Pourquoi la coke c'est de la merde...
Posté : 13.05.19
Salut à tous,
Ici sur FTS on parle beaucoup de séduction, de relations sociales, et notamment de sorties nocturnes.
Ici et là, sur FTS donc, au travers de journaux, de récits ou d'interrogations, les gens en viennent à évoquer les drogues et leurs usages récréatifs que ce soit en soirées ou autres.
Cet article est simplement un long témoignage. Le témoignage d'un proche d'une personne qui a essayé à un moment donné l'une des drogues dont je souhaite aujourd'hui vous parler : ce poison qu'on appelle la coke
Je ferais probablement un deuxième passage plus tard sur ce sujet pour parler du cannabis avec ce qu'en a vécu mon ex à l'époque. Hésitez pas à poster vos témoignage, mais s'il vous plait, par respect pour l'épreuve traversée, merci de ne pas poster pour banaliser.
Alors voilà moi je ne suis expert en rien du tout. Je n'ai aucune prétention sur de quelconques connaissances médicales. Je ne prétends pas que mes ressentis, ou mes observations soient la vérité absolue. Ce n'est qu'un témoignage honnête et sincère de ce que j'ai vécu.
Afin que vous puissiez resituer mon propos je vais vous dire dans les grandes lignes qui je suis. Un homme de 32 ans, en couple, Ingénieur, qui a monté une petite entreprise, sans enfants. Je n'ai jamais fumé une latte de cigarette de ma vie, ni effleuré le moindre pétard ou la moindre drogue. J'ai un rapport plus ambiguë avec l'alcool puisque j'en consomme parfois en trop fortes quantités en soirées. Rien de plus qu'un ancien étudiant en école d'Ingé globalement. Je ne prétends pas que l'alcool n'est pas une drogue, ce n'est juste pas mon propos ici, car pour l'alcool, étant consommateur irrégulier, je ne peux vraiment en témoigner.
La coke.
Il y a 5 ans je me suis associé avec quelqu'un qui était devenu un ami très proche depuis 10 ans à ce moment là. Nous avons monté notre petite structure qui a très vite bien fonctionné. Aucun soucis financier donc, au contraire.
Mon ami, avait eu une enfance un peu complexe, avec un papa alcoolique notamment, mais sa cellule familiale avait tenu bon et était restée soudée. Dans sa jeunesse, il a un peu trafiqué et fumé du cannabis jusqu'à qu'il rencontre sa femme. Il l'a épousée 3 ans avant que l'on monte notre structure et cette femme était l'amour de sa vie. Lorsqu'il se sont mariés il avait 33 ans et ils étaient déjà ensemble depuis 7 ans. Pour elle, il avait arrêté absolument toutes les conneries, repris quelques études, finit sa formation, et trouvé un métier dans lequel il excellait et était reconnu.
Mon ami était un mec adorable avec qui tout le monde voulait passer une soirée, partir en vacances, rigoler, boire un coup ou aller faire une activité. Un dynamisme de dingue, un appétit pour la vie rafraîchissant. Si vous aviez besoin qu'il vous rende un service vous pouviez l'appeler. Comme on dit souvent entre mecs, je serais parti à la guerre avec ce gars là. Par contre sa vie sociale était assez peu fournie, il ne savait juste pas garder le lien à distance, et était en mode couple passionnel et fusionnel avec sa femme.
Cependant il fumait, en cachette, car sa compagne n'était pas fumeuse et ne le tolérait pas bien. Il lui mentait donc sur ce sujet.
Voilà qui il était.
Un an après que nous ayons monté notre structure, il a rencontré de graves problèmes dans son couple. Sa femme l'a trompé, elle est partie, ils se sont séparés. Cela a duré longtemps, ça a été une très vilaine rupture.
Et surtout ça l'a démolit.
A l'époque on l'a accueillit à la maison pendant 4-5 mois, suite à quoi, comme nous avions finis nos travaux nous avons déménagé début juillet avec ma chérie dans notre nouvel appartement. Lui est resté seul, mais c'était l'été et on partait en vacances à la fin du mois de juillet.
Le mois de juillet fut difficile pour lui, mais nous avons essayé de rester présents malgré notre joie d'avoir emménagé, et je discutais beaucoup avec lui puisque nous travaillions ensemble tous les jours.
Il avait un projet d'achat d'appartement + rénovation complète pour lequel je l'aidais.
Les vacances il est remonté chez ses parents, dans sa région d'origine dont il était resté très proche. Il a passé un mois là bas, puis nous avons repris le travail.
Fin septembre, il a commencé à faire des crises de paniques, de parano. Au début, on l'a cru sans problèmes puisqu'à priori il pouvait avoir raison. Lorsque cela s'est trop répété, j'ai fini par lui dire de revenir habiter avec nous. Et là je me suis rendu compte, en discutant avec lui, qu'il était en train de devenir vraiment paranoïaque. J'habite un appartement au 4ème étage d'un immeuble d'un quartier très paisible, dont l'unique accès est une porte blindée. les balcons seraient à peine accessibles à un yamakasi.
A ce moment là, conscient des soucis qu'il rencontre et de sa rupture qu'il digère très mal, nous l'envoyons voir une psychiatre/psychologue après avoir pris une recommandation qui le met immédiatement sous traitement.
Pendant 3 mois, la situation ne cesse de se dégrader. Il devient plus du tout fiable au travail, toujours sujet à de belles crises de paranoïa. Il devient maigre, lui qui a toujours été athlétique. Se plaint de saignement de nez, de mal dormir. Devient incohérent.
On a l'impression que son cerveau s'effondre. Malgré tout, on poursuit le travail de notre mieux. En parallèle de sa, sa femme, qui va également pas très bien, veut leur redonner une seconde chance, qu'il accepte de bon coeur. Il retourne donc vivre chez elle fin novembre.
Son projet d'achat d'appartement ayant abouti grâce à mon aide, il doit signer fin décembre.
Pendant tout le processus d'achat de l'appartement, il n'avait cessé de demander régulièrement des virements de l'argent qu'il avait gagné mais qui était "stocké" sur les comptes de notre entreprise.
Jusqu'au moment où je ne comprends plus les chiffres qu'il m'annonce, l'argent qui lui manque pour l'achat de son appartement.
Je l'appelle donc un jour pour lui demander son accès à son compte bancaire, lui disant que je n'y comprends rien et qu'il faut que je regarde parce qu'il y a un problème. J'ai toujours été le gestionnaire et il me fait une grande confiance.
Et là stupeur, je me rends compte qu'il a retiré de ses comptes près de 15000 € en liquide depuis le mois d'aout. Je l'appelle et lui demande s'il se drogue. Il s'effondre au téléphone et me dit que oui, qu'il prend de la coke depuis qu'il a essayé un jour à une fête dans sa région, drogue proposée par un "ami" à lui, que c'est de pire en pire qu'il n'y arrive plus. Que la première fois qu'il en a pris, c'était chouette ça lui a donné du gaz, parce qu'il se sentait si bas en énergie....
Ce jour là, on se réunit avec sa femme, moi et lui, après en avoir parlé à sa famille. Il nous demande de l'aide, et on prend la décision de l'envoyer dans un premier centre de désintox pour dix jours, puis dans un second de thérapie pour presque 3 mois.
Le premier weekend avant sa prise en charge en désintox le lundi est horrible. Il pleure, se roule en boule, tremble sans arrêt, on l'hospitalise 2 fois dans le weekend. Puis il part dans le premier centre, puis le second.
Pour tout le monde c'est un coup de massue. L'ampleur de sa consommation journalière nous effare. On apprends que la psychologue/psychiatre était au courant et qu'elle continuait à lui prescrire des anti dépresseurs. Véridique. On gère à sa place son appartement et ses travaux, je gère le boulot en son absence.
A son retour, il est bien, mais on met en place une surveillance rapprochée et des règles strict. On le flique. Il rechute une semaine après être rentré, mais on le gaule immédiatement. On stoppe tout. Il démarre un nouveau suivi avec une psy. Dans ce combat qui démarre, en tant que conjoint, qu'ami, ou que famille, vous êtes seuls. L'accompagnement est une légende, vous, on ne vous entendra jamais, on ne vous demandera jamais, on ne vous expliquera rien. Il faudra vous débrouiller.
Les 6 mois suivants, sous le toit de sa femme se passeront sans nouvelle rechute. C'est dur de le surveiller et de le soupçonner trop souvent mais on commence à voire le bout du tunnel, néanmoins leur séparation est inéluctable.
En septembre ils se séparent définitivement et divorcent. Il se trouve un logement. Je resserre la surveillance. S'en suivent pour lui deux mois de projets, de nouvelles rencontres amoureuses, et leur lot de désillusion. Forcément on le sent fragile à 2 km à la ronde... ça n'aide pas.
Les tests sont clairs, il est clean. Avant Noël qu'il va passer en famille, je relâche la vigilance : je crains que la suspicion le freine dans son rebond. Je ne veux pas que cela le ramène toujours à cela.
Nos affaires ont repris une allure normale.
Mais début janvier quand il revient, il ne me faut pas 10 jours pour me rendre compte qu'il a rechuté.
Cet article est très long alors je passe le reste rapidement. Rechute, rechute 3 mois plus tard, rechute un mois plus tard, rechute quinze jours plus tard... Mensonges permanents, pour tout et rien, plus de confiance, je regarde mon meilleur ami, l'homme que dans mon coeur j'appelais mon frère et je ne le reconnais plus. Je le renvoie en désintox, je suis épuisé. Je pars en vacances. Bilan en septembre. Je rentre en septembre et me rend compte qu'il a probablement réussi à déconner en désintox. Je suis à bout, je lui dis que j'arrête. On prend la décision de le sortir de l'entreprise, de lui donner un nouveau départ avec les moyens de la vente de ses parts, pour se reconstruire chez lui, près de sa famille. Je suis au bord du gouffre. J'ai l'impression de l'enterrer et de lui mettre moi même le coup de pelle. Mais je dois me protéger, cela commence à me bouffer complètement, à peser aussi sur ma conjointe et sur mon couple, sur ma famille qui était devenue la sienne. Professionnellement ce n'est plus possible : 3 de nos salariés ce sont barrés avant juillet, et on vient d'embaucher un jeune qui semble bien. Nos clients commencent à douter, l'édifice vacille. Je ne veux pas lâcher ce qu'on a bâti ensemble pendant 4 ans. Alors je me protège, je veux y croire, que c'est mieux pour lui, que c'est bon pour lui. Mais je doute. Et il n'est pas prêt de me lâcher ce doute.
Il est reparti dans sa région d'origine, près de sa famille. On est toujours en bons termes, on s'appelle souvent. Il me dit que tout va bien comme d'habitude, me fait des blagues. Je sais que ce n'est pas le cas.
Je l'ai eu il y a quelques jours. Pour lui dire que même loin, s'il avait besoin d'aide il lui suffisait de m'appeler. Il m'a dit :
"Je ne sais plus qui je suis. Je regarde ses 3 dernières années et je ne me reconnais pas. Je ne me retrouve plus moi même. "
Et moi je n'ose pas lui dire que je vais me marier. Parce qu'en plus après il faudrait que je lui dise que je ne peux ou veux pas (?) l'inviter.
J'en ai chialé. J'ai l'impression d'être un minable, un mec qui laisse tomber son meilleur pote à côté de lui et qui trace sa route.
Je suis écoeuré.
Ce mec était génial. Il a eu une peine de coeur. Il était un peu fragile émotionnellement, probablement des trucs qu'il trainait de son enfance. Mais bon, pas plus qu'un autre. Vous l'auriez vu à l'époque vous ne comprendriez pas. Personne n'a compris. Il n'avait pas une volonté de ouf pour certains trucs, mais il pouvait être brillant, drôle. Tous mes potes étaient devenus ses potes. Et il avait une empathie de dingue. Vous l'envoyiez chercher 3 saucisses chez le boucher, il revenait avec en sus offerts trois morceaux de chevreuil marinés que le boucher devait servir à la fête du village d'à côté pour les chasseurs du coin.
Il avait des thunes, la santé, une belle situation professionnelle et des projets.
Et puis s'est devenu une loque. Un mec pas fiable. Qui te ment en te regardant dans les yeux, alors même qu'il sait que tu sais. Un mec qui en soirée fait fuir les gens, parce qu'il tourne en boucle dans sa tête. Ce mec était un natural avec les meufs, un aimant. Il les fait fuir désormais. Ce mec était présent pour ses amis et sa famille, et il est en train de les flinguer. Plus rien ne l'intéresse. Il tourne en boucle dans sa tête sur lui même et aboutit à des conclusions foireuses, qu'il oublie dès le lendemain matin. Sa volonté est annihilée.
Et moi j'attends le coup de fil qui m'effraie chaque jour. Celui qui me dira qu'il a finalement réussi sa propre destruction.
J'veux faire pleurer personne. Je ne cherche aucun réconfort. Je ne veux ni leçons de morale, ni soutien. Je ne veux pas de débats ou de mecs venant poser ici sa science pour expliquer que "tu sais c'est pas la drogue qui a fait ça", ou que "la drogue c'est pas si mal". C'est simplement l'expérience d'un cauchemar que je vous livre.
Vous voyez, là. J'ai juste envie de vous dire de bien faire attention. Qu'il n'y a qu'un seul moyen de ne pas prendre ce risque. Et que vous le connaissez.
N'y touchez pas. Jamais.
Le reste c'est de la roulette russe avec votre vie et celle de vos proches. La version sale, sans la fin rapide.
Ici sur FTS on parle beaucoup de séduction, de relations sociales, et notamment de sorties nocturnes.
Ici et là, sur FTS donc, au travers de journaux, de récits ou d'interrogations, les gens en viennent à évoquer les drogues et leurs usages récréatifs que ce soit en soirées ou autres.
Cet article est simplement un long témoignage. Le témoignage d'un proche d'une personne qui a essayé à un moment donné l'une des drogues dont je souhaite aujourd'hui vous parler : ce poison qu'on appelle la coke
Je ferais probablement un deuxième passage plus tard sur ce sujet pour parler du cannabis avec ce qu'en a vécu mon ex à l'époque. Hésitez pas à poster vos témoignage, mais s'il vous plait, par respect pour l'épreuve traversée, merci de ne pas poster pour banaliser.
Alors voilà moi je ne suis expert en rien du tout. Je n'ai aucune prétention sur de quelconques connaissances médicales. Je ne prétends pas que mes ressentis, ou mes observations soient la vérité absolue. Ce n'est qu'un témoignage honnête et sincère de ce que j'ai vécu.
Afin que vous puissiez resituer mon propos je vais vous dire dans les grandes lignes qui je suis. Un homme de 32 ans, en couple, Ingénieur, qui a monté une petite entreprise, sans enfants. Je n'ai jamais fumé une latte de cigarette de ma vie, ni effleuré le moindre pétard ou la moindre drogue. J'ai un rapport plus ambiguë avec l'alcool puisque j'en consomme parfois en trop fortes quantités en soirées. Rien de plus qu'un ancien étudiant en école d'Ingé globalement. Je ne prétends pas que l'alcool n'est pas une drogue, ce n'est juste pas mon propos ici, car pour l'alcool, étant consommateur irrégulier, je ne peux vraiment en témoigner.
La coke.
Il y a 5 ans je me suis associé avec quelqu'un qui était devenu un ami très proche depuis 10 ans à ce moment là. Nous avons monté notre petite structure qui a très vite bien fonctionné. Aucun soucis financier donc, au contraire.
Mon ami, avait eu une enfance un peu complexe, avec un papa alcoolique notamment, mais sa cellule familiale avait tenu bon et était restée soudée. Dans sa jeunesse, il a un peu trafiqué et fumé du cannabis jusqu'à qu'il rencontre sa femme. Il l'a épousée 3 ans avant que l'on monte notre structure et cette femme était l'amour de sa vie. Lorsqu'il se sont mariés il avait 33 ans et ils étaient déjà ensemble depuis 7 ans. Pour elle, il avait arrêté absolument toutes les conneries, repris quelques études, finit sa formation, et trouvé un métier dans lequel il excellait et était reconnu.
Mon ami était un mec adorable avec qui tout le monde voulait passer une soirée, partir en vacances, rigoler, boire un coup ou aller faire une activité. Un dynamisme de dingue, un appétit pour la vie rafraîchissant. Si vous aviez besoin qu'il vous rende un service vous pouviez l'appeler. Comme on dit souvent entre mecs, je serais parti à la guerre avec ce gars là. Par contre sa vie sociale était assez peu fournie, il ne savait juste pas garder le lien à distance, et était en mode couple passionnel et fusionnel avec sa femme.
Cependant il fumait, en cachette, car sa compagne n'était pas fumeuse et ne le tolérait pas bien. Il lui mentait donc sur ce sujet.
Voilà qui il était.
Un an après que nous ayons monté notre structure, il a rencontré de graves problèmes dans son couple. Sa femme l'a trompé, elle est partie, ils se sont séparés. Cela a duré longtemps, ça a été une très vilaine rupture.
Et surtout ça l'a démolit.
A l'époque on l'a accueillit à la maison pendant 4-5 mois, suite à quoi, comme nous avions finis nos travaux nous avons déménagé début juillet avec ma chérie dans notre nouvel appartement. Lui est resté seul, mais c'était l'été et on partait en vacances à la fin du mois de juillet.
Le mois de juillet fut difficile pour lui, mais nous avons essayé de rester présents malgré notre joie d'avoir emménagé, et je discutais beaucoup avec lui puisque nous travaillions ensemble tous les jours.
Il avait un projet d'achat d'appartement + rénovation complète pour lequel je l'aidais.
Les vacances il est remonté chez ses parents, dans sa région d'origine dont il était resté très proche. Il a passé un mois là bas, puis nous avons repris le travail.
Fin septembre, il a commencé à faire des crises de paniques, de parano. Au début, on l'a cru sans problèmes puisqu'à priori il pouvait avoir raison. Lorsque cela s'est trop répété, j'ai fini par lui dire de revenir habiter avec nous. Et là je me suis rendu compte, en discutant avec lui, qu'il était en train de devenir vraiment paranoïaque. J'habite un appartement au 4ème étage d'un immeuble d'un quartier très paisible, dont l'unique accès est une porte blindée. les balcons seraient à peine accessibles à un yamakasi.
A ce moment là, conscient des soucis qu'il rencontre et de sa rupture qu'il digère très mal, nous l'envoyons voir une psychiatre/psychologue après avoir pris une recommandation qui le met immédiatement sous traitement.
Pendant 3 mois, la situation ne cesse de se dégrader. Il devient plus du tout fiable au travail, toujours sujet à de belles crises de paranoïa. Il devient maigre, lui qui a toujours été athlétique. Se plaint de saignement de nez, de mal dormir. Devient incohérent.
On a l'impression que son cerveau s'effondre. Malgré tout, on poursuit le travail de notre mieux. En parallèle de sa, sa femme, qui va également pas très bien, veut leur redonner une seconde chance, qu'il accepte de bon coeur. Il retourne donc vivre chez elle fin novembre.
Son projet d'achat d'appartement ayant abouti grâce à mon aide, il doit signer fin décembre.
Pendant tout le processus d'achat de l'appartement, il n'avait cessé de demander régulièrement des virements de l'argent qu'il avait gagné mais qui était "stocké" sur les comptes de notre entreprise.
Jusqu'au moment où je ne comprends plus les chiffres qu'il m'annonce, l'argent qui lui manque pour l'achat de son appartement.
Je l'appelle donc un jour pour lui demander son accès à son compte bancaire, lui disant que je n'y comprends rien et qu'il faut que je regarde parce qu'il y a un problème. J'ai toujours été le gestionnaire et il me fait une grande confiance.
Et là stupeur, je me rends compte qu'il a retiré de ses comptes près de 15000 € en liquide depuis le mois d'aout. Je l'appelle et lui demande s'il se drogue. Il s'effondre au téléphone et me dit que oui, qu'il prend de la coke depuis qu'il a essayé un jour à une fête dans sa région, drogue proposée par un "ami" à lui, que c'est de pire en pire qu'il n'y arrive plus. Que la première fois qu'il en a pris, c'était chouette ça lui a donné du gaz, parce qu'il se sentait si bas en énergie....
Ce jour là, on se réunit avec sa femme, moi et lui, après en avoir parlé à sa famille. Il nous demande de l'aide, et on prend la décision de l'envoyer dans un premier centre de désintox pour dix jours, puis dans un second de thérapie pour presque 3 mois.
Le premier weekend avant sa prise en charge en désintox le lundi est horrible. Il pleure, se roule en boule, tremble sans arrêt, on l'hospitalise 2 fois dans le weekend. Puis il part dans le premier centre, puis le second.
Pour tout le monde c'est un coup de massue. L'ampleur de sa consommation journalière nous effare. On apprends que la psychologue/psychiatre était au courant et qu'elle continuait à lui prescrire des anti dépresseurs. Véridique. On gère à sa place son appartement et ses travaux, je gère le boulot en son absence.
A son retour, il est bien, mais on met en place une surveillance rapprochée et des règles strict. On le flique. Il rechute une semaine après être rentré, mais on le gaule immédiatement. On stoppe tout. Il démarre un nouveau suivi avec une psy. Dans ce combat qui démarre, en tant que conjoint, qu'ami, ou que famille, vous êtes seuls. L'accompagnement est une légende, vous, on ne vous entendra jamais, on ne vous demandera jamais, on ne vous expliquera rien. Il faudra vous débrouiller.
Les 6 mois suivants, sous le toit de sa femme se passeront sans nouvelle rechute. C'est dur de le surveiller et de le soupçonner trop souvent mais on commence à voire le bout du tunnel, néanmoins leur séparation est inéluctable.
En septembre ils se séparent définitivement et divorcent. Il se trouve un logement. Je resserre la surveillance. S'en suivent pour lui deux mois de projets, de nouvelles rencontres amoureuses, et leur lot de désillusion. Forcément on le sent fragile à 2 km à la ronde... ça n'aide pas.
Les tests sont clairs, il est clean. Avant Noël qu'il va passer en famille, je relâche la vigilance : je crains que la suspicion le freine dans son rebond. Je ne veux pas que cela le ramène toujours à cela.
Nos affaires ont repris une allure normale.
Mais début janvier quand il revient, il ne me faut pas 10 jours pour me rendre compte qu'il a rechuté.
Cet article est très long alors je passe le reste rapidement. Rechute, rechute 3 mois plus tard, rechute un mois plus tard, rechute quinze jours plus tard... Mensonges permanents, pour tout et rien, plus de confiance, je regarde mon meilleur ami, l'homme que dans mon coeur j'appelais mon frère et je ne le reconnais plus. Je le renvoie en désintox, je suis épuisé. Je pars en vacances. Bilan en septembre. Je rentre en septembre et me rend compte qu'il a probablement réussi à déconner en désintox. Je suis à bout, je lui dis que j'arrête. On prend la décision de le sortir de l'entreprise, de lui donner un nouveau départ avec les moyens de la vente de ses parts, pour se reconstruire chez lui, près de sa famille. Je suis au bord du gouffre. J'ai l'impression de l'enterrer et de lui mettre moi même le coup de pelle. Mais je dois me protéger, cela commence à me bouffer complètement, à peser aussi sur ma conjointe et sur mon couple, sur ma famille qui était devenue la sienne. Professionnellement ce n'est plus possible : 3 de nos salariés ce sont barrés avant juillet, et on vient d'embaucher un jeune qui semble bien. Nos clients commencent à douter, l'édifice vacille. Je ne veux pas lâcher ce qu'on a bâti ensemble pendant 4 ans. Alors je me protège, je veux y croire, que c'est mieux pour lui, que c'est bon pour lui. Mais je doute. Et il n'est pas prêt de me lâcher ce doute.
Il est reparti dans sa région d'origine, près de sa famille. On est toujours en bons termes, on s'appelle souvent. Il me dit que tout va bien comme d'habitude, me fait des blagues. Je sais que ce n'est pas le cas.
Je l'ai eu il y a quelques jours. Pour lui dire que même loin, s'il avait besoin d'aide il lui suffisait de m'appeler. Il m'a dit :
"Je ne sais plus qui je suis. Je regarde ses 3 dernières années et je ne me reconnais pas. Je ne me retrouve plus moi même. "
Et moi je n'ose pas lui dire que je vais me marier. Parce qu'en plus après il faudrait que je lui dise que je ne peux ou veux pas (?) l'inviter.
J'en ai chialé. J'ai l'impression d'être un minable, un mec qui laisse tomber son meilleur pote à côté de lui et qui trace sa route.
Je suis écoeuré.
Ce mec était génial. Il a eu une peine de coeur. Il était un peu fragile émotionnellement, probablement des trucs qu'il trainait de son enfance. Mais bon, pas plus qu'un autre. Vous l'auriez vu à l'époque vous ne comprendriez pas. Personne n'a compris. Il n'avait pas une volonté de ouf pour certains trucs, mais il pouvait être brillant, drôle. Tous mes potes étaient devenus ses potes. Et il avait une empathie de dingue. Vous l'envoyiez chercher 3 saucisses chez le boucher, il revenait avec en sus offerts trois morceaux de chevreuil marinés que le boucher devait servir à la fête du village d'à côté pour les chasseurs du coin.
Il avait des thunes, la santé, une belle situation professionnelle et des projets.
Et puis s'est devenu une loque. Un mec pas fiable. Qui te ment en te regardant dans les yeux, alors même qu'il sait que tu sais. Un mec qui en soirée fait fuir les gens, parce qu'il tourne en boucle dans sa tête. Ce mec était un natural avec les meufs, un aimant. Il les fait fuir désormais. Ce mec était présent pour ses amis et sa famille, et il est en train de les flinguer. Plus rien ne l'intéresse. Il tourne en boucle dans sa tête sur lui même et aboutit à des conclusions foireuses, qu'il oublie dès le lendemain matin. Sa volonté est annihilée.
Et moi j'attends le coup de fil qui m'effraie chaque jour. Celui qui me dira qu'il a finalement réussi sa propre destruction.
J'veux faire pleurer personne. Je ne cherche aucun réconfort. Je ne veux ni leçons de morale, ni soutien. Je ne veux pas de débats ou de mecs venant poser ici sa science pour expliquer que "tu sais c'est pas la drogue qui a fait ça", ou que "la drogue c'est pas si mal". C'est simplement l'expérience d'un cauchemar que je vous livre.
Vous voyez, là. J'ai juste envie de vous dire de bien faire attention. Qu'il n'y a qu'un seul moyen de ne pas prendre ce risque. Et que vous le connaissez.
N'y touchez pas. Jamais.
Le reste c'est de la roulette russe avec votre vie et celle de vos proches. La version sale, sans la fin rapide.