Bonne question. Je ne suis pas un grand théoricien du street, mais je peux toujours parler de ce que je connais le mieux: moi.kero a écrit :Freeman, à supposer que la confiance en soi ne correspond à rien, comment tu expliques que certains osent aborder et d'autres non ? (C'est évidemment déclinable dans d'autres domaines).
Parce qu'on peut déconstruire tous les concepts, encore faut-il leur remplacer quelque chose qui soit plus pertinent.
Edit: relisant ton premier message, je me suis aperçu que j'avais un peu survolé. Mea culpa.
Je suis d'accord sur le fait que c'est un concept qui ne sert pas dans la pratique, dans une démarche de progression en séduction, puisque la seule manière d'entrer dans une spirale positive, c'est d'agir, non de s'interroger sur sa propre confiance en soi, de s'auto-évaluer.
Cela dit, il peut aussi être utile au débutant de comprendre que la peur qu'il éprouve avant d'aborder n'est pas due à un déficit personnel, à un défaut de personnalité, mais juste à un déficit de confiance en soi lié à un manque d'expérience. Et donc que ça n'est que lié à un état temporaire, non à une qualité propre. De ce point de vue, paradoxalement, ça permet de sortir de la spirale de l'auto-évaluation.
Je crois que c'est une méconnaissance de ses propres désirs. Souvent, on se trompe de désir (qui est d'ailleurs souvent corrélé au résultat), et en street ça peut se manifester par un : j'ai envie de la baiser donc, il faut que je la baise.
Peut être que je suis pas fait comme les autres, mais quand je vois une fille qui attire l'oeil, j'ai rarement envie de la prendre en culbute comme ça. Le premier désir qui s'éveille, c'est d'abord et avant tout d'aller lui parler. Et après selon l'échange, un désir sexuel peut arriver.
Cette conscience de ce premier désir, m'est venu tout à fait par hasard (donc indépendamment de ce que je pourrais penser ou être ou faire). J'étais dans une terrasse, et un type à coté de moi était en train de réviser une matière que j'avais vu il y a des années. Je lui fais une remarque, il y répond, et petit à petit une conversation de 2 heure s'installe, alors que j'étais venu juste pour un café.
C'est là que j'ai commencé le street. J'ai un désir, celui de parler à quelqu'un pour tout un tas de raison, souvent d'ailleurs parce que la situation m'amuse, et je recrute cette personne pour faire la conversation. Au départ, (et je suis toujours pas un as) j'étais toujours timide, avec peu de conversation, mais petit à petit j'ai appris à observer, à dire ce que j'ai envie de dire.
Bref, mes capacités ne viennent qu'a posteriori, au départ, il y a juste moi et un désir d'échanger avec autrui.
Désir, que j'assouvis, et qui grandit suite à ça. C'est assez drôle d'ailleurs, au départ je ne ressentais pas le besoin de parler aux gens et aux filles, et maintenant, c'est devenu plus régulier et plus fort, c'est à dire que j'ai de plus en plus de envie de sexualiser. Et avec l'envie, le désir, vient les stratégies pour y arriver.
Bref, pour moi, c'est un problème de s'écouter soi même. Souvent ceux qui n'abordent pas, ne voient pas l'intérêt d'aborder, ils ont juste de temps en temps des poussées d'envie (quand la situation leur parle réellement). S'ils attrapent ce tout premier désir, (qui est souvent anodin, parler à quelqu'un en terrasse ou à son boulanger qui porte un T shirt de son groupe fétiche, c'est pas non plus le Pérou) ils rentrent dans un cercle vertueux, qui grandit petit à petit.