Relationnel

La familiarité : l’un des meilleurs moyens pour briser la glace et mettre les autres à l’aise

La familiarité : une technique très efficace en matière de relationnel (et très pratiquée par les pros). Et non sans raison : celui qui apprend à bien la maîtriser découvre à quelle point elle permet de facilement briser la glace, et de rapidement mettre les autres à l'aise.

Dans un précédent article, on a parlé de la connivence et de la complicité, et de comment on pouvait s’en « servir » pour accélérer la création de liens plus forts avec quelqu’un – et en quoi ça pouvait être intéressant dans un contexte amoureux ou professionnel.

Dans cet article, on va parler de la « familiarité », et de comment cette « technique » peut permettre de briser la glace plus facilement et plus rapidement avec quelqu’un qu’on vient de rencontrer, afin d’accélérer les choses.

La familiarité, qu’est-ce que c’est ?

Avant de rentrer dans les détails, parlons des différents « modes » qui codifient les relations entre les gens.

On adopte tous des attitudes différentes les uns avec les autres, en fonction de notre degré de connaissance, et des relations que nous avons.

  • Par exemple, on aura tendance à être distant et sur la réserve avec les gens qu’on ne connait pas – simplement parce que c’est un réflexe de protection vis-à-vis de l’inconnu.

Ne sachant pas qui c’est, ni s’il est dangereux ou bien intentionné, on reste sur ses gardes en attendant de savoir.

  • Dans le même genre, on aura tendance à faire preuve de beaucoup de précautions vis-à-vis de son patron, ou des gens de qui on a besoin de bien se faire voir.

On fait alors preuve d’un certain formalisme, on fait attention à ce qu’on dit, à la manière dont on se tient, et on ne lui parle pas de la même manière qu’on parlerait à ses potes de lycée.

  • Ses potes, justement : avec les gens qu’on connait très bien, avec qui on se sent à l’aise, on s’autorise à avoir un comportement bien plus détendu et libéré.

On s’autorise à bien plus de proximité, et on cache bien moins de choses. Pas peur de tomber le masque, puisqu’on sait que l’autre est un ami, et qu’on n’a rien à craindre de son regard et jugement.

=> La familiarité, c’est l’attitude qu’on a avec les gens qui nous sont familiers.

Les très proches, la famille : ceux avec qui on se permet d’être « nature », détendu et direct, parce qu’on sait qu’on ne craint rien d’eux.

  • C’est la façon dont on leur parle, dont on dit les choses et dont on se tient par rapport à eux (bien plus de proximité physique et de contacts physiques qu’avec un collègue ou le boss, clairement).
  • Bref, c’est l’attitude de proximité décomplexée, d’ouverture franche et directe qu’on peut avoir avec ceux avec qui on se sent parfaitement à l’aise et sans aucune crainte quant à leur jugement ou leurs réactions.

Pourquoi (et comment) la familiarité peut être intéressante pour accélérer les choses ?

Lorsqu’on rencontre une nouvelle personne – qu’on soit présentés officiellement ou non, on peut avoir envie de briser la glace plus rapidement que d’habitude.

D’ordinaire, en fonction du contexte, la phase de « brisage de glace » peut prendre du temps.

Le temps que chacun prenne ses repères, jauge l’autre, en apprenne un peu plus sur lui et se détende, ça peut parfois demander plusieurs « occasions » (de se recroiser plusieurs fois).

De plus, le tempérament des gens joue beaucoup également.

Deux personnes sociables et extraverties, habituées à rencontrer de nouvelles têtes, et à l’aise en public, auront besoin de beaucoup moins de temps que d’autres pour faire connaissance, briser la glace et se sentir à l’aise l’un avec l’autre.

A l’inverse, des gens un peu timides, pas très confiants, un peu méfiants ou sur la réserve, auront besoin de plus de temps pour se sentir plus à l’aise.

Ajoutons à cela les éléments extérieurs, comme le bruit (qui, mine de rien, peut beaucoup compliquer les échanges), la foule, ou encore, la pression sociale ou le stress…

Et on comprend que briser la glace puisse parfois demander plusieurs épisodes.

C’est là que la familiarité rentre en jeu

La familiarité entre deux personnes est certes le résultat du fait que ces deux personnes sont très l’aise et en confiance l’une avec l’autre ; mais elle contribue aussi à renforcer ce sentiment d’appartenance et de reconnaissance qui entretient le fait d’être à l’aise.

Elle peut donc se montrer très efficace pour CONSTRUIRE cette confiance et pour détendre deux personnes vis-à-vis l’une de l’autre.

Autrement dit, briser la glace (et contribuer à créer du lien, de la même manière que la connivence).

Concrètement, comment se traduit cette familiarité ?

L’être humain fonctionne énormément par mimétisme.

Si l’autre vous voit détendu, confiant et ouvert vis à vis de lui, il aura beaucoup plus de facilités à se détendre lui aussi vis-à-vis de vous.

Donc dans votre attitude et vos paroles, tout ce qui pourra montrer à l’autre que vous êtes détendu, confiant, à l’aise et sans méfiance ou distance vis-à-vis de lui, ira dans le bon sens.

  • Proximité physique, contacts
  • Liberté de ton et de langage
  • Signes de connivence et de proximité (lire notre précédent article sur la connivence)

Par exemple :

  • Tutoiement, plaisanteries, voire, petites piques pour montrer à l’autre qu’on est d’humeur joueuse
  • Chaleur et camaraderie (comme si vous vous connaissiez depuis toujours) : lui présenter d’autres personnes, lui confier des « secrets » ou « confidences » (rien de trop secret, sinon ça paraîtra incongru)
  • Mains sur l’épaule, etc.

Évidemment, ce genre d’attitude suppose que vous-même soyez assez à l’aise avec les autres et avec vous-même pour que vous puissiez l’assumer avec naturel et spontanéité.

Si vous êtes du genre timide et pudique, vous aurez du mal à faire preuve de familiarité.

Vous aurez même sans doute l’impression que c’est un manque d’éducation et que ça frise avec la vulgarité.

Ce qui nous amène à la dernière partie de cet article.

Les risques de la familiarité : les précautions à prendre

La familiarité est une façon terriblement efficace de mettre les autres à l’aise, mais elle demande beaucoup de doigté et d’empathie (bref : un très bon sens du relationnel).

Si vous êtes du genre à mal doser votre attitude, vous prenez le risque de faire preuve de familiarité auprès de gens qui réagissent très mal à ce genre d’attitude (ceux qui ont eu une éducation assez stricte, ou qui sont du genre introverti, et qui ont du mal à s’ouvrir… et à se laisser approcher).

Il faut donc être très attentif, et prendre le temps (quand c’est possible) d’essayer de voir si la personne qui vous intéresse est du genre à « bien réagir » à une telle attitude.

Si une telle phase d’observation n’est pas possible, faites des petits tests et observez sa réaction.

Si vous voyez que l’autre est choqué, ou trop perturbé, levez le pied (mais attention, un peu de surprise n’est pas forcément une mauvaise chose non plus).

Ne cherchez surtout pas à imposer la familiarité à tout prix, à des gens sur qui ça ne fonctionne pas, ou si le contexte ne s’y prête pas : vous passeriez pour un boulet, et quelqu’un de très mal éduqué, au comportement inapproprié.

De même, ne cherchez pas non plus à forcer ce trait de personnalité chez vous si ça ne vous vient pas naturellement, ou si vous éprouvez des scrupules à ce niveau.

Il faut bien comprendre que c’est une attitude relationnelle, et qu’elle doit rester naturelle (sinon cela sonnera faux, pour vous comme pour l’autre).

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Voilà, merci de m’avoir lu ; j’espère que cet article vous aura intéressé et fait réfléchir. J’ai à peine égratigné un sujet très complexe, et il y a sans doute encore beaucoup de choses à dire, donc si ça vous inspire, n’hésitez pas !

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