Sexe : transaction ou performance artistique

Note : 14

le 10.12.2017 par Jalapeno

11 réponses / Dernière par Axelos le 18.12.2017, 15h03

Le forum sexualité de FTS est accessible ici : http://www.frenchtouchseduction.com/forum-sexualite-positive
Verrouillé
Je suis tombé sur la traduction d'un article de Mark Manson sur l'excellent blog "Les fesses de la crémière" :
https://lesfessesdelacremiere.wordpress ... imentales/ (l'article en VO est ici).

C'est un article qui pointe une faille de raisonnement qui est à l'origine de bien des frustrations et des incompréhensions entre hommes et femmes, notamment en matière de sexe. On accorde beaucoup de valeur au sexe, mais pas pour les mêmes raisons :
Si un homme cherche à plaire à une belle nana, il doit faire quelque chose d’Héroïque, il doit sortir du lot, devenir quelqu’un d’unique et impressionnant. Faute de quoi, jamais aucune femme ne l’appréciera. Il faut qu’il sauve le monde. Alors seulement il y aura une femme qui tombera en pâmoison devant sa bravoure et sa noblesse et qui enfin le laissera la voir nue. Toute la valeur d’un héros, c’est le tampon de validation délivré par une femme. Donc il n’a pas intérêt à foirer son coup.

Quant aux nanas, elles finissent chacune par croire que si un mec n’est pas en train d’essayer de l’impressionner, s’il ne cherche pas à se montrer sous son profil le plus Héroïque et à faire la preuve de jusqu’où il serait prêt à aller pour gagner son estime (et la voir nue), alors c’est qu’il y a quelque chose de profondément défectueux en elle.
Il y a quelques points discutables dans le reste de l'article (notamment en ce qui concerne l'égalité homme-femme et les considérations anthropologiques), mais j'aime bien cette perspective :
Alors considérer le sexe comme une monnaie d’échange n’a plus de sens. Voire, maintenant que le jeu des cartes économiques a été bien mélangé et largement égalisé, continuer à considérer le sexe comme une monnaie d’échange nuit à la confiance en soi et à la santé émotionnelle des femmes aussi bien que des hommes.

Quand on considère le sexe comme une monnaie d’échange, c’est le plus souvent dans l’intérêt des femmes et des hommes que de cacher ou déguiser leurs intentions pour donner l’impression d’une valeur marchande plus élevée et tirer le meilleur parti de l’interaction. Et comme je l’ai décrit ailleurs, ceci conduit à toutes sortes de processus néfastes qui rendent la vie amoureuse si compliquée et qui abîment la confiance en soi et les liens intimes.

Quand on considère le sexe comme un acte artistique gratuit, alors l’intérêt des femmes aussi bien que des hommes, c’est d’y aller cartes sur table, sans honte et sans jugement — comportements grâce auxquels on sait bien que nous sommes plus séduisant.e.s, le sexe est plus satisfaisant, et les ambiguïtés sur les intentions des un.e.s et des autres disparaissent.
Je constate effectivement que le sexe est pour beaucoup une forme de récompense, à donner ou à mériter. Avec d'une part des hommes qui cherchent à tout prix à impressionner des nanas (fric, voiture, muscu, statut social...) et d'autre part des femmes qui se mettent des barrières (pour ne pas passer pour des salopes).
Ça explique aussi le côté provocant ou effrayant de cette idée de l'idée du sexe "gratuit" : ce serait dévaluer ce qu'une majorité de gens avait mis sur un piédestal, ce qu'ils avaient bien souvent mis du temps, de l'argent et de l'énergie à acquérir.

Voilà, je ne sais pas s'il y a des choses à ajouter mais si cet article vous inspire, n'hésitez pas...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 10.12.17, 18h09 par Syd_
  • [+1] Intéressant le 10.12.17, 18h43 par Moumane
  • [+2] Très intéressant le 10.12.17, 20h13 par mistermint
  • [+2] Très intéressant le 10.12.17, 20h56 par Perlambre

Jalapeno, tu nous apportes une friandise avec ton sujet :)

... "considérer le sexe comme une performance artistique, comme une activité à laquelle on s’adonne juste comme ça, pour s’exprimer, pour le plaisir, pour l’intimité."

J'adhère complètement à l'idée dans le sens où ce n'est qu'une fois les règles/contraintes sociétales mises de côté (à chacun de faire sa part de boulot) que l'on peut envisager une création sexuelle à deux. De préférence avec de grands éclats de rire parce que le sexe est léger, doit l'être, nous permettant de rester connecter même adulte à cette joie éprouvée par l'enfant que nous restons face à un jeu sans enjeu particulier.

Par rapport à l'auteur de l'article, j'ai néanmoins envie d'apporter un bémol à son discours :

- parler de "performance" artistique peut en refroidir plus d'un/une. je comprend l'idée mais me demande s'il ne va pas effaroucher celles/ceux s'imaginant qu'il faut être acrobates de cirque pour réussir l'"exploit". A cela je ne peux que dire faites-vous confiance, soyez à l'aise, rendez votre partenaire à l'aise, jouer peut se faire sans triple salto arrière ;)

- il me serait agréable de rencontrer l'auteur de l'article pour qu'il m'explique les yeux dans les yeux ce qu'il entend par :
"Malgré la contraception et la médecine, le sexe sera toujours plus risqué pour les femmes. Les hommes et les femmes auront toujours des libidos différentes."
- en quoi plus risqué pour une femme ? Imagine-t-il qu'elle n'est que "pauvre" pénétrée, incapable d'être pénétrante ?
- ne peut-il imaginer une femme se trouvant en présence d'un partenaire lui annonçant qu'il a une sexualité grise, plus en recherche d'un doudou affectif qu'une partenaire à laquelle il ne peut/veut répondre sexuellement ? Pire que le désir de sa partenaire lui fait peur ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Oui le 11.12.17, 19h42 par Moumane

Salut Perle,

Merci pour ton retour.

Effectivement il s'agit ici de performance dans le sens "performance artistique" c'est à dire un "acte artistique gratuit" comme le précise l'auteur (en VO : "an activity that is done for the sake of doing it, for the sake of self-expression and pleasure and intimacy"). Dans cette acception on s'éloigne de l'idée d'exploit pour aller plutôt vers quelque chose de "beau", "ludique", "plaisant", enfin c'est comme ça que je vois les choses. Pour approfondir ce point de vue, il faudrait lire les ouvrages de Clarisse Thorn et de Thomas MacAulay Millar qui ont apparemment introduit cette idée.
Malgré la contraception et la médecine, le sexe sera toujours plus risqué pour les femmes.
Je pense qu'il s'agit de "risque" en terme de "risque de tomber enceinte" en cas d'échec de la méthode contraceptive.
Les hommes et les femmes auront toujours des libidos différentes.
Je n'étais pas trop d'accord non plus sur ce point, si on parle en terme de "taille de l'appétit sexuel". Mais peut-être que l'auteur parlait plutôt en terme de "fonctionnement" (le terme utilisé dans la version originale est "biologically different sex drives") ? Ce serait à discuter avec lui effectivement :wink:

J'ai moi aussi trouvé cet article très intéressant mais j'ai tiqué sur le passage suivant :
Quand les hommes se persuadent qu’ils ne pourront jamais mériter le sexe d’une femme, ils se mettent à inventer des combines pour que les femmes les apprécient davantage. Parfois en les manipulant. Souvent en en faisant des tonnes. Et de temps en temps, en les forçant.
Ça me gêne que le passage à l'agression sexuelle voire au viol soit présenté comme ça, en passant, dans un glissement, dans la continuité d'une attitude consistant à "inventer des combines pour que les femmes les apprécient davantage".
Il me semble intéressant de souligner que le système patriarcal, ou certains de ses résidus, fait aussi souffrir les hommes et pas seulement les femmes, mais de là à présenter les violeurs ou les agresseurs sexuels comme des victimes de ce système, bon, je ne sais pas, mais il ne faudrait peut-être pas exagérer. Ce qu'il dit peut peut-être jouer dans certains cas, et j'ai le sentiment qu'il y avait peut-être un peu de ça chez un garçon que je connaissais, mais il me semble que lorsque l'un (ou l'une...) cherche à forcer l'autre, c'est aussi une question de rapports de pouvoir, de domination, pas forcément uniquement de chercher à mériter un rapport sexuel. On a ça aussi dans la manipulation d'ailleurs.


Voilà, sinon, pour les apports de l'article et la critique du terme de performance, je rejoins ce qui a été dit plus haut.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] En effet le 11.12.17, 21h39 par Perlambre

Je vois ce que tu veux dire Moumane, l'article original faisait une plus la distinction entre ces différents degrés d'abus :
When men feel like they can never be good enough to win the vagina, they decide to come up with ways to trick women into liking them. Sometimes they do it through manipulation. Sometimes they do it through overcompensation. In extreme cases, they may do it by force.

Ton point de vue est vraiment intéressant Moumane !

J'avais zappé ce passage de l'article, n'étant pas sensible aux inventions d'un mec qui n'a pas retenu mon attention. J'ai un regard paraît-il totalement réfrigérant ;)

Je pose quelques réflexions élargissant le sujet... d'où tout harceleur et potentiel violeur n'a pas droit de cité.

- comment peut-on en tant qu'homme se dire qu'il faut "mériter" du sexe avec une femme ?
Une femme ne se mérite pas, pas plus qu'elle ne mérite un homme.
Accrocher l'attention de l'autre, donner envie de faire plus ample connaissance = la base.
Un moment autour d'un café, d'un verre = éventuellement un bon moment.
C'est léger, personne ne doit rien à personne, donc il faut aussi accepter l'idée qu'il n'y aura peut-être pas suite. En quoi est-ce grave ?

- payer des restos, des vacances, consacrer son temps, ses pensées, son énergie pour attirer l'attention... c'est une façon triste de montrer sa dépendance, en rien séduisante.
"je fais cela pour toi, aime-moi en retour"... Non cela ne marche pas ainsi ni en sexe, ni en amour. Le seul risque pour celui/celle qui agit ainsi étant de s'entourer de profiteurs. Sans pour autant qu'ils aient la "consolation" de sexe en retour.

- ne se fait manipuler que celui/celle donnant prise. Cela semble facile à dire, à écrire mais dans les faits tellement vrai. Personne n'est à l'abri, moi la première. Mais même si l'on est sous le "charme" il est un moment crucial où il faut s'extraire pour ne pas perdre plus de plumes. Se poser la question aussi, sincèrement, du "bien-être" certes éphémère, de la domination de l'autre sur nous. Une belle façon de prendre en pleine face cette part d'ombres qui peut éventuellement nous habiter et autant que faire se peut, en tirer leçon...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Merci ! :) le 12.12.17, 19h21 par Moumane

Sur le mérite, j'ai un autre point de vue.
Pas tant qu'il s'agisse d'une récompense, mais on peut très bien légitimement se dire que certaines personnes ne méritent pas par leur attitude cette forme de connexion (ou toute autre d'ailleurs) avec nous.

Pour la manipulation, l'idée est justement de faire perdre recul et libre arbitre à l'autre. Je crois que c'est bien le problème que de ne pas avoir conscience de cela.

D'une manière générale, sans aller dans les concepts que je trouve un peu "new age pour un nouvel ordre cosmique réminiscent" type "le sexe c'est de l'art" (même si c'est "assimilé" au moyen d'une définition fourre tout, sans mauvais jeu de mots), c'est clair qu'une optique transactionnelle sera toujours coûteuse aussi pour celui ou celle qui l'utilise.
Donc c'est à éviter. Mais je pense que les gens qui sont comme ça sont en réalité rares, et que la majorité le font pour le plaisir.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 12.12.17, 19h22 par Moumane

Je vois ce que tu veux dire Moumane, l'article original faisait une plus la distinction entre ces différents degrés d'abus :
Oui, je l'ai lu dans la version originale et c'est vrai que la traduction n'est pas tout à fait exacte. Effectivement, on peut le voir comme une gradation entre différents types d'abus, je ne l'avais pas vu comme ça. Toutefois on peut quand même se demander si les situations et comportements abusifs sont causés par notre système de pensée général sur les relations amoureuses comme semble le penser l'auteur, si la structure globale des relations amoureuses telle qu'il la décrit et qui selon lui est prédominante en Occident est la cause des comportements abusifs.
C'est aussi la question de savoir si ces comportements abusifs sont liés au sentiment de ne pas mériter du sexe (indépendamment de la question de savoir si ce sentiment de non-mérite est lié au système général, ouh, ça commence à devenir compliqué) : un comportement abusif est peut-être plutôt lié au sentiment que tout est dû, à l'incapacité à accepter un refus ? Mais que cela soit lié à une mauvaise estime de soi, ça me paraît assez certain, reste à savoir si comme l'affirme l'auteur cette mauvaise estime de soi est le fait d'une sorte de système (la façon d'envisager les relations amoureuses que décrit l'auteur). L'histoire personnelle, la construction de la personnalité jouent aussi.

comment peut-on en tant qu'homme se dire qu'il faut "mériter" du sexe avec une femme ?
Une femme ne se mérite pas, pas plus qu'elle ne mérite un homme.
J'ai quand même l'impression que c'est une idée présente sur le forum même si elle n'est peut-être pas formulée ainsi. Cette idée qu'il faut sans cesse s'améliorer.
Pour toi, pourquoi est-il impossible de dire qu'un homme ou une femme se mérite ? Parce que cela reviendrait en quelque sorte à l'objectiver, de même que l'on mérite un chocolat, ou une bonne note ? Ou aussi à la placer au-dessus de nous ?
Ou bien c'est aussi cette idée que rien ne nous est dû ? C'est vrai, on pourrait dire "bon, maintenant, j'ai fait tout ce qu'il fallait, je mérite ton amour et du sexe, non mais c'est vrai, quoi !" Vu comme ça, ça n'a pas trop de sens effectivement.

"je fais cela pour toi, aime-moi en retour"... Non cela ne marche pas ainsi ni en sexe, ni en amour.
Oui, c'est ça, l'amour n'est pas marchand.
ne se fait manipuler que celui/celle donnant prise
C'est vrai, mais ça peut être tout un processus de s'en rendre compte. Et ça n'est pas évident, mais c'est essentiel !

Pas tant qu'il s'agisse d'une récompense, mais on peut très bien légitimement se dire que certaines personnes ne méritent pas par leur attitude cette forme de connexion (ou toute autre d'ailleurs) avec nous.
Oui, mais du coup je ne sais pas comment articuler les deux positions !
c'est clair qu'une optique transactionnelle sera toujours coûteuse aussi pour celui ou celle qui l'utilise.
Donc c'est à éviter. Mais je pense que les gens qui sont comme ça sont en réalité rares, et que la majorité le font pour le plaisir.
Je n'en suis pas si sûre que toi !

l'amour n'est pas marchand
En fait si. Ou non. Pas complètement.
(Moumane je te cite pour rebondir mais la réponse est orientée vers le sujet plus globalement).

Un couple c’est une mini relation. On parle de cellule familiale par exemple, et c’est pas pour rien. C’est une cellule économique, idéologique, etc... influencée par le système dans lequel elle évolue.
Nous ne naissons pas sans un contexte économique, social, historique. Il est très difficile par exemple de parler de libre arbitre (qui souvent ne veut rien dire) sans s’intéresser à l’endroit d’où on vient, parce que c’est notre système cœur qui nous fait percevoir absolument tout d’une manière orientée et no choisie (jusqu’à s’en rendre compte, et encore). Il n’y a pas d’émancipation sincère sans critique assidue des mécanismes en jeu.
Ainsi les enfants qu’on élève aujourd’hui ne sont pas élevés tout à fait pareil qu’il y a 1000 ans. La force de sapiens c’est la transmission culturelle + un système social extrêmement complexe (avec par exemple une hiérarchie et des jeux de pouvoir multiples avec des groupes croisés, bien plus complexes que chez les autres homininés). En résulte une domination sur toute autre espèce alors qu’on n’est pas beaucoup plus forts physiquement.

Donc c’est presque une évidence qu’evolutivement il y a forcément une affaire de transaction quelque part, très fruste et pour ainsi dire invisible parce qu’on a le nez dedans, mais qui opère et de manière puissante (sinon : on n’en discuterait pas actuellement). L’apparente emancipation biologique est trop récente (contraception) pour modifier les comportements actuels. Et si elle opère sur des critères physiques et biologiques purs, je ne vois pas en quoi nos émotions auraient un traitement de faveur (si vous avez une étude sur ce point je suis preneur).
Quand bien même c’est pas dans la lignée de mes idéaux relationnels (qui sont tout à fait semblables à ce qui est décrit par l’article), il faut faire la part des choses entre ce qu’on veut et ce qui est fait en pratique.

Je pense que devant l’insecurite Sociale et économique grandissante, la pauvreté relationnelle qui samplifie à tel point que l’OMS a récemment ajouté « sexualité » à la liste des fondements de la santé (comprendre : on prend conscience que ça va poser problème et on commence à intégrer ça dans les modes de prise en charge des populations occidentales), tout est en place pour que l’aspect transactionnel s’amplifie et que l’echange émotif en vienne à un échange de bon procédés pour construire des bases fonctionnelles (a opposer a artistique). Je pense que les gens pouvant se payer le luxe de jouir artistiquement de leur sexualité sont une minorité et ne font pas la règle. Pour les autres, c’est du partenariat face à l’adversite Éventuellement assaisonné de la sublimation nécessaire pour rendre les choses tolérables.

Je rejoins Onmyoji sur un point, c’est coûteux de le faire sciemment (si de base ça nous dicte déjà un certain nombre d’attitudes en coulisses).

Pour ce qui est du patriarcat, ou « système patriarcal » passé de manière subtile dans le langage courant. Je fais un détour puisque le mot est lâché, et puis j’ai jamais spécialement développé ça ici.
Il serait plus juste de dire que, selon toute vraisemblance, il n’y a pas de système. Le monde s’en balance de nous et de nos aspirations, et c’est une cause de confusion que de croire l’inverse. Il n’y a pas d’assemblée se réunissant secrètement pour organiser la déchéance de populations opprimées par plaisir d’opprimer (c’est la faute à qui ? -> « au système »).
Il y a en revanche des intérêts qui se confrontent et se heurtent, quand on est pris entre les deux il faut se serrer les coudes et c’est ce qui se fait de manière très naturelle (notre force intrinsèque encore à l’oeuvre) et ne pas se cliver bien au contaire, trouver un peu de chaleur près de ceux qui en valent la peine. C’est juste la loi de la jungle. Encore et toujours, et il est plus facile de trouver un persecuteur impalpable qu’on puisse identifier de manière générique, que de comprendre les rouages qui sont bien plus alambiqués et nuancés. Disons que j’y trouve un gros problème, c’est l’impossibilité de réfléchir correctement et de débattre autrement qu’emotionnellement, et autrement qu’en tant que victime plutôt qu’acteurs.
En l’occurence, ces rouages me paraissent plus logiquement être des élans vitaux, des aspirations qui se confrontent, avec des motivation (sex drives, terme très intéressant le drive, il y a l’idee d’impérosité dedans, ce qui est à peu près le cas) pas toujours en accord.
Et sans le terme générique, on peut appréhender quelque chose de constructif (plutôt que clivant) : des impératifs biologiques (et psychologiques) qui nous influencent fortement, d’autant plus avec un libéralisme (y compris relationnel et sexuel) en roues libres. Tout ceci est exacerbé actuellement, en témoignent la vigueur des débats.
Et comprendre enfin qu’il influence tout le monde (oui il « opprime les hommes » en ce sens). Mais plutôt que d’opression, j’en parlerais plutôt d’imperatifs de vie (life drives ?).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 16.12.17, 03h26 par Jalapeno
  • [+1] Intéressant le 16.12.17, 10h14 par BirdonTheWire
  • [+3] Post responsable le 16.12.17, 15h54 par Onmyoji

mistermint a écrit :Je pense que devant l’insecurite Sociale et économique grandissante, la pauvreté relationnelle qui samplifie à tel point que l’OMS a récemment ajouté « sexualité » à la liste des fondements de la santé (comprendre : on prend conscience que ça va poser problème et on commence à intégrer ça dans les modes de prise en charge des populations occidentales)
Je n'étais pas là lors des négociations, mais je me dis que l'aspect "sexualité" a peut être aussi été reconnu en terme de santé publique, dans le sens où la sexualité a une grande importance, du moins d'un point de vue psychologique, si pas en tant que "besoin primaire" (dans le sens le plus basique "survie et reproduction"). Et que la façon dont cette priorité est gérée actuellement pose à la fois problème aux femmes et aux hommes quand elle imposée de façon rigide (cf l'idée de transaction, mais aussi l'imposition de modèles "patriarcaux", tel que tu les as développés).
mistermint a écrit :Je pense que les gens pouvant se payer le luxe de jouir artistiquement de leur sexualité sont une minorité et ne font pas la règle. Pour les autres, c’est du partenariat face à l’adversite Éventuellement assaisonné de la sublimation nécessaire pour rendre les choses tolérables.
Oui c'est clair que le sexe en tant que "pur plaisir" reste assez rare, et il faudra sans doute des années (des générations ?) pour que le concept évolue au delà de l'aspect purement social et/ou biologique. D'où l'aspect utopique de l'article... pour le moment.

du moins d'un point de vue psychologique, si pas en tant que "besoin primaire"
Absolument, l’isolement social et affectif est un facteur de morbidité (maladies psychiatriques) et de mortalité (par suicide et conduites addictives notamment). Je ne developperai pas parçe qu’on sortirait du sujet mais il y a de véritables problématiques en jeu, avec des coûts de société colossaux qui n’occupent que rarement le devant de la scène médiatique (alors qu’ils sont menacants à court terme individuellement, à moyen long terme socialement). Il y a toujours un apport, qu’il soit matériel ou immatériel, aux échanges relationnels. Sans qu’ils soient consciemment recherchés d’ailleurs.

Il faut définir ce qu'on entend par "mériter".

Mériter peut avoir le sens de :
- Avoir droit à quelque chose, accordé par quelqu'un, suite à un sacrifice. C'est l'idée d'une récompense.
- Avoir la possibilité d'avoir ou de vivre quelque chose, grâce à des efforts qu'on a fait. C'est l'idée de juste retour. C'est ici la vie qui nous accorde quelque chose, et non une personne.

L'auteur de l'article parle du mérite dans le sens de récompense. Un homme particulier n'a pas à réaliser de prouesse particulière pour mériter qu'une femme particulière lui offre du sexe. C'est ici un marchandage.

En revanche, un adolescent timide et passant ses journées à jouer à des jeux vidéos et qui souhaite coucher avec des filles (et aussi être aimé) devra fournir un effort pour prendre confiance en lui, oser aborder et s'intéresser à des loisirs plus sociaux et plus "sexy".

En ce sens, on peut dire que le sexe et l'affection se méritent.

En effet, les femmes autant que les hommes, nous passons nos vies à adapter nos comportements pour plaire.

Des pans entiers de l'économie seraient bien moins dynamiques si les humains n'avaient pas pour moteur l'envie de baiser et d'être aimés : restaurants, cours de danse, livres traitant de psychologie, sites web comme FTS, vêtements, musique, etc...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Oui le 18.12.17, 18h35 par Moumane

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