CAS D’ECOLE : DG foireux au vidéo-club
Je suis au video-club derrière un gars d'une vingtaine d'années, pas vilain mais pas Brad Pitt non plus, quand je ressens un de ces silences qu'un vieux brisquard de la drague reconnaît en une fraction de seconde.
Le gars prend son courage à deux mains et demande à la jolie employée :
Ce même instinct qui m'avait fait ^pressentir le calme avant la tempête m'indique qu'il va recevoir un magnifique rateau sur le coin de la tronche.Lui: Ca te dirait d'aller boire un verre après le boulot? Tu finis à quelle heure?
Game Over?Elle: Ah désolé mais j'ai un copain, ca ne va pas être possible.
Lui: Une autre fois alors?
Elle: Je travaille ici le vendredi, on se verra peut-être.
Pas exactement.
Non content de s'être mangé un double rateau dès la premiére approche, le gars est revenu la semaine suivante avec... un cadeau, un tableau peint par ses soins. L'histoire m'a été rapportée par l'infortunée target de ce dragueur téméraire et persistant.
Autant le coup du tableau est assez pathétique, autant ses efforts pour créer du confort lors de sa seconde visite au vidéo club semblent avoir fait leur effet.
Bien. Et alors pourquoi moi j'ai eu son numéro de téléphone et pas lui ?Elle: Il n'était pas inintéressant. Il est peintre et il a habité dans plusieurs pays, il a l'air cultivé et sensible.
DébriefingElle : Quand il m’a abordée, je venais d’avoir deux dates avec un mec que j’aimais bien mais pas encore suffisamment pour refuser une invitation à boire un verre. Non, ce qui m’a bloquée, c’est qu’il m’invite avant même de connaître quoi que ce soit sur moi.
Le courage, ou plutôt la témérité de notre direct gamer l’a desservi.
Pourquoi ?
Parce qu’en commençant par la fin, le date-close, il laisse penser :
1- qu’entretenir une conversation le rebute ou lui fait peur.
Quand il aborde une fille, il joue à pile ou face. Il est tellement anxieux du résultat qu’il se jette à l’eau en fermant les yeux.
2- Il se prive de créer du confort. C’est un game à quitte-ou-double qui ne lui laisse aucune marge de manœuvre.
3- Son opener est super générique, il pourrait débiter ca à 50 filles par jour. Aucune calibration.
4- Il se bouffe une résistance en béton armé, surtout quand il y a du monde autour. (ASD)
5- En insistant pour prendre le numéro d’une fille qui est peut-être conne comme une fontaine, il se DLV. Un mec qui a vraiment le choix aime bien savoir dans quoi il s’embarque avant d’aller perdre deux heures en tête à tête avec une plante verte.
S’il avait commencé par une de ces petites conversations sur tel ou tel film dont la belle est friande, agrémenté l’échange d’un rapide story-telling propice au DHV subtil, il serait reparti avec son numéro. Je le sais, je l’ai fait.
C’est pourquoi je sursaute toujours quand je vois un DG Pick-Up. Les mecs qui pratiquent ça « à l’ancienne » croient pouvoir se dispenser d’étapes pourtant cruciales de l’interaction et font l’économie d’une micro-calibration intelligente. Résultat : à moins que la fille crève d’envie de boire un café, ils vont bouffer du rateau au kilomètre.
Ce que j’en garde néanmoins, c’est le côté surprenant et percutant qui peut faire mouche.
Ainsi, je me dispense généralement de dire bonjour quand j’aborde une fille.
Voir par exemple le FR suivant :
une-drague-en-bibliotheque-qui-finit-su ... t1820.html
J’aurais pu dire « Bonjour, tu veux boire un café ? » mais ça anéantit l’effet de surprise. A quoi bon ? Quand on fait direct, on fait direct.
En revanche, aussi directe que fut l’approche, je ne me suis pas dispensé de passer par les autres étapes une fois l’interaction embrayée.
Un autre aspect du DG que j’utilise volontiers est de balancer un SOI bien sexué assez tot dans la conversation. Paradoxalement, ca la rassure en confirmant qu’elle est bien en train de se faire draguer. Les gens dont les intentions ne sont pas clairement affichées inspirent la crainte.
Enfin, malgré tous ses défauts, le mec du vidéo club avait de l’énergie à revendre et j’ai même pensé un instant que cela suffirait à renverser le cours des choses.