Désolé pour ma réponse tardive. J'y ai réfléchi en tentant d'approcher le problème différemment.
Citadin a écrit : ↑23.02.22
Ok, la réflexion concerne surtout le travail, si je comprends bien.
Oui. Même si de manière générale, les coups durs liés aux inconséquences des gens me font réagir bien plus que les désordres liés aux hasards.
Je ne connais pas les pratiques dans ton domaine, mais je suppose que les humains sont à peu près les mêmes partout. Pardon si je vais dire des choses que tu sais déjà.
Oui de ce côté là j'ai toujours eu l'impression que le monde de l'entreprise c'était une caricature de série américaine de lycéens
Je pense que tu as raison de ne pas trop vouloir impliquer la hiérarchie dans des différents avec les collègues. Ça pourrait te retomber dessus, dès 2 côtés.
Personne n'aime les cafteurs et en plus dans la hiérarchie ça peut passer pour de l'incompétence à manager (alors qu'ironiquement c'est mon poste et mon boss qui me mettent dans cette position là, je suis exécutant/ homme à tout faire de haut niveau, mais j'ai presque aucun pouvoir décisionnel quand je ne prends pas des initiatives qui ne peuvent pas être remises en cause par mon boss ou pour ce qui est de sélectionner les informations que je lui donne par exemple. Mais presque rien en termes de décisions qui peuvent affecter le business parce que c'est pas mon scope, moi je suis plus technique et on s'adapte aux demandes, même si je sais le vecteur de ses desiderata).
Puis honnêtement ça me fait chier, j'aimerais pouvoir régler ça en adulte
Le mode passif-agressif, « l’auto-déresponsabilisation » voire la mauvaise foi ou le mensonge par omission sont très courants dans le monde du travail, c’est presque la norme. Comme tu l’as dit, la seule chose sur laquelle on peut agir est notre perception/gestion du phénomène.
Oui j'ai fait mon deuil de trouver une entreprise où les gens sont tous sains dans leur manière de travailler et leur communication.
Il me semble qu’une des causes du stress est une mauvaise anticipation/interprétation du comportement des autres. Ça affole le cerveau car on se sent instinctivement en danger quand on se rend compte qu’on perçoit mal notre environnement. C’est une réaction humaine tout à fait normale. C’est l’intensité de l’émotion par rapports aux enjeux réels, du moins perçus par les interlocuteurs, qui peut interroger si elle semble démesurée.
En l'occurrence j'anticipe bien. Mais je subis. Quand je fais le tampon pendant trois mois avec les partenaires, que les deadlines glissent etc, c'est moi qu'on emmerde. Même en référer à mon boss n'y fait rien, ni impliquer le boss des autres, parce qu'on est saturés et ces gens sont à des postes clés, et que participer à nos projets les fait chier parce que les partenaires sont labiles (ce n'est pas faute de préparation/ définition des besoins mais dans ce milieu les besoins réglementaires et autres évoluent toujours, encore plus quand tu fais des recherches), donc en gros je suis entre l'enclume de l'inertie et le marteau de l'agressivité/ la colère de ces collègues et des partenaires. Et j'en ai marre de manger des flammes au petit dej, de bosser jusqu'à pas d'heures pour mettre en place des solutions alternatives (quand encore je peux) parce que ces connards ont décidé qu'avec moi ils en foutraient pas une (alors que j'ai toujours cherché à leur éviter le maximum de trucs chiants comme des réunions pour leur éviter de perdre du temps, que j'ai toujours été sympa etc. ) ou que ça les intéresse pas (j'ai eu un mec qui m'a dit "non mais ton projet c'est pas un vrai projet de notre domaine, j'ai mieux à faire"; ie ça rapporte rien c'est pas ma branche ça m'intéresse pas. C'est pas comme si la boîte récupérait pas de la tune au passage hein...), de manger des reproches pour des choses qui sont pas de mon fait (j'ai eu une partenaire chef de projets qui m'appelait tous les matins à 8h avec les mêmes questions pendant deux semaines. Tous les matins à parler de la même chose pendant une heure. Au départ tu enfumes, ensuite tu t'excuses. Et je déteste m'excuser quand je n'ai pas commis de faute. ), ou de bosser comme un taré pour boucler des deadlines où tout le monde fait comme il veut au final et où c'est niqué de toute manière (et où je devrais encore sauver le monde pour espérer que ça se fasse au final).
Après tout, tu n’es pas responsable à toi seul des performances de la boîte (sauf erreur de ma part), c’est donc à la hiérarchie de gérer les mauvais comportements de tes collègues, pas à toi.
Pour les partenaires ça ne compte pas, pour la hiérarchie au niveau de la mienne mon boss intervient quand il peut mais il ne peut pas trop court-circuiter les autres chefs et en général quand ça n'est pas de la facturation directe on passe au second plan vu qu'on a un problème d'effectif aussi.
L’enjeu serait que ça ne te retombe pas dessus. Par exemple, un simple mail de demande au collègue avec copie au supérieur, ça te couvre. Tu as fait le taf, si le projet est bloqué parce que ça ne suit pas derrière, tu n’y peux rien.
Rien que par conscience professionnelle ça me coûte. Je me dis qu'on est payés pour des trucs importants et que dans certains cas on arrive a de la merde parce que des trous du cul ont décidé que ça les saoule.
Et au niveau des partenaires c'est pareil. Mon boss me fait confiance mais d'un autre côté ça risque d'affecter mon image. Si c'est systématique alors que c'est du fait de mon organisation, ça peut être vu comme lié à moi. Alors oui j'essaie de me couvrir. Mais si au final mon service est fermé parce qu'on ne fait plus de chiffre puisqu'il est impossible de facturer des trucs inachevés, je l'aurai aussi dans le cul.
Et si moi aussi je me mets à m'en foutre tout part en couilles ou a encore plus de retard. Les périodes où je ne traque pas les choses qui sont indépendantes de moi mais sur lesquelles je garde d'habitude un oeil/joue un rôle de suppléant / couteau suisse utilisé pour de la chirurgie, parce que je suis surchargé, ça glisse encore plus. Et là ça m'est reproché. Le officielle étant que là j'ai même plus le temps de faire comme si... donc j'ai des reproches directs parce que je cherche même plus à courir après les gens.
C'est un peu pour ça que je stresse et suis négatif; démesurément, ensuite.