Mental et Vie intérieure

Le piège du développement personnel

Une fois n’est pas coutume, je vais écrire un article sous un angle un peu plus personnel, j’espère que vous ne m’en voudrez pas de vouloir partager avec vous mes réflexions.

Vous le savez si vous êtes un habitué : je m’intéresse au développement personnel.

C’est, je pense, un trait que nous partageons tous : la volonté de s’améliorer, de devenir meilleurs (sous tous les sens que puisse prendre cette expression) et de réussir sa vie.

Cette volonté de devenir meilleur peut se traduire sous plusieurs formes, et au travers de tous les aspects de la vie.

Sur FTS par exemple, beaucoup souhaitent devenir meilleurs dans leurs rapports aux autres, et notamment en séduction, une autre façon de dire qu’on veut devenir meilleur dans ses rapports aux femmes. Il y a également l’exemple du timide qui souhaite vaincre sa timidité et enfin trouver la force d’aller vers les autres. Tout ça, c’est du développement personnel.

On veut tous s’améliorer, chacun à sa manière, pour des raisons qui sont propres à chacun.
Certains pour la sécurité, d’autres pour le confort, d’autres encore, pour la reconnaissance. Cette tendance forte est exacerbée par le stress grandissant auquel nous sommes soumis ; et c’est probablement la raison pour laquelle de plus en plus de blogs voient le jour, consacrés au développement personnel.

Il en existe de très bons. J’aime beaucoup, à l’occasion, me rendre sur ces blogs, et lire quelques articles. La plupart du temps, j’y trouve des réflexions intelligentes et pleines de sagesse, qui font échos à mes propres interrogations.

Cependant, une tendance dans les sites de développement personnel m’ennuie un peu : cet accent mis sur l’efficacité personnelle. Cette volonté affichée de gommer tous ses défauts pour tendre vers la perfection. Vous savez, ces articles aux titres du genre « 10 conseils pour devenir plus productif », « 5 conseils pour développer votre mémoire », « Comment être plus efficace ».

Ok, la promesse de ces articles semble alléchante ; et leur lecture se révèle souvent intéressante…
Mais je ressens comme un malaise.

Devenir un robot ne m’intéresse pas

J’ai du mal avec cette impression que le développement personnel me donne parfois, que je dois VOULOIR devenir efficace, productif – parfait, dans un sens.

Je ne veux pas devenir un robot.
D’abord, parce que c’est impossible. Et surtout, parce qu’il n’est pas nécessaire de tout contrôler pour être heureux.

Le mieux est l’ennemi du bien

Bien sûr je veux pouvoir identifier mes défauts majeurs et les surmonter pour progresser dans ma vie; bien sûr, je sais que je dois me battre et lutter contre moi-même pour me tailler la vie dont je rêve.

Mais pas au prix de me perdre dans cette course. Je veux aussi rester moi-même, je ne veux pas me laisser derrière sous prétexte de vouloir devenir une personne « meilleure ».

Car orienter tous ses efforts vers la perfection, est selon moi un développement personnel qui se trompe de sens. Ne serait-il pas mille fois préférable d’essayer de s’améliorer, bien sûr, mais aussi, d’apprendre à vivre avec ses petits défauts ?

Laissez-vous être !

Je trouve incroyablement stressant, oppressant, voire, violent, de m’infliger cette espèce de course perpétuelle à la perfection et à l’amélioration. Par moment, sous couvert de développement personnel, j’ai l’impression qu’on en viendrait à s’infliger une espèce de tyrannie personnelle (ok, j’exagère probablement un peu, mais j’ai rencontré des gens qui ne vivaient plus que dans une optique de dev perso, et croyez moi : c’est à la fois triste et effrayant).

Je retrouve la même chose, chez certains membres du forum qui, peut être parce qu’ils ont une revanche à prendre sur eux-même, se lancent de toutes leurs forces dans la séduction et le Game pour devenir des players capables de séduire toutes les femmes qu’ils veulent. Est-ce une volonté de développement personnel, ou une chimère ? Et surtout, est-ce bénéfique ? Est-ce une démarche saine et salutaire ?

Personnellement, la perfection ne m’intéresse pas.
C’est tentant, mais non merci. Le prix à payer est trop élevé, et la récompense, douteuse au mieux. Après tout, réussir sa vie, est-ce être parfait ? J’en doute – et vous aussi certainement. Alors ?

Je préfère vivre, quitte à faire des erreurs, que de vouloir me transformer en quelqu’un de parfait, 100% rationnel, efficace. Aucune envie de devenir une espèce de Bree Van de Kampf.

A l’occasion, j’aime perdre du temps.
A l’occasion, j’aime traîner, et faire passer des choses futiles avant les choses importantes (et non, il ne s’agit pas de procrastination).

Et non, il ne s’agit pas d’auto-complaisance non plus.

Il y a, je pense, un juste milieu à trouver.
Et, j’en suis sûr, il est sain d’accepter de se trouver à ce juste milieu, plutôt qu’à l’un des extrêmes que l’on a tendance à vouloir nous vendre sur les blogs de développement personnel.

Je ne serai jamais parfait – et ça me va.

J’ai de nombreux défauts, et un certain nombre d’entre eux, je ne m’en débarrasserai jamais – même si je mets un point d’honneur à essayer. Mais je ne veux avoir ni la prétention, ni la naïveté de croire que je peux inscrire mes défauts et défaillances sur une check-list, pour m’y attaquer et les rayer un à un.

Le développement personnel tel que je le conçois, n’est pas une course à la perfection, mais cultiver la volonté d’être bon et heureux (et peu importe sa productivité !), et la sagesse d’accepter que l’on ne gagnera pas toutes les batailles.

Le développement personnel ne doit pas devenir une espèce de fordisme de l’Être. Ne tombons pas dans l’excès !

Mon humble conseil : veuillez être meilleurs ; mais avant tout, désirez être bons et heureux ; et pour cela, apprenez à accepter que vous ne serez jamais parfait. Je crois que la clé du bonheur n’est pas loin.

En attendant, vous, lecteurs, qu’en pensez-vous ? Vaut-il mieux essayer d’être parfait, ou essayer d’être heureux, quitte à accepter ses défauts ? Et surtout, comment faites-vous ? :)

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