Relationnel

La communication non-violente dans le couple

Une mauvaise communication peut vite empoisonner le couple : comment éviter l'escalade en cas de tensions, et permettre à la relation de rester saine et solide ?

Il y a quelques jours un lecteur du forum de FTS nous adressait une question concernant tellement de personnes que la réponse mérite bien un article à part entière.

Sa copine a essayé de le rendre jaloux et a fini par y parvenir. Lui faisant part de sa confusion et de son énervement, celle-ci s’est contentée de lui répondre : « Ah enfin ! Je suis arrivée à te rendre jaloux ! ».

C’est désolant.

La jalousie est un des maux les plus toxiques au sein d’une relation amoureuse.

Souvent, elle sert de levier de pouvoir pour contrôler son/sa partenaire ou pour se rassurer sur les sentiments qu’il ou elle nous porte.

Bien entendu, user de ce stratagème n’est pas une solution pérenne. Cela ne fait que créer davantage de turbulences en sapant la confiance réciproque au sein du couple.

Si l’on n’y prend garde, les partenaires risquent de se retrouver englués dans une logique de rivalité et de compétition dont personne ne sort vainqueur.

Dans cet article, nous vous donnerons quelques outils de communication pour éviter l’escalade du conflit et rétablir une relation saine et coopérative.

Les engueulades ne sont PAS le piment du couple

Contrairement à une idée reçue trop souvent relayée, les disputes n’ajoutent pas de piment à nos relations amoureuses.

Elle créent une atmosphère délétère de rancœur, de doute et de suspicion. Les blessures peuvent mettre du temps à se refermer. Les malentendus peuvent éloigner deux personnes qui s’aiment pourtant.

Ce serait dommage. Après tout, si vous êtes ensemble c’est pour vous aider mutuellement et cheminer ensemble vers plus de bien-être, pas pour vous pourrir la vie.

Préférer la coopération à la compétition au sein du couple

Pour y parvenir, il faut tout d’abord se sortir de la tête l’idée qu’il puisse y avoir un gagnant et un perdant lors de vos dispute.

Si vous pensez avoir « gagné » une confrontation avec votre partenaire, cela signifie logiquement que celle-ci s’estiment lésée. C’est un donc un jeu à somme nulle. La dissatisfaction ressentie par votre copine vous reviendra tôt ou tard comme un boomerang en pleine tête.

Il s’agit donc de définir vos conflits d’intérêt comme un problème mutuel à résoudre ensemble.

Cela implique que vous considérez les intérêts de votre partenaire comme étant aussi légitimes que les vôtres.

De la même manière, une résolution de conflit qui consisterait à nier vos besoins pour vous plier aux diktats de l’autre ne serait pas plus satisfaisante.

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Je profite de cet article pour signaler que je viens de mettre à jour mon offre de coaching, avec de nouvelles formules, si un accompagnement sur tout ce qui touche aux rencontres, à la séduction, aux relations amoureuses et à la vie de couple vous intéresse, et que mon approche vous plaît, n’hésitez pas à consulter ce que je propose.

Adopter un nouveau mode de communication en 4 étapes

Au cours de ma formation au coaching, j’ai étudié des modes de communication inspirés de l’Analyse Transactionnelle, de la Communication Non Violente et de la psychologie humaniste.

Non seulement, ces outils de communication s’avère extrêmement bénéfiques dans une relation d’aide mais leur application aux conflits du quotidien a profondément changé la manière dont je vis mes relations.

Tâchons de les résumer.

1. Formuler une observation neutre

Ce que n’est pas une observation neutre : le jugement de valeur, le sarcasme, les généralisations.

Ainsi, une remarque telle que : « Tu es toujours en retard » ou « Tu es encore de mauvaise humeur, pour ne pas changer» ne sont pas des observations mais des piques. L’interlocuteur va se mettre en mode défensif.

A l’inverse, une observation objective et spécifique telle que : « A nos trois derniers rendez-vous tu es arrivé avec 15 minutes de retard» ouvrira la possibilité d’un échange constructif.

2. Exprimer ses émotions et sensations

Il s’agit d’une part souvent négligée par la gente masculine. La faute en revient peut-être à certains conditionnements sociaux. Les émotions ne sont pourtant pas l’apanage des femmes. Nous en ressentons tous et toutes à chaque moment de notre existence. Les comprendre et les exprimer est très bénéfique.

Des études menées par le Docteur Temoshok de l’Université du Maryland ont ainsi montré que des patients atteints de cancer guérissait plus lentement s’ils s’empêchaient d’exprimer de la colère.

Pour autant, il ne s’agit pas de déverser sa fureur sur quiconque. Au contraire, il est recommandé de prendre la pleine responsabilité de nos ressenti.

On préférera donc dire : « Quand tu arrives en retard, je ressens de la colère » plutôt que « TU m’énerves quand tu arrives en retard ». La différence peut paraître tenue mais elle est cruciale.

3. Exprimer ses besoins

Si vous avez besoin de stabilité, de réassurance ou au contraire de stimulation au sein de votre couple, osez exprimer ce besoin.

Sans quoi, vous risquez fort de chercher à en faire la demande par des moyens détournés qui provoqueront au mieux des malentendus entre vous-deux.

4. Formuler une demande

Dans le cas que je présentais en introduction, ce jeune homme pourrait profiter de cette situation pour clarifier avec sa copine leur règles d’engagement.

Il peut pour cela formuler une demande sans équivoque qui sera acceptée ou non. Si sa requête est rejetée, la conversation pourra porter sur les raisons de ce refus selon la même procédure.

Ce que vous dites et COMMENT vous le dites

Ce modes communication permet de résoudre bien des situations conflictuelles et posent les bases d’une meilleure relation.

Cependant, il ne s’agit pas d’un script qu’il suffirait de réciter. La tonalité que vous adoptez et votre langage corporel seront primordiaux.

On peut être ferme tout en restant mesuré. C’est d’ailleurs la véritable expression de la confiance en soi.

Évitons donc les accès de violence et un ton menaçant. Le décalage entre le ton employé et le propos serait tel qu’on perdrait les bénéfices de l’approche décrite ci-dessus.

Enfin, rappelez-vous qu’il ne s’agit en aucun cas d’un monologue mais bien d’un dialogue. Posez des questions avant de formuler des affirmations afin que celles-ci soient étayées et prennent en compte le point de vue/ressenti de votre partenaire.

Et si mon interlocuteur pratique une communication violente ?

Il peut arriver que la personne ne veuille pas entendre raison car ses émotions la submerge. Gardez votre calme et remettez vos explications à plus tard.

Certaines personnes pratiquent plus naturellement que d’autres une communication empathique.

N’en faites pas une excuse pour vous dédouaner : « Avec cette personne, ça ne sert à rien. Je serais le seul à communiquer correctement. »

Les modes de communication qu’on choisit d’utiliser conditionnent le type de relation (compétitive ou au contraire coopérative) qu’on aura avec quelqu’un.

Si vous adoptez un mode coopératif, vous aurez une relation coopérative le plus souvent.

Vers une séparation non-violente

Si vous n’arrivez pas à gérer une sortie de crise constructive pour l’un et l’autre qui permette de vous épanouir ensemble, il faut aussi être capable de mettre un terme à votre couple.

Parfois, la solution gagnant-gagnant peut être la séparation. Grâce aux principes de communication non-violente, celle-ci n’en sera que moins traumatique. On est pas obligé de se détester pour se séparer.

Plus qu’une « combine »pour adoucir les engueulades, je vous invite à considérer cette forme de communication comme une véritable philosophie du rapport à l’autre à la fois confiante, assurée et teintée de bienveillance.

Dans un monde qui souffre bien souvent d’un excès de défiance et de compétition, c’est une véritable bouffée d’air frais.

Je vous invite donc à appliquer ces principes sans modération du premier flirt à la séparation, le cas échéant.

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