Merci pour ton témoignage Alniyat, je comprends parfaitement ton envie de rester forte, loin de moi l’idée de critiquer quelque activité que ce soit. Mes questionnements s’adressent d’abord à moi, c’est la raison pour laquelle ils figurent dans mon journal :
Vi, j'avais compris, pas de souci
Je me sens bien inutile face au virus puisque je ne fais pas partie de ceux qui continuent à agir pour la collectivité en étant, notamment, sur le terrain. En clair j’ai presque honte de télétravailler bien au chaud chez moi
Je suis parfois tentée moi aussi par ce sentiment de "honte" et je le comprends très bien.
Il paraît que lorsqu'une catastrophe se produit, genre un attentat, dans les facteurs réduisant le traumatisme des personnes éventuellement présentes il y a le fait d'avoir pu agir pour les autres.
Par exemple une personne en état de choc, sidération... qui sera restée clouée sur place, sera plus affectée qu'une personne qui, malgré sa peur, aura réussi à aider telle ou telle autre personne sur le terrain.
Bon là on n'est pas en attentat mais... il y a une ambiance assez "état de choc" quand même
Et se dire "je voudrais faire plus, je voudrais faire mieux, je ne peux pas" ça renvoie à l'impuissance, l'absence de prise, de maîtrise d'une situation tragique, c'est pas facile à encaisser pour la vision que nous avons de nous-mêmes.
Pourtant je pense qu'on a une forme d'utilité aussi même si elle est minime.
On peut profiter de notre côté plus "reposé" pour soutenir (par des appels, des messages, ou ne serait-ce que les applaudissements de 20h) ceux qui sont plus "au front" que nous.
On peut aussi se dire que le fait que l'on soit en télétravail, certes ne sauve pas des vies, mais contribue à l'économie (qui va elle aussi à mon avis se prendre un bon coup dans les poumons du fait du fameux virus, quand on sortira du confinement)
On n'a pas une part aussi vitale que les soignants, mais en la faisant de notre mieux, on peut être utile aussi, j'en suis convaincue ;)
En parallèle je m’inquiète pour ceux qui professionnellement sont au contact d’un public qu’il s’agisse de proches ou d’inconnus. Nous échangeons virtuellement entre amis et ce qui ressort de certaines confidences fait parfois froid dans le dos
Je comprends et partage tes angoisses, je connais plusieurs personnes qui continuent à travailler "au contact humain" (milieu hospitalier, alimentaire, une amie aussi qui garde des enfants...). Préoccupant pour eux en effet...
A propos d’amitié, je n’ai pas toujours été très patiente avec certains AVANT. J’attendais aussi souvent que l’on prenne de mes nouvelles au lieu de faire les premiers pas, rejoindre des potes pour un verre ou autre me pesait parfois au point d’annuler ma participation par bête flemme…
Si cela t'intéresse, je suis l'inverse de toi, je suis très preneuse d'initiative dans mes contacts (comme j'ai un emploi du temps particulier, très indépendant, j'en consacre une partie à "prendre des nouvelles", de même que j'en consacre une partie à faire du sport, etc. - après, c'est plus "facile" dans ma situation que pour une mère de famille débordée par exemple).
Et certains de mes amis ne prennent pas l'initiative, ils ont tendance à "attendre". Mais après, je vois bien que si je les contacte, leur attitude est ouverte, chaleureuse, et que si je veux leur parler ou les voir ils sont "là", donc en fait ça ne me pose pas de problème - il n'y a de leur part ni défection, ni fuite, ni rupture du lien.
J'ai intégré que c'était dans leur fonctionnement de ne pas prendre l'initiative, je m'y suis adaptée, je les prends comme ils sont et on en plaisante même. Des fois certains se confondent en excuses ("oh désolé
, c'est encore toi qui prends de mes nouvelles...") alors que je suis super relax là-dessus.
Tu sembles te juger, es-tu sûre que tes amis te jugent aussi ?
Mais bien entendu, loin de moi l'idée de t'empêcher d'évoluer et de réévaluer ta façon d'interagir si tu penses que c'est mieux pour eux et pour toi^^
Et pour l'annulation je pense que ça a pu arriver à tout le monde... Des fois bah l'humeur, la motivation, ne sont pas là et ce n'est pas de notre faute.
Peut-être que si tu avais assisté à tel ou tel événement alors que tu n'étais pas dans le délire, tu aurais diffusé une image de toi-même que tu te serais reproché après (pas assez d'entrain, de bonnes ondes etc.). Si tu avais "la flemme" comme tu dis c'est peut-être que tu n'aurais pas pu profiter pleinement de la compagnie des autres. Au lieu de te dire "je pense à toutes les fois où j'ai annulé" tu te dirais peut-être "je pense à toutes les fois où je n'ai pas été super au top avec mes amis" et tu te le reprocherais aussi^^
Eh non, tu n'es peut-être pas une amie parfaite et tout le temps au taquet à 100 % (ni moi d'ailleurs... ni pas grand-monde que je connais) mais je ne suis pas sûre que ce soit problématique.^^
J’ai changé aujourd’hui, c’est le point positif de ce confinement subi. Suis devenue bien plus communicante, plus soucieuse de l’autre, je me creuse les méninges pour faire rire, prendre des photos improbables, inventer des occasions de partage sur Messenger, WhatsApp et surtout utiliser une fonction de mon portable… téléphoner
Tu te mets peut-être une pression perfectionniste
je vais dire un truc très bisounours, les gens qui t'apprécient n'ont pas "besoin" que tu te creuses les méninges pour eux ou produises un échange drôle/original etc. Ils t'apprécient parce que tu es toi. Cette simple raison suffira à ce qu'on soit content de te lire/te voir/t'entendre.
Même si les partages marrants, originaux etc. c'est cool aussi^^
Par contre l’incivisme m’exaspère.
Tout pareil
L'hypothèse peut paraître WTF, mais je me suis demandé si certains des stockeurs barges n'anticipent pas un monde à venir sans papier toilette, où leurs précieux rouleaux pourraient se négocier au marché noir à prix d'or ?
Bon j'en rigole mais ça me saoule aussi... je ne trouve ça pas très civique (je me suis même déjà demandé si on pourrait nous imposer un rationnement à cause de ces imbéciles, après le confinement, youhou ! - d'ailleurs certains gérants de magasin prennent déjà leurs dispositions anti-stock du genre tant de paquets de lentilles, pâtes, etc. par famille et pas plus)
Enfin bref.
Et bon courage à toi parce que même sans être "au front", cette période peut être éprouvante