L'attraction de la soirée n'était autre que le dessert, un bon fondant au chocolat dans lequel on avait disséminé quelques graines de weed. Chacun attendait sa part tel un famélique, et l'ami qui s'était chargé de faire la découpe se prenait à moitié pour un demi dieu (un quart de dieu donc) et faisait durer le supplice en pro de par ses recommandations, le bougre. C'était lui qui avait proposé le gâteau, alors il y avait un côté ironique et contradictoire dans tout ça, un peu comme si votre paternel vous explique que c'est impensable de fumer à 22 ans alors que vous deux saviez qu'il a commencé au lycée. M'enfin, on est jamais trop prévenant.
Je vais être bref : c'était mon premier space cake, et je dois vous dire que c'est assez spécial. Une sorte de défonce passive, qui ne fait que s'accentuer une fois la digestion entamée. Vers 2h du matin, j'alternais les phases "légumes" et hyperactif ou ce que je pouvais débiter était totalement dénué de sens. La fin était proche pour moi, et mis à part cette expérience nouvelle, rien à déclarer de la soirée, et encore moins qui ne vaille un FR. Seulement voilà, le destin en avait décidé autrement.
Il était l'heure de rentrer, et voyant ma condition fragile, mon pote s'était proposé. Quelques minutes plus tard, il me déposait au volant de ma voiture, et c'est à ce moment que je vis cette brune qui allait changer le cours de ma soirée.
D'ordinaire, passé une certaine heure, j'évite d'aborder dans la rue une fille seule. Pas par timidité, mais plutôt pour ne pas effrayer. C'est sûrement une pensée limitante, mais je pense qu'il y a d'autres moments plus propices pour s'introduire dans la vie d'autrui. Mais ce soir la, ma conscience était un peu au sous sol.
Du coup, je marche à sa rencontre, elle rentre dans un immeuble, coup de bol, j'habite ici aussi. Et donc je lui emboîte le pas, elle s'avance vers la deuxième porte, je la suis. Et là je me rends compte que si elle m'a vu, je vais lui donner l'impression de la suivre, alors qu'en fait je ne fais que rentrer chez moi, même si au fond j'avais envie de lui parler.
Forcément, je le lui dis.
M : Tu dois probablement penser que je te suis, mais j'habite ici tu sais
E : (elle rigole) non t'inquiète, je ne suis pas parano
M : et ben tu devrais, au fond je voulais te parler, alors je t'ai un peu suivi malgré moi.
E : haha l'excuse !
M : vraiment ! Alors tu rentres de soirée ? C'était comment ?
Petit fluff sur sa soirée, la mienne, les vieux voisins qui râlent pour tout et n'importe quoi, son Appart, le mien...
Sauf qu'à ce moment il etait 02h30 du matin, et j'étais de nouveau dans une phase ascendante, et j'étais trop chaud pour aller en boîte. La soirée ne pouvait pas se terminer la, pire, elle ne faisait juste que commencer.
M : Viens on va en boîte !
E : haha, non je suis trop fatigué faut que je me fasse à bouffer et que je dorme la !
M : Allez fais pas ta maman on va pas se coucher à cette heure ci....
E : Mais t'as quel âge en fait ?
M : 21 ans et toi ?
E : Eh mais t'es un petit jeunot ! (Ouch)
E : j'en ai 29
M : Noon ?
Pour que vous puissiez mieux comprendre, ça fait un quart d'heure qu'on parle, mais elle se tient à 4 mètres de moi et 2 mètres au dessus. Elle s'approche, et la je vois que bon, certes elle fait pas vieille du tout mais je me suis un peu emporté en lui donnant la vingtaine entamée. Sa coupe fait jeune, assez courte, et son style aussi. Mine de rien, elle est vraiment jolie, et c'est à ce moment là que je me suis dit "Hmmm...ça me tente bien !"
La lumière de l'étage n'arrêtait pas de s'allumer, puis s'éteindre, et ça commençait sérieusement à me gaver. C'était 100 fois plus pratique de discuter chez moi, et puis comme le déroulement de ma soirée était déjà improbable, je me suis dit qu'on était pas à ça d'anomalies près.
M : Bah viens rentre, ça sera plus tranquille avec cette lumière
E : Elle hésite
M : (sourire) c'est comme tu veux.
E : Bon, c'est juste pour voir comment c'est à l'intérieur hein !
M (à moi même) : C'EST ÇA OUAIS.
Du coup elle rentre, elle reste un peu dans l'entrée, elle visite (c'est à dire elle reste dans l'entrée, en faisant un tour sur elle même) et puis on continue de parler. De tout et de rien, si bien que la conversation s'éternise, elle dit qu'elle soit rentrer chez elle se faire à bouffer, entre temps elle reste dans l'entrée, donc je lui dis que bon, elle peut s'installer sur le canap, je sais pas cuisiner mais quand j'y mets de l'amour ça peut devenir comestible. Après une brève hésitation, devinez quoi...et bah elle accepte. Je commence à me dire que d'hésitation en hésitation ça peut se finir dans mon lit, et je sens de son côté qu'elle me voit venir. Tant mieux, ça évitera les malentendus.
On se pose, on mange, on rigole et puis je sais pas un moment elle m'a sorti un truc et j'ai eu envie de la prendre par l'épaule, alors je l'ai fait et elle m'a sorti un saleeee test, du genre "et le bras sur l'épaule ça veut dire quoi ??" J'ai souri en répondant que nous les jeunes on était super tactiles, que ça faisait partie des moyens de communication modernes.
(Par la suite, j'ai arrêté avec ces blagues intergénérationnelles, je me suis dit que si je voulais que ça se termine au lit fallait surtout pas lui donner l'impression qu'elle baise son fils.)
Ça commençait presque à faire une heure qu'on parlait, on se taquinait bien, j'avais mes jambes posées sur ses cuisses, elle cherchait le contact de temps à autres, bref, je savais que je lui plaisais et que si elle s'était retrouvée à 3 heures du mat ici c'était pas pour rien. Mais bon, on le sait tous, avoir moyen c'est beau, conclure c'est mieux.
Soudainement, EC prolongé. Je ne fais rien. Bon faut que j'aille me coucher, qu'elle me dit. Et merde.
Je la raccompagne au pas de la porte, on a encore continué à parler pendant 5 min, puis je la prends par la taille et la...
M : C'était un peu la soirée de l'improbable (avec le regard bien sous entendu)
E : (elle sourit) Tu m'enerves, tu le sais ça ?
M : Ça sera notre petit secret :p
E : Loyd, t'es mignon mais...
M : Mais ?
E : Mais rien...tu m'enerves !
De toute évidence, Y'avait une part d'elle qui avait envie de rester, une autre qui culpabilisait, et elle savait que je le savais. Je pense qu'à ce moment tout ce que j'avais à faire c'est prendre les commandes avant qu'elle ne se laisse guider par ses remords. Elle avait légèrement entre ouvert la porte, que j'ai doucement refermée du bout du pied.
E : t'es mignon mais j'ai 29 ans...
M : Qui a dit que l'âge était un problème ?
E : Tu vas dire à tout le monde que tu t'es tapé une meuf de 29 ans...
M : Non du tout (mieux que ça je vais en faire un FR)
E : (elle me regarde)
M : Bon, en fait si, mais ils te connaîtront pas.
E : Pourquoi tu veux que je reste ?
M : Parce que je sais t'as envie de rester.
Je l'embrasse, elle se laisse faire. Je lui enlève son manteau, elle se laisse faire. Je l'emmène dans la chambre, elle se laisse faire. Coït dans les règles.
Le moment le plus LFG, c'était deux heures après, dans le lit, l'un contre l'autre :
E : Tu m'as quand même bien eu, salaud !
Tapage de barres assuré.
Pour la petite histoire, j'ai recouché deux jours après avec elle.
Pour la seconde petite histoire, elle a préféré mettre un terme à cette petite histoire. Dommage, c'était fun !