Les résultats de mes heures d'arpentage des pavés méridionaux, seul ou avec les collègues de la MCT commencent à poindre : 9 numcloses, 2 instant dates et autant de "dossiers en cours" en deux semaines (une dessinatrice de 37 ans et une vacataire de 45 ans). Tout cela sans mettre les pieds dans un nightclub, me ruiner le sommeil et le compte en banque.
Après deux PU ratés et un numclose en Direct Game sur une jolie ardéchoise, au petit centre commercial des halles, je repars, guilleret, vers les rues piétonnes. J'aperçois alors une grande brune à la peau blanche, munie de lunettes et d'une poitrine affolante. Elle est sur ma gauche, devant moi, et marche vite. Je ne peux pas la croiser et revenir sur mes pas comme Blusher nous a appris. Pas grave, en une seconde, je choisis de tenter le coup malgré tout. Je m'arrange pour l'aborder sur le côté, à la faveur d'un élargissement de la rue piétonne.
- A.L. : Bonjour vous !
- HB : * interloquée une seconde * Bonjour ?
- A.L. : Je viens de vous voir à l'instant, et je me suis dit "Faisons connaissance".
- H.B. :
- A.L. : Ecoutez, je ne sais pas quoi dire, là, j'ai eu des papillons dans l'estomac une seconde et je me suis dit "fonce" ! C'est dingue, hein ? * Elle s'est arrêtée de marcher *.
Note : quand je ne peux pas croiser une cible puis revenir sur mes pas pour l'aborder, je sors de façon hachée, presque bredouillante, la phrase ci-dessus. Cela permet d'injecter du drama et de montrer que je ne suis pas un dragueur sortant mécaniquement ses routines, mais quelqu'un de spontané et de sincère : petit moment de cinéma hollywoodien, et forte valorisation de la fille. Ensuite, je reprends une tonalité plus assurée et détendue.
- A.L. : Je suis Arsène, enchanté
- H.B. : Elodie.
- A.L. : Vous êtes en vacances ?
- E. : Non, je suis enceinte. * Je regarde son ventre, il y a effectivement une légère courbe que je n'avais pas remarqué de prime abord.*
- A.L. : Ho ! Quatre mois à tout casser, non ?
- E. : Noon, six mois, mais ça ne se voit pas.
- A.L. : * Passage au tutoiement * Tu es mariée...
- E. : Non, séparée avec le père.
Une jeune femme enceinte, probablement larguée par son BF, avec une voix nunuche et une énorme faute de goût vestimentaire, me fait craindre un plan galère. Mais son corps magnifique et une grosse poussée estivale de testostérone balayent mes doutes.
Je lui propose de nous attabler à un café afin de poursuivre notre échange. J'insiste pour nous placer à l'intérieur du bar en prétextant la crainte du soleil pour mes lentilles de contact, car nous sommes dans le quartier d'un de mes "dossiers en cours". Nîmes est une petite ville, où l'on se croise sans cesse... Attablés, les commandes prises, j'attaque la date avec un outil que j'internalise ces dernières semaines, le Maniac Plan .
J'apprends au début de la date son âge (21 ans, gosh ! Ma plus jeune MILF
), où elle habite (tantôt chez ses parents, dans mon quartier d'enfance, tantôt chez sa soeur en centre-ville). Fille de famille nombreuse, conditions sociales et scolarité très moyennes, je le pressentais...Je joue à fond la carte des "commonalities". Même lieu de naissance, même goût pour le clubbing. Elodie est souriante à mes juggler's stares, et compliante. Je décide de troquer ma frame d'homme instruit et protecteur contre une frame d'hommes à femmes, ça tombe bien, c'est un belief que je dois bosser...
- A.L. : Cool, tu veux bosser en crèche après ta grossesse. C'est dingue, la vie des fois...
- E : Tu as l'air étonné ?
- A.L. : Je me disais un truc l'autre jour. Presque toutes les femmes que j'ai eu ont travaillé dans le médico-social. Une est orthophoniste, l'autre ambulancière, une autre infirmière, et ma dernière aide-soignante, et j'en passe. Et en second, des enseignantes... Et je t'aborde, crac, tu es aide-maternelle !
- E :
- A.L. : Tu sais quoi ? Dans les rencontres, il y a une forme de télépathie. Ce n'est pas pour rien qu'on s'attire. Et les relations les plus fortes, on les pressent comme ça, tu ressens immédiatement quelque chose de fort et c'est après coup que tu trouves plein de points communs.
- E : C'est marrant, mais tu ressemble beaucoup à un de mes ex avec qui j'étais resté trois ans, dans ta façon de parler et ton physique.
- A.L. : * Juggler stare, pause, je baisse mon regard vers ses mains, fines. J'en saisis une. * J'aime bien cette bague. C'est de l'ambre, non ? Et de l'argent pour l'anneau...
- E :
- A.L. : Hmmmm... Je ne le suis plus. Ca m'a pourri la vie quand j'étais jeune, alors j'ai suivi des exercices grâce à un site internet.
- E : Ah ?
- A.L. : Oui, fort de caractère et timide, finalement c'est ma volonté qui a eu le dessus. A coup d'exercices où je devais dire bonjour à 20 personnes dans la rue et en une journée ! *la référence au bootcamp. *
- E : shock: Et maintenant, tu abordes plein de filles dans la rue ?
- A.L. : Ca m'arrive, mais je préfère les boîtes pour séduire. Cela dit, les plus belles rencontres, je les ai faites de jour...
- E :
Je vous résume le cochage des étapes du Maniac Plan durant l'instant-date au café :
- Les loisirs, elle aime les animaux, hop ! Autre point commun, je place ma routine photo du moineau tombé du nid .
- Son futur : elle semble d'un naturel optimiste et épicurien. Sa famille sera toujours présente pour l'aider dans tous les aspects de sa vie. Elle sait que son enfant est une fille, et a prévu son prénom.
- Ses musique préférée : zouk, disco et tout ce qui est clubbing. Je note ce point commun, il va me servir à me DHV avec un de mes anciens jobs.
- Ses films préférés : les romances hollywoodiennes. Tout le tralala romantique doit donc pouvoir l'impacter. Je me servirai de cette info à bon escient.
Elodie a écrit : S : serpent = vicieux
A : agneau = doux
L : léopard : rapide
A : (me rappelle plus
P : perroquet : têtu
A : autruche : craintive
Je l'ai abordée vers 11h00, et il est bientôt midi. Je l'invite à manger :
- A.L. : Dis, je commence à avoir une petite faim, là... On va se manger un bout ?
- E. : Ben là je suis ric-rac, tu sais...
- A.L. : Pas grave, on va chez moi. Je fais une salade, mais il faudra passer à la supérette prendre deux ou trois trucs pour garnir...
- E. : OK, mais je te fais confiance, hein ?
Je prends un air neutre pour ne pas rentrer dans sa frame. Je prends sa main pour le trajet jusqu'au petit supermarché. Discussion "rapprochante" sur le choix des ingrédients de la salade, entre le chèvre et le Leerdamer, les lardons puis le dessert.
Sur le trajet pedibus cum jambis de vingt minutes jusqu'à mon domicile, je maintiens une conversation légère en lui désignant ici une tourterelle à collier, là un plant fertile de passiflore. Arrivés chez moi, je lui fais faire le tour du propriétaire. Ca tombe bien, j'avais effectué la veille des travaux de réfection, et mon logement dégage une impression de "propre" et de neuf. Je lui demande de préparer la sauce pendant que je fais la salade. Dans ma cuisine exigüe, affairés autour du saladier, je lui pose un baiser sur sa bouche, elle rit, ses yeux brillent.
Reprise du Maniac-Plan après la salade rapidement avalée. J'avais évoqué mes voyages de jeunesse durant le service militaire dans la Royale, je lui propose de "rechercher mon album photo" (bien évidemment, spécialement préparé pour une DHV de voyageur aventureux et expérimenté...
) Je me rapproche d'elle pour tourner les pages. - Storytelling sur mes escales à Venise, Karachi, Dubaï, Djibouti...
- Pour faire contraste, storytelling sur les interminables quarts par bordée, de 6 heures, au canon antiaérien dans la nuit glacée et étoilée en mer Adriatique.
- Avec un autre album photo, storytelling sur mes aventures en randonnée, notamment une rencontre nocturne avec un sanglier.
Je change de chaise pour me mettre à côté d'elle. Rieuse, elle me demande l'explication d'un tel déplacement. D'un air impassible : "je me cogne le genou au pilier de la table." Elle me parle de je ne sais plus quoi, je prends sa main, elle rit. Juggler stare, puis je colle sa paume à la mienne pour comparer nos tailles. Je devine qu'elle mesure 1m75, elle acquiesce, rit. Je m'approche d'elle, lui pose un autre baiser. Elle recule, tout sourire. Je continue le teasing, rapprochant et écartant mes lèvres des siennes. Elle craque, m'enlace, long kissclose. Je la serre fort, humant sa nuque et son parfum vanillé.
Petit break, le temps d'un pipi pour Elodie, et de débarrasser/ranger la table pour moi. A son retour, je parle de sa grossesse, pour mettre un poil de confort. A un moment :
- E. : La petite a la tête en bas. Ca appuie sur ma vessie, et je dois restée allongée en journée.
- A.L. : Écoute, on va s'allonger sur le lit, tu seras plus à l'aise.
- E. : Oui, mais rien de plus, hein ?
- A.L. :Allez, je te porte jusqu'au lit... * Hop, du romantisme LCS...
- E : Me fait pas tomber hein !
- A.L. :
Elle fait bien 55 kilos, ma colonne vertébrale est à la peine, mais je pose Elodie comme une fleur sur mon lit. Je m'allonge à son côté. Le lieu conditionnant la situation, on se retrouve bien vite à se carresser nos visages et nos cheveux. Nous nous complimentons respectivement nos yeux, nos mains. Je passe au murmure. Un bon moment fort agréable s'écoule ainsi. A un moment :
- E : Tu as un drôle de bouton ici.
- A.L. : ce n'est pas un bouton, c'est la trace d'un angiome.
- E. : C'est quoi ?
- A.L. : Une petite poche de sang, j'ai eu ça étant bébé. Ca se traite par les rayons, d'où la marque.
- E :
- A.L. : Attends, j'ai une trace énorme ici. *J'enlève mon pantalon (et mes chaussettes dans le même mouvement, comme recommandé par Maître Yoshi) pour lui montrer une cicatrice sur ma cuisse. *
- E : Wow ! On dirait une blessure de guerre.
- A.L. :
- E:
- A.L. : Non, à Toulon, malgré une hémorragie à la jambe.
- E : T'es pas croyable...
- A.L. : Mais non, j'ai eu ça sans gloire ni panache, au berceau à 18 mois...
- E :
Le temps passe, le kino escalation progresse, on a clairement envie l'un de l'autre. Mes mains couvrent à peine son 90 F (oui, bonnet F, une tuerie...) Après une pause fou-rire, on se prend en photo, puis j'envoie un SMS à Alf, membre de FTS et collègue de la MCT, avec qui je devais sarger en hypermarché de 18h00 à 20h00, pour prévenir de l'annulation "par suite de S3 imminent". Il me répond : "Bonjour à David Shade". LFG.
Retour au lit. Je m'efforce de lui titiller la nuque et le lobe des oreilles. Cela lui plait mais elle fait mine de refuser. Je décide de placer une ASD avant qu'elle ne le fasse :
- A.L. : Non, j'ai peur de faire du mal à ta petite si on fait l'amour...
- E : Mais non, ça ne craint rien, le foetus est placé plus haut ; et puis si ça fait du bien à la maman, ça fait du bien au bébé.
- A.L. :
On se pelote plus franchement, elle me chevauche...
Durant ces calins, elle n'a cessé de s'inquiéter de sa grande soeur qui l'héberge, et qu'elle n'a pas prévenu de son absence. Quand elle réalise le temps écoulé, Elodie se soucie vivement, veut faire un crochet pour passer de la pommade à la matrone et prendre des affaires pour la soirée. Je la dépose d'un coup de voiture en ville. Bad news elle me rappelle peu de temps après pour me dire qu'elle doit gérer une crise familiale à la maison et qu'elle ne peut pas revenir ce soir sous peine d'incident diplomatique.
Fait ch*er... Je n'ai pas complètement validé le ONS.
Alf me rappelle, j'assiste par téléphone à son game sur deux poupounes au centre commercial. On se donne rendez-vous, mais il y a deux mall Carrefour à Nîmes, et on se rend bien vite compte en se cherchant que lui est à celui de la Route d'Arles et moi celui de la Route de Montpellier... Bad organization, bad luck...
Bilan
- Journée très sympa, et je suis fort content d'avoir ramené une jeune femme dans mon lit en quatre heures, à partir d'un abordage en Direct Game et Street Pick-up. C'est une première pour moi !
- Le Maniac Plan est efficace et plaisant. Sans le suivre scrupuleusement et sans dépasser la partie "Deeper", le résultat a été correct pour mon assez faible niveau de maîtrise (je ne l'ai déroulé que cinq ou six fois en tout).
