Livre 1: Orgueil et Préjugés
Ou comment mon égo se heurte au Monde
Chapitre 1:Amuses bouches
Banshee avait raté son dernier train.
Moi j’étais dans mon lit.
Il fait chaud dans ma putain de chambre. Je ne trouvais pas le sommeil. Je pensais à la danse.
Je m'y suis inscrit.
Je suis tombé sur un cours absolument génial, et j'ai compris à ce moment que la danse, le corps, c'était une passion aussi profonde que le dessin et la philosophie pour moi.
Le mouvement, l'action. J'aime l'exprimer en grâces et en coordination. J'aime le travail du corps.
J'aime la maîtrise de mon outil de chair, et les belles choses que je peux et pourrais en faire.
Je pensais à ce cours, au prof plus-gay-que-ça-tu-meurt, rigolo mais des plus talentueux. Je pensais à l'effort. Je pensais au fait que dans ce cours nous étions 24 environ. 24 dont seulement 4 mecs, dont un gay, un gros, un autre, et moi. Les filles de ce cours dansent bien, sont physiquement intelligentes, et très féminines. C'est un filon. Je ne compte pas griller ça, je vais la jouer cool.
Je pensais donc à la danse, à pourquoi la moutarde et le wasabi font mal au nez, et à mes cours du lendemain. Vers 1h30 du matin.
Et là coup de fil. Banshee avait raté sont train. J'ai la chance d'avoir un appartement assez grand donc je l'héberge.
Ce mec est un vrai pote. Voir un ami. Un ami, peu importe ce qu'il pense de moi en retour, c'est quelqu'un dont la présence se suffit à lui même. Ça veut dire que le temps passé est de qualité.
Ce mec voit clair en moi: j'ai un égo démesuré, je fais de la fausse modestie, je suis en attente constante de reconnaissance. Ma manière d'être me fait puer le malêtre, et le vernis de bonne humeur, d'aisance, même s'il parvient à faire illusion de plus en plus longtemps ne reste que du vernis. Et le vernis ça s'écaille.
Il veut m'aider. Je lui en suis reconnaissant. Et quand je vois le nombre de personnes a qui je tient qui sont prêts à me donner de leurs temps pour m'aider, ça me fait prendre conscience que j'ai le devoir, l'obligation morale, en tant qu'être vivant, de me donner, de me jeter dans la vie les bras ouvert. Sans peur, Sereinement.
J'ai pris conscience de beaucoup de choses ce soir, là, à parler avec un ami. Que le gâchis d'une vie qui n'a pas aboutit commence dès 20 ans, voir avant. Que des amitiés peuvent se défaire si l'on stagne. Si l'on ne saisit pas les mains tendues, par peur.
Moralité, je n'ai eu que 2-3h de sommeil, et si j'ai réussi à tenir 5h en cours, le sport et la fatigue ont eu raison de moi le soir, alors que Banshee m'avait proposé gentillement une soirée. Mais là, j'étais dans un état abominable. La fatigue mortelle.
J'ai raté un truc, dommage.
"Plus un pas en arrière". C'est l'ordre du Camarade Staline à Stalingrad, maintenant Volvograd.
1942. Dernière ville avant les champs pétrolifères. La Wehrmacht s'est pris sa première branlée. Bien fait.
Et moi, j’entends un chœurs pompeux de l'Armée rouge. Et tandis que la Varsovienne joue dans ma tête, avant de m’endormir, je pense à mes affiches communistes.
Si j'ai le temps de dessiner ça en cours, j'ai le temps de faire n'importe quoi
Il est temps de se battre un peu, de tâter le terrain.
Demain, je suis sur le Field. Je me fout une patate à moi même, métaphoriquement.
24 Mars: Bing Bang Boom
Je devais Romancer ce jour là.
Ouais. Je dit bien Romancer et pas sarger.
Sarger, c'est un mot barbare et d'une sonorité plus que médiocre à l'oreille. Et puis...Sarge ça veut dire "Sergent" en language de trouffion des USA. Vous m'excuserez mais je ne voit vraiment pas le rapport avec la Choucroute.
Et puis Romancer ça fait désuet, surrané. C'est joli et parlant.
Je vais être franc avec vous, les quelques sessions que j'ai faites l'année dernière, je n'y suis en fait jamais allé dans l'optique de me forcer à me sortir de mon état de léthargie face aux filles;
Je l'ai fait pour penser à autre chose que ma peine de cœur, dont j’étais raide dingue fada amoureux.
Je n'y suis jamais allé dans l'optique de pousser à bout une interaction. Je n'avais jamais mené quoi que ce soit à bout. J'y allais pour ma marrer avec des potes.
Cette fois, c'est autre choses. Mes chéries et mes flirts de Corse sont derrières moi et pas devant.
J'ai avancé. Suffisamment pour faire la différence de l'action.
J'avais mis Bobby cette après midi.
Bobby c'est mon sweatshirt blanc, parce que quand j'ai acheté ce truc, mon frère m'a dit que ça faisait "Sweat en mode Bobby", autrement dit, mon meilleur pote qui vit en banlieue et qui mets des Sweats comme ça.
Je donne souvent des noms à mes habits. Je déplore d'ailleurs "La Bohème", un espèce de hoodie blanc très confortable qui a rendu l'âme il y a quelques mois. Je portais ce truc depuis 4 ans.
Paix à son âme.
Donc j'avais mis Bobby, et ça me donnait l'air assez décontracté.
En partant de chez moi, je lance une insulte à ma prison de chair que je hais, me regardant devant le miroir.
Puis j'ai chanté "We got the Funk" pour me changer les idées.
Arrivé sur place j'y ai retrouvé les gens que je devais voir:
Veja, avec sa veste the Kooples, qui commence le Game du haut de ses 17 ans.
Serial, pote et wing. Avec sa bonne humeur.
Icheron, mon chinois favori, que j'ai été ravi de revoir
Swordko, avec un dégaine et des fringues tout droit sorti d'un clip de LMFAO
J'ai pu rapidement croiser
RedLipstick, et son pote qui avait un côté Matt Damon.
J'espère que l'on vivra des trucs vraiment fun ensemble, tous.
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Détail amusant, on a pu voir une partie de frisbee invisible organisée par Blusher. Je n'ai pas eu le courage d'aller le saluer car je dois sûrement passer pour un tocard auprès de ce mec, qui a toutes les raisons de le penser, et que je me sentais pas de subir un sourire d'une moquerie bienveillante, ou d'une indifférence polie, alors que je me chiais assez dessus comme ça.
Par contre, j'ai reconnu
Olfff, qui porte le cuir présent sur chacune de ses photos, à savoir le-cuir-de-Olfff, qui m'a permis de le reconnaitre de loin. Je l'ai salué vite fait, histoire de.
Et c'est avec un sourire et de l'énergie qu'il m'a répondu.
Tiens mec, j'ai croisé une Black qui t'aurais surement plut en rentrant de la session. En sortant de Wagon, j'ai osé un " Toi, tu plairais à beaucoup à un mec que j'ai croisé, 'paraît qu'on vous vois pas rougir". Et je me suis barré.
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Donc, cette session, c'était pour voir si j'allais vraiment me jeter à l'eau ou pas.
Je me suis jeté à l'eau. Veja aussi.
Je trainais des pieds. La pression montait. Et le Chinois, qui me connait un peu, ne veut pas que je me défile.
Il me lâche un "Aaaahhh le poète maudit....nous refait pas le coups des excuses".
True. Je ne suis plus ici pour ça.
Ma première interaction, c'était avec Serial, une connerie pour me décrouter.
Ensuite, le Chinois m'a poussé à aller aborder une fille qui passait. Joli yeux, mais pas super belle.
J'y vais, lui dit, la dépassant, que j'aime bien son style, que ses chaussures vintages sont marrantes.
Elles étaient négligées-contrôlées, vieillies par pur style. J'ai tilté dessus.
En abordant, je me suis rendu compte que je parlais trop vite et pas assez fort.
En fait, le succès pour commencer une interaction, comme me le prouvera Sword, c'est l'énergie que l'on mets dedans, le peps.
Ce dont je manquais en fait.
Et pensant ça, alors même qu'il y avait une paire d'yeux bleus qui me regardait, j'ai perdu le fil du schmilblick. J'ai regardé ailleurs, j'ai fini la conversation de façon polie, car la fille n'avait pas l'air plus intéressée que ça et à vrai dire moi non plus. Il faut dire que je lui ai parlé de ses chaussures plus que d'elle.
Pas assez investi. My bad.
La suite, ça a été avec Sword. On a abordé à deux. Deux nanas. Une blonde Certifiée. L'autre était pas intéressante de ce point de vue là, quoique que très gentille.
Sword s'est occupé de la blonde Australienne à peau bronzée.
Moi de s pote Suédoise. Une Suédoise Brune et pas belle. Où est le SAV les mecs?
Elle parlait pas Français, donc j'ai fait mon intéressant dans la langue de Shakespeare. Il n'y avait aucun enjeux, donc j'ai raconté des conneries, j'ai été rigolo, j'ai blagué.
Je trouve plus de facilité à me lâcher dans mes langues étrangères. Je ne sais aps pourquoi.
Comme si c'était sortir un peu de moi même.
La fille a cru que j'étais Américain.
Mon travail de distraction accomplis non sans un peu de brio, comme me le fit remarquer mon camarade, qui avait récupéré les digits de la blonde, échange de bises et derniers sourires.
Nous essayâmes ensuite d'aborder deux anglaises, parce que la blonde avait l'air jolie de dos.
Je les dépasses, m’adressant à la fille aux cheveux d'or, pas si belle que ça en fait, de face, qui m'a rétorqué un "Je ne sais pas" sans s'arrêter, à mon "Je t'ai vu, et je me suis dit que je devait te parler".
Sword me dit qu'on s'en fout.
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J'aime bien ce Sword. Il n'est pas prise de tête, sympa, efficace, et il ramasse des numéros à la pelle.
Sa force? Je suppose son travail d'une part, car il pratique depuis Septembre. Mais ce qui m'a frappé chez lui, c'est cette énergie qu'il mets, cet intérêt qu'il montre pour aller à la découverte du beau sexe. Alliez a à ça du style et vous vous retrouvez avec un mec de 18 piges qui vous prend 5-6 numéros en 2h, temps de rigolade et de discussion entre camarades inclus.
J'ai a apprendre de ce type.
Montrer que l'on a envie. Être content, assumer. Vraiment, et au fond. Mettre du cœur à l'ouvrage.
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Sur le parvis de Notre Dame, j'ai abordé rapidement une asiat' pour lui dire que je la trouvait très féminine. Histoire de ne pas perdre le flux. Sourires.
La soif se faisait sentir.
Le Luxembourg nous semble être un bon endroit pour se sustenter.
Sword me montre une blonde, l'air perdue. Elle a son téléphone à la main.
Mes privilèges de modérateurs sont sans limites.
J'ai eu accès en test gratos au DVD de Blusher. Et je décide, (ouais, mec, je te dois ça) de lui piquer un truc que j'y ai vu.
"Alors, moi numéro c'est 06..."
Ça ne manque pas puisqu'elle se marre.
Sourires.
Moi, crispé, comme l’extravagant que je suis, je me dit que cette phrase sonne faux.
Mon esprit n'assume pas ce côté joueur.
Ça m'a déstabilisé bêtement. Il ne faut pas se poser trop de questions.
Toujours est-il que je ne me suis pas laissé désarçonner pour autant. Si j'ai eu la bêtise de ne pas penser à me présenter, j'ai appris que la demoiselle était d'Aix, qu'elle passait un concours jesaispasquoi pour le Louvre.
Cette fille est souriante, et elle a de beaux yeux. Elle a les yeux bleu clairs au centre, qui s'obscurcissent dans un bleu marine au fur et à mesure que l'on va vers les bords de l'iris.
Elle est plutôt très jolie.
Seulement, mon cerveau est habitué à se trouver des excuses pour ne pas prendre de risques depuis ma puberté. Les réflexes ne s'en vont pas en un clin d’œil.
Dès qu'elle me dit "Aix", mon cerveau pense c'est mort. Alors, je lui demande son numéro. Ajoutant un merdique "Enfin, je sais que ça ne mènera surement à rien" Auquel la fille rigole.
Enfin, je reste très smile même si je débite des conneries aussi hautes que mes 1m83 et des poussières.
Elle me dit que c'est Ok, mais que je dois lui dire où se trouve la L'Eglise St Germain.
I dunno lol.
Mon con d'Iphone décide de ne plus recevoir la 3G.
On parle encore 2 minutes.
Mon con d'Iphone est effectivement con. Je lui dit que c'est pas la peine pour le numéro, à la fille, car Aix c'est loin. "Bon, je ne peux pas t'aider pour ton Église

".
Je m'éjecte poliment, avec son numéro cependant. Bise, sourires, toussa.
Cependant, le numéro obtenu, il n'est pas solide. Il n'est que peu utilisable. Même pas la peine.
La suite ça a été pas mal de Serial, qui a abordé.
Ca a été l'occasion de parler pas mal.
Après un arrêt au monop' histoire d’étancher une soif dévorante (d'eau bien sûr) . On repart vers le RER B. Il est déjà 19h.
Le groupe de 4, Veja, Sword, Serial et moi, on repère une nana au fessier des plus appétissant qui soit.
Elle est avec une amie.
C'est avec Serial que je part en besogne. Il aborde.
La fille est magnifique. Vraiment.
Magnifique. Tasty. Ode à la beauté du visage humain. Son amie est sympathique physiquement.
Le Bad Juju fera que la logistique de l'abordage était moisie: sirène de police à 10m, passants partout bousculant les pauvres hères que nous étions, passage étroit (échafaudages).
Je captais que dalle. J'entendais rien.
J'ai pas pu en placer une. J'ai bouffé les biscuits que j'avais acheté, faute de mieux.
J'ai regardé cette fille magnifique dans les yeux, qui m'a regardé à son tour. Mais le regard ça n' pas suffit. Sa pote voulait se barrer. Serial a fait de son mieux, mais c'était mort.
J'ai juste entendu qu'elles avaient 26 ans, et que selon elles j'en faisais 19.
Dernière interaction "sérieuse" de la journée.
On s'est quitté. On revient dans 1 ou 2 semaines.
J'ai plus abordé (tout seul et en DG) en une session que les 3-4 fois de l’année dernière.
Les choses ont changées.
Je me sens d'y retourner. De faire les choses au mieux et jusqu'au bout. En fait, c'est la première session "sérieuse" que je fait.
C'était très marrant. On a eu des délires, des rigolades, et de l'action. Mais cela reste tut de même très humble.
Stay Tuned