J'ouvre ici mon deuxième journal. Je n'ai pas dit au revoir ni clos l'autre. Je n'ai jamais été douée pour les adieux.
J'ouvre donc ici mon deuxième journal. Journal public. J'ai toujours regretté un peu de mettre l'autre sur le select. Un nouveau départ ? Peut-être bien.
Le prince charmant et la bossa nova n'ont jamais trouvé leur place. Douce illusion. Ce vieux journal où j'y racontais Mathieu. Où j'y racontais mes folles nuits d'été. Mes périodes de doutes.
Cet ancien journal qui a connu mes questionnements sur "pourquoi je ne suis jamais plus pour eux?", mes complexes, et mes déclarations d'amour à Caramelle, grande amour de ma vie, mon âme soeur.
J'ai grandi, j'ai évolué, j'ai fait des bêtises. Je me suis trouvée, puis perdue. Je me suis pris la réalité du monde et ça n'a pas été facile. J'ai pleuré souvent de joie, de tristesse et de colère parfois.
Ces derniers temps j'ai eu du mal à trouver du sens. Je me suis accrochée aux petits instants de bonheur volés au creux de la nuit sur quelques notes de musique. J'aime toujours autant la nuit. Fascination obsessionnelle. La nuit rien n'est vrai.
Que s'est-il passé depuis septembre et le passage de mon vieux journal sur le select ?
Des tas de choses.
J'ai démarré la relation la plus originale qui soit. Ou plutôt continuer. C'est une longue histoire. La seule chose à savoir, c'est que c'est une sorte de magnifique histoire d'amitié.
J'ai enfin accepté qu'avec Charles, c'était de l'amour. Pas de l'amour amoureux. On s'aimait à notre façon. Comme souvent avec moi. ça m'a fait du bien un an plus tard. Je n'ai jamais regretté nos moments. C'était dur de vivre quelque chose avec lui alors que je voulais partir. Que je suis partie. J'ai les yeux humides quand je repense à Marseille. C'était joli, nous, quand même. Les relations avec une fin écrite...
J'ai vécu des aventures nocturnes au premier semestre. J'ai découvert Paris sur une moto accrochée à un homme au coucher du soleil avec la tour eiffel qui scintille. C'était une période charnelle. Les sens ne mentent jamais.
Fin décembre, je me suis pris une claque. La connexion intellectuelle me manquait.
Je suis tombée malade. Rester coucher 6 semaines à réveiller des démons lointains. Retour d'une relation conflictuelle avec ce corps que j'aimerais apprivoiser. J'essaie de travailler dessus. Rester bienveillante et accepter.
J'ai fait deux belles rencontres. Deux rencontres qui m'ont touchée. ça ne m'était pas arrivée depuis longtemps. Et puis toujours les mêmes schémas. De façons différentes certes, mais tout de même. La remise en question. Je n'ai pas changé là-dessus non plus "qu'est-ce qu'il ne va pas chez moi". Rien. Enfin rien de grave. C'est juste la vie. Une des deux était une réédition de Mathieu. L'autre... L'autre je préfère taire. J'aurais aimé que les choses soient différentes. Mais je l'ai pensé tant de fois ces dernières années. J'aurais aimé que les choses soient différentes, soient simples, évidentes. Rester bienveillante et accepter.
J'ai essayé de recommencer les relations purement sensuelles. Ce fut un échec. Je n'y arrive plus. Comme si quelque chose était cassée. Alors j'attends que ça passe. ça passe toujours. ça reviendra. Puisque les sens ne mentent jamais.
Le couple libre... J'en suis nulle part. ça a été la dernière de mes préoccupations ces derniers temps. Je n'en parle plus, je ne débats plus.
J'ai été révoltée aussi. Beaucoup ces derniers mois.
Je suis toujours folle amoureuse de Nekfeu. Ah mon petit Ken. Il n'y a que lui qui m'apaise. Les mots soignent.
Je vibre toujours par les mots. Je me noie dedans. En ce moment je dors avec Prévert. ll a toujours eu une place de choix.
Mathieu est toujours mon âme soeur ( ça fait drôle d'utiliser à nouveau son nom de code). Il me manque autant que Caramelle. C'est difficile de vivre loin d'eux.
Je suis tombée amoureuse d'Enter The void, puis de The Assassin et de Only God Forgives. Je suis un vrai coeur d'artichaut.
Je suis toujours hantée par Love. Je n'arrive pas à me l'expliquer.
Je pleure encore à chaque fois devant La grande bellezza. Malgré le 10e visionnage. Certaines choses ne changeront jamais.
En réalité, je n'ai aucune idée de ce que je vais écrire dans ce nouveau journal. S'il sera un complément de l'autre ou une suite. Il me faut un nouveau commencement. J'ai passé beaucoup de temps à regarder la nuit et le temps couler. Il est peut-être temps d'avancer.
Je déteste les adieux. J'y ai été obligée ce soir. Il parait que c'est ça grandir. Apprendre à mettre une fin. Je n'ai jamais terminé Lolita à cause de ça. Finir, c'est si définitif. Mais c'est la vie...
Je disais donc que ce nouveau journal serait un nouveau départ. Peut-être pas pour tout de suite. Mais ça va venir. Je promets que le "Grand Amelia" reviendra. Je continuerai à poster mes grands amours littéraires et à ponctuer par de la musique (promis je vais me contenir sur Nekfeu hihi).
Il y a un an je vivais la période la plus risquée émotionnellement de ma vie. Je vivais des relations sans étiquettes, des trucs qui se casseraient forcément la gueule et je le savais. Pourtant j'étais vivante et je ressentais. J'ai vécu les moments les plus merveilleux possibles. Je viens de passer des mois à essayer de me protéger pour un résultat pitoyable. Pas du tout plus avancée. J'en ai rien à foutre de la raison et de la logique. Je veux vivre. Pas me trainer cette foutue anesthésie émotionnelle ou cette sensation que le temps passe sans moi. Je veux retrouver cette force qui m'animait. J'en ai chié parfois après, c'est vrai. Mais souffrir, ça veut dire qu'on a vécu disait le grand sage Cellarounet de mon coeur. Je veux vivre.
Ce soir je me suis empêchée de vivre. J'ai laissé la peur me guider sous couvert d'une putain de logique. Bilan : c'est de la merde. Je n'ai pas envie de ça. Je n'ai jamais eu envie de ça. En essayant de me trouver et de me protéger, j'ai perdu la flamme.
Je conclurai simplement. J'ai envie de voler de nouveau. J'ai envie de me sentir libre et vivante. Ce journal, je l'espère sera le retour de cet enthousiasme.
Cette citation accrochée à moi depuis toujours de Baricco dans Océan Mer :
"C'est la musique qui est difficile, voilà la vérité, c'est la musique qui est difficile à trouver, pour se dire ces choses, quand on est si proche l'un de l'autre, la musique et les gestes, pour dissoudre le chagrin, quand il n'y a vraiment plus rien à faire, la juste musique, pour que ce soit une danse, un peu, et non pas un arrachement, de partir, de se laisser glisser loin de l'autre, vers la vie et loin de la vie, étrange pendule de l'âme, salvateur et assassin, si on savait danser cette chose-là, elle ferait moins mal, et c'est pourquoi les amants, tous, cherchent cette musique, à ce moment-là, à l'intérieur des mots, sur la poussière des gestes ; et ils savent que, s'ils en avaient le courage, seul le silence pourrait être cette musique, musique exacte, un vaste silence amoureux, clairière de l'adieu, lac fatigué qui s'écoule enfin dans la paume d'une petite mélodie, connue depuis toujours, à chanter à mi-voix. "
Pandas et coeurs. ( ok un seul panda, je sais que ça vous manquait hehe):
Et un petit S-Crew, pour mon amour de ma vie
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