[sport] le niveau de pratique personnelle d'un "coach"

Note : 4

le 06.02.2012 par Terrigan

1 réponses / Dernière par NewStart le 06.02.2012, 23h10

Le taf, on y passe 8h par jour minimum, et c'est loin d'être facile tous les jours. Ce forum est là pour échanger autour de tous les sujets en lien avec votre vie professionnelle.
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Je fais ce post à partir d'une discussion générale sur les gourous:histoires de gourous

La discussion a dérivé sur le niveau de pratique d'un coach et on en est arrivé à cette question diablement intéressante:
X a écrit :
Terrigan a écrit : Pour le côté exemplaire j'ai vu aussi dans le milieu des éducateurs sportifs des gens qui n'ont jamais été des champions, voire qui sont carrément mauvais en tant que pratiquants et qui sont de bons enseignants. Ils compensent par d'autres qualités et ils sont humbles. Au lieu de chercher à avoir l'air super forts ils gardent toujours un oeil sur les meilleurs, ils essayent de les comprendre et de chopper du matériel à transmettre à leurs élèves. C'est l'exemple de passionnés qui ont découvert un sport sur le tard. ça ne s'applique que difficilement avec la séduction mais je voulais préciser ça au passage, parce que l'exemplarité c'est bien mais il y a une différence entre cartonner dans une activité et l'enseigner.
H.S: Alors la question à un million c'est pourquoi ce type d'enseignant n'est pas majoritaire, quelque soit l'apprentissage ?
Au cas où ça pourrait vous intéresser, je vous livre ici mes impressions par rapport au milieu des entraîneurs sportifs, et je garde en tête la comparaison avec les coachs en séduction. (et je poste dans la section "réussite personnelle" faute de mieux)

Comme d'habitude, je ne vous dirai pas dans quel sport j'officie, afin de me garantir une liberté totale de parole

***

Je pense que la réponse ne tient pas à l'efficacité de l'enseignement mais plutôt au choix de vie. Vouloir enseigner quelque chose dans lequel on ne cartonne pas c'est quand-même pas évident. Compenser c'est possible mais il faut avoir la rage.

Certains préfèrent s'en tenir à un travail normal, d'autres décident d'être de modestes animateurs plus ou moins bénévoles, et en parallèle de leur métier principal. Dans le milieu de la séduction on peut dire qu'un séducteur moyen aura le plus souvent pour projet de s'investir dans un Lair plutôt que de se lancer dans la carrière de coach en séduction...

Tu me donnes envie de faire une étude sociologique chez les entraîneurs de mon sport pour savoir la proportions de gens qui ont été :
- sportifs de haut niveau
- bon gros compétiteurs
- Pas assez performants pour faire de la compétition (on va leur donner le sobriquet affectueux de "sacs à viande")

Tiens, je peux le faire sur ma promotion:

- sportifs de haut niveau: 15% *
- Bon gros compétiteurs: 40 - 50% **
- Sacs à viande: 35%

*critère: ont été à l'INSEP. Si on veut élargir le critère aux pôles espoirs (CREPS) on arrive à 20% et on fait baisser de 5% la catégorie gros compétiteurs

** Il y a 10% d'honnêtes combattants, entre les sacs à viande et les bons gros compétiteurs. Dans le doute je les range dans cette catégorie pour isoler les sacs à viande, et je précise ce choix arbitraire pour que ma mini-étude soit rigoureuse.

NB: Toujours par souci de rigueur puisque je fais partie du groupe étudié, je précise que je me situe dans la catégorie des bon gros compétiteurs. Je ne vais pas vous raconter ma vie mais les raisons pour lesquelles je n'ai pas réussi à accéder au haut niveau sont à présent des points forts pour enseigner (enfin j'espère... :wink: ).

On voit donc une majorité de gens qui n'ont jamais été au plus haut niveau mais qui sont tout simplement bons. Ils ont pratiqué dans une optique de performance et ça a fonctionné, mais pas suffisamment pour devenir des PUA (Poutrage Universel Artists !!!)

Je relève également comme point commun à tout le monde la passion pour l'activité et la vocation d'enseigner (pas de facteur business pour brouiller les pistes, mon sport brasse peu d'argent)

Je me permets de prédire qu'à long termes ceux qui deviendront les meilleurs enseignants sont tout simplement ceux qui augmenteront le plus leur savoir-faire d'enseignant. Désolé pour la lapalissade. L'expérience personnelle de la performance n'est qu'une composante de toutes les capacités d'un enseignant.

Comme nous sommes touts neufs en tant qu'enseignants on voit très nettement l'influence de l'expérience personnelle de la performance dans notre début de savoir-faire:

--> Le haut niveau est une cerise sur le gâteau pour ceux qui l'ont. Pour le moment les sportifs de haut niveau font autant de contresens pédagogiques que les autres, mais ils sont très pertinents dans les petits détails. A eux de ne pas s'enfermer à long terme dans leur expérience personnelle, qui ne serait alors qu'une bosse de chameau qui finira par fondre.

--> Les bons gros compétiteurs ont suffisamment d'expertise pour délivrer un enseignement de qualité. Ils sont très proches des sportifs de haut niveau et ce n'est que leur vie personnelle qui a fait la différence (choix de vie, limites physiques, club ou entraîneur plus ou moins performant, etc...)

--> Pour les sacs à viande c'est un gros manque. Cependant l'un d'entre eux est à mon avis meilleur que tout le monde grâce à son expérience personnelle en dehors de l'activité ainsi que sa curiosité sans limites. Au contraire il y en a deux qui sont complètement à la ramasse tant leur faible niveau les bloque pour enseigner. Mais ils s'accrochent et j'aime à croire que tout est possible pour eux. Peut-être qu'ils ne deviendront pas des entraîneurs de premier ordre mais je pense qu'ils peuvent devenir de bons entraîneurs.

Le parcours des gens est plein de surprises. J'ai discuté récemment avec un grand entraîneur national. Je le voyais officier à l'époque où j'étais moi-même compétiteur, ce mec est un tôlier comme on n'en fait plus. Eh bien il a découvert mon sport vers l'âge de 20 ans, il a démarré de rien et a gravi les échelons un par un. J'aurais jamais cru ça de lui.

Ah oui, aussi les gens qui n'ont jamais été des champions ne passent pas leur temps à le crier sur tous les toits. ça brouille les pistes... Quand un gamin me demande si j'ai été champion de France je lui mens parce que soit il me teste soit il veut que je le fasse rêver. Ma réponse: "non mais j'ai été troisième. C'est déjà pas mal non?" Avec un petit clin d'oeil pour créer de la connivence...

Et contrairement à la séduction, dans le milieu du sport il y a énormément de petits clubs où il fait bon vivre qui sont tenus à bouts de bras par des entraîneurs sans prétention, plus ou moins bénévoles, plus ou moins sous-diplômés. Ils n'ont jamais été des cadors, ils ne sont peut-être pas capables de sortir des champions, mais ils font du bon boulot.

Ce que je peux aussi te dire c'est qu'au sein la vielle garde des entraîneurs qui ont été membres de l'équipe de France durant les années 60-70, qui ont pignon sur rue et qui s'approchent de la retraite, on retrouve souvent les mêmes défauts, notamment un ego surdimensionné et une incapacité chronique à se remettre en cause. Étonnant non?

Puisqu'on parle des générations, l'évolution des entraîneurs dans mon sport va vers un plus grand engagement au service des élèves. Engagement en terme de temps, notamment pour accompagner et coacher les élèves en compétition le week end, engagement en termes relationnels avec de plus en plus d'éducation pour les plus jeunes et de préparation mentale pour les compétiteurs adolescents.
On s'éloigne ainsi d'une sorte d'aristocrate du sport détenteur d'un savoir admirable pour se rapprocher d'un mentor, entre le gourou et le serviteur désintéressé (difficile de se faire payer à la hauteur de ce qu'on donne).

N'ayant pour ma part jamais eu recours à un coach en séduction, le discours général plus ou moins explicite qu'on pourrait résumer à "mes cours sont hors de prix parce que j'en peux plus de la vie tellement je suis séduisant et parce que ma méthode va vous faire progresser à la vitesse de l'éclair" me laisse carrément perplexe.

Chez nous, pour ceux qui font du fric, c'est plutôt "la cotisation coûte cher parce qu'on est un gros club qui fait des résultats et que ça nécessite de gros moyens financiers". Il faut dire qu'on peut s'offrir le luxe de se prévaloir du niveau de nos élèves et de la solidité de notre association sportive, ce qui est bien mieux que se vanter de notre propre savoir-faire ou émailler nos plaquettes de promotion par des témoignages qui ne convaincront personne, dans le genre "avant j'étais un AFC, grâce à mon coach je baise 3 filles par semaine. Merci!!!"...

Y'a rien de mieux que les résultats mesurables! :mrgreen:
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 07.02.12, 13h11 par gekko
  • [+1] Instructif le 10.02.12, 14h42 par Iskandar
Pour bien aimer les femmes il faut aimer le monde.
Car les femmes ne sont qu'une infime partie du monde
Nous aussi d'ailleurs...

Je vais te donner un exemple tout con, celui de la salle de Sport ou je vais. Rien de bien grand, c'est juste la salle de sport de mon école, ouverte 4soirs par semaine, avec chaque soir un prof différent. Le public visé est composé d'étudiants qui font de la muscu principalement comme un "à côté", et surement pas des culturistes professionnels.

- Le premier prof possède un bon niveau personnel, à savoir que malgré un petit gabarit, il à des performances supérieures à tout le monde dans la salle. Il donne également de bons conseils, et est apprécié de tous. Il est par ailleurs coach dans une grande salle de Paris.

- Le second à un niveau personnel plus faible, c'est à dire que malgré ses 10kg de plus, je pousse plus que lui sur la plupart des exercices, je suis mieux développé, etc. Pourtant, il donne d'excellents conseils, aide tout le monde, prône une approche très sécurisée pour les débutants, etc. Pour moi le meilleur des 4.

- Le troisième à un très bon niveau personnel, probablement supérieur au premier, mais pourtant n'est pas un bon prof. Très moyen et approximatif dans ses conseils, il n'a aucune spontanéité à aider les élèves sans qu'ils le lui demandent. Bref, il reste correct, mais moyen.

- Le dernier est un con. Pas d'autres mots. Il à plusieurs diplômes dans divers sports, des brevets d'état, donne des cours en STAPS, etc...Pourtant il fait preuve d'un désintérêt total, et son rôle consiste à regarder les gens assis sur une machine quelconque. Ses conseils se limitent à "La faut pousser" et "La faut tirer", lancé de loin. Il ne bouge pas son cul, sauf pour partir téléphoner à sa meuf, pendant plus d'une heure. Bref quelqu'un qui à peut être un bon niveau, mais est un très mauvais prof.


Tout ça pour conclure qu'à mon avis on trouve de tout, et je ne pense pas que le niveau personnel de la personne joue pour beaucoup dans son approche de l'enseignement. Ensuite, pour du haut niveau je ne me prononcerai pas, mais pour le commun des mortels, non.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Merci ! :) le 07.02.12, 13h47 par Terrigan

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