Raven : The (poor) Catcher in the Rye

Note : 100

le 09.11.2012 par Raven

683 réponses / Dernière par FK le 29.11.2021, 23h41

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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Salut à vous.

Je n’ai pratiquement pas posté de Field Reports, mais je me décide malgré tout à ouvrir un journal. Il paraît que ça motive pour se forcer à vaincre ses angoisses. Et je crois que le besoin s’en ressent.
Malheureusement, je ne pense pas posséder quoi que ce soit de particulier. Non, je ne drague pas en étant Papa, divorcé, trentenaire, pire, je n’ai que seize ans, je n’ai aucune connaissance en la matière, je n’ai pas lu The Game, je me base simplement sur … Heu…
Se poser une colle seul, c’est fait.
Bref, mis à part le désir de s’entendre dire « C’est super, je te suis ! », j’écris aussi pour les quelques ados qui passent ici et cherchent de l’aide. J’espère que mes échecs, et accessoirement, mes réussites vous aideront à progresser.
On va commencer par un pavé sur mon enfance, si vous n’avez pas envie de vous taper la rétrospective Kleenex, allez vous faire foutre. Et si ce petit juron constitue à lui seul une excuse pour me jeter à coup de pied au derrière, alors je vous répondrai que je suis atteint du syndrome de la Tourette. Oui, ce syndrome s’applique aussi à l’écrit.
J’espère que vous avez du temps devant vous, les pavés, c’est comme le sexe que disait mon papa, plus c’est long, plus c’est bon.

Préambule 1 : Origines.

J’ai été déposé sur Terre par mes parents, Sangoku et E.T, puis …
Non, sérieusement, vous vous attendiez à quoi ? Si vous ne vous attendiez qu’à un récit fade, alors vous avez eu raison de ne pas espérer plus. Petit génie jusqu’à mon entrée en sixième, je saute deux classes, j’entre au collège, je deviens un cancre, incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. Je suis un gamin rond, voir enrobé, cheveux courts, une « bonne bouille » selon mémé, bref, une petite boule qui redemande toujours à se servir.
Je suppose que vous avez deviné qu’un garçon comme ça n’a aucune chance dans le métagame actuel avec les filles ?

Suite à mes sales notes du Collège, on me force à aller voir un psychologue, celui-ci, d’après des tests pour le moins farfelus décrète que je suis un gamin surdoué, je saute encore une classe supplémentaire, merci maman.

A mes douze ans, j’entre au Lycée, je n’ai aucun ami, et je débarque dans une ville que je ne connais pas, Poitiers. Je passerais ma seconde seul. Entièrement seul. A l’époque, je fantasme secrètement sur une fille de ma classe que j’appellerais C., c’est en quelque sorte ma reine des abeilles. Pendant une année, je vais exécuter ses quatre volontés. Le pénultième jour de cours, je vais la voir, je l’interrompt lors d’une discussion avec deux de ses amies, et je commet l’une des pire erreurs qu’une gamin obèse pré pubère gavé de comédies américaines où les nounours sortent avec des mannequins puisse faire. J’avoue mes sentiments lors d’une déclaration totalement apathique, balbutiant, confus, jusqu’à ce qu’elle m’arrête. Ces mots sont encore gravés dans ma mémoire. « Ca va pas être possible, désolé. » Le troupeau de fille se déplace, je sens alors les regards moqueurs sur moi. Cette sensation constitue à elle-seul un traumatisme suffisant pour que j’aille tirer sur des chats, à mon humble avis.

Cette humiliation me transforme, je m’affirme plus, et l’année suivante, je me fais deux bons amis, avec qui je passerais une excellente année.
A mes quinze ans, je retourne dans le village dans lequel j’ai grandi, et j’y retrouve mes amis du primaire. On a tous grandi, mon corps s’est transformé, j’ai les cheveux mi-longs, je ne suis plus enrobé, j’arrive à un soixante-huit kilogrammes pour un mètre soixante-quinze. Question style vestimentaire, c’est encore l’asphyxie stylistique, à base de cuir, de tee-shirts rétro de groupes de rock, et de jeans qui tombent toujours trop bas. Un peu comme tout ado qui écoute Nirvana et qui dit que la vie c’est d’la daube en somme. Je découvre les premières fêtes et le revers de la médaille, l’alcool qui coule à flot, la marie-jeanne. Mon village étant en grande partie composée de dealers – Je tiens ça d’un flic d’ailleurs –, il n’est pas difficile de se procurer un gramme pour quelques Euros.

Je reviens l’année suivante – Donc cet été. -, sauf qu’on m’a fait découvrir le Reggae, et mon style vestimentaire s’en ressent. La veste en cuir est remplacée par un sweet à bande Rasta’, un chech, pompes Elements à bande Rasta’, et jean standard. Dans un village où la fumette est une tradition, avec un corps qui commence – Enfin ! – à être agréable, j’arrive enfin à avoir des contacts avec des filles. Durant cet été, malgré que je sois encore inapte à avoir un comportement logique et motivé par l’envie d’une relation suivie ou sexuelle, je perds ma virginité. Ma première fois se passera avec une fille que je nommerais M., la plupart des garçons du village essayent de la draguer, mais son choix se porte sur moi. Cela m’étonne, durant toute une semaine, tous me disent de foncer, et je m’obstine à prendre ceci pour une plaisanterie. Lors d’une fête très arrosée, elle vient me voir et m’embrasse tendrement, on passera la nuit ensemble. La semaine suivante sera alors magique. Elle quitte la France à la fin de la semaine, repartant dans son pays, étant la correspondante d’un ami. Je pensais alors à une relation longue distance. You’re so naïf guy. Je prends alors, telle une balle dans le crâne « Restons amis… ». If you’re hot, you must get cool.
Une semaine plus tard, dans le but de l’oublier, j’ai des relations avec une fille que je nommerais S., elle m’a volé ma veste à bandes Rasta’, dans le but de me revoir, je frappe alors chez elle avec un ami, et j’y trouve son père, alcoolique respecté du village.
Celui-ci nous accueille déjà dans un état second. Et si je veux récupérer mon vêtement, je dois, selon les dires d’un vieux fou, boire un verre avec lui. J’accepte tout naturellement.
Il se lève, et marche quelques mètres, j’ai l’impression qu’il va s’écrouler, il sort d’un meuble dans le fond du salon une bouteille bien étrange. Il la pose sur la table. Un scorpion est inerte dans le fond de la bouteille. Il me verse de cette Vodka, nommée si justement « Scorpio » dans un verre à eau, plus grand qu’un double-décimètre.
Je décline alors son invitation à m’enfiler une gorgée, et finit par partager avec lui un alcool de poire frelaté si puissant que ma gorge me brûla. Mais je parviens à récupérer ma veste. Le soir même, je Sms S. et lui explique que j’ai récupéré ma veste, je la reverrais quelques soirs plus tard à une fête, où l’alcool, l’envie de sexe, l’envie d’oublier M. me poussera à jouer avec le feu. Dans la chambre vide d’un ami, nous entamons une bataille de polochons, elle finit sur moi, on s’embrasse, on sort de la maison, trop agitée à cause d’un anniversaire, et sur le muret derrière le jardin, la petite affaire se passe. Une petite affaire à base de fellation.

Je quitte le village quelques jours plus tard, et revient dans cette ville, Poitiers.
Capri, c’est fini, Poitiers, c’est reparti.

Préambule 2 : Premières armes.

Cette année, c’est décidé, je veux absolument partager une relation avec une femme qui ne serait pas motivée par l’envie d’oublier, ou l’envie de sexe. Promis.
Devant l’entrée de la Fac, je remarque un type qui semble anxieux.
Je m’avance vers lui.
Il est assez grand, enrobé, ses cheveux courts bordent son visage rond. Les bretelles de son sac semblent si serrées qu’on aurait l’impression qu’il a de la poitrine. Je connais ça, quand j’étais jeune, j’avais justement ce problème.

Raven : Salut, tu viens aussi pour t’inscrire ?

??? : Ouais. Toi aussi tu ne sais pas par où entrer dans ce merdier ?

Raven : Je suis un peu perdu ouais.

Je lui tend la main, il la regarde quelques secondes avant de finalement la serrer.

A : A.

Raven : Raven.

On entre finalement ensemble dans le bâtiment et notre inscription se passe sans encombres malgré notre difficulté à trouver le service compétent.
On échange nos coordonnées, et on passe l’après-midi à traîner dans Poitiers.

Le jour de la rentrée, nous subissons les conférences, toutes plus soporifiques les unes que les autres, à la sortie, un homme vient à notre rencontre.

??? : Vous auriez le programme de la semaine ?

Raven : Ouais, j’dois avoir ça, moi, c’est Raven.

??? : Y.

A. : Salut ! Tiens, je l’ai ! Le voilà !

Nous faisons connaissance avec Y., un garçon grand, baraqué, un peu enrobé.

Deux semaines de cours apathiques plus tard, les Td débutent. Durant le premier Td, on nous explique que nous devons concevoir des binômes dans le but de préparer des exposés. Je suis seul. J’aperçois alors une fille, elle aussi seule. Je l’aborde.

Préambule 3 : Let’s dance.

Raven : Salut ! Aucun de nous ne semble avoir de groupe de Td, je te propose donc de faire équipe ! Moi, c’est Raven !

J. : Moi c’est J. ! Okay !


Le hasard voulu que nous n’ayons qu’une semaine pour préparer notre exposé.
Le lendemain, je lui proposais un rendez-vous devant la Bibliothèque Universitaire dans la matinée.
J’arrive devant la bibliothèque et l’y voit, voici l’échange :

Raven : Salut ! Désolé d’être en retard !

J. : Pas grave ! On s’y met alors ?

Raven : Je ne sais pas pour toi, mais moi, je n’ai rien mangé ce matin…

J. : Ah ?

Raven : Y’a un fast-food à quelques minutes d’ici, ça te dit un petit-déjeuner ?

J. : J’ai déjà mangé, mais on peut y aller !

Arrivé au fast-food, on discute, elle aime le Rock, elle est pétillante, souriante, elle rit quand j’essaye d’être drôle, j’aime son regard, et plus que tout son odeur.
Comme tous les ados en rut, j’ai toujours fais quelques impasse avec les femmes.
Bon, elle écoute Sexion d’Assaut. Mais elle a des fesses sublimes, je me boucherais les oreilles.
Elle trouve que Jurassic Park, c’est pour les gamins. Mais il paraît qu’elle pratique la fellation, tant pis, je me contenterais de Retour vers le Futur.
Mais là, rien à reprocher. Parfaite.
Puis, on bosse, après une heure de travail qui se résumait à actualiser compulsivement la page des VDM aléatoires, je lui tend un papier tiré de notre séance de TD, voici l’échange.

Je glisse la feuille de son côté de la table. Elle la regarde longuement, puis s’exclame.

J. : Pourquoi tu me montres notre feuille de TD ?

Raven : Pour que tu me dessines une licorne. Ou que tu y écrives ton numéro de téléphone, c’est au choix.

Elle y inscrit le St-Graal.

Jusqu’à la fin de la semaine, je m’empêchais de lui envoyer un Sms, puisque nous nous voyions en cours.
J’appris qu’elle habitant dans une autre région, et qu’elle passait chaque Week-End chez elle.
Durant le Week-End, j’eus soudain une envie de … Me meuler la face jusqu’à regretter ma naissance ?
Au milieu de cette soirée, poussés par des amis dont je brûlerais bientôt la baraque, j’envoyais un Sms provocateur à J., explicitant, au détour d’une pirouette, que j’avais envie d’une relation plus … physique ? Au bout de quelques Sms, elle me fait cracher le morceau. Je veux plus qu’être un ami de Fac. Elle me répond que c’est réciproque.
Ma quête toucherait-elle déjà à sa fin, quelques semaines après son début ? Il semblerait.


Le Dimanche, je reçus un Sms de sa part, elle ne tenait pas à rester seule dans son appartement, et avait envie de sortir. Avec moi. Et là, j’aimerais une petite parenthèse.
Une fille. Qui vous propose une date. Un dimanche soir. Elle ne veut pas rester seule.

Là, deux magnifiques visions du monde s’opposent.

La première, très Ghandi, consiste à dire qu’une magnifique jeune fille pétillante recherche du réconfort. Et il y a un début de pathologie One-Itisiesque ainsi qu’un bijou de l’évolution reproductive entre mes jambes qui ne demandent que ça. Tom Jones serait fier de lire ça.

La seconde est moins glamour. Elle dispose qu’il y a une fille seule dans son appartement qui n’a aucune envie de passer sa soirée en train de commettre un génocide contre la race de la boule glacée à la vanille en regardant Zone Interdite. Elle a donc l’idée d’appeler le type qui a commit un rapt sur son numéro de cellulaire, et ce boy, c’est moi. Great.

On passe la soirée à marcher, puis on mange, en passant dans la rue, un type bourré nous interpelle et nous propose d’entrer pour boire un verre, J. n’est pas rassuré, j’arrive à décliner avec fermeté son invitation. Je me demande encore comment j’ai fais, n’étant pas naturellement doué pour l’autorité. C’est pas ma faute, mais à cause d’une éducation progressiste, de l’abus prolongé d’un mélange de cannabis et de naïveté candide.

On finit par passer la soirée chez elle, à réviser. A minuit, dodo.
Non, sérieux, vous y avez cru ? Non ? Vous aviez tort, c’est ce qui s’est passé.
Elle se relève. Pourquoi ? J’en sais rien et je m’en tamponne le coquillard avec une babouche. Bref, je la vois, roulée en boule dans ses couettes. Je la surprend dans la cuisine, prend son visage hagard entre mes mains, et lui demande doucement.

Raven : J’espère que tu sais ce que je m’apprête à faire.

J. : M’embrasser ?

Raven : Ah, tu pensais à ça ?

J. : Eh bien je …

Raven : Tu avais raison alors.

Je la coupe pendant son balbutiement, et l’embrasse. Sur le moment, j’avais l’impression d’avoir assuré. Mais en fait non. Après ce baiser langoureux, je la quitte pour les bras de Morphée. A ce moment, je la supposais vierge. Mais en fait non. Rétrospectivement, j’aurais du me jeter sur elle, et l’entraîner dans les affres des plaisirs de la nuit. Ouais, dis comme ça, ça fait titre de téléfilm érotique has-been des années 90 sur NT1. Mais ouvrir un journal pour dire « J’vais te bouillave. », ça le ferait moins, non ?
Enfin bref, le lendemain, on va en cours, j’apprends plus tard par téléphone que notre relation est officielle. Un mois de Fac m’aura suffit à trouver la femme parfaite.

Préambule 4 : So, I have te run like a fugitive to save the life I live.

Je remarque qu’elle ne vient pas vers moi pour me monter son affection, chaque manifestation de tendresse provient de mon initiative. Elle semble moins joyeuse.
Trois jours plus tard, le couperet tombe par Sms. Elle pense à un homme connu en vacances qui, outre avoir trempé le biscuit en sa compagnie a un job et s’approche de la trentaine.
Malgré que j’aurais aimé continuer à échanger avec elle pour montrer mon indifférence à cette nouvelle, impossible.

Le miracle n’a pas eu lieu. Goliath a écrasé sauvagement David à coup de Massue, de calvitie naissante et d’expérience sexuelle approchant la décennie. J’aurais probablement du faire des abdos au lieu d’apprendre le klingon.

J’avais une envie puissante de me railler en montrant à quel point j’ai pu, en quelques jours tomber dans cette obsession pour cette femme. Mais finalement, j’ai presque envie de me donner une tape sur l’épaule et me dire que c’est en s’éprenant d’une passante, comme le fit Baudelaire qu’on peut être sur de son humanité.
J’avais lu l’excellent journal d’Olfff, qui avait, à un moment, presque clôturé ce dernier en concluant qu’il avait trouvé la femme de sa vie, finalement, elle l’avait laissé. Celui-ci couchait alors sur clavier à quel point il se sentait ridicule. Mais, n’est-ce pas dans ces situations, où l’on s’emporte qu’on affirme son humanité ?

Bref, je crois qu’on ne peut pas apprendre à faire du vélo sans se coller la face contre le bitume. En tout cas, je l’espère. Je n’ai aucune espèce d’envie de me flageller sans avoir la garantie qu’un jour, j’aurais tué ces démons.

Après une soirée à pleurer et à écouter Green Day, je vois les choses sous un jour nouveau. Le combat est terminé.

Le lendemain, je m’assois à côté d’elle.
Elle me posa alors une question qui restera dans mon esprit pour longtemps.

J. : Tu me détestes ?

Oui. J’aimerais te rayer de ma réalité afin de ne juste plus penser à toi. J’aurais aimé ne pas te connaître afin de ne pas sentir cette souffrance sur mes épaules. J’aurais aimé éviter cette défaite face à un adversaire indéniablement plus puissant. Mais si je me persuadais de tout ça, ça n’en serait que pire.

Raven : Je ne te déteste pas, je crois que je comprends. Les amoures de vacances sont plus intenses, mais illusoires.
Néanmoins, je crois que récemment, mon regard sur toi a changé. Au début, je te voyais comme mon égal, je recherchais ta compagnie. Et lorsque je suis entré chez toi, dans cet immeuble lugubre, sombre, sans décoration, j’ai compris que tu étais seule, et je crois que l’amour n’est qu’une façon de ressentir sans gêne de la pitié.

J. : Comment tu fais pour être toujours gentil ?

Raven : Ce n’est pas de la gentillesse, mais de la pitié. Je ne m’abaisse pas à culpabiliser une fille qui passe sa semaine seule dans un appartement sombre. Ca serait comme tirer sur l’ambulance.

Depuis, nous sommes … Nous ne sommes pas. N’ai-je pas le droit de me refuser à employer ce pronom pour qualifier ma relation avec cette femme après tout cela ? Elle et moi ne sommes plus amis, je sens une tension, à l’odeur âcre de règlement de compte, de méfiance, et de doutes en rapport à l’envie mutuelle que l’on se porte.

Cette histoire a forgé en moi l’envie de débuter une nouvelle vie.

Ce préambule est terminé.
Je vous prie de m’excuser pour sa longueur, mais quitte à témoigner des changements que je m’efforcerais d’amorcer, j’aimerais faire ça correctement.

J’espère sincèrement que vous avez pris du plaisir à lire ceci. A peu près autant que j’ai eu du plaisir à le rédiger. A ceux qui n’auraient pas trouvé l’envie de rédiger leur propre journal, faites-le, au moins pour vous.

Chapitre 1 : The beginning. And I dislike this.

Toute vie a un début et une fin, mais ce qui se passe entre ces deux échéances, c’est ce que vous en faites.
Je suppose que le sens de cette phrase est le suivant :
Tu es né et tu vas claquer, mais ta vie n’est que le fruit de tes actions. Si tu peux te lever et te battre pour ce que tu veux, tu l’auras.

Honnêtement, je ne saurais dire si c’est une vérité incontestable, ou l’un de ces adages qui ne servent qu’à nourrir les contes pour nos chères têtes blondes.
Ce qui me fait peur dans cette phrase, c’est qu’elle implique que tout ce qui se passe dans ma vie tient de ma responsabilité, et j’ai peur de devoir assumer cela.
Quel rapport avec la séduction, les femmes, le sexe ? Je ne sais pas.

Bref, après toutes ces pensées, je me décidais à sortir, il fait beau, le soleil, malgré qu’il ne soit pas à son zénith est haut dans le ciel, et je vais honorer sa venue.
Je suis désormais dehors, le regard perdu. Tant de femmes, certaines attirent mon regard, d’autres dégagent une odeur qui chatouille mes narines.
Quelle horrible sensation de se sentir dans une droguerie sans pouvoir goûter à toutes les confiseries odorantes.

Pendant deux bonnes heures, j’ai erré dans les rues de Poitiers, me répétant jusqu’à la migraine que je devais me jeter à l’eau. Rien à faire. Je passe acheter quelques douceurs sucrées et me met en route pour rentrer chez moi, les écouteurs dans les oreilles, le regard collé au sol.

Finalement, je rentre chez moi, sans avoir pu aborder une seule fille. J’aurais surement une grande facilité à trouver une excuse, mais je crois que je n’ai simplement pas osé.
Je ne vais pas passer une demi-heure à me flageller, dés demain, je pars dans le centre commercial où je traîne pendant que je sèche mes cours d’Intro’ historique au Droit, et je suis sur que je trouverais bien une occasion de me jeter à l’eau.

J’espère que ce « début » un peu maigre en abordage – Ce qui me semble encore un putain d’euphémisme. – vous aura tout de même plu, dés demain, je reviens vous raconter, je l’espère des aventures palpitantes !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Encore le 10.11.12, 03h24 par speed12567
  • [0] Bienvenue le 10.11.12, 14h38 par Aristophane
  • [+1] Encore le 10.11.12, 18h09 par paladium
  • [+1] Like ! le 12.11.12, 17h26 par TheMista
  • [+1] Like ! le 14.11.12, 20h27 par Snow
  • [+1] Intéressant le 26.11.12, 21h43 par mephistoteles
  • [0] La suite, vite ! le 18.01.13, 19h37 par Gloutard
  • [0] +1 le 23.01.13, 00h03 par Loyd
  • [0] Like ! le 04.02.13, 23h48 par Arawyn
  • [0] Encore le 29.04.13, 21h58 par Rayanoks
  • [0] Intéressant le 02.06.13, 14h09 par Hayce
  • [0] +1 le 06.02.15, 19h49 par marce
Salut à vous.

@ Aristophane & Paladium : Merci, vos notes font plaisir, vous êtes les bienvenus sur ce journal.

Je reviens poster mon second Chapitre, je préviens de suite, il n'y aura pas beaucoup d'abordages, parce qu'aborder est une fille est à chaque fois une épreuve pour moi, respect à ceux qui sont capables d'en aborder dix par jour.

Chapitre 2 : Walk Idiot, Walk !

Ce matin, je reçois un Sms de Y., il me propose de manger un Kebab avec lui. J'accepte, ça me fait plaisir de me faire des amis à la Fac.
Je le retrouve devant un établissement miteux, tenu par un moustachu à la face inquiétante.
La bouffe est insipide, dégeulasse.
On discute pendant quelques minutes de la Fac, puis Y. oriente la discussion sur le seul sujet sur lequel il pourrait débattre pendant des jours. Les filles. Et par extension, le cul.
Un truc à savoir sur ce type, c'est que quand on marche dans la rue, il ne peut s'empêcher de faire des commentaires sur les jeunes filles qui passent. Les premières fois, c'est amusant. Au bout d'une heure à entendre " Elle est pas bonne celle-la ?", ça commence à devenir lourd.

Bref, on en parle pendant une bonne heure, et, inévitablement, je lui explique qu'à terme, je veux pouvoir aborder les filles, dans la rue.
Voici l'échange :

Y. : Ouais, t'as raison de vouloir pécho dans la rue, c'est le meilleur moyen de baiser le plus possible.
Raven : Surement, mais c'est plus une relation stable que je désire ...
Il ne me laisse pas finir.
Y. : T'es jeune, tu crois qu'à ton âge, tu vas trouver la perle rare, mais après deux ou trois années, tu vas changer d'état d'esprit, tu ne voudras que baiser, et un beau jour, tu vas tomber sur celle qui te donnera envie de t'assagir, mais tant que t'es un gamin, profite, baise tant que tu peux !
Raven : Ouais, surement.
Y. : D'ailleurs, quand tu auras pris conscience de ça, et que tu parleras aux filles avec cet état d'esprit, ce côté "Je veux du sexe, rien de plus.", tu les attireras bien plus facilement.
Raven : Le côté "Je suis un mec libre, et je m'en fous de tout" tu veux dire ?
Y. : Ouais, j'arrive à baiser une meuf par semaine comme ça, je te jure.
Mythomane ou baratineur hors pair ? J'en savais foutrement rien.
Raven : J'essayerais ça demain à la Fac avec L.
Y. : En plus, on est à la Fac, tu prends une heure entre deux cours, et tu abordes dix filles, tu fais ça chaque jour, et ça devrait aller.
Raven : Dix filles par jour ?
:pokerface:
Je suis un peu lent, en une heure, j'ai déjà du mal à en aborder une en fait.
Y. : Il faut enchaîner, le seul moyen d'apprendre. Après plusieurs dizaines, tu auras les réflexes.
D'ailleurs, si quelqu'un a quelque chose à m'apprendre là-dessus, qu'il n'hésite pas à poster, je serais heureux de savoir s'il vaut mieux y aller doucement, ou essayer d'en abattre le plus grand nombre.
Raven : J'en sais rien.
Y. : Allez, fais-moi confiance, pédé !
C'est le surnom qu'il m'a donné. Je suppose que c'est affectueux. :fuuuu:

On se quitte et je passe l'après-midi à vagabonder dans Poitiers, et les villes limitrophes.
A environ 18 heures, je suis encore dehors. Je vois soudain le soleil, au loin, qui va se coucher, avec des reflets dorés au loin, à l'horizon, je décide d'emboîter le pas dans cette direction, sans trop savoir où je m'aventurais. Je suivais ainsi l'horizon, guidé par les reflets dorés du soleil.
C'était un moment presque mystique, et j'aurais du mal à vous le restituer dans ce journal. C'est ce genre de moments où on a envie de marcher, de courir, de voler vers le soleil, qui embrasse le ciel. Je n'ai jamais été très sensible à l'appel de la nature, et pourtant, je n'arrivais pas à décrocher mon regarde de ce ciel doré. La froid était vigoureux, mais je ne le ressentais pas comme une douleur, cette sensation me faisait presque ressentir l'intégralité de mon corps.
Au bout d'une heure de marche, j'étais face au crépuscule et décidait de faire demi-tour. A un carrefour, j'aperçois deux filles, elles ont mon âge, sont mignonnes à croquer, et gloussent. Je mes décide à les aborder. La première est grande, et brune, et son amie est plus petite, des cheveux châtains si clairs qu'ils pourraient presque sembler blonds.

Raven : Salut ! Je suis désolé de vous déranger, mais je cherche la Rue Louis Pasteur !
??? : Je sais pas du tout où ça se trouve, désolé.
Raven : Au fait, moi c'est Raven ! Et vous ?
??? : K.
??? : S.
Je leur sert la main à toutes les deux.
Raven : En fait, je viens de débarquer ici, donc je ne connais personne et suis un peu perdu ...
K. : Ah ? Tu viens d'arriver ? Tu es dans quel bahut ?
Raven : J'suis à la Fac de Droit en fait.
K. : Ah désolé, j'trouvais que t'avais l'air super jeune en fait.
Raven : C'est une longue histoire, et vous, dans quel bahut vous êtes ?
Elles répondent en coeur.
Raven : Vous pourriez peut-être me faire visiter un peu, puisque vous avez l'air mignonnes et sympas, non ?
S. : Ouais, pourquoi pas.
Cache ton plaisir, je m'en voudrais que tu me souries.
Raven : Je dois y aller, je suis super pressé, on peut échanger nos coordonnés ?
K. : On prend ton numéro si tu veux.

Je leur donne mon numéro, nous partîmes chacun de notre côté.
Je n'ai décelé aucun signe d'intérêt particulier, je ne suis pas doué à ce petit jeu.
J'aurais aimé repartir avec leurs numéros, et elles ne semblaient pas conquises, je crois que je suis définitivement maladroit.
L'une m'intéressait plus que l'autre, mais j'ai eu peur qu'en montrant mon intérêt pour l'une seulement, l'autre se braque, donc au final, j'espère avoir un Sms, et sinon, tant pis.

C'était vraiment une journée foutrement étrange. A l'heure où j'écris ceci, je réalise qu'il y a une dissertation que je dois rendre dans une dizaine d'heure sur la jurisprudence comme éventuelle source du droit. Je vais donc demander à J. de me passer la sienne, puisque depuis qu'elle m'a pris pour son mec rebond, elle bosse pour moi. C'est pas sain comme relation, puisque j'ai l'impression d'entretenir sa culpabilité à coup de services, mais au final, merde. Je préfère aller regarder Scrubs ou Californication, une série découverte il y a deux jours, et qui me passionne vraiment.

Si vous avez des remarques, des suggestions, une envie de troller, faites-vous plaisir, vous ne risquez pas grand-chose.

Et juste parce que j'adore ce Smiley, qui me donne toujours autant la pêche ; :awesome:

Edit : Je viens de me rendre compte que j'ai fais une bourde. Je pensais avoir posté, mais j'ai édité et effacé mon second poste. F*ck. Je vous réecris ça demain. Promis.
Salut Raven,
J'aime bien ton style d'écriture. C'est assez rare pour quelqu'un qui a 16 ans. Je pense que vu ta maturité et les quelques expériences que t'as déjà eues ça devrait bien se passer pour toi. Tu m'as l'air d'avoir le recul et le discernement suffisant pour réussir dans cette difficile expérience!

Bon courage.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Absolument le 12.11.12, 17h47 par Aristophane
Bonjour à toutes et à tous.

@ Raven: je rejoins TheMista sur ce point ==> tu fais preuve d'une maturité étonnante pour ton âge... :D

Je n'ai pas de conseils à te donner... Mais raisonnablement, à 16 ans, tu peux, sans doute, démarrer en douceur... :mrgreen:

Une idée comme ça, en passant: avoir une relation ( plus ou moins) " sérieuse", avec une demoiselle plus âgée, et très cochonne, autant que possible... En faculté, ce genre de coquines n'est pas rare... :D

Donc pas du tout une relation basée sur l'attirance physique, ou les relations sexuelles, hein... :blbl:

Ah mais je viens de réaliser que je donne des conseils déplacés à un mineur...

Alors que j'avais promis de ne pas te donner de conseils...
Le miracle n’a pas eu lieu. Goliath a écrasé sauvagement David à coup de Massue, de calvitie naissante et d’expérience sexuelle approchant la décennie. J’aurais probablement du faire des abdos au lieu d’apprendre le klingon.
Petit sacripan! Aucun respect pour les aînés!!! :P
de l’abus prolongé d’un mélange de cannabis et de naïveté candide.
Saches-le: " cannabis = caca"!

Bon, tiens-nous au courant, pour ta relation avec mademoiselle J.!
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Bienvenue, Raven !

Je sens que tu vas progresser très vite, j'ai cette intuition pour toi...
il n'y aura pas beaucoup d'abordages, parce qu'aborder est une fille est à chaque fois une épreuve pour moi, respect à ceux qui sont capables d'en aborder dix par jour.
C'est une épreuve pour tous tu sais, et toi, tu as le courage de te lancer... C'est tout ce qui compte !
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  • [0] Absolument le 12.11.12, 21h01 par Aristophane
Salut à vous.

Tous ces messages me font vraiment plaisir, merci à tous !

D'un autre côté, vous m'emmerdez quand même un peu, avec tous ces encouragements, j'ai plus le choix, je vais devoir me dépasser pour vous poster des trucs pas trop chiants à lire !

D'un autre côté, j'attendais que ça.
:challengeaccepted:

Ps : Je vous réecris ce soir la seconde partie que j'ai effacé comme un abruti.
J'ai un peu de temps entre deux Td, je reposte donc ce que j'ai effacé.
Ca s'est passé juste après le premier poste.

--

Ce matin là, je me suis réveillé avec la conviction que je devais oser, prendre des risques, et que dans l'éventualité où j'allais prendre un râteau, un vent, ou pire, ça ne serait que bénéfique.
Je me lève, je prends un bon petit-déjeuner, une bonne douche, et je me rase.

Je sors alors de chez moi, et me met en route pour le centre commercial. Une demi-heure d'une marche énergique aura suffit. J'y patiente une autre demi-heure, alternant le Loling - Ou art de dire aux gens par texto ce qu'ils veulent entendre en se servant uniquement d'onomatopées. -, Angry Birds, et écoute transcendante de Bob Marley, lorsque soudain, je vois au loin une fille de mon groupe de Td qui ne me laisse pas indifférent. Il faut évidemment entendre par "ne me laisse pas indifférent" que mon imagination a souvent endossé la casquette de scénariste de film pour adultes, et qu'elle y a souvent eu sa place.

Bref, alors que je m'élance, je vois mon doigt d'une couleur pourpre, je remarque alors que, Damned, je me suis coupé en me rasant. Tant pis. Je ne sais pas comment l'aborder, j'y réfléchis pendant les quelques secondes qu'il me reste.

Prévision 1 :

Raven : Salut, je te trouvais mignonne et je me suis dit que ...
??? : C'est pas réciproque.
Raven : Et je me suis dis que comme je ne trouvais pas mon fouet, j'allais te demander de l'aide pour me flageller. Encore merci !

J'ai déjà trouvé une façon cool d'encaisser les râteaux en tout cas.

Prévision 2 :

Raven : Salut, moi c'est Raven. Mon pull est bleu, ton sac est bleu. On baise ,
??? : Avec plaisir !

Ouais, c'est clair, ça semble "un peu" irréel.

Prévision 3 :

Raven : Salut, je te trouvais mignonne et ... heu ... Je ...
??? : Oui ?
Raven : Et je crois que je fais une crise cardiaaaaaaaaa...Argh.

Hum. A éviter celle-la.

Voici ce qui s'est finalement passé :

Raven : Salut ! J'espère ne pas troubler ta quiétude, mais je viens de m'apercevoir sur je me suis coupé en me rasant, tu aurais un mouchoir pour arrêter le saignement ?
Elle fouille alors dans son sac pendant quelques secondes avant de me donner un Kleenex.
- Je n'ai pas le droit de citer des marques ? Ah, je pense que je vais le prendre en note sur mon iPod d'Apple dés que j'aurais terminé de manger au MacDonald. -
Raven : Merci ! Au fait, moi, c'est Raven !
??? : L. C'est bizarre, j'ai l'impression de t'avoir déjà vu.
Raven : Ah ?
??? : L. Ouais, étrange.
Raven : Je suis en Fac de ..., c'est peut-être ça.
L. : Ah oui ! On est dans le même groupe de Td !

On parle pendant quelques minutes de la routine qu'est la Fac, de la séance de Bondage qu'a été les précolles, elle m'explique alors qu'elle est pressée.

L. : Je suis un peu pressée, je vais devoir te laisser, bye ! On se reverra peut-être en Td !
Raven : Au revoir !

Elle m'adresse un grand signe avant de disparaître dans la foule.

--

Voilà ce que vous avez raté, bande de galopins !
J'ai pas été génial, je crois que j'ai un peu "subi" la conversation au lieu de la mener tel que j'aurais voulu le faire. J'avais les jambes en coton, l'estomac qui se retournait, et après qu'elle soit parti, j'ai presque cru que j'allais rendre mon dernier souffle. Ce frisson était intense, j'avais l'impression de bondir dans l'inconnu, c'est effrayant, mais ça a la don de me rappeler que je vis. Et je n'aime rien de plus que la vie.
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  • [0] Constructif le 13.11.12, 15h15 par Aristophane
Salut à vous.

@ TheMista : Si seulement, tu avais raison. Jusqu'à présent, j'ai besoin de me coller la face contre le bitume pour comprendre qu'il y a un souci, mais je te remercie de tout coeur pour ton encouragement. D'ailleurs, j'ai été lorgner du côté de ton journal, j'ai pas perdu mon temps.

@ Aristophane : Une relation avec une fille un peu plus âgée, je ne demande que ça ! Merci pour tes encouragements, et ne te prive pas d'allusions salaces, j'adore ça. Et évidemment, j'ai aussi été regarder ton journal, qui m'a plu.

@ Heisenberg : Merci ! J'ai aussi l'impression que tout s'accélère d'un coup, qu'il y a un déclic, c'est vraiment énorme ! Et pour pas déroger à la règle, je me suis aussi hasarder à regarder un peu ta prose, j'ai apprécié !

Ces derniers jours, j'ai vraiment l'impression que ma vie s'accélère, je ne saurais pas dire pourquoi. Du coup, même si j'ai pas encore la force d'aller passer une heure dehors pour aborder et harceler sexuellement les filles, je sens que je progresse. Etonnant, non ?
Plus que d'aller voir des filles et de me faire lyncher, c'est mon état d'esprit qui évolue à une vitesse impressionnante, je sens que le One-Itis est mort, et que désormais, je m'amuse presque à parler à un tas de filles, et même de garçons que je vois, afin de semer les pousses qui donneront plus tard, je l'espère, une grande tripotée d'amis, et quelques histoires sérieuses ou d'un soir.

Chapitre 2 : All In.

Ce matin, je suis en cours avec Y., J., entre autres. On discute avec Y., seul à seul, et on quitte le cours au bout de deux heures. En chemin, je lui parle de mes péripéties avec J.
Il m'a regardé dans les yeux, a mis ses mains sur mes épaules et m'a dis ça.

Y. : Raven, t'es à un moment où faut que tu choisisses.
Raven : Hein ?
Y. : Tu vois, tu as déjà fais des efforts pour J., mais là, il faut que tu choisisses si tu donnes tout ce que tu as, tu vas jusqu'au bout, ou si tu abandonnes.
Raven : Pourquoi je devrais choisir ?
Y. : Tu penses que tu vas passer les trois prochaines années dans la perspective que chaque lendemain pourrait être le jour où J. va te tomber dans les bras ?

Ce mec avait beau être un hybride de Dsk et de Jean Pierre Coffe, il avait raison. Je devais choisir entre continuer à me battre sans aucun indicateur de ma progression ou abandonner et me dire que le chemin parcouru n'avait servi à rien. Enfin, pas tout-à-fait, j'avais appris, mais j'avais pas fais ça pour apprendre, j'avais fais ça pour avoir une copine/baiser/faire des bébés. A vous de choisir celui qui vous semble le plus convenable.

Bref, pendant une bonne heure, j'y ai pensé, marchant aux côtés d'Y., qui, avec sa prose urbaine que je qualifierais presque de rhapsodie, rythmait notre progression à coup de "Celle-là, j'la baiserais bien putain." ou encore de "Regarde ce p'tit cul, 'tain, j'aimerais lui exploser...".
Kennedy était accro à la baise, donc au final, on peut pardonner, non ?

Finalement, j'avais réfléchi, et choisi. J'abandonnais. J., c'était un nid à problèmes, une fille qui n'était, pas si jolie, pas si amusante, et j'avais soif d'aventures, plutôt que de m'enterrer à espérer qu'un jour, elle se fasse larguer par son libidineux et qu'elle vienne me voir. Et si c'était le cas, je suis à peu près sur que je pourrais me brosser pour être autre chose que le faire-valoir.

Plus tard, dans l'après-midi, j'avais des séances de Td, et je décidais de rompre avec mes habitudes, je laissais J. s'asseoir seule, et j'allais à l'avant de la salle, je me posais entre L., que j'avais rencontré il y a quelques jours, et deux autres filles plutôt mignonnes. Ce Td serait probablement le meilleur argument pédagogique pour faire venir les gosses en cours. On a discuté, ri, et j'ai remarqué qu'au final, sur ces trois jolies filles, deux m'attiraient, et je sentais à la façon dont elles riaient, dont elles tournaient la tête vers moi lorsqu'elle parlait à quelqu'un d'autre que c'était réciproque. Chose dont je n'avais jamais eu conscience quand j'étais collé à J.

Au milieu du Td d'Anglais, je jouais un témoin. La professeur dit alors, en me pointant du doigt ceci :

Fuc*in' English Teacher : Qui s'occupe de ce témoin ?

Je tourne alors doucement la tête vers L., fais une moue de petit garçon, et dis en ayant l'air triste.

Raven : Oui, qui va s'occuper de moi ?
Elle rit, et ajoute ceci :
L. : Je vais m'occuper de toi, et tu sais de quoi je parle ! Dit-elle avec ce sourire, vous savez duquel je parle, de celui qui pourrait résumer une heure de paluchage dans les toilettes de la Fac, par exemple, ce sourire qui nous donne à tous des ailes messieurs.

Son regard brille, le mien aussi, je suppose.

A la fin des Td, je lui demandais, simplement :

Raven : C'était sympa les Td, je me suis bien amusé. Ca te dirait un café demain avant la reprise, histoire de se motiver un peu ?
L. : Pas de soucis, j'en serais super heureuse !

Elle arrache un carré de papier d'une feuille dans son sac et m'y inscrit son numéro de téléphone. Et en plus, il comportait dix chiffres.
:awesome:
La morale de tous ces évènements, c'est que j'ai toujours pensé que Dieu m'avait collé une pancarte sur le crâne avec un gros "LOOSER" dessus, et que je n'attirais pas les filles, voilà tout.
Finalement, il faut savoir s'ouvrir aux autres, pour se rendre compte qu'on peut plaire sans le savoir, même si on est persuadé du contraire.

J'ai pas du adressé une fois la parole à J. de toute l'après-midi, c'est si bon, d'autant qu'elle n'a qu'une copine qui vient une fois à chaque Saint-Jebranlerien, du coup, elle se retrouve seule.
C'est probablement dégeulasse de ma part de la laisser croupir seule, mais, très sérieusement, je n'ai pas envie de me préoccuper de ce qu'elle ressent. Pas après avoir été le "mec rebond que tu larges en quatre jours par Sms parce que tu veux te taper un type baraqué et plus vieux, lol".

Et si elle veut se trouver des amis, qu'elle aille dire à des mecs qu'ils sont mignons dans la rue, merde.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Like ! le 14.11.12, 00h14 par TheMista
  • [+1] Like ! le 14.11.12, 10h39 par BigBenX
  • [0] +1 le 26.09.14, 04h04 par LittleBoy
  • [+1] Bien joué le 15.02.17, 11h26 par valll
Bonsoir à toutes et à tous.

@ Raven: excellent, tout cela! Tu as toute ma sympathie! :D
Salut à vous !

@ BigBenX : Merci pour ta note, ça fait plaisir !

Je me suis réveillé il y a une bonne heure. Je regarde l'heure sur mon téléphone, 5 Sms.

On a tous connu le moment stressant des Sms, où tu espères que tu auras un Sms d'une fille, et où dans 99% des cas, c'est ton opérateur qui te propose de t'entuber.

Les deux premiers sont d'un ami. Il en reste 3, je ne perds pas espoir.

Le troisième est de J., elle veut qu'on se voit parce qu'on a un taf à rendre ensemble. Elle me demande également ceci : "J'ai l'impression que tu m'évites, j'comprends pas pourquoi."
Parce que tu m'as pris pour un con. A part ça, j'ai rien contre toi.
:pokerface:

Le quatrième est d'un autre ami, qui veut absolument, puisqu'il est de passage sur Poitiers, qu'on fasse une fête de dingue. Problème, c'est juste avant mes précolles. Lui, ayant dit adieu à toute forme de scolarité, il passe ses journées à fumer de la Weed, et ses nuits à festoyer. Veinard.
:fuuuu:

Et enfin, le cinquième est de ... K !? L'une des filles que j'avais abordé maladroitement, avec sa copine, dans la rue, suite à une expérience presque mystique d'osmose avec la nature.
Bref, elle me propose d'aller visiter le centre-ville ce Week-End. Parfait tout ça !

Dans quelques heures, j'irais prendre un café avec la magnifique L. juste avant la reprise des cours, je suis un peu anxieux, mais je sens que tout va bien se passer.

C'est un peu Hs, mais dans mon tout premier message, j'avais parlé d'A., un type que j'ai rencontré durant mon inscription à la Fac, et de toute évidence, il semble qu'il soit au moins très gravement malade, au pire mort. Un mois qu'on ne le voit plus, que son appart' semble inoccupé, que son téléphone est sur répondeur. Il m'avait parlé de soucis de santé, de passage à l'hôpital, mais après un mois où personne ne l'a vu, on commence à se poser des questions. Paix à ton âme coco. J'avais envie d'écrire ça sur un ton solennel, mais en même temps, je lisais un article de Fts, et évidemment, il a fallu qu'il y ait, sur le côté un article sans illustration avec "Le type qui a rédigé ça a été bouffé par une girafe.", résultat, je suis probablement en train d'écrire la seule éloge funèbre d'un type disparu, et je suis mort de rire.
:yuno:

Je vous raconterais ça ce soir. Je sens que cette journée sera épique.
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  • [0] Encore le 14.11.12, 12h29 par Aristophane
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