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Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 08.04.19
par FK
On en a beaucoup entendu parler, mais j'ai vu passer cette vidéo YT dans mon feed et, sceptique, je l'ai regardée, je m'attendais à un truc d'incel des fins fonds du net et en fait le mec est très bien documenté.
Je mets ça là, c'est intéressant.

Re: Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 08.04.19
par Nonchalance
Je ne pouvais penser qu'à ça personnellement:



Re: Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 08.04.19
par Jalapeno
Le fond est intéressant, il synthétise pas mal d'arguments que j'avais déjà lu ailleurs... mais dans la forme c'est souvent confus et approximatif, dommage parce que ça dessert un peu le propos.

Re: Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 08.04.19
par FK
Au passage, j'ai toujours pas intégré que les meufs hetero consomment elles aussi du porno. Genre je le sais mais mon cerveau veut pas me croire, j'arrive pas à le convaincre.

Re: Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 08.04.19
par Onmyoji
Pourtant, ça doit dépendre des générations, parce que dans la tranche 30+, elles ont tendance à ne pas s'en vanter (même celles qui ne sont pas coincées).
Mais pour les moins de 30, ça me surprend pas, c'est leur "premier accès" à la sexualité, et aux réponses comme "comment on fait" (maintenant avec un téléphone, ça se fait, avant, une ado, elle demandait aux copines ou à sa mère, ou à une infirmière). Avant il y avait aussi celles et ceux qui aller chercher du porno, mais à l'époque, on avait peu d'options:
-mettre la main sur une cassette appartenant à ses parents (et espérons, pas de ses parents;) ).
-aller dans les boutiques acheter ou piquer des magazines
-mater canal ou la six pour les moins "chanceux".

Je pense même que vu que c'est devenu plus accessible, moins honteux, y a bien des gamins ou des mecs qui en ont montré à des gamines ou à leurs copines, si elles n'y sont pas allées d'elles-mêmes.
Mais bon, étant donné qu'elles ont été aussi particulièrement ciblées par le marketing (regardez comment on est passés des sexshops crasseux pour pervers pépères aux "boutiques de charme" pour couple. ça a commencé aux alentours de sex & the city et ses héroïnes et leurs baguettes magiques...), et évidemment, c'est un point d'entrée au porn. Le fait que certaines actrices X deviennent célèbres et fassent des émissions très populaires pendant un temps (à une époque, il y en avait une chaque semaine chez Cauet et Ardisson. Merde... On parle d'émissions que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître), ça a aussi lancé une mode.

Pour ce qui est du type de porn, pendant un moment, il y a eu cette tendance du porno un peu arty qui marchait pas mal, mais ça a fini par être remplacé par du porn vraiment "pour femmes", et ça a maintenant moins de succès qu'au départ (Ovidie avait un bon succès apparemment).

Mais c'est clair que l'évolution des pratiques ne peut venir que de l'impulsion donnée par le porn aux mecs
qui ont voulu faire pareil par imitation. ça a fait le même effet aux nanas.
C'est pas forcément un mal, sauf quand ça atteint un public trop jeune (parce qu'une gamine de 15 ans qui s'essaie à des pratiques un peu hardcore, elle peut en garder des séquelles dans sa sexualité).
Et je suis clairement pas surpris, quand on voit le nombre de meufs qui ont leur(s) vidéo(s) chez Jacquie et Michel (ou autres sites du genre, j'imagine), et qui sont prêtes à se faire déboiter salement* dans tous les sens pour 90e (j'avais entendu que c'était le tarif pour une amatrice) ou un peu de "gloire"**, ça laisse supposer qu'elles font pas que découvrir mais qu'elles consomment ce genre de trucs et que ça fait partie de leurs fantasmes.

*et quand je dis salement, je parle pas de l'acte (encore qu'une vierge qui se fait déglinguer par 12 mecs, je me dis que ça va un peu vite, mais c'est sûrement son choix et je dois être un vieux con, c'est sûrement pas un effet de groupe -sans mauvais jeu de mots-...), mais juste du bourrinisme et du manque de respect aux actrices. Il y a eu des histoires qui disaient que la plupart étaient un peu forcées à faire des trucs qu'elles refusaient au départ (et que c'était pas de la comédie, juste de la mise devant le fait accompli, et le fait qu'on les utilisait d'une manière qui leur permettait pas d'utiliser leur safe word pour dire stop).

**En fait, ça fait quand même un paquet de nanas qui risquent d'avoir des surprises plus tard avec la ressortie de vidéos peu reluisantes... Et quand elles ont 30 ans pour décider ça va, mais à 20 ans je pense qu'on envisage pas forcément les conséquences.

Re: Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 08.04.19
par The_PoP
FrenchKiss a écrit :Au passage, j'ai toujours pas intégré que les meufs hetero consomment elles aussi du porno. Genre je le sais mais mon cerveau veut pas me croire, j'arrive pas à le convaincre.

Pas mieux.

Re: Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 09.04.19
par Nonchalance
Pour répondre plus sérieusement sur ce sujet, je pense que tout se mélange dans cette vidéo.

1 - Le porno est mauvais pour les consommateurs... si c'est leur unique accès au sexe. Et encore, il faut que cet accès soit bien plus important que ce que cette personne laisse penser. De plus, la consommation de plus en plus hardcore du porno n'est pas majoritaire. La plupart des gens se limitent en atteignant un certain degré de fantasmes et de tabous.

2 - Il y a une confusion entre la cause et l'effet. En admettant que les gens sont exposés au porno de plus en plus jeunes mais la plupart continuent parce que l'accès au sexe est limité voir inexistant. Les hommes continuent par misère sexuelle et affective et les femmes continuent parce qu'elles ne sont pas satisfaites ou qu'elles ont des fantasmes inavoués (lorsque cette consommation est quasi-journalière. Si elle est ponctuelle, c'est juste un stimulus, un jeu sexuel comme un autre).

3 - Il y'a trois moyens d'augmenter la sensibilité de son pénis et donc d'avoir de bonnes érections.

- Le premier moyen consiste à arrêter de se masturber pendant quelques temps. En général, une semaine suffit pour un jeune homme.

- Le deuxième moyen est de laisser le temps de se réhabituer. Chez une personne qui a des relations sexuelles assez souvent, le stimulus est en général plus important avec un ou des partenaires qu'avec le porno. Chez une personne qui a peu de relations sexuelles, il y a souvent une période de transition qui peut s'accompagner de difficultés d'érection, d'éjaculation précoce et de troubles sexuels divers. Et là, ça dépend en partie du partenaire: soit ce dernier est réceptif et compréhensif pendant la période de transition, soit il dénigre ou moque les problèmes ce qui va les renforcer ou en créer d'autres. Ça peut durer quelques semaines comme ça peut durer quelques mois ou si ça se passe mal avec le partenaire, tout le temps.

- Le troisième moyen est de trouver ce qui nous excite vraiment. Son fétiche oui, un peu mais surtout sa philosophie du sexe et comment le pratiquer avec son partenaire. En général, les femmes ont plus de problème avec cet aspect mais aussi plus d'opportunités d'explorer ce qu'elles kiffent et si tout se passe bien pour elles, finissent par savoir ce qu'elles veulent, ce qu'elles sont prêtes à accepter, ce qu'elles veulent explorer...
Les hommes ont souvent du mal à coucher et ça ne va pas en s'arrangeant. Comme ils n'explorent pas, la plupart ont une vision simpliste du sexe du genre tu touches deux trois boutons, un petit ramonage et on est bons. Ils n'ont pas le temps de découvrir ce qui les excite vraiment. En consommant du porno, ils ne regardent pas forcément ce qui les excite mais ils regardent peut être cette meuf trop bonne qu'ils aimeraient se taper en vrai pour se vider les couilles et ne plus y penser.

Bref, selon moi, il y a du vrai et du faux dans cette vidéo, beaucoup de biais de confirmation mais il faut retenir que ce n'est pas si simple. Selon moi, le véritable problème vient de la difficulté du dialogue et de la séduction entre les hommes et les femmes - et ça ne va pas en s'arrangeant- qui "force" à une solution de repli beaucoup plus facile d'accès et qui permet de se soulager et de soulager sa frustration plus facilement.

Re: Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 09.04.19
par Owen
J'ai pas vu la vidéo mais je me suis intéressé à la question du NoFap en arrivant a Nantes. J'ai tenu deux semaines et mon cerveau a grillé haha.

Disons qu'apres des recherches plus amples sur Reddit, le NoFap est bien un truc d'incels / chrétien chelous à la base, et que la théorie de l'épuisement dopaminergique est plutot sortie de nulle part.

CECI DIT.

J'ai personnellement un rapport un peu ambigu au porno / sexe, qui fait que lorsque ca va pas, j'ai envie d'en consommer pour me donner un coup de boost. Commencant a connaitre mon cerveau, je sais que c'est en rapport avec une recherche de shoot de dopamine.

De là à appeler porno drogue, j'irai pas jusque là.

C'est un peu comme le sucre : c'est une drogue mais ca dépend pour qui (comme toujours).

On a des membres plus sensibles que d'autres, et une pause ne fait jamais de mal quand on ressent un probleme.
Bref, selon moi, il y a du vrai et du faux dans cette vidéo, beaucoup de biais de confirmation mais il faut retenir que ce n'est pas si simple. Selon moi, le véritable problème vient de la difficulté du dialogue et de la séduction entre les hommes et les femmes - et ça ne va pas en s'arrangeant- qui "force" à une solution de repli beaucoup plus facile d'accès et qui permet de se soulager et de soulager sa frustration plus facilement.
Oui. Y'avait d'ailleurs un tres bon dossier dans courrier international sur le sexe qui révélait que de maniere surprenantes, les catégories "hentai" et "lesbiennes" étaient les plus cherchées sur Pornhub. Le virtuel se dissocie parfois du réel. Le pb, comme toujours c'est de ne vivre que dans le virtuel et pas assez de réel.

Re: Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 09.04.19
par FK
Regarde quand même la vidéo et creuse si tu veux sur ce qu'évoque le gars, c'est intéressant.


Plus terre à terre : il me parait incontestable :
- que la consommation de porno tourne facilement à l'addiction (parce que facile, parce que appétente, parce que scenarios infinis et satisfaisants) => dopamine à volonté, et que chimiquement / biologiquement, on est faits pour rechercher ça le plus possible
- que lorsqu'elle devient addictive, elle suit une certaine escalade vers des pratiques de + en + hard et difficiles à satisfaire avec de vrais gens
- qu'elle peut facilement servir de solution de facilité à ceux qui ont déjà tendance à s'isoler; et qu'elle ne doit pas améliorer les choses (le type avec une faible estime et des difficultés relationnelles, plus tentant de rester che zlui à se pogner que de se prendre en mains, sortir et gravir ses difficultés, on a tous vécu ça ici je pense)
- que sexuellement, elle a un impact super négatif sur l'harmonie sexuelle au sein du couple, sauf éventuellement dans les rares cas où la consommation de porno est co-créative (au lieu que chacun consomme juste de son côté)
- qu'elle désinhibe les jeunes les + fragiles et que ça favorise les comportements à risque, voire prédateurs

(exemple dans mon entourage indirect d'un gamin de 13 ans qui s'est mis à violer cousin et cousines de 4 et 7 ans, au moment où il a découvert les joies de YP/PH; 1 exemple parmi de nombreux autres à en croire les gens dans mon entourage qui bossent dans le socio-judiciaire des mineurs, les cas d'agressions sexuelles de mineurs sur mineurs explosent littéralement depuis 10 ans, et concernent des mineurs de plus en plus jeunes)



Et accessoirement, il semblerait que l'ère de la dopamine à volonté dans laquelle on est entrés joue un rôle de léthargisation. Le mec évoque des études où des rats deviennent complètement mous et feignants dès lors qu'ils peuvent accéder à leur hit de dopamine sans forcer, jusqu'à en oublier de se nourrir et de niquer. A vérifier mais ça parait pas du tout déconnant.


Pour moi le porn est globalement très délétère et très addictif : je pense qu'on peut effectivement parler de drogue, voire même de fléau. J'ai pas l'impression de dramatiser.


Je suis totalement insensible voire réticent au côté catho / flower power du truc, mais je pense que les gens qui militent pour sensibiliser aux dangers du porn everywhere ne se trompent pas de bataille. Le porn est insidieux, partout, reprogramme nos cerveaux et bousille l'expérience sociale et amoureuse (voire, il l'annihile).


Globalement, le porn même s'il est un plaisir fugace, me parait rendre + malheureux que heureux.

Perso je vais essayer d'arrêter le porn volontaire à 100%, et je pense pas que ça m'enlèvera quoi que ce soit en qualité de vie, plutôt l'inverse (et je m'attends à ce que ça soit très difficile de m'en sevrer vu son omniprésence et l'addiction chimique).

Note que c'est pas un discours de stigmatisation la sexualité positive et la libération sexuelle, qui pour moi sont complètement indépendantes (et antithétiques) de l'industrie porn et de ses déclinaisons = on peut s'éclater et accéder à de nouvelles situations, sans le porn; ça me parait fallacieux que de lier les deux.

Re: Les effets du porno sur votre cerveau + nofap

Posté : 09.04.19
par The_PoP
Point intéressant que vous soulevez. La vidéo ne m'a pas percuté plus que ça, mais elle a le mérite de mettre des mots sur des choses qu'on imagine instinctivement.

Pas trop envie perso de regarder le truc sous l'aspect sociologique ou scientifique tellement les études sont complexes a mener et a analyser.

Par contre d'un point de vue perso, c'est clair et net. Mêmes constats (sauf le côté conséquences sur vie sexuelle, ça il faut que je creuse un peu plus où y réfléchisse, mais pour le moment mon constat est moins négatif de ce côté là). Pas de soucis de truc de plus en plus trash non plus. Par contre, mêmes difficultés à m'en affranchir complètement ou durablement. Donc addiction probable. Je sens qu'il y a aussi d'autres mécanismes aussi en jeux chez moi :

- gestion du stress
- gestion de la frustration
- mon appétit pour l'imaginaire (romans, jeux vidéos, films, BD) qui s'étend donc à la sexualité
- ennui : s'ennuyer seul à la maison au calme = tentation.

Bref, je vous lis une fois de plus avec beaucoup d'intérêt.