Abou Tall,
Ton récit fait écho à un
sujet que j’avais posté il y’a presque 10 ans... alors forcément je me sens investis d’une obligation de répondre à ton questionnement et de contribuer à ta réflexion. D'ailleurs je salue les interventions d'Apheleia et Tana. C'était pertinent.
Lorsque l’on cherche le bonheur ou la satisfaction du besoin impérieux de se sentir mieux dans sa vie, on cherche à déterminer un objectif qui soit porteur de sens. On se dit que
« si on obtient ceci, alors on sera heureux ».
Dans ton cas de figure, tu t’es dit que si tu avais un cercle social plus important, alors tu serais heureux….tu aurais plus de
valeur.
Tu mets en œuvre une stratégie, tu expérimentes autour de toi, tu te calibres à ton public, tu développes des compétences, tu crées ton cercle social et tu sens au fond de toi qu’en dépit de la réussite objective de ton objectif tu n’es pas heureux…il te manque quelque chose…
d'indéfinissable et pourtant
essentiel…
Il est facile de se créer un réseau de connaissances et de potes avec qui sortir et partager des soirées funs. On fait bonne figure, on parle de choses basiques, on fait mine de s’intéresser à autrui et on se créer un personnage social qui évolue dans un contexte de relations superficielles. C’est super rapide, on créer des interactions, on se voit (enfin) sous un jour favorable…Sauf que cette superficialité ce n’est pas c’que tu recherches. Ce n’est pas ce quelque chose qui est porteur de grande valeur pour toi.
Je comprends parfaitement le désir que tu as d’appartenir à un groupe. Cette sensation d’avoir ta place au sein d’une structure qui
partage les mêmes codes et finalités que toi. C’est à la fois rassurant, valorisant et ça donne cette sensation importante d’être soutenu, de ne pas être seul.
Mais être un homme, c’est s’assumer. C’est à dire être en mesure de ne pas attendre d’autrui qu’il nous valide dans notre être et dans nos actions. Cela ne signifie pas qu’il faut être un autiste coupé du monde, mais simplement prendre les remarques de ton entourage pour ce qu’elles sont….des signaux et
pas des étalons-mesures de ta valeur.
Au regard de tes interventions, je pense que ta question est plutôt :
« Comment intégrer à mon mode de vie un réseau d’amitiés avec qui partager authentiquement ce que je vis ? »
A mon sens, il n’y’a pas 36.000 possibilités.
Ai l’audace d’exprimer pleinement ce que tu es, c’est-à-dire un
individu particulier avec des désirs singuliers.
Ose montrer authentiquement la nature profonde de
ce que tu es et ne te cache pas derrière un masque ou des postures. Si tu veux avoir cette sensation intérieure d’être pleinement reconnu dans la vérité de ton être, tu
ne peux pas faire l’économie de te dévoiler tel que tu es. Comment pourrait-on aimer le vrai Abou Tall si celui-ci se cache ou ne se (dé)livre pas ? Tu peux continuer à utiliser un mode opératoire qui fonctionne comme celui des
« mecs les plus connus de ton bahut », mais tu n’auras pas ce sentiment de congruence que tu recherches.
Evidemment à 16 ans la plupart des gens préfèrent la sécurité en se conformant à des modèles et autres cadres repères visibles et reconnus (les geeks, les métaleux, les skateeurs…). Mais rien n’empêche de tisser des liens avec autrui en étant dans la justesse avec soi. Et au regard de la réactivité dont tu as su faire preuve dans tes écrits, je pense que tu as le bagage nécessaire pour pouvoir le faire habilement très rapidement.
Persévère dans la construction de ta singularité. C’est ça qui te rendra vraiment attractif auprès des personnes qui compteront pour toi.
Cordialement bisou !