Narcisse et Goldmund
Il s’agit d’un roman philosophique écrit par Hermann Hesse.
Il raconte principalement l’histoire de Goldmund, jeune garçon entrant dans un monastère au Moyen-Âge avec le souhait de devenir moine et érudit. Il devient ami avec Narcisse, un moine un peu plus âgé très porté sur les sciences. Narcisse révèle à l’enfant que son désir de devenir moine lui vient de son père, mais qu’il possède une nature qui n’est pas faite pour devenir moine.
Commence alors pour Goldmund une vie vagabonde, alors qu’il abandonne le monastère pour suivre son instinct. Goldmund est jeune, beau et doué. Il évolue de village en village, vit au jour le jour et séduit de nombreuses femmes, puis finit par s’établir dans une ville dans laquelle il devient sculpteur renommé. Cependant la vie sédentaire n’est pas faite pour lui, il retourne vagabonder plusieurs fois. Se retrouvant piégé (après avoir vu une de ses amantes de la noblesse), il échappe de justesse à la mort en étant sauvé par son ami Narcisse. Il finit par revenir au monastère de sa jeunesse pour y réaliser quelques œuvres. Finalement, il meurt relativement jeune après avoir été éconduit par sa dernière amante qu’il a cherché à revoir.
Ce roman présente différentes conceptions qui ont résonné en moi :
- l’opposition entre science et art et la nécessité de trouver sa voie
- les fausses croyances sur ce que l’on souhaite faire et devenir, qui sont en fait basées sur les désirs parentaux
- l’opposition entre liberté/vagabondage et sédentarité : Goldmund vit libre et pauvre, vagabondant de village en village mais est globalement heureux (bien que sa vie soit dangereuse et pas spécialement facile). Par opposition, nombre de personnages du livre sont emprisonnés dans leur rôle (le maître sculpteur ne prend plus de plaisir à son art, il ne fait que des commandes rentables pour améliorer son statut et ses revenus pour améliorer la condition de sa fille et lui permettre un meilleur mariage). Les sédentaires ont une certaine sécurité, un statut, mais sont aliénés par leur quête du plus riche, plus sûr. Cet aspect résonne particulièrement avec ma vie, moi qui aimerait d’un coté me poser quelque part, et qui pourtant n’y arrive pas et continue de changer de région et de pays.
- l’attrait du chemin, de la nature, de la marche sans but, de la contemplation
- la fragilité, la dureté de la vie et les différentes horreurs commises par l’individu et la société
- la séduction : Goldmund le vagabond, avec sa belle gueule, n’a aucune difficulté à séduire. Les femmes s’offrent littéralement à lui, sans forcément s’accrocher d’ailleurs (Sa première amante passe la nuit avec les lui et ensuite l’envoie balader pour retourner avec son mari qui la bat). Cette facilité de séduction semble s’estomper avec l’âge. Cependant l’auteur fait remarquer que cela est plus compliqué pour la plupart des hommes, et que ses compagnons de route ne reçoivent jamais les attentions d’une femme.
Citation :
« Pourquoi cet être sentimental, cet homme aux sens affinés et riches qui pouvait éprouver si intensément le charme d’une fleur, d’un lever de soleil, d’un cheval, d’un vol d’oiseau, d’une musique, et les aimer, pourquoi s’acharnait il à vouloir être un intellectuel et un ascète ? »