Ceux qui ont été dans la même situation, comment avez-vous réussi à dépasser vos peurs ?
Alors, apparemment moi, même si je ne savais pas que ça s'appelait de l'anxiété sociale...
Ton témoignage m'a particulièrement troublé, mais aussi rassuré, car tu vis des trucs qui je pensais ne concernaient que moi, et m'inquiétaient quelques peu. Et vu la spécificité des trucs en question, je ne pense pas être victime d'un effet Barnum.
Bon, embrayons sur les solutions que tu recherches.
Déjà, ta Bible :
Par le canadien Chris McLeod.
En gros, c'est un manuel pratique extrêmement bien pensé de comment on se fait des amis, avec l'explication des phénomènes psychologiques derrière. Pour toi, ça va être centrale, même si tu as déjà reçu de super bons conseils dans certains post. Mais donc, comment utiliser ce livre ?
1) Prend le temps d'écrire la vie sociale que tu voudrais avoir.
2) Prend le temps de lire le bouquin en détails (c'est en anglais malheureusement, mais je pense que ça devrait passer).
3) Applique-le. (De manière critique, en n'hésitant pas à demander si tu as des difficultés, etc...)
Même si ça ne résout pas tous tes problèmes, tu devrais avoir bien progressé niveau amitié. Et ces progrès serviront ta vie amoureuse. Surtout dans ton cas.
Lis celui-là aussi, de Olivier Spinnler :
https://www.odilejacob.fr/catalogue/aut ... -spinnler/
C'est un bouquin sur comment se forment les liens affectifs.
Bon, tout d'abord, note que je connais mal la théorie psychologique sur ce qu'on appelle l'anxiété sociale. Ensuite, à ta lecture, on suit d'où tu pars, et que tu as fait de gros progrès. Je pense que tu en feras encore plus en lisant les bouquins.
Je vais maintenant développer sur certains points majeurs qui ne sont pas dans le bouquin, parce qu'ils sont probablement spécifiques à l'anxiété sociale. Et quelques points mineurs qui concernent les sites de séduction.
Bon, mais avant, un truc dans ton récit qui m'a bien fait marrer.
je fais 1m82, blond aux yeux bleus, mais à peine 70kg et je complexe beaucoup sur ma minceur
BITCH PLEASE
Le Chef Otaku (plus ou moins ta taille) t'envoie te faire voir pour une telle idée. Le Petit Chef aussi. Moi aussi. Et si tu veux, je peux même constituer une Eglise pour le faire. Ou un pays...
1m82, 60 kgs
Pourquoi j'insiste aussi lourdement sur ce point depuis un moment ? Oui, bon, ok, tu as fait une erreur de jugement, mais c'est pas si grave que ça, non ? Pas comme si ça traduisait un truc plus profond, plus important ou plus chronique ? Non ?
Ben en fait, si justement. C'est ton premier gros problème :
1) Tu délires
1m82, 70kgs. Tous le monde a vu l'erreur de jugement, et t'a « réconforté » sur le sujet. J'en remets une couche : 80% au moins des mecs (dont moi) que j'ai croisé dans ma vie sont dans la fourchette 1m77 – 1m87. Un proche ancien militaire fait exactement ta taille (1m82). A l'armée, il était dans une unité on va dire... assez épicée ! On lui reprochait d'être trop gros. Il avait 2 – 4 kgs à perdre. Eh bien, figure-toi qu'il pesait 7Non, je rigole
. Il pesait 66 kgs (et là, je rigole pas ). Et il a les épaules larges...
Bon, je pourrais m'arrêter là. Sauf que...
Comme je t'ai dit, moi, je suis passé par là. C'est pour ça que j'ai suivi un petit truc.
Guacamole a écrit :Jusqu’à mes 30 ans, je me trouvais le plus moche du monde, en me regardant dans la glace je me disais que j’étais horrible et que jamais aucune fille ne voudrait de moi.
Je pense que personne n'a capté à quel point tu n'exagères pas quand tu dis ça.
Pourquoi c'est si important ?
En fait, ce qui se passe, c'est que ton cerveau fonctionne en sens inverse sur certaines situations sociales, ce qui provoque tes troubles. C'est-à-dire qu'au lieu d'associer des conclusions à des observations, ce qui correspond au processus normal, il part de certaines conclusions sur les situations sociales (limitées heureusement semble-t-il) qui génèrent du stress chez toi, puis fabrique des justifications.
Quelles conclusions ? Que tu vas complètement merder avec cette meuf, que tu te feras du mal, et tu lui feras du mal en même temps. D'où qu'au contraire, le meilleur calcul, c'est encore que rien ne soit initié.
Pourquoi il part de ce principe ? Est-ce que ça correspond à une forme extrême de raisonnement émotionnel (je te renvoie au bouquin de McLeod) ? Aucune idée, faudrait voir avec un bon psy, même si je pense que ça a à voir avec tes troubles anxieux.
En attendant, tu n'as pas un mauvais physique qui n'attire pas les filles, tu as un physique qui te donne la capacité (qu'en vrai, tu recherches) de ne pas attirer les filles. De même, « el famoso brun barbu bronzé » n'est « famoso » que parce que tu es un blond aux yeux bleus, et je suis prêt à parier que 1) tu es plutôt pâle de peau et 2) tu n'as pas l'habitude de porter la barbe ( imberbe, une pilosité faciale tardive ou la flemme ? ).
J'ai eu un léger doute quand je t'ai lu, comme pour le coup du poids. Mais la réponse d'Alniyat l'a balayé.
Note un point : j'ai intitulé cette partie « Tu délires », ce qui est vrai... et faux. Je ne suis pas en train de dire que tu vois des dragons roses et crois aux leprechauns. Mais simplement, que dans les situation sociales qui génèrent suffisamment de stress, ton cerveau déraille, et pour créer ses justifications bidons, part en sucettes dans les jugements et nuances. En gros, il fait n'importe quoi dans les degrés, pas dans la nature des choses. Je veux dire, ce n'est pas complètement irréaliste de penser qu'aujourd'hui, à notre époque, une majorité de françaises préfèrent globalement plus un certain style qu'un autre. Ça l'est beaucoup plus d'accorder réellement de l'importance à ce genre de considérations, encore plus si on se trompe... Retourne-le concernant les mecs. Sérieusement, tous les mecs veulent une blonde ? La "famosa" blonde ?
Bon, mais quand on fait le bilan de tes croyances, on se rend qu'il y a un point commun, une clé. Et cette clé, c'est celle-là : pour toi, la « séduction », c'est surtout une histoire de physique. Je n'ai pas de citation précise, mais ça se ressent dans tes posts. Et c'est pas faux, mais ça se nuance beaucoup. Contrairement à ce raconte la mentalité masculiniste (coucou l'alpha...).
Enfin, ce n'est pas étonnant quand on réalise ton problème suivant...
2) Ton DEUXIEME plus gros problème : quasi-certainement à cause de tes troubles anxieux, tu as un gros trouble de l'empathie émotionnelle qui se traduit par
un manque d'empathie émotionnelle dans certains domaines. Ce manque nourrit en retour tes troubles anxieux.
C'est l'aspect sélectif qui explique :
Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est que dans plein de domaines j’arrive à les affronter quand il le faut, mais concernant les filles je suis paralysé
Tu y vas probablement à la force morale brute dans les autres domaines, où tes peurs et autres sont probablement standards. Mais pour les filles, vu que tes problèmes y sont particuliers, ça ne passe pas. D'où la différence de résultat.
Rappel : l'empathie émotionnelle est la capacité à comprendre les émotions des autres. La compassion est le fait de partager la souffrance d'autrui. En général, tout le monde utilise le mot « empathie » pour parler la plupart du temps de l'hypersensibilité, qui est un problème psychologique et est donc différent de l'empathie. Et différent de la compassion, qui est reliée à l'empathie mais est quelque chose de très distinct. En effet, l'empathie a un rôle fort dans la régulation de la compassion, mais est différente de cette dernière. Ainsi, un malade mental comme Hannibal Lecter par exemple a une empathie énorme (il est un psychiatre reconnu), mais une compassion absolument inexistante.
Exemples ? Ok, deux.
1) Ce que tu racontes sur la 1ère meuf que tu as niqué. Essaie de te rappeler : tous les feux étaient au vert et tout, oui. Mais si à ce moment précis, si on t'avait demandé quelles sont ses émotions, qu'aurais-tu répondu ? Et tu étais surtout concentré sur quoi ? Sur elle (et quand je dis ça, je pense au niveau émotionnelle aussi : est-ce que tu aurais été capable de suivre sur le champ (même très grossièrement) ce qu'elle ressentait si on te l'avait demandé, ou tu étais plutôt concentré sur le fait de ne pas « merder », d'être « à la hauteur » ?
Et pour finir, regarde un truc : les questions que je viens de te poser, leurs réponses ont changé après qu'elle se soit blotti contre toi ?
2 )
J’ai une peur panique du rejet et du râteau, je suis donc incapable d’aborder une fille
Non. Pas du tout.
En fait :
J’ai une peur panique du rejet et du râteau
Ironiquement, absolument pas, c'est tout l'inverse !
Tu as une peur panique... que la fille s'intéresse à toi et te donne ta chance ! Et tu fais donc le nécessaire pour que ça n'arrive surtout pas :
plus une fille me plaît, plus je vais l’ignorer, ne pas la regarder, ne pas lui parler
Pourquoi ? Tout simplement parce qu'en fait, à nouveau, ton cerveau délire, part d'office du principe que tu vas complètement merder avec cette meuf, que tu te feras du mal, et tu lui feras du mal en même temps. D'où qu'au contraire, le meilleur calcul, c'est encore que rien ne soit initié.
Pourquoi il part de ce principe ? Je ne sais pas, je suis pas psy, mais je pense à cause de ses troubles anxieux.
Mais quelles sont ses projections à ce moment-là ? Que tu vas merder à un moment ? Lequel ? On sait pas. Mais c'est comme prendre la route. Tu peux t'engager sur le trajet, avec la certitude de faire un accident, sans forcément savoir où il aura lieu.
3) Ton plus gros problème : tu connais probablement le concept de
Pensées Automatiques. Tu en as, mais elles sont devenues largement
inconscientes.Ça explique pourquoi tu ne les a pas encore repérées et fait sauter. Par exemple :
Iskandar a écrit :Pourquoi ? Tout simplement parce qu'en fait, ton cerveau délire, part d'office du principe que tu vas complètement merder avec cette meuf, que tu te feras du mal, et tu lui feras du mal en même temps. D'où qu'au contraire, le meilleur calcul, c'est encore que rien ne soit initié.
Je ne pense pas que tu te le disais mentalement. Je pense que tu avais juste l'émotion.
Bon, mais maintenant, quelles sont les solutions.
Comme tu as pu l'expérimenter, tes émotions sont un sacré bordel, et un sacré boulet. Sauf que... c'est pas sensé être le cas. C'est même sensé être tout le contraire ! En fait, le bordel, il vient d'un défaut mal diagnostiqué. Mais maintenant, avec le bon diagnostic, elles retrouvent leur fonctionnement normal d'adjuvantes ! Une bonne stratégie est donc de les utiliser pour régler le problème.
Dans mon message, je parle de « délire » et tout. Donc on pourrait croire qu'il faudrait que tu fasses super attention et tout et...
En fait, pas du tout.
Tout d'abord, tu dois faire le point sur tout ce qui est fausses croyances (« les réactions de la meuf sont de ma faute »... comme avec une machine ? Et toute la pression que ça te fout sur les épaules ; et sur ce point, la vision masculiniste est toxique, mais j'y reviendrai dans un 2ème post...) et les manques de bases ( « techniques » on va dire, que règle McLeod normalement). Être au clair sur le fonctionnement des relations humaines (le travail avec le bouquin de McLeod)
sur les situations qui te posent problème. Moins tu es au clair ce fonctionnement, plus tu laisses la place à ton cerveau pour délirer. C'est d'autant plus important que, afin d'améliorer ton empathie émotionnelle, il faut que tu cherches à te mettre à la place de l'autre dans tes relations (sentimentales ou amicales), de comprendre son point de vue. C'est assez important que tu puisses demander à d'autres personne, car certaines choses sont beaucoup plus difficiles à deviner tout seul qu'à être entendues. Que ce soit sur un forum ou auprès d'un psy.
Ensuite, tes troubles, ou plutôt, les situations qui te sont problématiques, sont assez sélectives mine de rien. Et surtout, tu les connais déjà pour la plupart (tu en as même listé dans ton 1er message). Et surtout, normalement, elles correspondent tout simplement aux situations qui génèrent certaines émotions négatives que tu connais, celles qui te font détourner la tête quand tu vois une fille par exemple. Comme Blusher (un ancien coach assez génial) faisait remarquer, le cerveau ne peut pas analyser et en même temps être empathique. A nouveau, cette fois-ci d'un point de vue concret, subjectif, pour toi, tu dois faire l'inventaire des situations qui te posent problème, puis les analyser à froid, avec les outils dont tu disposes (dont ceux que je t'ai donné dans ce post). Le plus important et difficile : repérer, deviner les pensées automatiques auxquelles tu n'as pas accès et qui expliqueraient ce comportement. Par exemple :
2 ) J’ai une peur panique du rejet et du râteau, je suis donc incapable d’aborder une fille
Non. Pas du tout.
En fait :
J’ai une peur panique du rejet et du râteau
Ironiquement, absolument pas, c'est tout l'inverse ! Tu as une peur panique... que la fille s'intéresse à toi et te donne ta chance ! Et tu fais donc le nécessaire pour que ça n'arrive surtout pas :
plus une fille me plaît, plus je vais l’ignorer, ne pas la regarder, ne pas lui parler
Pourquoi ? Tout simplement parce qu'en fait, à nouveau, ton cerveau délire, part d'office du principe que tu vas complètement merder avec cette meuf, que tu te feras du mal, et tu lui feras du mal en même temps. D'où qu'au contraire, le meilleur calcul, c'est encore que rien ne soit initié.
Pourquoi il part de ce principe ? Je ne sais pas, je suis pas psy, mais je pense à cause de ses troubles anxieux.
En analysant ton propre comportement ( ce qui devrait faciliter les choses). Tes ressentis sont de bons indicateurs pour mener cette analyse.
Personnellement, certains blocages ont été levés très vite. Par exemple :
plus une fille me plaît, plus je vais l’ignorer, ne pas la regarder, ne pas lui parler
Sans même parler de draguer. J'avais ce problème. Et je l'ai fait sauter quasi-immédiatement le jour où j'ai réalisé le problème avec l'empathie. Qu'en fait, ce résultat n'avait rien à voir avec la fille, mais plutôt, que je ne me sentais pas attirant, et donc que je projetais ce ressenti sur la fille (et étais donc, à ce moment, incapable de faire preuve de l'empathie nécessaire). Donc je craignais de voir apparaître ce rejet et ce mépris sur son visage.
D'autres vont mettre plus de temps.
Par exemple, il m'a fallu plus d'un an et demi supplémentaire avant de comprendre que si je n'arrivais pas à aborder une fille, c'est parce que j'avais peur justement qu'elle accepte d'engager la conversation...
Les expériences, ce que tu vis et traverse comptent aussi pour savoir la vitesse à laquelle tu régleras tes problèmes. A l'époque, j'étais dans une situation plus difficile que celle qui semble être la tienne actuellement. En outre, à ce moment-là, parler à des filles était très secondaire pour moi. Enfin, travailler sur ces problématiques avec un psy n'était pas dans mes priorités.
Un élément qui peut être décourageant est que tu peux avoir une progression par paliers. Donc tu mets un moment pour comprendre où est un problème. Mais une fois celui-ci découvert, plusieurs autres se mettent à sauter assez facilement.
Donc n'hésite pas à refaire un bilan de temps en temps sur les aspects « techniques » et fausses croyances.
Il y a aussi certaines erreur classiques à prendre en compte pour quelqu'un qui a toujours eu du mal à se faire des relations. Notamment, la meuf, si elle te donne ta chance, elle ressent quoi ? Donc comment elle réagira à ton regard ? Fait l'effort d'empathie, mais en pensant bien à l'aspect émotionnel aussi.
Quand tu fais une (seule) « erreur » avec une meuf, tu perds son intérêt ? Il faut faire combien « d'erreur » pour que ça se produise ? A quelle stade ?
."Maxime : ne fréquenter personne qui soit impliqué dans cette fumisterie éhontée des races".
Friedrich Wilhelm Nietzsche, 1887
."L'homme raisonnable s'adapte lui-même au monde; l'homme déraisonnable continue à essayer d'adapter le monde à lui-même. Donc, tout progrès dépend de l'homme déraisonnable".
George Bernard Shaw, 1957
."La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas".
Charles Baudelaire, 1862.