La confiance en soi, un concept pathogène ?

Note : 19

le 24.12.2011 par FreeMan

21 réponses / Dernière par FreeMan le 01.01.2012, 20h23

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
kero a écrit :Freeman, à supposer que la confiance en soi ne correspond à rien, comment tu expliques que certains osent aborder et d'autres non ? (C'est évidemment déclinable dans d'autres domaines).

Parce qu'on peut déconstruire tous les concepts, encore faut-il leur remplacer quelque chose qui soit plus pertinent.

Edit: relisant ton premier message, je me suis aperçu que j'avais un peu survolé. Mea culpa.

Je suis d'accord sur le fait que c'est un concept qui ne sert pas dans la pratique, dans une démarche de progression en séduction, puisque la seule manière d'entrer dans une spirale positive, c'est d'agir, non de s'interroger sur sa propre confiance en soi, de s'auto-évaluer.

Cela dit, il peut aussi être utile au débutant de comprendre que la peur qu'il éprouve avant d'aborder n'est pas due à un déficit personnel, à un défaut de personnalité, mais juste à un déficit de confiance en soi lié à un manque d'expérience. Et donc que ça n'est que lié à un état temporaire, non à une qualité propre. De ce point de vue, paradoxalement, ça permet de sortir de la spirale de l'auto-évaluation.
Bonne question. Je ne suis pas un grand théoricien du street, mais je peux toujours parler de ce que je connais le mieux: moi.

Je crois que c'est une méconnaissance de ses propres désirs. Souvent, on se trompe de désir (qui est d'ailleurs souvent corrélé au résultat), et en street ça peut se manifester par un : j'ai envie de la baiser donc, il faut que je la baise.
Peut être que je suis pas fait comme les autres, mais quand je vois une fille qui attire l'oeil, j'ai rarement envie de la prendre en culbute comme ça. Le premier désir qui s'éveille, c'est d'abord et avant tout d'aller lui parler. Et après selon l'échange, un désir sexuel peut arriver.

Cette conscience de ce premier désir, m'est venu tout à fait par hasard (donc indépendamment de ce que je pourrais penser ou être ou faire). J'étais dans une terrasse, et un type à coté de moi était en train de réviser une matière que j'avais vu il y a des années. Je lui fais une remarque, il y répond, et petit à petit une conversation de 2 heure s'installe, alors que j'étais venu juste pour un café.
C'est là que j'ai commencé le street. J'ai un désir, celui de parler à quelqu'un pour tout un tas de raison, souvent d'ailleurs parce que la situation m'amuse, et je recrute cette personne pour faire la conversation. Au départ, (et je suis toujours pas un as) j'étais toujours timide, avec peu de conversation, mais petit à petit j'ai appris à observer, à dire ce que j'ai envie de dire.
Bref, mes capacités ne viennent qu'a posteriori, au départ, il y a juste moi et un désir d'échanger avec autrui.

Désir, que j'assouvis, et qui grandit suite à ça. C'est assez drôle d'ailleurs, au départ je ne ressentais pas le besoin de parler aux gens et aux filles, et maintenant, c'est devenu plus régulier et plus fort, c'est à dire que j'ai de plus en plus de envie de sexualiser. Et avec l'envie, le désir, vient les stratégies pour y arriver.

Bref, pour moi, c'est un problème de s'écouter soi même. Souvent ceux qui n'abordent pas, ne voient pas l'intérêt d'aborder, ils ont juste de temps en temps des poussées d'envie (quand la situation leur parle réellement). S'ils attrapent ce tout premier désir, (qui est souvent anodin, parler à quelqu'un en terrasse ou à son boulanger qui porte un T shirt de son groupe fétiche, c'est pas non plus le Pérou) ils rentrent dans un cercle vertueux, qui grandit petit à petit.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 27.12.11, 14h01 par Adoniis
kero a écrit :Freeman, à supposer que la confiance en soi ne correspond à rien, comment tu expliques que certains osent aborder et d'autres non ? (C'est évidemment déclinable dans d'autres domaines).
Simple phénomène biologique : Face à une situation de stress, l'homme a 3 comportements instinctif : Fuite, Soumission ou Confrontation.
Les tergiversations mentales ne sont que des réactions au stress, mais notre culture cartésianiste nous fait croire que ça vient d'abord de la pensée.

On peut toujours s'amuser à décortiquer le passé pour savoir pourquoi on fuit ou on renonce, tout comme on peut se lancer dans la biologie pour isoler le gêne de la fuite...
Il faut savoir choisir entre son besoin de tout analyser ou son besoin d'aller aborder.

kero a écrit :Parce qu'on peut déconstruire tous les concepts, encore faut-il leur remplacer quelque chose qui soit plus pertinent.

Edit: relisant ton premier message, je me suis aperçu que j'avais un peu survolé. Mea culpa.

Je suis d'accord sur le fait que c'est un concept qui ne sert pas dans la pratique, dans une démarche de progression en séduction, puisque la seule manière d'entrer dans une spirale positive, c'est d'agir, non de s'interroger sur sa propre confiance en soi, de s'auto-évaluer.
Exactement, l'objectif est de trouver des solutions et non pas de théoriser comment fonctionne un blocage. Concernant les solutions, elles appartiennent à 2 groupes :

1) Apprendre de nouveaux comportements pour gérer la situation
C'est la première utilité des techniques ou du canned stuff. Mais il est aussi possible d'apprendre en observant les autres.
Dans tous les cas, seule la pratique et l'expérimentation peut nous faire acquérir et ancrer des nouveaux comportements.

2) Maitriser son flot de pensées
C'est la deuxième utilité des techniques, car elles permettent de se focaliser sur de la théorie plutôt que sur son brouhaha mental.
Comme disait Blusher dans une de ses interviews, la solution consiste à virer les "interférences", souvent en se focalisant sur une idée.
Lorenzacio donnait l'exemple de la motivation, où il faut apprendre à "s'écouter" pour isoler sa motivation pour se focaliser dessus.

kero a écrit :Cela dit, il peut aussi être utile au débutant de comprendre que la peur qu'il éprouve avant d'aborder n'est pas due à un déficit personnel, à un défaut de personnalité, mais juste à un déficit de confiance en soi lié à un manque d'expérience. Et donc que ça n'est que lié à un état temporaire, non à une qualité propre. De ce point de vue, paradoxalement, ça permet de sortir de la spirale de l'auto-évaluation.
Si tu te relis, tu verras que tu peux reformuler ton explication en enlevant "un déficit de confiance en soi lié à". "La confiance en soi" est une expression intermédiaire qui centralise et amplifie la négativité et les phénomènes de blocage. Le débutant arrive déjà avec cette expression qui fonctionne comme un ancrage de sa négativité (un peu comme ce qu'expliquait Lorenzacio).

La notion de "confiance en soi" peut aussi être le prétexte d'une déresponsabilisation : "ce n'est pas ma faute car je manque de confiance." ou "Je ne vais pas agir car je dois d'abord travailler ma confiance en moi".

Mettre en avant l'importance de la "confiance en soi" et théoriser dessus me semble complètement inutile.
On sous-estime trop la capacité de l'homme à résoudre naturellement ses problèmes intérieur.
Comme pour les maladies, la plupart du temps il suffit de traiter les symptômes pour que le corps guérisse de lui-même.
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