Fiancailles et séparation
Posté : 19.04.20
Bonjour à tous,
Je connais FTS depuis que j'ai 16 et j'en ai maintenant 29 (ouille) même si je n'ai jamais encore posté, donc autant dire que j'ai beaucoup lu depuis mon adolescence à propos du game et le site a en parti été un point de départ pour un travail intérieur profond.
Bon je n'écris pas vraiment pour des conseils car je sais qu'au fond le mieux à faire dans mon cas est de couper les ponts mais j'écris peut être pour laisser une trace et pour évacuer cette tension qui fait Yo-Yo depuis ma séparation.
J'ai rencontré cette jeune fille pendant la fin de mes études, elle m'intéressait pas plus que ça car j'étais en couple à ce moment, mais on avait eu quelques échanges et de fil en aiguille elle a crée un lien intime très fort. A ce moment j'avais 24 ans et elle en avait 19, mes relations par le passé étaient assez chaotiques, quelques mois tout au plus. J'avais beaucoup de mal à me projeter avec quelqu'un, j'étais concentré sur mes études et j'accordais peu de place à une femme dans ma vie.
Donc j'ai rencontré cette fille, et tout collait plutôt bien que ce soit sexuellement, intellectuellement et émotionnellement. On était fait pour être ensemble. Sauf qu'elle avait un mec à ce moment et que moi j'étais avec quelqu'un. Après quelques semaines à sortir ensemble, se toucher gentillement, on a rompu chacun de notre côté pour se mettre à deux. Ca se passait plutôt bien, même si j'avais parfois des doutes, je me voyais avec d'autres filles etc.. bref j'avais encore du mal à me projeter, mais malgré cela elle me rassurait, j'étais bien avec elle, j'avais enfin confiance en quelqu'un, je sentais que quelque chose de sérieux pouvait fonctionner.
A la fin de la première année, j'ai déménagé à 400km et on a eu une relation à distance. Ca se passait toujours aussi bien, on faisait mille choses, sorties en montagne près de ma ville, escapade le weekend en amoureux etc.. La distance n'a fait que renforcer le lien que nous avions l'un pour l'autre.
A la fin de la seconde année, j'étais en plein doute dans ma vie pro (doctorat ? bosser ? reprendre les études de mes rêves mais passer un concours à la con ??). Bref c'était la galère, donc je suis revenu à Paris pour me poser et réfléchir. J'ai finalement commencé à bosser dans une start-up et c'était le kiff niveau pro au début mais intérieurement je sentais que je devenais plus distant avec ma compagne d'alors. Je sentais que le lien s'étiolait, je bossais comme un dingue la semaine et je restais même le samedi. On se voyait un peu le weekend, on faisait des sorties mais j'étais devenu maniaque dans mon boulot et ça me bouffait mais je ne le voyais pas à l'époque.
D'autant plus qu'une collègue de boulot m'attirait énormément et je me posais alors plein de questions sur mon couple, et mon ex le ressentait, ça créait alors pas mal de remous dans notre vie de couple. D'autant plus, qu'elle était assez jalouse et avait besoin de savoir qu'elle était l'unique élue de mon coeur. Malheureusement j'avais la fâcheuse tendance à lui faire ressentir que ce n'était pas le cas, que je pouvais parfois lui glisser entre les doigts, et pourtant au fond j'étais amoureux.
Mais j'ai toujours eu cette terrible tendance à me mettre des balles dans le pied, à essayer de tout détruire pour voir si l'autre était assez fort pour récupérer la relation. A ce qui paraît (après auto analyse), ce serait un complexe de l'abandon (et il est vrai que j'en ai vécu...). On use l'autre pour voir à quel point il peut résister et donc à quel point il nous aime. Etrange façon de chérir un couple et soi-même. Et puis vu qu'on est dans les confidences, j'ai toujours aussi eu cette tendance à ne pas me sentir bien dans l'absence d'action. Quand ça devenait plan-plan, ça me faisait stresser j'avais l'impression de perdre mon temps, qu'on s'enfermait dans une monotomie et donc soit je proposais quelque chose pour casser ça, soit je stressais et alors mon ex se sentait rejetée. Je donnais toujours l'impression d'avoir quelque chose de très important à faire... comme si l'humanité en dépendait. Et le couple devait passer en second. Que d'illusions !
A la fin de la troisième année ça allait déjà pas très fort. On s'aimait toujours. Elle m'aimait énormément. Moi aussi. Mais j'étais paumé dans mon avenir, j'avais du mal à me projeter. A ce moment je tente alors le concours médecine dans une autre ville que Paris, je le réussis du premier coup et voilà mon rêve de gamin qui démarre après 5 ans d'études dans un autre domaine. Sauf que je déménage, je me concentre sur mes études très prenantes et j'en oublie les allers retours vers Paris. C'est toujours à elle de venir. Elle le fait de bon coeur.
Je me dis alors que ce serait vraiment génial de se fiancer. Elle aussi. On se dit que c'est peut être le bon moment. Je fais faire la bague. Je l'annonce à ses parents. Une fois la bague dans mon tiroir, je (re)commence à douter. Je me dis que je suis trop jeune, que c'est peut être pas la fille de mes rêves, que peut être je serais mieux avec une médecin, que blablabla... Elle le sent. C'est terrible. On a des discussions qui s'éternisent là dessus. Mais finalement malgré ces doutes, on persévèrent parce que, et bien, on s'aime. Parce que cette fille malgré mes doutes, j'ai la sensation que c'est la bonne. Parce que malgré mes démons, elle reste un roc dans la tempête. Elle tient. Et donc ça me rassure. J'organise un voyage à l'autre bout du monde pour l'été, et je me dis que je lui ferai la demande le genou à terre à ce moment là. Ce sera romantique, ce sera beau, on s'en souviendra et on le racontera à nos enfants.
On y est à l'autre bout du monde. Sauf que tout se passe pas comme prévu. Déjà on fait beaucoup moins l'amour, j'ai plus trop envie alors qu'on est dans des supers hôtels, on passe de ville en ville, on s'éclate mine de rien, mais niveau sexe, je ne sais pas pourquoi j'ai pas envie. Elle, elle brûle, elle ne me le dira que plus tard. Elle me fait aussi une crise de jalousie parce que j'ai regardé une fille qui nageait nue dans la rivière. J'essaie de ne pas accorder d'importance à tout ça car ça me semble petit et que notre couple est grand, beau, spirituel ("ironie"). Sauf que les jours suivants, je sens que ça va trop, alors comme un con, je me dis que je vais lui faire la demande pour me rattraper pour recréer la magie. Ca marche, mais pas tellement. C'est pas le moment magique qu'on imagine, je le fais mais sans la passion, sans la verve, sans poser le genou à terre. Putin mais qu'est ce qui se passe ??? Tout se casse la gueule ou quoi ? Je comprends plus rien. Ce qui est censé être le plus beau moment de ta vie, devient un moment baclé, sans la magie qu'on nous vend dans les films... Je suis perdu. J'ai un peu peur de la perdre. Et j'ai raison.
On revient en France, on est fin août, ma médecin reprend en septembre. Ca se passe plus très bien mais elle porte la bague que j'ai faite faire sur mesure, dont je suis si fier. Elle la porte timidement.
On est à la fin de la quatrième année. J'ai repris médecine. Elle est parti en vacances avec quelques amis à elle avant sa rentrée. Elle m'envoie des messages, je réponds mais toujours un peu en retard. Et puis à un moment je reçois moins de messages, moins d'appels. J'ai un mauvais préssentiment mais je le mets loin de moi. Un midi, elle me manque, je l'appelle, et pour rire je lui demande si elle a rencontré quelqu'un. Elle me dit OUI. Rien qu'en l'écrivant j'en tremble. Et là tout s'écroule. Je fais une chute de tension. Tout mon monde s'écroule. Cette fille avec qui je pensais être toute ma vie, que je pensais posséder absolument malgré tous mes comportements, malgré mes crises, malgré mes doutes, m'avoue qu'elle est attirée par quelqu'un et quelle ne sait plus par rapport à nous. On venait de se fiancer. On est en septembre. Elle vient me voir, on passe le weekend ensemble, on en parle, j'essaie d'accepter, j'essaie de me dire que c'est un mauvais moment, que au moins grâce à ça je vais prendre conscience de la valeur de cette fille, que je vais faire plus d'efforts comme au début, pour la séduire, pour être ce mec dont elle était amoureuse. On fait l'amour comme des dingues. Les mois qui suivent je suis présent, malgré mes études, je fais plein d'allers retours à Paris pour la voir, je reste au téléphone des heures avec elle alors que d'habitude c'est pas ma tasse de thé (j'ai souvent l'impression de perdre mon temps à rien dire...). Je lui envoie des poèmes. Je suis de nouveau amoureux, mais je suis aussi en OI. Et puis quand elle me semble tout à fait séduite, je redeviens un peu distant, mais très légèrement. Alors là, elle me le refait payer par ses doutes, par ses envies d'aller avec d'autres mecs, par sa distance etc... je me dis toujours qu'on va dépasser ça. On passe noël avec sa famille comme s'y de rien n'était, on est fou amoureux, elle me dit je t'aime, on fait l'amour comme des Dieux ayant trop bu l'hydromel...
Et puis vient le 3 janvier quelques jours avant mes examens. Je sens que quelque chose ne va pas, elle ne répond plus à mes messages un peu coquin. Elle est froide. (Elle m'avouera qu'elle avait claqué la porte dans sa tête en septembre et une seconde fois en décembre). Je l'appelle et puis elle me dit qu'elle veut rompre. Je n'y crois pas trop. Elle me dit qu'elle a besoin de temps, qu'on pourrait se remettre ensemble dans quelques années, mais qu'elle a besoin d'avoir d'autres expériences même si je suis l'homme de sa vie. J'y crois alors on se donne rendez vous le 1er janvier 2021 dans un lieu précis. (Oui je suis très naif). Après mes examens que je passe en mode trauma, je me rends compte qu'on peut pas rompre de cette façon, 4 an et demie, des fiancailles, au téléphone en se promettant quelque chose de complètement absurde. Je la rappelle et puis on se voit le lendemain. On décide de ne pas rompre mais de faire un break d'un mois pour qu'elle y voit plus clair (comprendra qui pourra). Je respecte le break en souffrant en silence. C'est une période de famine, le ventre noué, impossible d'étudier, de faire du sport etc.. Je me remets à fumer, à boire.
J'en peux plus, au bout de 2 semaines je l'appelle, on parle, elle me dit qu'elle voit plus clair mais qu'elle ne sait toujours pas pour nous deux. On se dit qu'on se revoit dans deux semaines. D'ici là je pars faire une marche dans les montagnes pendant quelques jours avec ami pour me ressourcer et me sortir de cette déprime, de cette souffrance. En revenant, je passe par paris, on se voit. Elle m'avoue qu'elle a couché avec quelqu'un et qu'elle ne sait plus où elle en est car elle a des sentiments pour l'autre. En intello de service je lui dis que ce n'est pas grave, que je comprends même si sur le moment je casse un verre devant elle, je lui dis qu'on va pouvoir dépasser ça... On couche ensemble. Je sais au fond de moi que c'est la dernière fois qu'on se voit. Le lendemain je n'en peux plus, je lui dis que je ne peux pas rester dans cet entre deux, elle me redit qu'elle m'aime, qu'elle voulait faire sa vie avec moi mais qu'elle ne sait plus. Je lui dis qu'on arrête ce manège et qu'on se sépare pour de bon.
On se sépare pour de bon. Pour me changer les idées, je pars surfer dans les landes. Et il y a cette fille en médecine que j'ai pas vu depuis 8 ans qui habite à côté, je lui propose de me rejoindre. On passe une semaine de folie, j'ai complètement oublié mon ancienne fiancée. Cette fille des landes me dit qu'elle veut qu'on continue à se voir après cette semaine. J'ai l'impression que je suis guéri de ma déprime ; que je vais pouvoir vivre une idylle avec une belle surfeuse en médecine... La fille parfaite non ? Elle me propose avant le confinement de venir chez elle. J'y vais, je reste 3 semaines. C'est super. Sauf que je me rends compte que je n'ai pas du tout guéri et que mon ancienne fiancée revient dans ma tête quand je fais l'amour avec l'autre, que je les compare tout le temps. Merde, c'est pas aussi facile qu'on croit alors... Je suis honnête avec l'autre et lui dit que j'ai besoin d'être seul pour digérer ma séparation, que c'est trop tôt pour tenter quoique soit.
Je reviens chez moi, et on y est. Depuis quelques semaines j'oscille entre bien être et souvenirs. J'ai envie de recontacter mon ex, j'ai envie de comprendre pourquoi elle a claqué la porte si brutalement, j'ai envie de la revoir. Sa présence me manque. J'ai envie de croire qu'on se reverra dans quelques années et qu'on se mariera, qu'elle portera la bague qui est dans mon tiroir.
Et puis je comprends au fond de moi-même que ce mal être est provoquée aussi par une blessure dans mon ego, par une réactivation d'un syndrome de l'abandon, par le fait que l'autre à failli dans sa mission à être avec moi coûte que coûte parce que j'en vaux la peine. Je me rends compte aussi que lorsque quelqu'un me semble acquis, je me détourne de cette personne, comme si je devais être dans un état perpétuel de challenge. J'ai besoin de perdre pour regagner. J'ai besoin de souffrir pour ressentir.
Je me dis donc que même après tant d'années de travail sur moi, j'ai encore beaucoup à apprendre et j'espère que je ne reproduirais pas les mêmes erreurs qui m'ont fait perdre cette fille géniale.
Et puis je me dis aussi que ça sert à rien de culpabiliser, qu'on fait tous, du mieux qu'on peut avec ce qu'on est dans le moment.
Merci de m'avoir lu
Je connais FTS depuis que j'ai 16 et j'en ai maintenant 29 (ouille) même si je n'ai jamais encore posté, donc autant dire que j'ai beaucoup lu depuis mon adolescence à propos du game et le site a en parti été un point de départ pour un travail intérieur profond.
Bon je n'écris pas vraiment pour des conseils car je sais qu'au fond le mieux à faire dans mon cas est de couper les ponts mais j'écris peut être pour laisser une trace et pour évacuer cette tension qui fait Yo-Yo depuis ma séparation.
J'ai rencontré cette jeune fille pendant la fin de mes études, elle m'intéressait pas plus que ça car j'étais en couple à ce moment, mais on avait eu quelques échanges et de fil en aiguille elle a crée un lien intime très fort. A ce moment j'avais 24 ans et elle en avait 19, mes relations par le passé étaient assez chaotiques, quelques mois tout au plus. J'avais beaucoup de mal à me projeter avec quelqu'un, j'étais concentré sur mes études et j'accordais peu de place à une femme dans ma vie.
Donc j'ai rencontré cette fille, et tout collait plutôt bien que ce soit sexuellement, intellectuellement et émotionnellement. On était fait pour être ensemble. Sauf qu'elle avait un mec à ce moment et que moi j'étais avec quelqu'un. Après quelques semaines à sortir ensemble, se toucher gentillement, on a rompu chacun de notre côté pour se mettre à deux. Ca se passait plutôt bien, même si j'avais parfois des doutes, je me voyais avec d'autres filles etc.. bref j'avais encore du mal à me projeter, mais malgré cela elle me rassurait, j'étais bien avec elle, j'avais enfin confiance en quelqu'un, je sentais que quelque chose de sérieux pouvait fonctionner.
A la fin de la première année, j'ai déménagé à 400km et on a eu une relation à distance. Ca se passait toujours aussi bien, on faisait mille choses, sorties en montagne près de ma ville, escapade le weekend en amoureux etc.. La distance n'a fait que renforcer le lien que nous avions l'un pour l'autre.
A la fin de la seconde année, j'étais en plein doute dans ma vie pro (doctorat ? bosser ? reprendre les études de mes rêves mais passer un concours à la con ??). Bref c'était la galère, donc je suis revenu à Paris pour me poser et réfléchir. J'ai finalement commencé à bosser dans une start-up et c'était le kiff niveau pro au début mais intérieurement je sentais que je devenais plus distant avec ma compagne d'alors. Je sentais que le lien s'étiolait, je bossais comme un dingue la semaine et je restais même le samedi. On se voyait un peu le weekend, on faisait des sorties mais j'étais devenu maniaque dans mon boulot et ça me bouffait mais je ne le voyais pas à l'époque.
D'autant plus qu'une collègue de boulot m'attirait énormément et je me posais alors plein de questions sur mon couple, et mon ex le ressentait, ça créait alors pas mal de remous dans notre vie de couple. D'autant plus, qu'elle était assez jalouse et avait besoin de savoir qu'elle était l'unique élue de mon coeur. Malheureusement j'avais la fâcheuse tendance à lui faire ressentir que ce n'était pas le cas, que je pouvais parfois lui glisser entre les doigts, et pourtant au fond j'étais amoureux.
Mais j'ai toujours eu cette terrible tendance à me mettre des balles dans le pied, à essayer de tout détruire pour voir si l'autre était assez fort pour récupérer la relation. A ce qui paraît (après auto analyse), ce serait un complexe de l'abandon (et il est vrai que j'en ai vécu...). On use l'autre pour voir à quel point il peut résister et donc à quel point il nous aime. Etrange façon de chérir un couple et soi-même. Et puis vu qu'on est dans les confidences, j'ai toujours aussi eu cette tendance à ne pas me sentir bien dans l'absence d'action. Quand ça devenait plan-plan, ça me faisait stresser j'avais l'impression de perdre mon temps, qu'on s'enfermait dans une monotomie et donc soit je proposais quelque chose pour casser ça, soit je stressais et alors mon ex se sentait rejetée. Je donnais toujours l'impression d'avoir quelque chose de très important à faire... comme si l'humanité en dépendait. Et le couple devait passer en second. Que d'illusions !
A la fin de la troisième année ça allait déjà pas très fort. On s'aimait toujours. Elle m'aimait énormément. Moi aussi. Mais j'étais paumé dans mon avenir, j'avais du mal à me projeter. A ce moment je tente alors le concours médecine dans une autre ville que Paris, je le réussis du premier coup et voilà mon rêve de gamin qui démarre après 5 ans d'études dans un autre domaine. Sauf que je déménage, je me concentre sur mes études très prenantes et j'en oublie les allers retours vers Paris. C'est toujours à elle de venir. Elle le fait de bon coeur.
Je me dis alors que ce serait vraiment génial de se fiancer. Elle aussi. On se dit que c'est peut être le bon moment. Je fais faire la bague. Je l'annonce à ses parents. Une fois la bague dans mon tiroir, je (re)commence à douter. Je me dis que je suis trop jeune, que c'est peut être pas la fille de mes rêves, que peut être je serais mieux avec une médecin, que blablabla... Elle le sent. C'est terrible. On a des discussions qui s'éternisent là dessus. Mais finalement malgré ces doutes, on persévèrent parce que, et bien, on s'aime. Parce que cette fille malgré mes doutes, j'ai la sensation que c'est la bonne. Parce que malgré mes démons, elle reste un roc dans la tempête. Elle tient. Et donc ça me rassure. J'organise un voyage à l'autre bout du monde pour l'été, et je me dis que je lui ferai la demande le genou à terre à ce moment là. Ce sera romantique, ce sera beau, on s'en souviendra et on le racontera à nos enfants.
On y est à l'autre bout du monde. Sauf que tout se passe pas comme prévu. Déjà on fait beaucoup moins l'amour, j'ai plus trop envie alors qu'on est dans des supers hôtels, on passe de ville en ville, on s'éclate mine de rien, mais niveau sexe, je ne sais pas pourquoi j'ai pas envie. Elle, elle brûle, elle ne me le dira que plus tard. Elle me fait aussi une crise de jalousie parce que j'ai regardé une fille qui nageait nue dans la rivière. J'essaie de ne pas accorder d'importance à tout ça car ça me semble petit et que notre couple est grand, beau, spirituel ("ironie"). Sauf que les jours suivants, je sens que ça va trop, alors comme un con, je me dis que je vais lui faire la demande pour me rattraper pour recréer la magie. Ca marche, mais pas tellement. C'est pas le moment magique qu'on imagine, je le fais mais sans la passion, sans la verve, sans poser le genou à terre. Putin mais qu'est ce qui se passe ??? Tout se casse la gueule ou quoi ? Je comprends plus rien. Ce qui est censé être le plus beau moment de ta vie, devient un moment baclé, sans la magie qu'on nous vend dans les films... Je suis perdu. J'ai un peu peur de la perdre. Et j'ai raison.
On revient en France, on est fin août, ma médecin reprend en septembre. Ca se passe plus très bien mais elle porte la bague que j'ai faite faire sur mesure, dont je suis si fier. Elle la porte timidement.
On est à la fin de la quatrième année. J'ai repris médecine. Elle est parti en vacances avec quelques amis à elle avant sa rentrée. Elle m'envoie des messages, je réponds mais toujours un peu en retard. Et puis à un moment je reçois moins de messages, moins d'appels. J'ai un mauvais préssentiment mais je le mets loin de moi. Un midi, elle me manque, je l'appelle, et pour rire je lui demande si elle a rencontré quelqu'un. Elle me dit OUI. Rien qu'en l'écrivant j'en tremble. Et là tout s'écroule. Je fais une chute de tension. Tout mon monde s'écroule. Cette fille avec qui je pensais être toute ma vie, que je pensais posséder absolument malgré tous mes comportements, malgré mes crises, malgré mes doutes, m'avoue qu'elle est attirée par quelqu'un et quelle ne sait plus par rapport à nous. On venait de se fiancer. On est en septembre. Elle vient me voir, on passe le weekend ensemble, on en parle, j'essaie d'accepter, j'essaie de me dire que c'est un mauvais moment, que au moins grâce à ça je vais prendre conscience de la valeur de cette fille, que je vais faire plus d'efforts comme au début, pour la séduire, pour être ce mec dont elle était amoureuse. On fait l'amour comme des dingues. Les mois qui suivent je suis présent, malgré mes études, je fais plein d'allers retours à Paris pour la voir, je reste au téléphone des heures avec elle alors que d'habitude c'est pas ma tasse de thé (j'ai souvent l'impression de perdre mon temps à rien dire...). Je lui envoie des poèmes. Je suis de nouveau amoureux, mais je suis aussi en OI. Et puis quand elle me semble tout à fait séduite, je redeviens un peu distant, mais très légèrement. Alors là, elle me le refait payer par ses doutes, par ses envies d'aller avec d'autres mecs, par sa distance etc... je me dis toujours qu'on va dépasser ça. On passe noël avec sa famille comme s'y de rien n'était, on est fou amoureux, elle me dit je t'aime, on fait l'amour comme des Dieux ayant trop bu l'hydromel...
Et puis vient le 3 janvier quelques jours avant mes examens. Je sens que quelque chose ne va pas, elle ne répond plus à mes messages un peu coquin. Elle est froide. (Elle m'avouera qu'elle avait claqué la porte dans sa tête en septembre et une seconde fois en décembre). Je l'appelle et puis elle me dit qu'elle veut rompre. Je n'y crois pas trop. Elle me dit qu'elle a besoin de temps, qu'on pourrait se remettre ensemble dans quelques années, mais qu'elle a besoin d'avoir d'autres expériences même si je suis l'homme de sa vie. J'y crois alors on se donne rendez vous le 1er janvier 2021 dans un lieu précis. (Oui je suis très naif). Après mes examens que je passe en mode trauma, je me rends compte qu'on peut pas rompre de cette façon, 4 an et demie, des fiancailles, au téléphone en se promettant quelque chose de complètement absurde. Je la rappelle et puis on se voit le lendemain. On décide de ne pas rompre mais de faire un break d'un mois pour qu'elle y voit plus clair (comprendra qui pourra). Je respecte le break en souffrant en silence. C'est une période de famine, le ventre noué, impossible d'étudier, de faire du sport etc.. Je me remets à fumer, à boire.
J'en peux plus, au bout de 2 semaines je l'appelle, on parle, elle me dit qu'elle voit plus clair mais qu'elle ne sait toujours pas pour nous deux. On se dit qu'on se revoit dans deux semaines. D'ici là je pars faire une marche dans les montagnes pendant quelques jours avec ami pour me ressourcer et me sortir de cette déprime, de cette souffrance. En revenant, je passe par paris, on se voit. Elle m'avoue qu'elle a couché avec quelqu'un et qu'elle ne sait plus où elle en est car elle a des sentiments pour l'autre. En intello de service je lui dis que ce n'est pas grave, que je comprends même si sur le moment je casse un verre devant elle, je lui dis qu'on va pouvoir dépasser ça... On couche ensemble. Je sais au fond de moi que c'est la dernière fois qu'on se voit. Le lendemain je n'en peux plus, je lui dis que je ne peux pas rester dans cet entre deux, elle me redit qu'elle m'aime, qu'elle voulait faire sa vie avec moi mais qu'elle ne sait plus. Je lui dis qu'on arrête ce manège et qu'on se sépare pour de bon.
On se sépare pour de bon. Pour me changer les idées, je pars surfer dans les landes. Et il y a cette fille en médecine que j'ai pas vu depuis 8 ans qui habite à côté, je lui propose de me rejoindre. On passe une semaine de folie, j'ai complètement oublié mon ancienne fiancée. Cette fille des landes me dit qu'elle veut qu'on continue à se voir après cette semaine. J'ai l'impression que je suis guéri de ma déprime ; que je vais pouvoir vivre une idylle avec une belle surfeuse en médecine... La fille parfaite non ? Elle me propose avant le confinement de venir chez elle. J'y vais, je reste 3 semaines. C'est super. Sauf que je me rends compte que je n'ai pas du tout guéri et que mon ancienne fiancée revient dans ma tête quand je fais l'amour avec l'autre, que je les compare tout le temps. Merde, c'est pas aussi facile qu'on croit alors... Je suis honnête avec l'autre et lui dit que j'ai besoin d'être seul pour digérer ma séparation, que c'est trop tôt pour tenter quoique soit.
Je reviens chez moi, et on y est. Depuis quelques semaines j'oscille entre bien être et souvenirs. J'ai envie de recontacter mon ex, j'ai envie de comprendre pourquoi elle a claqué la porte si brutalement, j'ai envie de la revoir. Sa présence me manque. J'ai envie de croire qu'on se reverra dans quelques années et qu'on se mariera, qu'elle portera la bague qui est dans mon tiroir.
Et puis je comprends au fond de moi-même que ce mal être est provoquée aussi par une blessure dans mon ego, par une réactivation d'un syndrome de l'abandon, par le fait que l'autre à failli dans sa mission à être avec moi coûte que coûte parce que j'en vaux la peine. Je me rends compte aussi que lorsque quelqu'un me semble acquis, je me détourne de cette personne, comme si je devais être dans un état perpétuel de challenge. J'ai besoin de perdre pour regagner. J'ai besoin de souffrir pour ressentir.
Je me dis donc que même après tant d'années de travail sur moi, j'ai encore beaucoup à apprendre et j'espère que je ne reproduirais pas les mêmes erreurs qui m'ont fait perdre cette fille géniale.
Et puis je me dis aussi que ça sert à rien de culpabiliser, qu'on fait tous, du mieux qu'on peut avec ce qu'on est dans le moment.
Merci de m'avoir lu