas si ça se fait à un détriment structurel financier de mon pays.
Haha voilà.
Mais encore une fois, ça remets pas en question les principes!
C'est pas une justification morale.Dans le cas d'un investissement, la justification morale donnée pour en justifier la rémunération n'est pas le travail mais la prise de risque : Je mérite d'être rémunéré en vertu de la "prise de risques".
C'est une justification pragmatique.
Les bons du trésors sont à 5% imagine (donc les obligations des pays, qui sont les plus sûres, surtout les AAA). Là t'as un mec qui arrive avec un chouette projet, qui a pas les sous de pouvoir le faire et qui te le demande. Le projet est séduisant mais il est risqué.
Il te dit qu'il te rémunérera à 5% de ton investissement. => si t'as le choix entre un truc safe et un truc pas safe pour le même rendement, tu prends le truc safe.
Maintenant, t'as ce même type qui te rémunère à 15%, ça peut t'intéresser. C'est juste un principe d'offre et de demande.
Tu te rends bien compte qu'à l'époque Antique classique, les trières qui partaient pour le commerce le faisaient parce qu'elles savaient que malgré les risques (pirates, tempetes, avaries), elles pensaient revenir avec beaucoup plus de sous que si les gens investissaient dans le fromage de chèvre quoi.
C'est la base.
Après tu peux me dire "ouais mais tu penses qu'au rendement". Si l'histoire te montre ça c'est qu'il y a une raison. Mais l'histoire te montre aussi qu'il y a des philantropistes.
Si t'as du capital, libre à toi d'investir dans 5% risqué vs 5% safe, c'est ta responsabilité, si le projet te plait et que t'y crois.
Et t'es des "entre deux". Par exemple, je peux te dire que dans mon secteur, le capital amorçage et developpement, bah il a pas forcément un rendement de fou niveau finance. Mais c'est pas mal sans être mirobolant; Par contre ça participe à la richesse et au developpement de l'économie. Les fonds d'investissements sont pas forcéments tous des enfants de coeur, mais par exemple si tu veux vraiment faire des sous (je te parle à l'échelle du fonds, pas de l'emploi en lui meme dans ce secteur, quoique...) tu fais des LBO (rachat d'entreprises qui fonctionnent via endettement). Là, t'as un rendemment financier.
Donc c'est pas vraiment "moral". C'est structurel.
Si t'as pas besoin de prendre un risque pour avoir de la valeur, bah tu fais pas (ou très très très très peu feront).
Un travail c'est pas forcément la définition du code du travail.Mais d'une part, il ne s'agit pas de travail, dans le sens où cela n'implique pas d'obligation (de moyen ou de résultat) envers un tiers et matérialisé par un contrat (de travail pour un salarié, de vente pour un entrepreneur).
Faire tes légumes dans ton potager c'est aussi du travail parce que t'en retire de la valeur.
Bah le verrou moral. C'est intéressant.Du coup, il reste le verrou moral qui fait que les gens éludent ces constatations
En fait il faut se poser la question du pourquoi de ce verrou moral, d'ou ça sort.
C'est que si tout le monde fait ça, en fait, la structure de base qui permet ou permettrais aux gens de vivre sans travailler s'effondre. C'est un peu un instinct de survie.
La noeud du problème c'est que ce qu'on pense qui va permettre de libérer le travail des gens ne sera en RIEN public, en tout cas ça n'en prends aucunement la direction.
Moi j'ai aussi un argument que les mecs qui auront masse de capital peuvent interjeter si on arrive à cette époque, et contre le revenu universel, écologique.
Si les robots font le travail ect.. l'IA, que ces IA et robots n'appartiennent pas aux individus, mais à des gens qui ont du capital, est-ce moral de laisser de la bio-masse qui pollue se multiplier?
C''est une vraie question c'est pas du troll.
Parce que meme si on améliore à fond la tech pour arriver au moins de pollution possible, t'as toujours une immobilisation de ressources pour entretenir une population (le fameux BFR).
Si les humains ne travaillent pas, ne produisent pas, n'explorent pas, est-ce que ça vaut la pollution qu'ils émettent, les poulets qu'ils mangent?
Parce que j'aimerais penser que la libération du travail = explosion de gens cultivés, sportifs et explorateurs, mais quand tu regarde comment le temps moyen est dépensé pour les gens aux 35h, bon.
Ca par contre c'est un vrai problème.Le sentiment d'absurde, c'est ce dont il est question dans les bullshit jobs. Les boulots qui consistent à être chargé de projet de ci ou chargé de mission de ça, et d'animer des réunions avec des powerpoints et des tableaux de bords. Pour faire quoi ? On ne sait pas toujours.
D'une part pour les raisons que j'ai détaillé avant.
Sinon on a étudié ça en école.
Le fait est que si t'es bien payé, qu'on te fait pas chier, que tu peux littérallement rien faire à ton travail, est-ce que c'est un problème sincèrement (au niveau macro, pour ta structure surement mais pour toi je veux dire?).
>tu peux apprendre une nouvelle langue
>tu peux travailler sur une start up (en faisant gaffe! tu travailles sur ton ordi perso)
>ect..
Le vrai pb. des bullshit jobs c'est quand t'as le sentiment vérifié que t'es constamment sur la sellete. Là oui.
Je rajoute un truc :
Pourquoi travailler?
Parce que la structure totale est permise par le fait que chacun fasse un peu d'efforts. C'est pas parfait, on peut beaucoup améliorer, mais c'est grace à ça qu'on envoie des fusées sur la lune, qu'on a internet, des avions. Tout ça est permis par la dimunution du temps incompressible (si tu survis et passe ta journée à préparer juste le lendemain tu peux difficillement avancer).
Je vous conseille de regarder les évolutions sociales et économiques des sociétés à l'age de Bronze, puis l'âge Antique classique. La civilisation fleurie quand t'as du temps en plus pour faire "plus".
Quand t'as pas ce temps, ou que tu peux plus te permettre ce temps, ça s'effondre. Voir encore une fois la chute des sociétés de l'âge de bronze.
En l'espèce, meme s'il y a eu des invasions, c'est que plus une société est avancée, plus les gens ont du temps et du confort, mais plus la demande de dépense de ces sociétés augmente. Donc si tout va bien ça passe, mais quand t'as un soucis, t'es obligé de t'endetter d'une manière ou d'une autre, parce que tu peux pas faire autrement que de continuer à dépenser à ton rythme de croisière, y compris à crédit, sinon tout s'effondre. C'était le cas à l'âge de Bronze notamment.
En fait il y a un équilibre subtil à trouver, qu'on a pas encore trouvé. Un truc intéressant ça serait notamment la décroissance de population et l'augmentation non pas de la croissance, mais du PIB par habitant. Après ça demande de revoir le modèle démographique, et de devoir gérer une transition inversée. Et bien d'autres problèmes, mais ça permettrait notamment de bénéficier au maximum des avantages des new tech et de l'IA, tout en polluant moins.
Qu'en pensez vous?
Au japon, l'entraide fait partie de la culture de ce pays, très tôt, il est enseigné aux enfants une sorte de conscience collective. Raison pour laquelle apprend très tôt aux enfants à faire le ménage dans leurs propres locaux, c'est en quelque sorte pour leur apprendre à se responsabiliser. L'efficacité reste à débattre mais ça me fait penser au respect qu'on nous enseigne aux ainés dans le confucianisme. Les parents sont presque élevés au rang de dieux, dans le sens où un respect inébranlable leur est réservé.
La question du RSA et du SMIC se corse plus ensuite. C'est rentrer dans des réflexions microéconomiques. A partir de quel montant d'aide sociale, un salarié est-il prêt à ne plus travailler (indésirabilité du travail). Ce qui revient à s'interroger sur la pertinence du revenu universel, dans le sens de désidérabilité et d'utilité micro-économique.
Ensuite la question de la sécurité sociale et du crédit, on peut la penser à l'échelle. individuelle comme tu le fais ou à échelle plus large. Pour l'économie réelle, surtout en cette période de basse inflation. Inciter les banques à presser aux ménages en mettant en place un quantitative easing et en baissant les taux d'intérêt, cela peut à terme, être un moteur intéressant pour la croissance.
Ensuite pour la sécurité sociale comme tout autre organisme public, il s pose toujours une question de la juste redistribution des ressources du contribuable. Ayant contribué à juste titre aux caisses de l'état via ses impôts, il est légitime qu'il cherche à optimiser les dépenses de l'état. Là où de nombreuses personnes l'oublient et je ne vais pas te contredire, c'est la raison pour laquelle la sécurité sociale est née en France. Quoi qu'on en dise, elle a un but transcendant, et c'est la raison pour laquelle on y est autant attachés aussi, nous autres français.
pour comprendre l'absurdité du monde, ou tout ce qui se rapporte à l'absurde, je conseille la lecture de Nietzsche, Chamfort, et le théâtre de l'absurde. je risque de me faire taper sur les doigts pour le manque de créativité de ma réponse mais je pense que ces notions très classiques sont plutôt intéressantes ici. Y a de quoi méditer là-dessus.
Putain Smooth, je pensais pas lire ça venant de toi. Simple question : pas les couilles ou pas l'intérêt ?Or l'Europe a pas les couilles de se proteger.
Hum. N'y vois pas malice de ma part, mais pour avoir été salarié et pour être maintenant à mon compte, ta définition du travail manque clairement d'ouverture d'esprit.Certes, cela nécessite des connaissances et donc un investissement et des efforts pour en acquérir les mécanismes.
Mais d'une part, il ne s'agit pas de travail, dans le sens où cela n'implique pas d'obligation (de moyen ou de résultat) envers un tiers et matérialisé par un contrat (de travail pour un salarié, de vente pour un entrepreneur).
D'autre part, une fois l'investissement et les efforts réalisés au départ et le risque pris, les revenus tombent de manière indépendante du temps et des efforts fournis par la suite.
Dans le cas d'un investissement, la justification morale donnée pour en justifier la rémunération n'est pas le travail mais la prise de risque : Je mérite d'être rémunéré en vertu de la "prise de risques".
Donc bon, pour moi, le travail c'est l'activité que tu fais pour pouvoir vivre, subvenir à tes besoins. Dans le cas de ton mec au RSA, franchement les efforts faits pour chercher chaque promo et économiser chaque tune est un travail. Sauf que dans ce cas là, le mec n'est pas auto suffisant, son travail ne lui suffit pas.
Pour ce que tu disais sur l'investissement ou un positionnement commercial, franchement c'est un peu naïf. Les investisseurs (et suivant le type de financier dont on parle je n'ai que peu de sympathie pour eux) travaillent, tout le temps, il n'y a pas un investissement fait par hasard et lucratif mais une somme, un ensemble, sur lequel t'es obligé d'être réactif. De même pour le commerce/marketing.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas des cas exceptionnels hein, mais on est plus dans le cas du loto qu'autre chose.
Evidemment les aléas de la vie, la loterie de la naissance & co sont des très gros pourvoyeurs de richesse. Mais sérieusement, à part d'attendre un coup de bol, quelle autre méthode que le travail tu connais pour te construire une situation convenable voir aisée ? Oui le travail paye.
Les réponses précédentes veulent "s'élever contre la croyance que le travail ne paye pas" en affirmant donc que "le travail paye". Mais à ce stade, "le travail paye", vous ne l'avez pas démontré. Il s'agit donc, pour l'instant, d'une croyance.
Bon là je ne te suis pas bien Alex. Le travail paye. Ce n'est pas une croyance. La question est : le travail paye-t-il mieux ou moins bien que d'autres alternatives ? A toi de voir.
Tu vois après avoir été Ingénieur et très bien payé dans la construction, j'ai monté une petite boite d'artisanat du BTP. Le bâtiment est encore un domaine où tu croises des gens qui se construisent de leurs mains, avec leur travail, sans forcément de formation au départ. Les salaires peuvent assez aisément dépasser les 2000€ nets. Tu vas me dire ça fait pas des millionaires.
Ok, mais s'enrichir, c'est une philosophie, ce n'est pas qu'une question de revenu évidemment. J'ai peur que tout le monde n'en soit pas capable...
Oui évidemment le travail paye. D'ailleurs s'il ne le faisait pas, qui irait encore travailler pour autrui ?
Bon déjà, j'aime bien que tu aies précisé au niveau macro. Parce qu'au niveau global : un mec super bien payé à rien foutre = quelqu'un paye pour lui. Idem que le RSA finalement.Le fait est que si t'es bien payé, qu'on te fait pas chier, que tu peux littérallement rien faire à ton travail, est-ce que c'est un problème sincèrement (au niveau macro, pour ta structure surement mais pour toi je veux dire?).
Après je pense que si : être super bien payé à ne rien foutre peut poser problème. Bon d'abord je dis ça parce que c'est du visible : rien que dans ma promo certains pètent, et ont pété des câbles à cause de ça.
Tu vas me dire que c'est une question de développement personnel. Oui si le mec est super équilibré, dynamique et multiplie les projets, les centres d'intérêt ou les initiatives ça peut le faire. mais franchement tu penses que c'est souvent ce mec là qui va se retrouver dans ce genre de job ? D'où la problématique qui se pose dans la plupart des cas.
Et franchement, on fait un peu de maintenance pour une énorme boite française, et ils ont tout un pool de mec sur site payés juste pour faire un poil de manutention de temps en temps et tu vois les mecs ils s'ennuient tellement qu'ils pourrissent.
Je met ça à part, vous comprendrez pourquoi :
Fais gaffe, on dirait que là tu parles des fonctionnaires et des syndiquésD'autre part, une fois l'investissement et les efforts réalisés au départ et le risque pris, les revenus tombent de manière indépendante du temps et des efforts fournis par la suite.

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- [0] Like a boss ! le 20.04.18, 17h13 par Mr.Smooth