J'ai failli ouvrir un topic sur ce sujet, il y a 1 ou 2 mois.
Marrant d'en lire un.
Ça risque d'être un peu brouillon, mais je veux partager ce que je ressens en ce moment sur la mort.
Je tape d'une traite.
J'ai toujours eu un rapport particulier avec, l'ayant effleuré à de multiples reprises.
Pour tout vous dire, j'avais déjà la "corde" autour du cou lors de ma naissance.
Clin d'œil de Dieu.
Grandissant, j'ai vite compris l'importance du sujet.
Commun à tout être vivant. Notamment mon père, lors de mes 6 ans.
On apprend vite.
Mais c'est surtout un événement particulier qui m'a lancé à sa rencontre.
A 11 ans, désirant être le king d'un match de foot, j'ai couru et joué tel un dératé.
Sans boire, contre des grands de 15 ans, sous un soleil de plomb, sans expérience sportive, plutôt chétif.
J'ai stoppé, après une heure, car je sentais que quelque chose n'allait pas.
Je me souviendrai toute ma vie des premiers instants qui suivirent l'arrêt du match.
Indescriptible, mais horrible.
J'y avais échappé de peu, selon le doc.
Avec le recul, j'en suis conscient.
Problèmes respiratoires et déshydratation étaient devenus mes meilleurs amis.
Les conséquences ont été nombreuses :
- Je buvais des 7 - 8 litres d'eau par jour.
- Chaque nuit, je me sentais mourir tellement ma respiration me faisait défaut. Je ne savais plus dormir d'un trait ; je me réveillais et suffoquais constamment.
- Avaler une bouchée de nourriture sans la sensation de m'étouffer était un exploit.
- Le moindre effort me donnait des problèmes respiratoires (réels ou non).
- Sortir sans eau ou un jour de gros soleil ?
Tu parles. Mon corps me disait : "J'vais bien t'enculer gamin".
- Toutes les conséquences psychologiques, comportementales
- J'en passe et des meilleurs
Dire que j'ai toujours détesté ce sport de pédés.
Ça m'apprendra...
Ça a duré un peu plus de dix ans. Oui, plus de dix ans.
À cause d'un simple match.
J'ai appris à vivre avec.
A m'adapter.
A tel point, qu'aux tests de sélection des paracommandos, j'ai explosé trois records.
Dont le test respiratoire.
Grâce à un simple match.
Comme quoi...
La mort, mon amie, mon moteur de vie
Depuis mes 11 ans, je ne passe pas un jour sans penser à la mort.
Littéralement.
Un peu, beaucoup, passionnément.
Ça dépend des jours, mais toujours.
Quand je dis y "penser", on s'entend bien.
C'est bel et bien dans une démarche constructive.
J'aime le faire. Parce que la mort fait partie intégrante de ma vie.
Aussi de la vôtre, si vous avez tendance à l'oublier.
Ou à agir comme si elle n'existait pas. Quoique dans un sens, elle n'existe pas...
Je suis et resterai un éternel optimiste / positif.
Soyons clairs.
C'est peut-être là l'une de mes forces dans mon existence.
Réussir à concilier les deux avec le sourire.
Je ne compte plus le nombre de bonnes choses apportées par la conscience de ma mort.
Surtout, comme le cherchent certains, l'acceptation de celle-ci.
[A cela, j'étais dans l'une de mes visualisations créatrices entre le réveil et le dodo, là où les images voulues défilent dans la tête :
Je ne sais pas pourquoi, mais je m'imaginais avec la supposée femme de ma vie.
Je me voyais et sentais mourir devant elle. Je lui ai dit "Je t'aime" juste avant de partir.
Je me suis réveillé, en sursaut, haletant, et j'ai compris.
J'ai compris que je n'avais plus peur de la mort.
J'étais passé outre.
Pouf. L'amour, c'est magique. C'est même l'une des clés.]
Le simple fait de savoir qu'un jour ma vie va se terminer me pousse de plus en plus à profiter de ce cadeau qu'est la vie. Je le comprends de plus en plus chaque jour.
De plus en plus, je cherche à atteindre mes limites. A les comprendre, les dépasser, les repousser, les endurer et à donner ma vie pour celles-ci.
C'est un chemin long, difficile, mais Dieu merci.
J'aime les cultures heureuses de la mort de leurs êtres chers.
Celles qui continuent à faire exister cette mémoire... tout en continuant à vivre et à apporter le meilleur aux vivants.
Quoi de plus beau ? Quoi de plus fort comme message ?
Parce qu'au fond, nous ne vivons que pour donner notre meilleur.
A nous même et aux autres.
J'espère qu'on dansera sur ma tombe, en célébrant ma mémoire.
J'espère même vivre l'expérience de me voir mourir. Voir ce que ça fait.
Après tout, pourquoi pas ? L'ultime étape d'une vie.
Ce n'est pas toujours évident, de par notre éducation, mais hey, c'est la seule chose commune à tous !
Alors, réveillez-vous. Prenez le avec plaisir.
Comprenez-le. Comprenez-la.
Que pouvez-vous faire d'autre ?
Autant je comprends qu'on puisse débattre sur tous les sujets possibles pour apporter le mieux. Croire avoir la meilleure opinion possible. Agir comme l'on
pense devoir le faire.
Mais face à cette réalité, commune à tous, vous réalisez que vous devez agir comme vous
devez le faire. Vous ne débattez plus, mais vous construisez. Vous n'avez plus la meilleure opinion, mais vous acceptez celles des autres.
Exit toute cette merde inculquée durant votre vie. Toutes ces croyances et blocages à la con.
Passer sa vie en métro-boulot-dodo dans un mode de vie merdique ? Pleurer sur son sort chaque soir ? Envier les autres pour toutes leurs possessions ? Détester cette fille/homme, car elle/il n'a pas voulu de votre magnifique personne ? Haïr les autres pour leurs différences ? Vivre le rêve des autres ?
Perdre sa vie à ne pas la vivre comme vous le désirez le plus intiment possible ?
Mais merde, quoi. Prenez conscience.
Pour les personnes qui angoissent à ce sujet. Je vous comprends. Je suis passé par là.
Maintenant, arrêtez. C'est fini. Répétez-le vous chaque jour si besoin :
Vous.Allez.Mourir.
Demain.Dans 3 ans. Dans 40 ans.
Vous êtes déjà mort. Depuis votre naissance.
Point final.
Faites-le jusqu'à vous le graver dans votre mémoire. Faites-le jusqu'à votre dernier jour si nécessaire. Mais vivez au moins 1 jour avec cette conscience.
Et quand ce sera le cas, demandez vous comment vivre.
Donnez vous le meilleur. Ainsi qu'aux autres.
Aimez cette salope de mort, au lieu de la craindre.
Lorsque vous touchez au plus profond de vous même, vous réalisez.
Mon message est un appel à la vie.
Votre vie.
Vous allez mourir.
Sachez-le. Acceptez-le.
Vivez.