Trouver la bonne distance en couple

[mctyson]

Bonjour à tous !

Je reviens vers vous pour tenter de susciter l’échange sur un domaine particulier tiré de mon expérience.

J’ai toujours été du genre introverti/discret. J’ai toujours réussi à nouer des amitiés solides au cours de ma vie mais je m’accommode assez bien d’être souvent seul.

Récemment célibataire je m’interroge sur les multiples raisons qui font que ça a explosé au bout de 6 ans. En voici une :

Elle était du genre fusionnel et malgré ce qui nous unissait j’avais souvent l’impression de me perdre, de disparaître dans une trop grande proximité.

Un jour, au début de la relation, où nous avions passé 3/4 jours ensemble dans un petit appartement j’ai commencé à faire qqchose qui se rapproche de la crise de panique (désorienté, transpiration, à avoir comme du mal à respirer, je suis devenu très pâle, j’avais du mal à formuler des idées). Je suis rentré précipitamment chez moi, et pour me retrouver seul et me reposer.

Pendant la relation, il m’est arrivé de sentir que sa présence me dérangeait. Ça n’était pas personnel car à cette époque nous étions heureux : n’importe quelle autre m’aurait fait cet effet : je devais me retrouver seul, juste pour moi.

Les rares fois où j’ai tenté d’en parler se sont soldées par des disputes, et finalement je me suis habitué à ne plus être seul très souvent.

Cette relation est ajd terminée et j’habite seul à l’étranger avec un ami et qq collègues comme seuls contact sur place.

Certains jours je me sens (un peu trop) seul mais le constat est sans appel : je revis. C’est comme si je m’étais oublié moi-même. C’est toute une part de moi qui renaît. Je ne sais même pas comment j’ai pu faire. J’ai même l’impression d’avoir gagné en capacités cognitives.

Je faisais ce post pour susciter des réactions par rapport à mon expérience : votre goût pour une relative solitude vous a t il déjà empêché de vivre une relation ? Comment trouver la bonne distance avec sa partenaire ? Les choses se seraient elles passées différemment si elle avait changé pour moi et pas l’inverse ? Comment faire entendre ce genre de chose à une femme… ?

Réactions féminines welcome.

[Perlambre]

Hello mctyson, bon retour parmi nous

Je ne pense pas que c'est le besoin de solitude qui empêche de vivre une relation mais plutôt le manque d'équilibre entre les besoins différents des partenaires. As-tu communiqué dès le départ sur ton besoin d'indépendance ?

Trouver la bonne distance signifie faire la part des choses entre ses besoins et ceux de l'autre, ne pas s'oublier sans pour autant oublier l'autre... pas simple à faire pour une personne fusionnelle parce que son besoin de proximité est immense... As-tu essayé d'encourager ton ex copine à voir ses amis, à cultiver ses centres d'intérêts, à avoir des activités hors ta présence ?

Tu parles de multiples raisons expliquant la séparation, peut-être que ce besoin de fusion est l'arbre qui cache la forêt ?

[Citadin]

Le besoin de fusion peut rendre la personne mignonne et attachante. Au début.

Si le besoin est trop important, ça vient probablement d’insécurités que le/la partenaire ne peut pas vraiment combler à lui/elle seul(e).

Pour rep à tes questions :

votre goût pour une relative solitude vous a t il déjà empêché de vivre une relation ?

Oui, surtout avec des femmes au fort besoin de fusion, justement. Je suppose que nous sentions tous deux que la relation n’était pas viable sur le long terme.

Comment trouver la bonne distance avec sa partenaire ?

A mon avis, c’est plutôt implicite et non verbal, c’est (entre autres) ce qui fait qu’il y a feeling ou pas. Le dialogue sert surtout à éclaircir d’éventuels malentendus mais ne peut résoudre des différends irréconciliables.

Les choses se seraient elles passées différemment si elle avait changé pour moi et pas l’inverse ?

En général, c’est pour soi que l’on change, pas pour les autres. Sinon, il arrive toujours un moment où on ne peut/veut pas/plus faire d’efforts, et là c’est le clash.

Comment faire entendre ce genre de chose à une femme… ?

La presse féminine est bien documentée sur ce besoin masculin. Il y a certes une question de dosage et de dialogue. Il ne faut pas qu’elle le prenne pour elle.

[mctyson]

Merci pour vos réponses!

Je ne pense pas que c'est le besoin de solitude qui empêche de vivre une relation mais plutôt le manque d'équilibre entre les besoins différents des partenaires. As-tu communiqué dès le départ sur ton besoin d'indépendance ?

Dès le départ non, mais c'est devenu un problème rapidement.

As-tu essayé d'encourager ton ex copine à voir ses amis, à cultiver ses centres d'intérêts, à avoir des activités hors ta présence ?

De nombreuses fois, mais ça s'est soldé en engueulade à chaque fois... Elle semblait ne pas comprendre, je n'ai jamais su si elle était de bonne foi ou non.

Tu parles de multiples raisons expliquant la séparation, peut-être que ce besoin de fusion est l'arbre qui cache la forêt ?

Disons que les problèmes étaient légions, les torts réciproques...

A mon avis, c’est plutôt implicite et non verbal, c’est (entre autres) ce qui fait qu’il y a feeling ou pas. Le dialogue sert surtout à éclaircir d’éventuels malentendus mais ne peut résoudre des différends irréconciliables.

C'était exactement mon sentiment à ce sujet.

Mes prochaines relations intégreront sans doute ce besoin de (relative) distance.

Il n'est en réalité sans doute nul besoin de théoriser là-dessus en général. La relation était condamnée car son attitude me vampirisait quant elle devait sans doute être frustrée...

J'ai l'impression que ce problème est plutôt courant mais que les gens n'en parlent pas beaucoup. Ne pas se perdre totalement dans une relation qui est très belle en soi.

Peut-être, comme l'a suggéré @Citadin que la distance entre deux individus dans un couple relève plutôt de l'essence de celui-ci que d'une construction a posteriori. Et que c'est le genre de chose que l'on peut difficilement réparer ou concilier.

Un grand merci pour vos éclairages. J'ai l'impression que c'est plus clair.

[The_PoP]

Clairement comme toi.
J’ai connu la fusion plus jeune. Mais pas trop. Et j’ai vite appris à en craindre les effets pervers.

Avec l’âge et l’expérience je trouve que ca se calibre bien plus facilement. Sur les premières relations faut bien reconnaitre qu’on est un peu foutu vis à vis du consensus de la culture générale globale sur le couple fusionnel.

2 remarques :

trouve une nana qui a un peu de vécu et de vie sociale et de stabilité émotionnelle et t’auras plus le problème.

Unwarning qui me parait aussi important est l’incapacité en couple de tenir une conversation constructive sur un désaccord fort sans que ça dégénère en dispute systématique.

[Onmyoji]

Disons que c'est fonction de mon degré d'occupation et de préoccupations en solitaire, et de la passion que je ressens vis à vis de ma partenaire.
Mais en dehors de ça il arrive toujours un moment où j'ai besoin d'espace et de temps.
C'est évident qu'il faut trouver un équilibre entre "s'évader dès qu'elle est occupée", et "passer tout le temps possible ensemble".
La question, c'est plutôt "comment bien y arriver?", c'est à dire sans que ça endommage la relation.

Je pense que profiter réellement des temps où l'autre est occupée est une chose à laquelle on ne pense pas assez,
parce que souvent on va les meubler avec des choses inutiles comme surfer sur son smartphone et ses réseaux sociaux.

Il faut choisir ses moments aussi.
En toutes choses il me semble nécessaire d'alterner, que ce soit dans certains moments où l'on crée souvent une intimité à deux et où l'on est souvent portés à fusionner (la douche, le moment de se coucher où l'on fait souvent cela à deux, et où l'on crée une synchronicité qui est très contraignante, et où l'on empiète sur un espace de vie qui est très nécessaire), mais ça peut être pareil avec des tâches ménagères ou domestiques ie, tu cuisines, tu peux lui donner quartier libre, ou l'inverse. Ça peut être surprenant et appréciable pour elle, si vous êtes habitués à cuisiner ensemble.
Ça peut être bien de ne pas trop passer de temps ensemble sur les tâches qui peuvent révéler des tensions chez soi ou chez l'autre parce qu'elles nécessitent des efforts et du stress. Par exemple, faire les courses.
Cela dit, si on est pas capables de faire ce genre de choses sans se prendre régulièrement la tête on est probablement destinés à rompre dès qu'une situation stressante et prolongée comme un confinement serait inévitable.

Instaurer d'autres moments de libertés est une chose qui devrait dériver soit de l'état avant le couple (continuer à aller faire son sport, sa soirée habituelle entre potes...), soit être présenté comme naturel et enrichissant (on ne devrait normalement pas avoir à le préciser mais tout le monde ne le voit pas de cet œil. Dans ce cas il faut les accompagner vers cette vision).
Mais dans tous les cas cela devrait se discuter pour ne pas laisser des non dits et de la frustration s'installer.
Par exemple, c'est important de continuer à aller à son poker ou son club de sport, parce que ce sont des espaces à soi que l'on a instauré bien avant le couple.
J'ai tendance à penser qu'une femme qui va chercher à empiéter sur cet espace cherche à te couper de tes "racines", tes bases.
D'un autre côté si tu as envie de passer du temps solo, ou de faire une nouvelle activité seul il vaut mieux éviter que cela empiète sur la relation si l'on a déjà un temps limité ensemble. C'est le genre de situations où ça peut devenir compliqué de trouver l'équilibre mais quand on a pas de contraintes de ce type c'est sain de le faire.

Après on peut s'interroger sur les raisons qui nous poussent à ça, en dehors de la "respiration naturelle".
L'une d'elle peut être une réaction à une partenaire trop envahissante. Ou une trace laissée par une ex qui l'était.
Une autre peut être qu'on est pris dans un très d'habitudes addictives et chronophages et qu'on a besoin de temps pour les assouvir. Ce qui est évidemment peu compatible avec une vie de couple.
Quelque chose de plus sain est que ce blocage vienne du temps nécessaire pour exercer ses passions.
Après il y a le temps nécessaire pour prendre soin de soi, qu'on finit souvent par négliger (méditation, préparation de ses repas quand on doit suivre un régime, routine spéciale d'exercices...), et ça peut coûter cher à la longue.
Quand on sait que ça vient d'une insécurité, même s'il faut se ménager tout de même de l'espace pour rester serein, c'est superflu de le préciser mais au delà de la relation il est toujours bon de travailler dessus.